dossier pedagogique

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BRAHMS
SCHUBERT
Les musiciens de nos « Brunchs » habitués à faire résonner un dimanche par mois
le foyer de la Scène Nationale ont décidé pour ce concert exceptionnel d’investir
le plateau du Théâtre 71 ! Pour cette occasion, les membres du Trio à cordes Opus
71, Pierre Fouchenneret, Nicolas Bône et Éric Picard, s’adjoignent les talents de
deux artistes complices et virtuoses, la contrebassiste Sandrine Vautrin et la
pianiste de renommée internationale, Marie-Josèphe Jude. Le programme qu’ils
nous ont concocté associe deux pages parmi les plus remarquables du romantisme allemand. Le fougueux premier quatuor pour piano et cordes de Brahms au
subjuguant final à la tsigane s’accorde au magnifique et délicat quintette « La
Truite » de Schubert, proposé de surcroît en écho au spectacle Wanderer d’Yves
Rousseau. Une distribution prestigieuse, deux chefs-d’œuvre du répertoire, pour un
rendez-vous musical, véritable « Brunch sur un plateau », à déguster avec appétit.
FICHE PÉDAGOGIQUE
VENDREDI 16 MAI, 20H30
JOHANNES BRAHMS QUATUOR POUR PIANO ET CORDES
EN SOL MINEUR, OP. 25, N°1
FRANZ SCHUBERT QUINTETTE POUR PIANO ET CORDES
EN LA MAJEUR « LA TRUITE », D. 667
Pierre Fouchenneret violon | Nicolas Bône alto | Éric Picard violoncelle
SANDRINE VAUTRIN CONTREBASSE | MARIE-JOSÈPHE JUDE PIANO
tarifs › 27 € tarif normal 18 € +60 ans, billet découverte, groupe à partir de 8 personnes, carte famille nombreuse,
comités d’entreprise, collectivités, abonnés des théâtres partenaires, adhérents cinéma, Fabrica’son, médiathèque
Pablo Neruda, ACLAM et Conservatoire intercommunal de Malakoff, associations des Amis de la Maison des Arts de
Malakoff et des Z’amis du Conservatoire 13€ –30 ans, demandeurs d’emploi, intermittents du spectacle, personnes
handicapées 9 € –12 ans, bénéficiaires du RSA, –30 ans pour l’Association des Z’amis du Conservatoire et les élèves
du Conservatoire intercommunal de Malakoff
M° ligne 13 Malakoff-Plateau de Vanves - PÉRIPHÉRIQUE PORTE BRANCION
ThEAtre71.COM SCÈNE NATIONALE DE MALAKOFF
3 PLACE DU 11 NOVEMBRE – 92240 MALAKOFF 01 55 48 91 00
INTERPRÈTES
Pierre Fouchenneret violon
Premiers prix de violon et de musique de chambre au CNSMDP, il est lauréat en 2003 de la fondation d’entreprise Banque populaire. Depuis il participe à de nombreux concerts, récitals en
sonate, formation de musique de chambre ou en soliste avec orchestre. Il fonde en 2010 le
quatuor Raphaël Avec lequel il remporte le deuxième prix du concours International de quatuor à
cordes de Bordeaux.
Nicolas Bône alto
Il étudie au CNSMDP puis se perfectionne au contact de grands maîtres à la Banff School of Fine
Arts (Canada) et à Crémone (Italie). Il est lauréat des concours internationaux de Florence (1989)
et de Melbourne (1991). Alto solo de l’Orchestre National de France depuis 1992, il a occupé le
poste d’alto solo du Chamber Orchestra of Europe de 2000 à 2005. Il participe à de nombreux
concerts de musique de chambre en Europe dont beaucoup sont radiodiffusés.
Éric Picard violoncelle
Issu du CNSMDP où il obtient ses premiers prix, Éric Picard enchaîne avec le Premier Prix
du Concours international Finale Ligure. Nommé à vingt-trois ans Premier violoncelle solo de
l’Orchestre de Paris, il est récompensé par le Grand Prix de l’Académie Charles Cros pour le
disque consacré à Xenakis et est actuellement directeur artistique de l’ensemble Diabolicus.
