Trio Garcia-Bou-Ferey
Dossier de Presse
Tournée 2016-2017
Biographies des musiciens
Présentation des œuvres
Contact
Les Musiciens
François Bou Pianiste et compositeur. Ancien professeur de
musique de chambre au Conservatoire National Supérieur de
Musique (CNSM) de Lyon. Soliste à Radio France, ancien
membre des Solistes de Paris, ancien directeur du conservatoire
de Champigny sur Marne.
Directeur musical des Cordes Enchantées, violon solo
Serge Garcia,
Premier Prix de violon et de musique de chambre du CNSM de Paris.
Lauréat au concours international de Munich.
Soliste aux ensembles F. Paillard, B. Thomas, Arts Nova.
Membre des orchestres de Radio France, de Paris et de Lyon.
Il joue un violon italien du XVIIIème siècle (Evangelisti Pier Lorenzo,
Florence 1745).
Après s'être formée au métier d'orchestre de 2008 à 2011 au
sein de l'Orchestre Atelier Ostinato à Paris, Maude Ferey
devient pendant la saison 2011-2012 violoncelle solo de
l'Orchestre Philharmonique du Maroc, et professeur de
violoncelle à l'Ecole Internationale de Musique de Rabat.
Parallèlement, elle poursuit ses études au Royal College of
Music of London dans la classe d'Helène Dautry où elle a été
admise en 2010.
En 2012, elle créer le Festival ClassiC en Normandie, dont
elle est directrice artistique, et est invitée dans différents
festivals tels Pro Musica, Comme ça vous chante, Les
Promenades Musicales du Pays d'Auge etc...
Elle se produit régulièrement avec des pianistes talentueux tels que Rebecca
Chaillot, Tanguy de Williencourt, Simon Zaoui, ou encore Thomas Tacquet Fabre avec
lequel elle revisite le patrimoine de musique française pour violoncelle et piano. Les
violonistes Serge Garcia, Ludovic Passavant sont ses partenaires réguliers. Maude
Ferey parcourt la France avec les 6 Suites de J.S. Bach depuis janvier 2014.
En Septembre 2014, Maude Ferey est nommée professeure de violoncelle des
Conservatoires à Rayonnement Communal et Intercommunal de Pont-l'Evêque,
Honfleur et Trouville.
Présentation des Œuvres
J. Brahms, Trio pour piano et cordes n°1 opus 8
Plus tard la mer retrouvée
Traversée de mouettes violentes et de houles
blanches, telle est la musique. du jeune Brahms.
Lacs en brume aux bruits assourdis, odeur
ancienne des feuilles passées, éclats déjà mangés
par le silence, ors estompés de la clarinette ou du
cor, telle sera la musique du dernier Brahms.
Et voilà qu'une œuvre rejoint les ves latents de
tout amoureux de Brahms : le croisement du jeune
homme flamboyant de vingt ans, et du vieil homme
marchant de-ci de-là dans le tourbillon des feuilles
mortes, sans aucune maison jamais à rebâtir.
Cette œuvre est le trio opus 8 de Brahms et c'est
la belle révélation incertaine d'une pulsion de
jeunesse réécrite dans les cicatrices, voire les
sanglots.
Rhabillée par le temps, elle laisse entrevoir sa
nudité d'origine, efface la patine des habitudes qui
font que l'on commence trop souvent un musicien
par la fin.
Brahms ne fut pas seulement ce bruit de portes qui
chancellent dans les jardins d'automne, il était
homme de la mer du Nord et des landes neigeuses.
Et ce trio écrit au cours de l'hiver 1853-54 par un Brahms de vingt ans à Düsseldorf et à
Hanovre avait su capter bien des forces tumultueuses, des pluies et des marées.
Trente-huit ans plus tard, le vieux Brahms reprend cette œuvre "juste pour lui donner un
coup de peigne, lui démêler les cheveux".
Mais comment respecter le climat des Ballades, des passions encore tourbillonnantes,
quand l'on est depuis le compositeur officiel de tout ce qui parle allemand.
Brahms, d'habitude si castrateur vis-à-vis de ses propres œuvres ne tua pas l'œuvre de
jeunesse, il la canalisa seulement.
Et c'est la mer retrouvée dans ces quatre mouvements.
Mais quels furent les sentiments de Brahms en 1891 quand vers la fin de sa vie, déjà
enfermé en lui-même, il retrouvait les traces des élans de sa jeunesse.
Ce trio op. 8 est l'occasion d'un des plus grands retours en arrière de la musique, un "retour
en arrière" de 40 ans.
Nous pouvons penser que Brahms a à la fois réentendre cette musique impudique et
impudente du nouveau héros de vingt ans de la musique, mais aussi revoir ce séjour à
Düsseldorf avec la vénération prophétique de Schumann, l'ombre de la folie et le début du
naufrage aussi de son ami (en 1854 Schuman commence à s'enfoncer dans la nuit), et
aussi le regard à la fois aimant et impitoyable de Clara.
Cette musique, il l'avait jetée fiévreusement hors de lui, suffisamment fier de cette œuvre
pour l'imprimer et la faire jouer en première mondiale à New York !
Bien plus tard, il remanie en profondeur son texte, réécrivant des passages entiers,
modifiant thèmes et développement, supprimant certains élans, mais respectant
finalement l'enfant des landes qui court pieds nus dans cette partition.
