Janvier 2017 - Numéro 41 Bureau de dépôt : Bruxelles X backstage R-Force : La force de frappe de la Radio Backstage41 FR.indd 1 La Pub magazine a bonne presse La Télévision, média de l’efficacité 12/01/17 14:44 Backstage41 FR.indd 2 12/01/17 14:44 Sommaire page 4 R-Force : La force de frappe de la Radio page 8 La Pub magazine a bonne presse page 11 The Sound of Music page 14 La pub TV : jusqu’à 3 fois plus impactante que la pub online page 16 La Télévision, média de l’efficacité Rédaction Contact Rédacteur en chef Contributions Traduction Illustrations Marco Marini Ariane Debeur Luc Franken iStockphoto Alizé Jalhay Réalisation Vanessa Maresceau Isabelle Joris Laetitia Mary Sylvie Van Hecke Lay-out HEHO Isabelle Joris [email protected] 02 337 63 91 IP Belgium Avenue Jacques Georgin 2 1030 Bruxelles www.ipb.be BACKSTAGE 41 - Janvier 2017 Backstage41 FR.indd 3 3 12/01/17 14:44 RADIO R-FORCE : LA FORCE DE FRAPPE DE LA RADIO Dans un environnement publicitaire de plus en plus compétitif, la radio reste un média particulièrement efficace, et qui séduit d’ailleurs un nombre croissant d’annonceurs. Ses atouts sont nombreux : -C’est d’abord un média de masse consommé quotidiennement plus de 3,5 heures par 70% de la population, toutes cibles confondues. -La radio nous accompagne partout, tout au long de la journée, à la maison, en voiture, au travail. -La mise en place d’une campagne est rapide et le budget est relativement restreint. -L’impact et le retour sur investissement est assuré. L’impact d’une campagne radio a été mesuré maintes fois, mais en Belgique francophone, il manquait une étude à grande échelle qui en démontre clairement la puissance. C’est désormais chose faite avec l’étude R-Force d’IP. De plus en plus confrontés au dilemme d’allocation des budgets publicitaires, les Marketing Managers trouveront dans cette étude des éléments tangibles, et surtout des benchmarks qui leur permettront de déterminer si leurs propres campagnes ont bien fonctionné par rapport à la moyenne. L’objectif d’R-Force était d’isoler l’impact de la radio à la fois sur des critères quantitatifs et qualitatifs : -la notoriété top of mind, spontanée et aidée de la marque. -l’appréciation, la recommandation et l’intention d’achat. L’étude fournit enfin, pour le sud du pays, des benchmarks du souvenir publicitaire moyen d’une campagne radio (recall) et de l’attribution correcte à la marque. 4 Backstage41 FR.indd 4 Attention, les clients écoutent ! Lorsqu’on demande aux auditeurs s’ils se souviennent avoir entendu un spot passé récemment à la radio dont on a masqué (beepé) la marque, ils sont en moyenne 42% à répondre par l’affirmative. Cette proportion augmente avec la fréquence d’écoute et passe à 48% chez ceux qui écoutent la radio tous les jours. Pour arriver à ce résultat, nous avons volontairement choisi des campagnes de différents secteurs, types d’annonceurs, plans média ou types de spots. Ces données sont d’ailleurs cohérentes avec les benchmarks déjà observés par les études menées au nord du pays. Ces résultats très positifs ne sont pas étonnants, car en radio les auditeurs zappent très peu les écrans de pub. Les annonces s’inscrivent naturellement dans le flux audio, sans déranger les auditeurs qui ont choisi de manière très personnelle leur radio, et laissent glisser le flux publicitaire dans leurs oreilles sans chercher à l’éviter. Pour être efficace, il ne reste plus qu’à élaborer une bonne pub, qui attire leur attention. En radio, les auditeurs zappent très peu les écrans de pub. BACKSTAGE 41 - Janvier 2017 12/01/17 14:44 Regulars ment évaluer ensuite l’impact de celle-ci auprès des consommateurs ? Occasional / Non Listeners Boring, common, uninteresting 30% Family, trust Irritating, disturbing, unpleasant 25% 20% 15% Dynamic, fun, entertaining Comforting, trustworthy 10% 5% Original, creative Professional, serious Exciting, captivating, attractive Convincing Inspiring Source : Ivox September 2015 – February 2016 Base : 40 Brands (n=1,000 x 8) Un bon spot radio est avant tout un spot «simple», véhiculant un message clair et qui tire profit d’une spécificité de ce média : le pouvoir du son. C’est l’auditeur qui crée ses propres images, et la puissance d’évocation de l’audio n’a vraiment rien à envier aux autres médias. Les spots radio étudiés dans R-Force ont été jugés par les auditeurs quotidiens de la radio comme «dynamiques, amusants, divertissants» (23%) mais également «originaux, créatifs» (20%) ou encore «familiaux, proches» (20%). Même si la couverture quotidienne de la radio est très importante, la consommation de ce média se dit souvent «intimiste». Par ailleurs, très peu d’auditeurs se disent «dérangés» par les spots. Pourtant la radio est un choix personnel et se consomme La publicité fait partie intégrante du programme, elle ne dérange pas la majorité des auditeurs. • The Non Regulars : auditeurs qui écoutent chaque semaine, mais pas tous les jours la radio. • The Occasionals / Non Listeners : ceux qui écoutent moins d’une fois par semaine la radio. 