SANDRINE VAUTRIN CONTREBASSE
Au Conservatoire de Paris, elle obtient un Premier Prix à l’unanimité avec Prix spécial du jury.
Sandrine Vautrin est la seule femme à avoir intégré la section de contrebasses à l’Orchestre de
Paris depuis sa création. Elle est Deuxième contrebasse solo depuis 1998, après avoir été
membre de l’Orchestre de l’Opéra de Paris. Elle collabore aux créations de l’Ensemble TM+,
Diabolicus et s’investie dans des actions auprès du jeune public de l’Orchestre de Paris.
MARIE-JOSÈPHE JUDE PIANO
Artiste des plus précoces, elle obtient à seize ans un Premier Prix de piano, de musique de
chambre et une Licence de Concert de harpe à l’École Normale de Paris. Elle poursuit son cursus
au CNSMDP de Paris dans la classe de Jean-Claude Pennetier puis se rend à Londres durant
quatre années. Finaliste au Concours International Clara Haskil en 1989, « Nouveau Talent » des
Victoires de la Musique en 1995, elle joue depuis dans le monde entier. Elle collabore aussi à de
nombreux ballets, enregistre régulièrement chez Lyrinx et pour le label Mirare, et consacre une
grande partie de son activité à l’enseignement au CNSMD de Lyon.
JOHANNES BRAHMS
(1833 - 1897)
Né à Hambourg (Allemagne) le 7 mai 1833 d’un père musicien dans l’orchestre municipal,
Johannes Brahms sera le second de trois frères. Le père de Brahms décèle très vite l’oreille
absolue chez son fils (ce dernier identifie n’importe quelle note instantanément). À sept ans, il
commence alors à prendre des cours de piano avec Otto Cossel et donne ses premiers concerts
à dix ans. Puis il change de professeur pour Eduard Marxsen, réputé dans Hambourg. Celui-ci
détecte le génie de l’enfant et lui fait découvrir Johann Sebastian Bach, Wolfgang Amadeus
Mozart et Ludwig van Beethoven. Il lui enseigne également la théorie musicale.
Remenyi, Liszt
À 17 ans, Brahms rencontre Eduard Hoffmann, dit Remenyi, violoniste hongrois. En 1853, malgré
de violentes disputes, les deux amis commencent une tournée de concerts triomphaux (ils
jouent même devant le roi, grâce à la recommandation du violoniste virtuose Joseph Joachim).
Le violoniste familiarisera Brahms avec la musique tzigane et ce dernier utilisera dans son
œuvre quelques mélodies de ce genre. Puis Brahms rencontre Franz Liszt à Weimar mais l’entrevue se passe mal : alors que le pianiste virtuose admire et complimente son visiteur, ce dernier
semble déçu et donne l’air de s’ennuyer. Franz Liszt, vexé, sort de la pièce. Brahms et Remenyi
se séparent alors, et le compositeur est invité par Joseph Joachim à donner des conférences à
l’université de Göttingen.
Les Schumann
Toujours recommandé par son ami, Brahms part à Düsseldorf pour rendre visite à Robert
Schumann, qu’il connaissait déjà un peu. Le couple Schumann (Robert et sa femme Clara)
deviennent ses amis dès la première entrevue, le 30 septembre 1853, et le resteront jusqu’à la fin
(Brahms et Clara ont sans doute eut une relation, mais elle restera platonique). En 1854,
Schumann est interné à cause de crises de folie (il y décédera en 1856). Joseph Joachim et
Brahms s’associent alors à la veuve pour donner des concerts afin de l’aider à subvenir à ses
besoins. À la mort de Schumann, Brahms quitte Düsseldorf.
