Un Peuple - Un But Une Foi
MINISTERE DE L’ECONOMIE DES FINANCES ET DU PLAN
DIRECTION GENERALE DE LA PLANIFICATION ET DES
POLITIQUES ECONOMIQUES
DIRECTION DE LA PREVISION ET DES ETUDES ECONOMIQUES
Document de travail
LE FINANCEMENT DE L’ECONOMIE
AU SENEGAL
Ndèye Adama Kane DIAKHATE
Raqui WANE
Amadou Alioune DIOP
Baïdy Baro MBAYE
@DPEE/DSC Septembre 2014
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LE FINANCEMENT DE L’ECONOMIE
AU SENEGAL
Ndèye Adama Kane DIAKHATE1
Raqui WANE1
Amadou Alioune DIOP1
Baïdy Baro MBAYE1
1 Ministère de l’Economie des Finances et du Plan, Direction de la Prévision et des Etudes Economiques (DPEE)
2
INTRODUCTION
L’importance du secteur financier dans le développement de l’activité économique se mesure
par un effet de levier important qui se manifeste, notamment, par une meilleure mobilisation
de l’épargne pour un accroissement du financement à long terme et par une contribution
positive à la balance des paiements. Sur la période récente, le poids du secteur financier
sénégalais est resté modeste, tournant autour de 4,3% du PIB en 2011 pour près de 0,8% des
emplois. Toutefois, une forte croissance est enregistrée sur la quasi-totalité des cinq
principaux segments (les banques commerciales et établissements financiers, la micro finance,
les assurances, les transferts de fonds et la bourse) alors que le niveau de risque est
relativement contenu.
La difficulté d’accéder au financement constitue l’un des principaux obstacles à surmonter
pour les entreprises sénégalaises. Malgré une surliquidité prononcée des établissements de
crédit, on note une certaine frilosité à satisfaire le besoin de financement de l’investissement.
Cette contrainte est davantage ressentie par les petites et moyennes entreprises (PME) qui
représentent près de 90% du tissu économique. Selon une étude réalisée en 2009 par le
ministère en charge des petites et moyennes entreprises, le gap de financement de ces
dernières est évalué à près de 500 milliards de FCFA. Ce constat est, par ailleurs, corroboré
par l’évaluation du climat des investissements (ICA survey)2, qui affirment que la plupart des
entreprises financent leurs besoins en fonds de roulement et leurs investissements sur fonds
propres.
Plusieurs auteurs expliquent cette situation par, notamment, l’insuffisance de ressources
longues et d’institutions financières spécialisées pour le financement à long terme, un
dispositif prudentiel assez contraignant, la rareté de comptes validés selon les normes
internationaux, la forte présence de l’informel mais aussi le faible niveau d’utilisation du
dispositif de diffusion de l’information mis en place par la Banque Centrale. Aussi, pour améliorer
les conditions de financement des opérateurs économiques intervenant dans les filières
prioritaires, les autorités sénégalaises ont entrepris la création d’un ensemble d’institutions au
service de l’initiative privée. Ce nouveau dispositif s’articule autour du Fonds Souverain
d’Investissements Stratégiques (FONSIS), du Fonds de Garantie des Investissements
Prioritaires (FONGIP) et de la Banque Nationale de Développement Economique (BNDE). Il
devrait apporter un meilleur confort aux institutions financières. Il s’agit, notamment,
2 Enquêtes réalisées dans les pays de la sous région
3
d’atténuer les risques liés à l’octroi des crédits, d’améliorer l’intervention des institutions
financières en faveur des PME et de réduire les taux d’intérêt appliqués par les institutions
financières.
Toutefois, pour permettre au secteur financier de contribuer pleinement à la réalisation des
opportunités de croissance, il est nécessaire de promouvoir l’approfondissement du système
financier. En effet, le manque de profondeur du système financier limite les possibilités de
transfert de risque et rend difficile la mise en œuvre et la transmission des politiques. Cela
accentue la vulnérabilité aux chocs.
se traduit par une restriction des choix des autorités en matière de politique
macroéconomique, dans un contexte de vulnérabilité aux chocs.
Ce document fait un état des lieux du système financier sénégalais (section 1). Il s’agit,
également, d’appréhender les objectifs attendus du FONSIS, du FONGIP et de la BNDE, en
référence à des institutions de même type dans des économies similaires ou d’aspiration
(section II). Par ailleurs, les conditions préalables ainsi que les outils qui pourraient faciliter
l’approfondissement du secteur financier sont examinés (section 3).
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I. ETAT DES LIEUX DU SYSTEME FINANCIER SENEGALAIS
I.1 Forte croissance sur la quasi totalité des cinq segments
I.1.1 Les banques commerciales
Au total, vingt (20) banques primaires et deux (2) établissements financiers sont représentés
sur le territoire national. Parmi ces acteurs financiers, quatre (4) ont une stature internationale
(Attijariwafa Bank, Sociéte Générale, Ecobank, BNP) et détiennent près de 60%3 des actifs.
La concurrence s’est, néanmoins, intensifiée sur la période récente avec l’arrivée d’acteurs
panafricains.
Malgré la quasi stabilité du taux de bancarisation4 (6,9% en 2012), le financement bancaire du
secteur privé a fortement progressé, passant de 15% du PIB en 1995 à 33% du PIB en 2013.
Par ailleurs, l’examen de la structure du portefeuille des banques commerciales montre une
augmentation considérable des titres publics dans le total des créances (14,3% en 2010 contre
6,4% en 2005).
I.1.2 La micro finance
Le sous - secteur de la micro finance est constitué de deux cents trente huit (238) sociétés5
dont dix huit (18) grandes entités qui totalisent près de 90% des parts de marché. Les plus
importantes d’entre elles sont CMS, PAMECAS et ACEP. Au total, le sociétariat
(membres/clients) du système financier décentralisé (SFD) a doublé depuis 2005 entraînant
une forte croissance du taux de pénétration qui est passé de 6% en 2005 à 14% en 2013. Par
ailleurs, le sous secteur enregistre près de 8% du montant total des crédits octroyés au niveau
national et est marqué par une professionnalisation grandissante.
I.1.3 Le sous - secteur des assurances
Le marché des assurances est caractérisé par la présence de vingt cinq (25) compagnies parmi
lesquelles les quatre principaux acteurs (AXA, Allianz, Colina, NSIA) détiennent 50%6 des
parts de marché de l’assurance non-vie. En phase avec l’évolution du PIB, les primes brutes
3 Statistique de 2010
4 Mesuré par le nombre de comptes de particuliers rapporté à la population totale ; Source: DMC
5 Statistique de 2013
6 Statistique de 2011
1 / 33 100%
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