0% La moitié de l’impact réside dans la qualité du spot L’originalité de la méthodologie choisie pour l’étude R-Force est de comparer les KPI classiques (notoriété - likeability) sur trois groupes de répondants : • The Regulars : auditeurs quotidiens (écoutent chaque jour ou presque la radio). principalement dans un espace privé (en voiture, à la maison, avec un casque ou une oreillette). C’est donc qu’ils considèrent que la publicité fait partie intégrante du programme et qu’elle ne les dérange pas. Enfin, certains auditeurs trouvent les spots publicitaires «ennuyeux, banals, inintéressants». Dans ce cas précis, le tête-à-tête avec la cible potentielle est manqué. L’indice R-Force Créer un bon spot est un élément essentiel à l’efficacité d’une campagne, mais com- Brand's Force Non Listeners / Occasional Listeners L’indice R-Force est le rapport entre les résultats obtenus sur les «Regulars» et les résultats obtenus sur les «Occasionals». Au-delà de 100, la radio aura généré un impact positif sur l’indicateur mesuré. Il va de soi que la campagne radio sera généralement aussi diffusée sur d’autres médias. Les auditeurs seront donc exposés à l’ensemble. L’impact de la radio mesuré dans notre étude est donc probablement sous-estimé puisqu’une partie de cet impact sera confondu avec l’impact du reste de la campagne. Faites décoller les campagnes Concrètement, l’étude démontre que, sur l’ensemble des indicateurs, les scores sont nettement plus élevés auprès des individus écoutant souvent la radio, et donc étant certainement exposés à la publicité, qu’auprès des individus occasionnels ou non auditeurs (non exposés à la publicité). Radio + Other Media Impact Non-Regular Listeners Radio Impact Regular Listeners BACKSTAGE 41 - Janvier 2017 Backstage41 FR.indd 5 5 12/01/17 14:44 Ainsi, la notoriété spontanée des marques étudiées sera en moyenne de 28.1% chez les «Non Listeners/Occasionals», de 32.7% chez les «Non Regulars» et de 35.6% chez les «Regulars». L’indice R-Force sera donc de 127 pour la notoriété spontanée (35.6%/28.1%*100). La notoriété top of mind et la notoriété assistée affichent quant à elles toutes deux un indice R-Force de 118. En ce qui concerne les critères d’image ou de likeability (appréciation, recommandation, intention d’achat), le calcul reste identique. Sur l’ensemble de l’étude, 29.2% des marques étudiées atteignaient un score de recommandation supérieur à 7 sur 10 auprès des «Occasionals». Ce score passe à 33.8% sur les «Non Regulars», pour atteindre 36.4% sur les «Regulars». L’impact R-Force sera donc de 125 pour la recommandation, de 123 pour l’appréciation et de 125 pour l’intention d’achat. Une campagne radio a donc un impact positif sur l’ensemble des facteurs clés qui déterminent la santé de la marque ainsi que sur les critères d’image de celle-ci. à la création : une immense banque de données très pratique de spots radio via www.iloveradio.be ou encore les conseils éclairés de la présentation Power of Sound. Les campagnes se basant sur l’humour, l’injonction, ou l’argumentation s’avèrent plus efficaces pour influencer la notoriété. Conclusion Les résultats de l’étude R-Force sont évidemment à nuancer en fonction de la situation actuelle et concurrentielle de la marque. Le type de produit et la notoriété déjà acquise de la marque sont également déterminants. Non Listeners / Occasional Les résultats suivent cependant la même tendance, quelle que soit la cible (18-34 ans, 35-64, Femmes, Hommes, Education Supérieure). Tous les indices R-Force sont cohérents et positifs. Notons également que la méthodologie sous-estime sans doute l’impact réel de la radio, du fait que les campagnes bénéficient également de leur présence dans d’autres médias. Afin de gommer ce biais, il suffit de se concentrer sur les campagnes exclusivement diffusées à la radio. Dans ce cas, le constat est simple : l’impact de la radio est quasiment doublé. La clé du succès résulte dans l’association entre un message cohérent et le recours intelligent aux atouts du média. Non-Regular 75,7% 64,0% Les modes créatifs L’efficacité de la radio est prouvée, elle est notable, et pour en tirer le meilleur parti il est essentiel de prendre le temps. Prendre le temps de bien définir les objectifs souhaités, d’adapter la communication et le mode créatif. L’étude R-Force nous apprend par exemple que les campagnes se basant sur l’humour, l’injonction ou l’argumentation s’avèrent plus efficaces pour influencer la notoriété. Une campagne radio a un impact positif sur l’ensemble des facteurs clés qui déterminent la santé de la marque ainsi que sur les critères d’image de celle-ci. Par contre, en termes de recommandation, on choisira plutôt un contenu humoristique, descriptif ou encore argumentaire. IP soutient depuis toujours la créativité radio et a élaboré des outils concrets d’aide 6 Backstage41 FR.indd 6 Regular 35,6% 28,1% 14,5% 12,2% Top of Mind 118 Spontaneous 127 Occasional or Non-Listerners 38% 31% Aided 29,2% 118 Non-Regular Regular 36,4% 31% 25% Appreciation Recommendation Buying Intention 123 125 125 Source : Ivox September 2015 – February 2016 Base : 40 Brands (n=1,000 x 8) BACKSTAGE 41 - Janvier 2017 12/01/17 14:44 Exclusive Radio Campaign Top of Mind Spontaneous Aided 118 127 118 157 145 133 Appreciation Recommandation Buying Intention 123 125 125 131 132 138 Source : Ivox September 2015 – February 2016 Base : 40 Brands (n=1,000 x 8) Les enseignements de R-Force sont parlants et soulignent que le média radio a un réel impact sur les auditeurs. La clé du succès résulte dans l’association entre un message cohérent et le recours intelligent aux atouts du média. Maintenant, c’est à vous de jouer ! S.V.H. Facts La radio est un média impactant, l’étude R-Force d’IP en apporte la preuve. Suite à une campagne radio, les KPI de la marque sont tous en augmentation d’environ 20% (Top Of Mind : +18%, Notoriété spontanée : +27%, Recommandation : +25%, Intention d’achat : +25%). Cette croissance est exclusivement attribuable à la radio (la méthode isole l’effet de la radio). La radio est efficace sur toutes les cibles. La situation de la marque, le secteur, le type de spot influencent les résultats moyens. Les benchmarks concernant le souvenir du spot sont désormais disponibles au sud du pays : Recall : 42% / Attribution : 47% BACKSTAGE 41 - Janvier 2017 Backstage41 FR.indd 7 7 12/01/17 14:44 PRESS LA PUB MAGAZINE A BONNE PRESSE De nombreuses études internationales démontrent régulièrement la qualité et l’efficacité de la presse magazine, et ce, malgré l’évolution du monde des médias qui se digitalise, se modernise, s’accélère. Les études les plus récentes mettent constamment en évidence le pouvoir de séduction et de persuasion des magazines. Les magazines possèdent une valeur unique de par leur côté tactile, leur permanence et leur aptitude à engager les consommateurs entièrement. Nous résumons dans cet article quatre études qui mettent en lumière l’efficacité des magazines, seuls ou en complémentarité, et leurs grandes qualités intrinsèques (gages elles aussi d’efficacité). La publicité print favorise le plus l’intention d’achat Dans le domaine de l’efficacité média, une étude récente de Millward Brown nous apporte une nouvelle démonstration du rôle primordial des magazines dans l’intention d’achat. 