Detmold
De 1857 à 1859, il est chef des chœurs à la cour de Detmold et enseigne à des princesses. Son
salaire est donc confortable. Son Concerto pour piano (op. 15, 1858) provoque l’hostilité du
public deux fois de suite (à Detmold puis à Leipzig). S’opposant, avec Joseph Joachim, au
« nouveau romantisme allemand » de Franz Liszt et de Richard Wagner, il rédige avec le violoniste un manifeste qui ne fait pas l’unanimité.
Vienne
En 1862, Brahms se rend à Vienne, est nommé directeur de la Singakademie, et s’y installe
définitivement. Joachim l’aide à s’introduire dans les milieux musicaux. En 1865, la perte de sa
mère lui inspire le Requiem allemand opus 45, chef-d’œuvre d’équilibre et du contrepoint. Entre
1866 et 1868, il part pour une tournée en Europe. En 1870, il fait la connaissance de Hans von
Bülow, qui commence à le soutenir après l’avoir critiqué.
Johannes Brahms est atteint d’un cancer du foie et meurt à Vienne le 3 avril 1897, environ un an
après Clara Schumann, très apprécié de tout Vienne. Perfectionniste et longtemps complexé par
Beethoven, il a hésité à se lancer dans la composition symphonique (sa première Symphonie en
Ut mineur ne sera créée qu’en 1876 ; la seconde (parfois appelée « Pastorale »), op. 73 en ré
Majeur, un an après ; la troisième, op. 90 en fa Majeur, en 1883, etc.).
Brahms devint un musicien respecté dans le monde entier. Il aida, comme Schumann avait fait
pour lui, un autre compositeur à se faire éditer et connaitre : Antonin Dvorak.
FRANZ SCHUBERT
(1797 - 1828)
Né le 31 janvier 1797 à Lichtental (ville indépendante à l’époque mais faisant depuis 1850 partie
de Vienne), Franz Schubert est le douzième d’une famille très musicienne dont seulement
quatre enfants atteindront l’âge adulte. Il reçoit une éducation musicale de son père et de son
grand frère, mais très vite on s’aperçoit de son talent et il est confié à Michael Holzer, maître de
chapelle de la paroisse de Lichtental. En parlant de son jeune élève, il dira : « Quand je veux lui
enseigner quelque chose de nouveau, il le sait déjà. Aussi je ne le considère à proprement parler
comme un élève, mais je parle avec lui et je l’observe avec une admiration silencieuse ». Il sera
ensuite choriste de la chapelle impériale et élève au collège municipal (Stadtkonvikt), qui est à
la fois école et conservatoire de musique.
Le jeune homme aura beaucoup de mal à s’adapter à la vie de l’internat mais obtient quand
même des notes honorables. Il se fait remarquer pour ses dons musicaux innés. Il fera ensuite
partie d’un petit orchestre d’un très bon niveau qui se produira à Vienne, devant l’archiduc
Rodolphe et Ludwig van Beethoven. Schubert y est premier violon et se fait remarquer par
Antonio Salieri, qui fut le professeur de Beethoven, et propose de superviser son éducation
musicale. Il sera pendant cinq ans son élève (de 1808 à 1813) et le familiarise avec l’œuvre de
Joseph Haydn et de Wolfgang Amadeus Mozart. En 1812, la mère de Schubert, âgée de cinquante-cinq ans, meurt.
Premières compositions
Obligé très tôt de gagner sa vie, le musicien quitte le Stadtkonvikt et entre en 1814 comme
maître adjoint dans l’école que son père dirige, sans toutefois renoncer à la composition. Pour
obtenir le diplôme d’instituteur, il entre à l’école Normale. Durant ce temps il compose environ
350 lieder ! Le superbe Roi des Aulnes (Erlkönig, 1815) est sa première œuvre éditée. La Messe
en ut est sa première œuvre jouée en public à la paroisse de Lichtental et devant Salieri. Les
partitions de ses lieder sont recopiées par ses amis et les viennois se les arrachent.
