
INTRODUCTION
L’importance du secteur financier dans le développement de l’activité économique se mesure
par un effet de levier important qui se manifeste, notamment, par une meilleure mobilisation
de l’épargne pour un accroissement du financement à long terme et par une contribution
positive à la balance des paiements. Sur la période récente, le poids du secteur financier
sénégalais est resté modeste, tournant autour de 4,3% du PIB en 2011 pour près de 0,8% des
emplois. Toutefois, une forte croissance est enregistrée sur la quasi-totalité des cinq
principaux segments (les banques commerciales et établissements financiers, la micro finance,
les assurances, les transferts de fonds et la bourse) alors que le niveau de risque est
relativement contenu.
La difficulté d’accéder au financement constitue l’un des principaux obstacles à surmonter
pour les entreprises sénégalaises. Malgré une surliquidité prononcée des établissements de
crédit, on note une certaine frilosité à satisfaire le besoin de financement de l’investissement.
Cette contrainte est davantage ressentie par les petites et moyennes entreprises (PME) qui
représentent près de 90% du tissu économique. Selon une étude réalisée en 2009 par le
ministère en charge des petites et moyennes entreprises, le gap de financement de ces
dernières est évalué à près de 500 milliards de FCFA. Ce constat est, par ailleurs, corroboré
par l’évaluation du climat des investissements (ICA survey)2, qui affirment que la plupart des
entreprises financent leurs besoins en fonds de roulement et leurs investissements sur fonds
propres.
Plusieurs auteurs expliquent cette situation par, notamment, l’insuffisance de ressources
longues et d’institutions financières spécialisées pour le financement à long terme, un
dispositif prudentiel assez contraignant, la rareté de comptes validés selon les normes
internationaux, la forte présence de l’informel mais aussi le faible niveau d’utilisation du
dispositif de diffusion de l’information mis en place par la Banque Centrale. Aussi, pour améliorer
les conditions de financement des opérateurs économiques intervenant dans les filières
prioritaires, les autorités sénégalaises ont entrepris la création d’un ensemble d’institutions au
service de l’initiative privée. Ce nouveau dispositif s’articule autour du Fonds Souverain
d’Investissements Stratégiques (FONSIS), du Fonds de Garantie des Investissements
Prioritaires (FONGIP) et de la Banque Nationale de Développement Economique (BNDE). Il
devrait apporter un meilleur confort aux institutions financières. Il s’agit, notamment,
2 Enquêtes réalisées dans les pays de la sous région