8 Backstage41 FR.indd 8 Se basant sur plus de 1.000 études d’impact à travers le monde, Millward Brown conclut que les magazines obtiennent les meilleurs scores sur des «paramètres de persuasion» tels que la préférence de marque et l’intention d’achat. Millward Brown se concentre sur les mesures de sensibilisation (reconnaissance spontanée et assistée de la marque), de compréhension (souvenir de la campagne, association correcte avec la marque) et de persuasion (marque préférée et intention d’achat). L’étude révèle que parmi tous les médias, c’est dans les magazines que la publicité score le mieux sur les paramètres de persuasion tels que la préférence de marque et l’intention d’achat. De plus, la combinaison magazines-télévision s’avère encore plus efficace : ajouter du print à une campagne TV renforce en effet auprès du consommateur le lien entre le message publicitaire et la marque. C’est dans les magazines que la publicité score le mieux sur les paramètres de persuasion tels que la préférence de marque et l’intention d’achat. Une autre force des magazines réside dans les OTS. L’impact d’un message publicitaire TV et online chute après 4 expositions alors qu’en print, il ne cesse de grimper, même après cinq expositions, voire plus. BACKSTAGE 41 - Janvier 2017 12/01/17 14:45 La TV et les magazines, les médias publicitaires par excellence ? Telle était la conclusion de Bernard Cools (Deputy General Manager - Space Belgium) à l’issue de l’étude Pulsar, conçue par Space. Primée aux AMMA Awards et au FIPP, cette étude mesure l’efficacité et le degré d’attention des publicités dans les divers touchpoints média. L’étude montre que les consommateurs considèrent les magazines comme le meilleur touchpoint parmi les médias payants pour communiquer les nouveautés, stimuler la curiosité vis-à-vis des marques, donner une bonne image et se connecter émotionnellement par rapport aux marques. Les consommateurs considèrent les magazines comme le meilleur touchpoint parmi les médias payants pour communiquer les nouveautés, stimuler la curiosité vis-à-vis des marques, donner une bonne image et se connecter émotionnellement par rapport aux marques. Dans les magazines, tant les contenus rédactionnels que «brandés» engendrent un engagement plus important envers les marques. Plus que tout autre touchpoint, les magazines permettent de générer une interaction directe entre la marque et les consommateurs. Pulsar nous apprend aussi que pour les consommateurs, un spot tv et une pub magazine ont les mêmes vertus, les mêmes capacités avec des niveaux d’attention très semblables. Ils les considèrent comme très proches. Pour eux, il s’agit même de la publicité par excellence. Consommer du contenu magazine augmente le bien-être de 6% Moments That Matter a retenu notre attention parmi les études qui abordent la relation entre le magazine et le lecteur. L’étude porte sur pas moins de 15 000 lecteurs de magazines et se penche sur le lien entre les consommateurs et la consommation média. Elle démontre qu’une des grandes particularités des magazines est la création de moments de «récompense agréable» et d’ «information utile» pour les consommateurs. Et cela vaut encore plus pour la génération des Millenials (génération Y). Moments That Matter a étudié le «moment» magazine au travers de questions telles que «Comment les gens se sentent-ils pendant leur moment magazine ?» et «Qu’est-ce que cela signifie pour le traitement d’information ?». Une comparaison avec la consommation d’autres canaux média a également été faite. Le professeur Paul Dolan de la London School of Economics and Political Science, une autorité mondiale en matière de Psychologie Positive et de Bonheur, a largement inspiré cette étude. Les cinq facteurs qui mènent au bien-être selon Dolan ont été traduits en moments média pour cette étude : investissement de temps, récompense, information, partage et connexion. La publicité et le contenu commercial font partie intégrante de l’environnement magazine et du moment magazine. Parmi les enseignements principaux de l’étude, on apprend que les répondants voient le contenu magazine le plus souvent comme une récompense : ils sont 54% à l’indiquer (à titre de comparaison : 44% pour la TV et 43% pour le cinéma). 74% des consommateurs disent qu’ils considèrent positivement la publicité rencontrée pendant la lecture d’un média magazine. Quand ils consomment leur magazine, ils sont ouverts à de nouveaux produits et des idées inédites dans les publicités (80%). Il s’agit là de scores particulièrement élevés qui démontrent à quel point la publicité et le contenu commercial font partie intégrante de l’environnement magazine et du moment magazine. Pour ce qui est de l’attention, près de 74% des lecteurs de magazine se focalisent entièrement sur le contenu de leur titre favori. Ce pourcentage est encore plus élevé pendant les «moments de récompense» (86%) et les «moments d’information» (80%). Sue Todd, la CEO de Magnetic : «Notre étude démontre que ce que nous avons toujours pensé à propos de contenus pertinents, originaux et créés de façon professionnelle est correct : qu’ils sont appréciés parce qu’ils alimentent en quelque sorte le désir humain de se sentir mieux». Le facteur Q, ou la qualité de l’impact publicitaire mesurée Mesurer