De 1814 et 1815, Schubert, qui se consacre à l’écriture, sera extrêmement fertile. Ainsi, en 1815, il
compose quatre opéras, 150 lieder, 2 symphonies, 2 messes, un quatuor à cordes... Après avoir
quitté l’école, il habite un temps chez son ami Joseph Spaun. En automne 1815, Schubert fait la
rencontre de Franz von Schober, étudiant, qui deviendra certainement son ami le plus intime
mais aussi le plus controversé. Celui-ci l’invite souvent à venir s’installer dans sa résidence
familiale.
Peines et départ
En 1816, Schubert cherche à obtenir le poste de professeur de musique à Ljubljana, et tente en
vain d’obtenir l’appui de Salieri. Cette année-là, par l’intermédiaire de Spaun, il demande à
Goethe s’il accepte la dédicace d’une série de 150 lieder mais le poète ne daignera même pas
répondre, préférant ceux de Carl Friedrich Zelter, moins complexes. À la suite de ces deux
grosses déceptions, Schober fait connaître à son ami le cercle des artistes et intellectuels de
Vienne. En 1817, le musicien a déjà composé ses Quatrième et Cinquième symphonies. Mais
Schober doit rejoindre son frère gravement malade en France. À contrecœur, Schubert regagne
le domicile paternel et l’emploi d’instituteur. En juillet 1818, il est, un temps, précepteur des
enfants du comte Esterhazy en Hongrie. Malgré ce nouveau genre de vie, il a le mal du pays et il
retrouve Vienne avec plaisir en 1819. Il s’y fixe pour se consacrer à la composition.
Une situation presque stable...
Vers 1819, le nom de Schubert commence à gagner en popularité malgré celle de Gioacchino
Rossini alors en vogue à Vienne. Schubert passe l’été à Steyr avec son ami, le chanteur Johann
Michael Vogl. Il connaît la période la plus heureuse de sa vie. C’est cet été là qu’il compose le
fameux quintette La Truite. De retour à Vienne, sa nature indolente et fantaisiste ne lui permet
pas de s’assurer une situation matérielle correcte. Son manque de ponctualité l’empêche de se
maintenir au poste du Théâtre de la Cour qu’il avait obtenu. Le Roi des Aulnes lui assure un
revenu faible mais régulier. En 1821, Schubert est très impressionné par la représentation de
l’opéra de Carl Maria von Weber : der Freischutz.
...mais vite catastrophique
Au début de 1823, Schubert tombe gravement malade et passe une partie de l’année à l’hôpital
de Vienne. Sa 8ème symphonie dite « inachevée » date de cette période et montre le
désespoir de son auteur. Ses amis se marient les uns après les autres. Le compositeur reste seul
à l’écart, mais ses compositions deviennent quant à elles de purs chefs-d’œuvre : la 9ème
symphonie dite « La grande », le cycle de lieder Le Voyage d’hiver (Der Winterreise). Il écrit
encore deux magnifiques trios pour piano et le grand quintette à cordes D956. Schubert sombre
maintenant dans un profond pessimisme. Il ne parvient pas à faire représenter ses œuvres sur
scène. Rosamunde ne sera jouée que deux fois. Un deuxième séjour chez les Esterhazy lui remet
toutefois un peu de baume au cœur.
Une renommée qui ne paye pas
Schubert retourne habiter chez son père pendant quelques mois. Il déménage ensuite chez
Schwind, un ami fidèle, et connait sa dernière période heureuse. Sa santé s’améliore, le cercle
de ses amis s’est reformé. Début 1825, il compose avec enthousiasme. Il passera de longues
vacances à Steyr, à Linz, à Salzbourg, à Gmünd et à Gastein. De retour à Vienne en 1826, il ne
quittera plus la capitale autrichienne à l’exception d’un bref séjour à Graz. Au printemps 1827, le
poste vacant de Maitre de chapelle de la cour lui est refusé. Il présente Le Voyage d’hiver à
Beethoven, alors sur son lit de mort, qui aurait déclaré, selon Schindler, un biographe :
« Schubert a vraiment une intelligence divine ». Bien que Schubert soit alors assez connu, il n’a
aucun revenu malgré la publication de quelques pièces dont le trio op.100.
