Fiche Corrigés

Fiche Corrigés
Nº : 03002
HISTOIRE
Séries L-ES-S
LE TALENT C’EST D’AVOIR ENVIE
Exemple de dissertation
Sujet : « Les transformations économiques et sociales en France depuis 1945 »
Suggestion de plan
Introduction
Au sortir de la Seconde Guerre mondiale, la France connaît des transformations économiques profondes qui entraînent des
mutations sociales majeures. En même temps, la fin des Trente Glorieuses accentue, au début des années 1970, ces mutations
durables.
I. Les métamorphoses économiques et leur incidence sur la structure de la société française
A. Le développement du secteur secondaire
A l’image de l‘Europe, au terme de cinq années de guerre, la France doit se reconstruire, avec pour modèle l’économie libérale,
dans un monde occidental où les industries créent une véritable dynamique. Ce système industriel repose sur le taylorisme, pour
la hausse de la productivité, et sur le fordisme (standardisation des biens de production), modèles états-uniens qui se diffusent à
partir de 1945. En conséquence, la main-d’oeuvre liée au secteur industriel va continuellement augmenter jusqu’aux années 1970,
appliquant les nouvelles méthodes de production (travail à la chaîne des ouvriers spécialisés, division du travail entre conception et
exécution des tâches). Les Trente glorieuses (1945-1973) sont synonymes de dynamisme économique et la demande en actifs est
telle que l’immigration contribue à répondre aux besoins des entreprises, que ce soit en ouvriers qualifiés ou non. De même, les
femmes font massivement leur entrée sur le marché du travail.
Apparu en 1945 au Royaume-Uni, l’Etat providence s’affirme aussi en France, en influant sur la politique économique et sociale.
L’Etat pratique l’interventionnisme et planifie le développement économique : programme de nationalisations, création de la
Sécurité sociale en octobre 1945.
Dans la logique de l’Etat providence, l’économie doit être au service du social. Pourtant, force est de constater que les rapports
sociaux évoluent aussi sous la pression des syndicats, qui négocient avec les organisations patronales pour assurer des conditions
de travail satisfaisantes.
B. Le monde agricole face à l’exode rural
Le développement du machinisme agricole, grâce aux progrès industriels, et le recours croissant aux engrais chimiques provoquent
une mutation radicale du monde agricole. Le pourcentage d’agriculteurs dans la population totale ne cesse de diminuer, pour
atteindre dans les années 1880 près de 5%, contre 30 % en 1945. Le secteur primaire, qui intègre aussi les mineurs, est dès lors en
crise.
L’exode rural influe sur la croissance urbaine qui s’amplifie. Les jeunes quittent les campagnes, tant pour leurs études que pour
travailler en milieu urbain. Au même moment émerge un nouveau secteur d’activités économiques : celui des services.
C. L’essor du secteur tertiaire
Les services (banques, transports, assurances, télécommunications) témoignent du dynamisme de l’économie libérale dans les
Trente Glorieuses. D’où le développement conséquent d’une classe moyenne de salariés. Son ampleur ne fait que s’accroître avec
l’entrée en crise, dans les années 1970, du secteur industriel.
Parallèlement, les grandes entreprises,le phénomène de concentration et des nationalisations nuisent au maintien de nombreuses
entreprises artisanales.
Transition
Ainsi, les Trente Glorieuses se caractérisent par une transformation des structures sociales et le développement du salariat, avec
une tendance à la tertiarisation. Mais dans une société française au fort accroissement naturel, les transformations économiques
influent aussi sur les relations entre hommes et femmes, dans les divers milieux professionnels.
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II. Le nouveau paysage sociologique
A. Des femmes de plus en plus nombreuses dans le monde du travail
Les femmes mariées et mères de famille font leur entrée sur le marché du travail, de préférence dans les emplois salariés. La
progression des biens d’équipement des ménages (électroménager), les efforts de l’Etat providence en matière de politique de
soutien familial (ouvertures de crèches,d’écoles maternelles) permettent aux femmes de se dégager plus de temps « libre »…
qu’elles consacrent de plus en plus à une activité professionnelle. Avec la crise des années 1970 et la hausse du chômage masculin,
la place des femmes sur le marché de l’emploi est source de polémiques pour les milieux conservateurs.
B. Une nouvelle pyramide des âges
La croissance économique, avec une meilleure qualité de vie et de meilleurs revenus, favorise la croissance démographique. On
parle alors de « baby-boom » dès les lendemains de la Seconde Guerre mondiale, ce à quoi se combinent les progrès sanitaires
(recul de la mortalité infantile) et l’augmentation de l’espérance de vie (meilleures conditions de vie, meilleure alimentation).
D’autre part, la population dite du « troisième âge » augmente et prend une place de plus en plus importante. Elle représente aussi
une catégorie disposant d’un pouvoir d’achat globalement confortable (demandeurs de loisirs, de voyages).
Transition
Le portrait sociologique de la France change avec la féminisation du monde du travail, l’affirmation de la population du troisième
âge ; autant de transformations majeures dans une France qui bénéficie d’un meilleur niveau de vie doublé de nouveaux modes de
vie.
III. Un nouveau style de vie pour un meilleur niveau de vie
A. L’impact de la société des consommations
L’ère de la consommation bénéficie de la croissance et joue sur l’augmentation des niveaux de vie. Tout profite de la combinaison
de la productivité, de la hausse des salaires et du développement des prestations sociales.
La part des salaires consacrée à l’alimentation diminue au profit de celles destinées au logement, à la santé, à l’éducation et aux
loisirs (voyages). Les vacances ne cessent d’augmenter (trois semaines en 1956, cinq semaines en 1981).
La société de consommation de masse s’implante, au gré des zones urbaines (avec une certaine standardisation des modes de
vie).
B.Vers une crise sociale durable
Mais la crise des années 1970 marque malgré tout une rupture, avec une hausse continuelle du taux de chômage, le développement
des « laissés-pour-compte » ou « nouveaux pauvres », en particulier les jeunes, les actifs les moins qualifiés et les immigrés.
Avec la crise les inégalités sociales se creusent, d’autant que l’Etat providence est en recul, même si le RMI est mis en place. La
précarité de l’emploi s’amplifie. Au malaise social s’ajoute le malaise à l’égard des « politiques » (crise de confiance de plus en plus
profonde) tant les difficultés sociales persistent.
Conclusion
La France, en l’espace de cinquante années, subit d’importantes mutations. A travers les Trente Glorieuses, on assiste à un essor
économique sans précédent avec une élévation du niveau de vie de la population. De même, le paysage français change avec
l’essor de l’urbanisation et le vide progressif des campagnes (exode rural), preuves de l’évolution des secteurs d’activités avec le
développement du tertiaire et l’entrée en crise, au début des années 1970, du secteur secondaire.
Comme dans tous les pays occidentaux,la société de consommation se généralise. La crise pétrolière ne limite pas pour autant le
constat d’une société français qui s’enrichit. Mais le chômage prend une ampleur inégalée, doublée d’une nouvelle pauvreté ; les
inégalités sociales s’accroissent. L’atténuation de la fracture sociale est désormais le nouveau défi auquel les pouvoirs publics sont
confrontés.
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