l’efficacité d’un média ne se limite pas à analyser le ROI et l’impact immédiat sur les ventes. La qualité du support influence également la façon dont le message est perçu. Le groupe d’édition Condé Nast a mené en Espagne une étude dans ce sens et a créé le facteur Q, qui exprime la qualité de l’impact publicitaire. C’est au sein des magazines que la publicité est la plus perçue comme source d’inspiration et s’avère la plus utile pour donner des idées shopping et pousser à l’achat. A l’instar de l’étude Les Marques Média d’IP Belgium, l’étude de Condé Nast confirme notamment que les consommateurs utilisent BACKSTAGE 41 - Janvier 2017 Backstage41 FR.indd 9 9 12/01/17 14:45 les magazines pour s’inspirer, les quotidiens pour s’informer et la télévision pour se détendre. Autre enseignement, c’est au sein des magazines que la publicité est la plus perçue comme source d’inspiration et s’avère la plus utile pour donner des idées shopping et enfin pousser à l’achat. entourer la publicité. Il s’agit là de résultats remarquables, à tel point que l’étude s’est vu décerner un Gold Award à l’occasion du FIPP Insights Forum 2015. Conclusion Ces quatre études récentes démontrent l’efficacité des magazines, non seulement sur des critères classiques tels que la mémorisation, la reconnaissance, … mais également sur des critères plus émotionnels. Les magazines possèdent une aura qualitative qui confère aux publicités une dimension unique. Cela vient autant de la mise en contexte qu’offre ce média, que de la relation privilégiée que les magazines entretiennent avec leurs lecteurs. Pour définir la qualité de l’impact des magazines, Condé Nast se base sur des facteurs rationnels et émotionnels. Son fameux facteur Q repose sur 4 variables : • La Qualité du média, le papier, le contenu, les photos • L’Inspiration insufflée au public • La Prescription, l’autorité et l’expertise du média • L’Intention d’achat La presse magazine semble donc bien rester un média extrêmement qualitatif. L’attachement et les émotions que les magazines engendrent accentuent l’efficacité du média. L.M. L’étude confirme que la qualité et l’inspiration sont les valeurs que les consommateurs associent plus directement aux magazines. Après avoir pondéré ces 4 variables et mesuré leur présence dans chaque média, nous découvrons que pas moins de 34% des répondants choisissent le magazine comme meilleur média pour générer un impact de qualité. Il s’agit du média au facteur Q le plus élevé. Le magazine est perçu comme le meilleur média pour générer un impact de qualité. Ce résultat est évidemment lié au fait que les magazines offrent la meilleure qualité de contexte éditorial et visuel pour % of people choosing which media is the best to create a quality impact: 34% Magazines (print & digital) 22% Television 19% Newspapers (print & digital) 17% General Internet 7% Outdoor 0 5 10 15 20 25 30 35 Magazines are more qualitative than other media x 1,5 x 1,7 x 2 x 4,8 40 Source : Condé Nast, Q-Factor 10 Backstage41 FR.indd 10 BACKSTAGE 41 - Janvier 2017 12/01/17 14:45 RADIO THE SOUND OF MUSIC La musique est un outil de communication fantastique, qui n’est pourtant pas encore apprécié à sa juste valeur. Elle permet de toucher directement la sphère émotionnelle des personnes et d’influencer les sentiments vis-à-vis d’une marque ou d’un produit, si elle est bien utilisée, dans un cadre stratégique. Musique = émotion = influence Lorsque nous écoutons de la musique, nous activons à la fois l’hémisphère droit (sentiments) et l’hémisphère gauche (logique) de notre cerveau. L’hémisphère droit nous permet de «ressentir» la musique, alors que le gauche nous permet d’analyser ce que nous entendons. Quand une chanson ou un morceau nous plaît, notre organisme produit de la dopamine. Il semble même que la musique pourrait exercer une action curative. Aujourd’hui, la musicothérapie est d’ailleurs régulièrement utilisée chez des personnes qui présentent des difficultés à communiquer (comme les patients atteints de la maladie d’Alzheimer). Mais l’effet de la musique n’est pas uniquement psychologique : les médecins sont convaincus qu’elle peut agir sur le système nerveux et avoir une influence physique directe. L’effet de la musique sur l’organisme a été étudié dans le cadre d’une étude internationale consacrée à l’influence de la musique sur la perception du goût de la bière1. Les participants à l’étude ont tous goûté la même bière mais sur deux fonds musicaux différents, tandis qu’un troisième groupe a évalué la bière sans entendre aucune musique. Les personnes qui ont dégusté la bière sur une musique entraînante l’ont trouvée plus sucrée. Celles qui ont entendu une musique ponctuée de lourdes basses, en revanche, ont jugé la bière plus amère et le pourcentage d’alcool plus élevé. Une expérience similaire sur une glace au chocolat a mené les chercheurs à la même conclusion : la glace semblait plus sucrée lorsque les participants avaient entendu une musique agréable. Sonictaste 2016 1 BACKSTAGE 41 - Janvier 2017 Backstage41 FR.indd 11 11 12/01/17 14:45 Il est donc permis d’affirmer que la musique peut nous influencer de manière importante. Mais qu’en est-il de la musique dans la publicité ? Publicité + musique = influence Bien qu’il soit communément admis que la musique peut avoir une grande influence en publicité, l’expérience montre que celle-ci accorde davantage d’importance à l’image qu’à l’audio. La musique et les logos sonores sont pourtant d’excellents instruments stratégiques pour la marque. Le «branding» est beaucoup plus puissant lorsque des éléments audiovisuels sont utilisés et qu’on ne se limite pas à l’image. La musique influence immédiatement les émotions à un niveau inconscient, alors que les images doivent d’abord être interprétées par le cerveau, qui leur attribue un sens. Si la publicité émotionnelle fonctionne mieux, c’est notamment