Le 26 mars 1828, alors qu’il ne l’a jamais fait jusqu’alors, il donne un concert public au cours
duquel sont jouées ses propres œuvres. C’est un succès, même si le passage à Vienne du
virtuose Paganini à cette même époque l’éclipse un petit peu. Sa mauvaise santé ne l’empêche
pas de composer : en avril, il achève et dédie sa Fantaisie pour piano à quatre mains en fa
mineur à la comtesse Esterhazy. Dans les mois qui suivent viendront La Messe en mi bémol
Majeur (D950) ou encore les lieder du Schwanengesang, le «Chant du cygne». Schubert redoute
d’ailleurs d’être lui-même proche de la fin : vers la fin de l’été, il rencontre le docteur Ernst Rinna
qui l’aurait confirmé : la fin du compositeur, peut-être atteint de la syphilis que l’on soigne alors
au mercure, est proche. Il s’installe donc dès septembre chez son frère, Ferdinand.
Le 6 octobre, Schubert trouve encore la force d’aller se recueillir sur la tombe de Joseph Haydn
à Eisenstadt. Vers cette époque, il ébauche même trois mouvements d’une nouvelle symphonie
en ré. C’est encore Schubert qui, à quelques semaines de sa mort, se rend chez Simon Sechter
le 4 novembre afin que le maître lui enseigne le contrepoint, art avec lequel Schubert avait
décidé de se familiariser après son rétablissement.
Malheureusement, le musicien ne peut réaliser ce souhait. Le 19 novembre, âgé de seulement
trente et un ans, il s’éteint chez son frère, après avoir émit le vœu d’entendre une dernière fois
le quatuor à cordes n. 14 de Beethoven. Franz Schubert sera enterré le 21 novembre au cimetière de Währing, après ses funérailles à l’église Saint Joseph.
quatuor pour
piano et cordes en
sol mineur, op. 25,
n°1
JOHANNES BRAHMS
Le Quatuor pour piano et cordes nº 1 en sol mineur opus 25 pour violon, alto, violoncelle et
piano de Johannes Brahms fut composé en 1861 à Hamm près de Hambourg, et créé le 16
novembre 1861 à Hambourg avec Clara Schumann au piano, avant d’être publié en 1863.
Mouvements :
Allegro
Intermezzo (allegro ma non troppo)
Andante con moto
Rondo alla zingareze
Durée d’exécution : quarante minutes.
À l’époque la formation instrumentale réunissant piano, violon, alto et violoncelle n’était pas
courante (exceptions faites, rares, chez Mozart et Schumann), et des trois quatuors avec piano
qu’il composa, Brahms a produit les deux premiers à peu près simultanément dans sa jeunesse
(il n’avait pas atteint trente ans), et le troisième quelque vingt années plus tard. Le Quatuor op.
25 fut assez longuement travaillé au cours de l’année 1861, et terminé à la fin du mois de
septembre, - lorsque Brahms en adressa copie à Joachim, le grand ami violoniste, volontiers
censeur des œuvres du compositeur. Ce qu’il fut, en effet, pour le premier mouvement, jugé de
forme relâchée, alors que le finale « à la tzigane » recueillit un avis enthousiaste. On signalera
que le Quatuor op. 25 a été transcrit pour piano à quatre mains par le compositeur lui-même, et
qu’Arnold Schönberg en a réalisé, en 1923, une version orchestrale.
1 – Ce premier mouvement, de forme assez libre est ample et d’écriture thématique plutôt
complexe. Les vingt-six mesures d’introduction sont consacrées à un premier thème qu’énonce
le clavier seul, mystérieux et puissant à la fois, - que les trois autres instruments rejoignent
successivement, du grave à l’aigu, comme pour affirmer son rayonnement. Un deuxième thème
apparait, molto espressivo, d’abord en mineur (avec le violoncelle) en un flux mélodique plein
de chaleur, tandis qu’on passe au majeur et, qu’après l’insertion d’une idée secondaire, est
abordé un troisième thème ; ce dernier, d’un bel élan, conclura l’exposition sur une autre idée
apparentée. Le puissant développement, qui est double n’utilise que le premier thème, qu’il met
en valeur par combinaisons contrapuntiques et rythmiques. La réexposition, régulière, fait
l’économie de l’introduction initiale, et s’assortit d’une coda construite – de même que la
réexposition – sur le seul premier thème, pour conclure dans le pianissimo.