Cette tendresse envers son adolescence donne à cette partition une couleur particulière,
mélange des couleurs vertes du début et des tons automnaux de l'époque de sa révision
(Époque par exemple de l'écriture du trio avec clarinette, du quintette pour clarinette, donc
déjà des carnets intimes du compositeur).
La version révisée, surtout dans l'adagio, en porte trace et écho sonore.
Il n'est pas déplacé de la coupler parfois avec une œuvre du doux Franz Schubert car elle
est la plus schubertienne de Brahms, avec sa simplicité des thèmes, sa fraîcheur des
origines, conservées intactes malgré l'intense travail ultérieur de concentration.
Le trio en si bémol majeur op. 8 de Brahms comporte quatre mouvements :
Le premier mouvement presque aussi développé que les trois autres réunis, déborde de
poésie avec ses vastes thèmes, trois, dont le premier est un vaste épanchement proche
d'un lied.
Dès l'entrée du piano soutenu par le violoncelle, c'est le chant profond même de Brahms
qui se déroule ample et entêtant, comme une houle du fond de la mémoire.
Ce mouvement enivré de sa propre grâce mélodique est une des plus belles pièces
d'atmosphère de Brahms.
Le second mouvement est un scherzo fantastique dans l'esprit des ballades pour piano
op. 10, une "danse d'elfe" ou plutôt des bruissements de légende du Nord. Brahms
conservera intacte la première mouture de son écriture.
Le troisième mouvement est le plus modifié par Brahms qui dans ce mouvement lent
nous parle de son âge mûr.
Frémissements des cordes, dialogue suspendu du piano et du violoncelle climat de
mystère, Brahms en magicien des éclairages de sous-bois, nous parle de ferveur, de
simplicité poignante devant le cours des choses.
Cette magie sonore rappelle cette phrase de Clara Schumann sur Brahms, "on a souvent
l'impression qu'il joue avec des étoiles", même pourrait-on ajouter avec des étoiles depuis
longtemps mortes.
Si vous ne vous embuez à cette écoute, passez votre chemin, non jamais vous n'aimerez
Brahms !
Le finale très ramassé s'élance vers un lyrisme plus affirmé et terrestre et aussi il s'ouvre
vers un climat plus serein.
Final joyeux ? Brahms n'a jamais été à l'aise avec ce sentiment.
Plutôt des envolées parfois schumaniennes restant tendues par une certaine fièvre qui
renvoie vers le tumulte des jeunes années.
« Ah si je connaissais le chemin du retour vers l'enfance… » chante ailleurs Brahms.
Dans son trio opus 8 il l'avait retrouvé et cette œuvre-document, regard de Brahms sur
lui-même en est émouvante, miroir de la jeunesse et de la maturité qui se regardent.
Gil Pressnitzer
F. Schubert, Trio pour piano et cordes n°2 D898
SCHUBERT A VRAISEMBLABLEMENT COMPOSÉ SES DEUX
GIGANTESQUES TRIOS AVEC PIANO PEU DE TEMPS L’UN APRÈS
L’AUTRE VERS LA FIN DE 1827, BIEN QU’IL DEMEURE INCERTAIN
DANS QUEL ORDRE.
Le trio en si bémol majeur, aujourd’hui considéré comme le
premier, débute sur un Allegro moderato radieux. Schubert le
compositeur de lieder brille ici dans le second thème, introduit par le
violoncelle, d’un lyrisme qui en fera le sujet d’effusions passionnées
dans le développement. Ce mouvement en forme sonate présente
une curieuse anomalie : la récapitulation commence dans le
«mauvais» ton (sol bémol); ce ne sera qu’à la réexposition par le
piano du thème initial à la tonique (si bémol majeur) que notre attente de symétrie sera
comblée. L’ambiguïté se joue ainsi de nos expectatives : la récapitulation s’amorce-t-elle
avec le retour du premier thème ou bien alors avec l’arrivée du ton principal? À nouveau
source d’expression lyrique, le violoncelle introduit le superbe thème chantant de
l’Andante un poco mosso, repris ensuite par le violon. Après une section médiane
décorative, Schubert nous dévoile une ultime transformation de la mélodie initiale : elle
module désormais en cours de route et non seulement entre chaque réitération.
Le Scherzo est un Allegro staccato qui ressemble au Scherzo du Quintette «La Truite»,
mais avec la mélodie inversée.
Dans le Trio, des lignes de chant aux cordes planent au-dessus d’un rythme de valse
sans temps fort au piano; les mélodies des cordes et le piano chamboulé naviguent en
des eaux rythmiques distinctes, réussissant cependant, comme par magie, à suivre le
même cours.
Schubert a nommé le finale Rondo, mais il serait plus aisé de le comprendre comme une
forme sonate dont les rôles de développement et de récapitulation se recoupent. Marqué
Allegro vivace, il réaffirme l’entrain du premier mouvement, bien que des trémolos et
des sonorités de cloches au piano y ajoutent une touche de mystère. Le thème principal
provient du lieder «Skolie» de Schubert, dont les paroles se lisent : «En ce rayonnant
matin de mai, prenons plaisir en la vie brève de la fleur, avant que ne disparaisse son
parfum».
Une mélodie dansante, introduite par le violon, offre une amusante diversion.
Lorsqu’elle réapparaît vers la fin dans le registre aigu du piano, le mouvement semble
prêt à s’éteindre doucement, comme un tambour–major de plomb, mais Schubert garde
son dernier souffle exubérant pour la coda Presto.
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