parce que son effet perdure beaucoup plus longtemps2. Les souvenirs émotionnels restent en effet plus longtemps gravés dans la mémoire. Il se pourrait que la musique renforce également l’efficacité à long terme : la plupart des gens parviennent sans peine à se souvenir des jingles publicitaires de leur jeunesse (et à les chanter), même s’ils ne savent plus à quelles images ils correspondaient. La place de la musique dans la publicité a été relativement peu étudiée ces dernières années. Toutefois, les rares études sur le sujet avancent que la musique peut avoir des effets très positifs : elle attire l’attention, influence l’humeur, améliore la perception des marques, augmente la mémorisation des marques et des messages, et influence le comportement d’achat3. Des données publiées par Millward Brown montrent que la musique peut augmenter sensiblement l’intérêt pour la publicité et le plaisir qu’elle suscite 4. Le «branding» est beaucoup plus puissant lorsque des éléments audiovisuels sont utilisés et qu’on ne se limite pas à l’image. Pour prouver l’effet de la musique dans la publicité et encourager son utilisation, Radiocentre (Royaume-Uni) a décidé de mener une étude à grande échelle5. Ils ont passé en revue toutes les études abordant la place de la musique dans la publicité et ont interrogé 62 créatifs seniors, planners en agences créatives, marketeers et experts musicaux. Ils ont réalisé une étude neuroscientifique et une analyse sémiométrique des types musicaux, puis ont compilé tous les résultats dans un outil en ligne très utile pour élaborer un briefing en matière de branding musical. D’autres éléments très convaincants prouvent l’importance de la musique pour les marques : une analyse de la base de données de l’IPA effectuée entre 2008 et 2012 a montré que les campagnes publicitaires musicales étaient 27 % plus efficaces que les campagnes non musicales6. Lors des entretiens, les spécialistes ont reconnu le potentiel de la musique dans la publicité : elle accroît l’attention, permet de communiquer les valeurs de la marque, peut déclencher une réaction émotionnelle et génère des campagnes qui font parler d’elles. Associer une musique à une marque a en outre un effet stratégique : elle augmente la reconnaissance, améliore l’image de marque, renforce la présence de la marque dans différents canaux médiatiques, augmente l’efficacité de la communication et crée de la notoriété. Mais alors, pourquoi la musique est-elle trop souvent «oubliée» dans les campagnes publicitaires ? Il semblerait que la raison soit le ressenti subjectif de la musique (pas nécessairement le même d’une personne à l’autre) et l’absence d’une «grammaire» des genres musicaux et des émotions qu’ils peuvent susciter. Le monde de la publicité a donc surtout besoin d’informations et de conseils. La musique attire l’attention, influence l’humeur, améliore la perception des marques, augmente la mémorisation des marques et des messages, et influence le comportement d’achat. Par le biais de la Goldsmiths University, un projet neuroscientifique a été lancé afin d’une part d’observer les réactions conscientes et inconscientes des individus face à la musique, et d’autre part de déterminer si la publicité provoque davantage de réactions lorsqu’elle est associée à de la musique. Les réponses des personnes sondées sont très claires : la publicité associée à de la musique obtient des scores supérieurs sur le plan du capital sympathie et de la notoriété. Et ces scores sont supérieurs pour les marques qui utilisent toujours la même musique dans la durée, et dans toutes leurs campagnes. Une électroencéphalographie (EEG) a confirmé ces résultats : l’utilisation stratégique de la musique a généré une activité cérébrale plus importante que l’utilisation tactique (ponctuelle) ou l’absence de musique. Une élévation de l’activité cérébrale (implication) et du plaisir (circuit de la récompense) peut être un indicateur neurologique de réussite commerciale7. Une étude neuroscientifique réalisée à l’instigation d’iHeartMedia et NeuroInsight8 a d’ailleurs permis de démontrer que la publicité radio est particulièrement efficace pour fixer les messages dans la mémoire. Cet «encodage mémoriel» est fortement lié au comportement de choix et d’achat. Une «grammaire» de l’utilisation de la musique dans la publicité Si l’utilisation stratégique de la musique possède un tel potentiel, que faire pour permettre aux agences et aux annonceurs d’y recourir de manière plus efficace ? Radiocentre a voulu tenter de comprendre quels sont les éléments communiqués par la musique à un niveau inconscient. Lors des entretiens, les planners ont été 12BACKSTAGE 41 - Janvier 2017 Backstage41 FR.indd 12 12/01/17 14:45 priés de dresser un inventaire des mots les plus utilisés pour décrire le ton ou le caractère d’une marque. Ils ont établi une liste de 12 termes liés à la pensée (par ex. dynamique, intelligent, traditionnel, innovant) et de 12 termes liés aux sensations (par ex. touchant, amusant, inspirant, surprenant). Cette liste a servi de point de départ à l’analyse de Creative Semiotics, qui visait à développer un outil pour comprendre les liens possibles entre les marques et la musique, mais aussi à identifier les éléments musicaux pouvant être inconsciemment liés à une notion ou une émotion spécifique. En combinant les 24 termes de la liste à 6 paramètres d’analyse musicale (psychophysique, instrumentation, caractère tonal, métaphore sonore, marqueur de genre, intertextualité), les musicologues ont créé un exemple musical pour chaque mot. Le «Brand Music Navigator»9, disponible en ligne, permet de relier les valeurs d’une marque à un type spécifique de musique. Pour le marché de la publicité, ce nouvel outil est un moyen d’intégrer la musique plus rapidement dans le processus créatif. Enfin, les travaux ont permis de composer une liste de questions