2 – Ce mouvement « nocturne », qui n’a rien de commun avec le scherzo, revêt néanmoins une
forme tripartite, - avec trio central. L’épisode initial est bâti sur deux thèmes conservant le
même climat de poésie intime et de mystère, très caractéristique du Brahms « nordique ». Beau
clair-obscur de ce premier motif. Le trio – Animato en la bémol majeur – utilise également deux
thèmes, lyriques, tandis que la répétition symétrique du premier épisode se termine en une
coda qui reprend, pianissimo, le motif initial du trio.
3 – C’est ici un grand lied de coupe ternaire, dont les parties extrêmes comportent deux thèmes
et la partie médiane un seul. Les deux premiers thèmes sont présentés deux fois, alternativement, sur des accompagnements rythmiques distincts leur conférant une allure de marche qui
va jusqu’au fortissimo ; ils sont d’ailleurs d’expression robuste, héroïque même, quasi-orchestrale.
C’est cet aspect héroïque qui identifie le mieux le motif sur lequel est construit l’épisode central
(Animato). La reprise de la première partie est légèrement modifiée.
4 – Le caractère apparemment improvisé de ce finale assez exceptionnel – dont son exceptionnelle ampleur (plus de quatre cents mesures !) – s’accommode mal des découpages de l’analyse
conventionnelle. C’est bien le mérite du compositeur que d’avoir su évoquer la musique tzigane
avec cette même liberté farouche dont elle fait preuve en tant que signe primordial d’une
culture et d’un nationalisme. Outre l’indépendance de la forme, on remarquera le souci constant
de reproduire les caractérisations sonores de ce « hungarisme », - telles l’imitation de cymbalum ou effets de cadence virtuoses suscitant de très curieux « développements » jouissant de
leur propre autonomie. On notera encore l’alternance, typiquement tzigane, d’humeurs contrastées – mélancolie, langueurs, et joie sauvage, exubérante -, compte tenu d’une thématique assez
profuse (non moins que cinq motifs principaux) et d’un agencement général défiant les règles
classiques (en six épisodes que relient cadences, refrains, ou brèves codas).
Mais le rythme, irrésistible, emporte le tout ; et l’auditeur, subjugué, nous dispensera de tout
autre commentaire…
quintette pour
piano et cordes en
la majeur « la
truite », D. 667
FRANZ SCHUBERT
Si, de son vivant, Schubert ne parvient pas à s’imposer en tant que compositeur symphonique, il
connaît pourtant une certaine notoriété grâce à ses musiques de chambre. Deux des plus
célèbres sont le Quintette pour piano et cordes en la majeur, «La Truite», D.667, et le Quatuor
N°14 en ré mineur, «La Jeune Fille et la Mort», D.810. Bien que quasiment opposées quant à leur
intention poétique, ces deux œuvres partagent en commun le fait de construire l’un de leurs
tempo à partir d’une série de variations sur un thème tiré d’un lied, le même auquel l’on doit le
sous-titre sous lequel nous les connaissons.
Le Quintette pour piano est écrit en 1819. Il surgit de la plume de Schubert en été, lorsque ce
dernier se trouve dans la localité de Steyr en même temps qu’un riche propriétaire de mines,
Sylvester Paumgartner. Ce dernier a coutume d’organiser des soirées musicales chez lui, au
cours desquelles Schubert joue lui-même du violoncelle. Grand admirateur du lied La Truite,
c’est lui qui propose au compositeur d’écrire un quintette reprenant cette mélodie. Il lui en
suggère également la composition instrumentale : un piano, un violon, un alto, un violoncelle et
une contrebasse. La présence de cette dernière, très peu usitée dans ce genre de musique, va
permettre au violoncelle de se libérer de ses fonctions de basse harmonique et de gagner ainsi
en liberté. Schubert accepte le défi. De retour à Vienne, il complète en un rien de temps cette
partition, l’une des plus heureuses et des plus optimistes créées par le musicien.
Mouvements :
Allegro vivace
Andante
Scherzo
Andantino
Finale Allegro giusto
Durée d’exécution : quarante minutes.
1- Divisé en cinq mouvements, le quintette de Schubert s’ouvre sur un Allegro vivace qui nous
plonge immédiatement dans le climat chaleureux et festif qui domine l’ensemble de l’œuvre. Le
piano est ici la voix chantante, avec une figure arpégée ascendante, une constante tout au long
de ce mouvement, composé selon le schéma de la structure sonate.
2 - L’andante qui le suit, avec une première mélodie également introduite par le piano, est une
page délicate. La musique semble couler avec le plus grand naturel, et le plus beau thème,
débordant de mélancolie, est présenté par l’alto et le violoncelle.
3 - En revanche, le Scherzo est un presto caractérisé par sa vivacité rythmique et son contraste
s’imbrique, entre l’aigu du violon et le grave de la contrebasse, avec un trio représentant un
contrepoint plus lyrique.
4 - Nous arrivons ainsi au thème avec variations, un mouvement dans lequel Schubert reprend le
lied «La Truite», D.550, écrite sur un poème de Christian Friedrich Daniel Schubart, un petit
bijou empreint d’un humour tout à fait subtil.
Le thème est présenté par les cordes, avec une ligne mélodique confiée au violon, à partir de
laquelle débute une série de cinq variations. Le rôle mélodique principal passe d’un instrument
à un autre avec des changements de nature pertinents, dense et agitée dans la quatrième
variation, d’une tonalité plus intime et recueillie dans la cinquième, le thème étant chanté par le
violoncelle. Le mouvement est complété par un Allegretto, où le violon et le violoncelle
reprennent le thème original sur fond arpégé du piano, le même que celui qui, dans le lied,
recrée le courant de la rivière dans lequel évolue la truite.
5 - Un accord du piano ouvre l’Allegro giusto, dans lequel les cordes et le clavier semblent
s’opposer, s’interroger et se répondre à tour de rôle, avant de se rejoindre dans un vibrant
unisson, qui rappelle les danses populaires tant appréciées du compositeur.
L’œuvre, en somme, nous apparaît comme un chant d’amour enflammé à la nature, comme si
Schubert avait voulu y exprimer le souvenir de vacances particulièrement heureuses.
ACCÈS
La salle du théâtre est accessible aux personnes à mobilité réduite. Pour mieux vous accueillir
et faciliter votre placement, pensez à réserver 48h au plus tard avant la date choisie et à vous
signaler à l’accueil lors de votre venue.
métro 10 min de Montparnasse, ligne 13 station Malakoff-Plateau de Vanves
(à 3 min à pied du théâtre)
bus 126 de la Porte d’Orléans – arrêt Gabriel Péri-André Coin
bus 191 de la Porte de Vanves – Gabriel Péri-André Coin
vélib à la sortie du métro Malakoff-Plateau de Vanves - face au théâtre rue Jean Jaurès
voiture périphérique porte Brancion puis direction Malakoff centre ville
parking VINCI rue Gabriel Crié, entre le théâtre et la Poste
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Ouvert avant et après les représentations, on peut y boire un verre et y déguster tartines, petits
plats et desserts aux saveurs inspirées et cuisinés maison. Un endroit convivial où retrouver ses
amis, les équipes artistiques et l’équipe du théâtre, assister aux brunchs, aux Jazzamalak !, à
certains éclairages autour des spectacles et aux goûters ludiques MIAM ! Miam ! des dimanches
de représentations jeune public
› si vous êtes nombreux, n’hésitez pas à réserver – Émilie Baboz 06 09 59 83 04
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