que les agences ou annonceurs devraient se poser lorsqu’ils envisagent d’utiliser de la musique de manière stratégique pour leur marque. marque), cohérent et dynamique. Une réflexion stratégique doit être menée sur le son de la marque. Il ne s’agit donc pas de se limiter à composer un jingle (tactique), mais de créer une véritable identité audio qui puisse être exploitée dans toutes les formes (créatives) de communication. Car, pour citer RoundHouse, «Why settle for a visual logo that is silent, when a sonic logo can make it sing?» (Pourquoi se contenter d’un logo visuel qui ne dit rien quand un logo sonore est tellement plus parlant ?). Conclusion La musique peut être très utile dans la publicité, mais uniquement si son utilisation fait l’objet d’une réflexion approfondie. Utiliser une musique adéquate exerce un impact positif sur l’efficacité de la publicité et peut généralement influencer la marque favorablement et durablement. V.M. Facts Musique = émotion La publicité musicale est plus efficace grâce à la persistance à long terme des souvenirs « émotionnels » liés à la musique. Plus près de chez nous, il est possible, d’une part, de lier une musique à une marque en recherchant un morceau ou un artiste existant, qui puisse exprimer les mêmes valeurs que la marque en question. C’est notamment ce que fait Digizik, en collaboration avec Sony Music10. L’équipe réunit des données et des informations issues de différentes plateformes (médias sociaux, plateformes de streaming, ventes, segmentation de marché, recherches ad hoc…) dans une vaste base de données, qu’elle utilise ensuite pour associer marques et artistes. Dans ce cas, la musique est considérée comme une plateforme média à part entière, qui peut être liée aux marques. Cette approche présente un avantage supplémentaire : la musique peut générer une audience gratuite si le morceau utilisé passe en radio. La publicité de John Lewis, au Royaume-Uni, en est un bel exemple. John Lewis est un détaillant connu pour sa publicité émotionnelle, dans laquelle la musique joue un rôle central. Les chansons qui accompagnent la campagne ont acquis une grande popularité et ont été fréquemment diffusées sur les ondes (avec à la clé de nombreux téléchargements et singles vendus). Elles ont également donné aux consommateurs l’envie d’aller visionner l’annonce en ligne, ce qui a donné plus de 10 millions de vues sur YouTube. D’après les estimations, l’audience gratuite aurait augmenté l’impact de la campagne d’environ 75%11. Il est important de créer une véritable identité audio qui puisse être exploitée dans toutes les formes (créatives) de communication. Les campagnes publicitaires musicales sont 27 % plus efficaces que les campagnes non musicales6. Binet and Field - The Long and the Short of it - 2013 2 Best practice : Music in Advertising - Admap 3 Millward Brown Knowledge Point 2016 4 Radiocentre - Strike a Chord : How music enhances brand communication - 2015 5 IPA Databank Binet, Mullensiefen & Edwards - Admap 2013 6 D’autre part, il est possible de faire appel à une «sound agency» telle que RoundHouse12 pour développer une stratégie sonore propre à la marque, sur la base d’une musique créée sur mesure. Pour cette stratégie sonore, il est important que le son soit pertinent, accrocheur, distinctif, «identifiant» (à la mesure de la Boksem and Smidts - 2015 7 The Power of Sound – iHeartMedia & Neuro-Insight 8 http://music.radiocentre.org 9 www.digizik.com 10 Golding and Binet, Cannes Creative Effectiveness Awards entry - 2013 11 www.roundhouse.be 12 BACKSTAGE 41 - Janvier 2017 Backstage41 FR.indd 13 13 12/01/17 14:45 TV LA PUB TV : JUSQU’À 3 FOIS PLUS IMPACTANTE QUE LA PUB ONLINE On ne compte plus les études portant sur la diffusion des spots publicitaires. C’est là un sujet qui en a déjà passionné plus d’un. Etonnamment, il en est très peu qui se sont intéressées à l’attitude des spectateurs face à ces publicités. Lorsqu’ils regardent un écran, les spectateurs regardent-ils vraiment les spots publicitaires ? Leur comportement diffère-t-il en fonction du support sur lequel la publicité est diffusée ? En sont-ils irrités ? Retiennent-ils le nom de la marque dont on leur parle ? Ce sont quelques-unes des nombreuses questions auxquelles une étude menée par l’Institut Mind Insights s’est attelée à répondre pour le compte d’IP Belgium. Mind Insights est un organisme scientifique basé à Louvain-la-Neuve, qui regroupe des professeurs de différentes universités. L’objectif de cette étude scientifique innovante a été d’examiner de façon rigoureuse dans quelle mesure les impacts des publicités diffèrent en fonction du média de diffusion. Une méthodologie scientifique originale : l’eye-tracking La recherche a été réalisée en laboratoire sur base d’une méthodologie scientifique pointue (permettant notamment de contrôler l’ensemble des paramètres de l’étude et de dépasser les limites et les biais de méthodes traditionnelles). 84 personnes âgées de 20 à 60 ans ont été invitées à choisir des vidéos thématiques1 sur 3 médias majeurs : la télévision, YouTube et un site d’information (RTLinfo). Dans chacun des médias, la diffusion de la vidéo thématique choisie a été précédée par la diffusion d’une publicité2 non-souhaitée, en simulant les conditions réelles (possibilité d’interrompre l’annonce après 5 secondes sur YouTube, décompte du temps de l’annonce sur RTLinfo). Chaque participant a été exposé successivement aux 3 médias, dont l’ordre a été contrebalancé : l’ensemble des ordres possibles entre les 3 médias s’est produit un même nombre de fois dans le total des participants, pour éviter que l’ordre ne puisse interférer sur les résultats et donc biaiser l’étude. L’attitude des personnes participant à l’étude a été mesurée par un dispositif d’eye-tracking, suivant et enregistrant le regard du spectateur afin de définir avec précision là où porte son attention le temps de la diffusion du spot publicitaire. 1 Six vidéos de type « bêtisier » ont été réalisées par Mind Insigths. Un pré-test a permis d’aboutir aux critères souhaités, pour garantir la rigueur optimale de l’étude : il était en effet important que les vidéos soient équivalentes concernant la valence affective (le côté « plaisant ») et l’intensité (l’excitation qu’elles provoquent). Les vidéos retenues avaient l’avantage de susciter l’intérêt (et donc l’envie de cliquer) sans être trop activantes (ce qui aurait perturbé les impacts des publicités préalables). 2 Trois publicités de 20 secondes chacune ont été retenues après un pré-test. Il s’agissait principalement de trouver des publicités ayant été « oubliées » par les participants : les 3 spots retenus ont été diffusés en 2010. Il fallait également contrôler le niveau d’implication des produits présentés, en s’assurant qu’aucun spot n’avait des scores trop extrêmes sur ce critère. Enfin, parmi les publicités choisies, la première s’adressait plutôt aux femmes, la seconde plutôt aux hommes, et la troisième était plutôt mixte (même si chaque participant à l’étude a été soumis à chacune des trois publicités). 14BACKSTAGE 41 - Janvier 2017 Backstage41 FR.indd 14 12/01/17 14:45 Les propriétés des vidéos thématiques et des publicités préalables ont été contrôlées précisément, de même que les contenus des médias. L’étude a dès lors permis de produire un véritable diagnostic comparatif quant à l’efficacité des différents médias en matière de diffusion publicitaire, lorsqu’il s’agit d’atteindre au mieux l’esprit des consommateurs. On est plus attentifs aux spots diffusés en télévision De cette expérience, il ressort un premier constat : la direction du regard fluctue fortement selon le média sur lequel est diffusée l’annonce publicitaire. Avec un taux de 99%, la télévision demeure le média via lequel l’attention portée sur un spot publicitaire est la plus forte. (32%) et sur YouTube (23% quand la pub est visionnée jusqu’au bout… 0% quand la pub a été skippée). Ces écarts restent semblables pour les autres critères de mémorisation, qu’il s’agisse du type de produit ou d’éléments de design. Le souvenir de la marque est bien plus fort en télévision que sur un site d’info et sur YouTube. La publicité est bien mieux acceptée en télévision Cette attention descend à 69% lorsque cette vidéo est diffusée dans le cadre d’un site d’information et chute à 51% sur un site de vidéos tel que YouTube. L’étude relève enfin une différence notable dans l’«expérience» vécue par les spectateurs : ils sont plus de 2 fois plus irrités par la publicité diffusée en ligne qu’en TV ! La télévision demeure le média via lequel l’attention portée sur un spot publicitaire est la plus forte. Les téléspectateurs sont plus de 2 fois plus irrités par la publicité diffusée en ligne qu’en TV. Concernant YouTube, il est important de noter ici qu’il s’agit d’une moyenne entre les individus ayant «ignoré l’annonce» et ceux ne l’ayant pas fait. Rappelons que Brett Wilson, fondateur et CEO de TubeMogul (spécialiste américain de la publicité online vidéo), estime que 80 à 85% des publicités «skippables» sur Internet sont effectivement skippées… Dans notre étude en laboratoire, et malgré la pression «scientifique», un tiers des participants a quand même skippé la vidéo publicitaire. Quand la pub a été «ignorée» sur YouTube, le pourcentage de temps de regard porté sur l’annonce chute à 17%. A noter une «irritation» similaire entre YouTube et un site d’information alors que les annonces publicitaires peuvent être skippées dans un cas et non dans l’autre. A.D. La mémorisation des marques est plus forte en télévision Corollaire logique de ces différents niveaux d’attention, la mémorisation des marques mises en avant dans les spots vidéo fluctue très fortement selon le média choisi. Ainsi, le souvenir de la marque est bien plus fort en télévision (42%) que sur un site d’info 60% 50% 42% 40% 32% 30% 23% 20% 15% 10% 0% 0% Ad YouTube Ad Completed Stopped RTLinfo TV Source : Mind Insights BACKSTAGE 41 - Janvier 2017 Backstage41 FR.indd 15 15 12/01/17 14:45 TV LA TELEVISION, MEDIA DE L’EFFICACITE Matt Hill siège au Conseil d’Administration et est responsable des équipes «Research» et «Planning» de Thinkbox, une entreprise financée par l’ensemble des chaînes commerciales anglaises : Channel 4, ITV, Sky Media, UKTV et Turner. L’ambition principale de Thinkbox est d’aider les annonceurs et les agences à utiliser la télévision de la manière la plus optimale. Pour ce faire, elle multiplie les études et tente de constituer la plus grande base de données possible. Parmi ses démarches récentes : décrypter et analyser les nouveaux comportements de consommation des médias pour comprendre les changements qui s’opèrent, leur signification pour les annonceurs, et ainsi appréhender les nouvelles opportunités qu’ils représentent. Nous reprenons dans cet article les principaux enseignements de ces récentes études. La fiabilité et la clarté de la mesure, deux notions primordiales dans l’étude de la consommation media Mesurer l’efficacité de la publicité requiert deux postulats essentiels : une mesure commune compréhensible par tous, et une étude solide et fiable que l’on ne peut remettre en question. Nous entendons souvent les annonceurs argumenter sur des chiffres tape-à-l’œil de consommation de vidéos sur certains sites (pour ne pas citer YouTube). Mais si on remet cette consommation en perspective face à la télévision, cette dernière écrase la consommation de vidéos online, non seulement en couverture, mais également en temps passé devant l’écran. C’est pour cette raison que la notion de mesure commune est importante : les annonceurs doivent être capables de remettre facilement en perspective les données qui leur sont fournies. La fiabilité des données est la seconde notion essentielle : il est primordial d’être le plus exhaustif et précis possible, et, dès lors, la méthodologie utilisée prend une place centrale dans le processus. 16BACKSTAGE 41 - Janvier 2017 Backstage41 FR.indd 16 12/01/17 14:45 Il ne s’agira donc pas simplement de distribuer un questionnaire en ligne à quelques personnes sélectionnées au hasard, qui le rempliront avec inexactitude. Il est de notoriété publique que nous sommes déficients dès qu’il s’agit de prendre du recul et d’observer objectivement nos propres comportements, et particulièrement nos consommations des médias : la majorité des gens ont tendance à affirmer qu’ils consomment des médias qualifiés «d’intellectuels» lors d’études déclaratives, alors que les études quantitatives démontrent le contraire… positives pour le secteur télévisuel en mettant de côté ce qui serait moins valorisant : il s’agit d’observer le marché de manière globale, pour en exploiter toutes les facettes de façon optimale. La télévision, championne incontestée du Retour sur Investissement Obsession première des annonceurs, le ROI est calculé au centime près, secteur par secteur, média par média, dans les études de Thinkbox. Payback for now Ainsi, nous apprenons que la télévision est deux fois plus efficace que la presse, pourtant très bien positionnée en termes de performances, puisqu’elle obtient la deuxième place dans le classement des médias les plus efficients. Thinkbox élabore ses études à partir de données économétriques1, ce qui représente, selon Matt Hill, le meilleur moyen pour comprendre l’influence des différents médias dans le comportement d’achat des clients. Pour l’étude Payback for now, ce ne sont pas moins de 3 ans de récolte de près de 4.500 données économétriques, réparties sur une dizaine de catégories représentant des centaines d’annonceurs, qui ont été nécessaires ; autant dire un travail titanesque, accordant à l’étude une solidité à toute épreuve. La télévision reste le meilleur générateur de profit toutes catégories de produits confondues. En outre, si l’on compare média par média les ventes liées à la publicité auxquelles on soustrait les coûts de celle-ci, la télévision reste, malgré les idées reçues, le meilleur générateur de profit toutes catégories de produits confondues. Isoler les facteurs économétriques en jeu dans le processus décisionnel d’achat, c’est, dans un premier temps, isoler les facteurs évidents qui peuvent influencer l’acte d’achat (tels que la météo par exemple). A écarter également : les différentes offres et promotions faites durant la période étudiée, pour enfin pouvoir commencer à s’intéresser aux dépenses médias et analyser l’effet du média sur les ventes «hors influence extérieure». La télévision, un pouvoir fédérateur unique Les plus grands détracteurs de la télévision ne pourront réfuter sa qualité principale et indéniable : elle est capable de créer, comme aucun autre média, une connexion d’émotions puissantes. Ce n’est pas sans raison que ce média est le préféré de la population, celui qui est le plus capable de faire rire ou pleurer. Ce type d’étude a permis de démontrer le pouvoir de la télévision de manière incontestable, car il ne s’agit pas ici de choisir les données 1 L’économétrie est une méthode d’analyse des données économiques qui, par l’utilisation de la statistique, s’attache à établir des relations de caractère mathématique entre les phénomènes étudiés. 100% 90% Effectiveness Index TV Index = 100 Parmi les différentes approches créatives étudiées au travers des données économétriques, on observe que ce sont les marques qui cherchent à augmenter leur popularité et non leurs ventes, qui engendreront une plus grande réponse émotionnelle, et qui verront in fine leurs ventes et profits croître de manière plus importante. 100% Twice as effective ‘per impact’ as any other medium 80% 70% 60% 52% 50% 40% 27% 30% 20% 13% 11% Online Display Out of Home 10% 0% TV Radio Press £ 2,00 £ 1,80 2008-2011 £ 1,60 La sympathie générée par la marque est le premier indicateur du succès, et quel médium, plus que tout autre, en est le champion toutes catégories auprès des familles ? En termes d’expérience partagée, rien ne surpasse la télévision, qui détient une puissance fédératrice unique. Profit ROI £ 1,40 £ 1,20 £ 1,00 £ 0,80 £ 0,60 £ 1,79 £ 1,52 £ 1,48 £ 0,91 £ 0,40 £ 0,37 £ 0,20 £ 0,00 TV Radio Press Online Display Out of Home En termes d’expérience partagée, rien ne surpasse la télévision, qui détient une puissance fédératrice unique. Source : Thinkbox BACKSTAGE 41 - Janvier 2017 Backstage41 FR.indd 17 17 12/01/17 14:45 Et Matt Hill de poursuivre : la renommée n’est pas la seule donnée induite par la télévision, il y a également la confiance. La publicité télévisée est la forme de communication commerciale présentant le taux de confiance le plus élevé. Cette confiance vient de l’inconscient du téléspectateur, pour qui une marque qui a un budget suffisant pour communiquer en télévision est une entreprise bien établie, et donc fiable. La publicité télévisée est la forme de communication commerciale présentant le taux de confiance le plus élevé. Conclusion Thinkbox nous démontre donc, à l’aide d’une étude solide et irréfutable, la toute-puissance de la télévision, tant en termes de ROI, que de capital sympathie et de fiabilité auprès des téléspectateurs. Et ce, en dépit de croyances anti-télévision de jeunes marketeers, qui souvent ne réalisent pas qu’ils ne sont pas représentatifs de la population globale en ce qui concerne la consommation média. A.J. 18BACKSTAGE 41 - Janvier 2017 Backstage41 FR.indd 18 12/01/17 14:45 Backstage41 FR.indd 19 12/01/17 14:45 Votre marque a un public. Votre campagne a un message. Touchez votre cible, via les bons canaux et l’utilisation créative du média. Droit au cœur. L’endroit préféré des marques. DROIT AU COEUR www.ipb.be Backstage41 FR.indd 20 12/01/17 14:45