© 2012 – Économie internationale, 9e édition
les banques centrales étrangères, des actifs domestiques apparaissent dans les balances des paiements
étrangères comme des flux sortants, qui sont comptabilisés au débit. Cela s’explique par le fait que ces
transactions induisent des paiements étrangers en faveur des résidents qui ont vendu les actifs.
d. Les transactions effectuées par les banques privées vont être comptabilisées comme au b dans la balance
des paiements, mais cette fois les transactions du c viennent s’ajouter : un accroissement de 600 millions
d’euros des avoirs officiels (il s’agit d’un crédit pour le compte financier ou flux financier entrant), et un
accroissement de 100 millions d’euros des avoirs officiels de réserve détenus à l’étranger (il s’agit d’un débit
du compte financier ou flux sortant). évidemment, le total des entrées de capitaux nettes s’élève à 1 milliard
d’euros et couvre exactement le déficit du compte courant.
5. Précisez pour quelles raisons les pouvoirs publics doivent se sentir concernés par un déficit ou un excédent
important du compte courant ? Pourquoi doivent-ils, de même, se sentir concernés par la balance des
règlements officiels (c’est-à-dire la balance de base) ?
Une situation de déficit ou d’excédent du compte courant peut se révéler intenable sur le long terme. Pourtant,
dans certains cas, être temporairement en déficit peut être souhaitable. C’est le cas notamment lorsqu’un pays
emprunte aujourd’hui afin d’augmenter sa capacité de production et obtenir un revenu national futur plus élevé.
Mais pour chaque période de déficit du compte courant doit correspondre une période d’excédent (c’est-à-dire
où les dépenses deviennent inférieures au revenu), afin que le pays puisse rembourser sa dette sur l’étranger.
En l’absence d’opportunités d’investissement nouvelles, la meilleure trajectoire pour l’économie consiste à lisser
la consommation, relativement au revenu, au cours du temps.
Les réserves en monnaies étrangères, détenues par la banque centrale, diffèrent sensiblement de la valeur
inscrite dans la balance des règlements officiels. Les banques centrales utilisent leurs réserves étrangères pour
intervenir sur les taux de change. Une diminution de celles-ci risque de limiter la capacité d’une banque centrale
à modifier ou à maintenir le taux de change de sa monnaie. Pour certains pays – notamment les pays
développés – les réserves de la banque centrale peuvent jouer un rôle majeur pour encourager la
consommation ou l’investissement, lorsqu’il devient difficile d’emprunter à l’étranger. Un niveau élevé de
réserves peut, par ailleurs, jouer le rôle d’un signal pour les prêteurs étrangers potentiels, pour les convaincre
de la solvabilité du pays. La question de la balance des paiements d’un pays centralisateur de réserves en
monnaies (comme les États-Unis sous le système de Bretton Woods) sera abordée au chapitre 19.
6. Est-ce que les éléments de la balance des paiements de la zone euro donnent un tableau précis de l’ampleur
des transactions en euros (achats et ventes) des banques centrales étrangères sur le marché des changes ?
La balance des règlements officiels donne la variation nette des réserves en monnaies internationales (hors
zone euro) détenues par les autorités monétaires de la zone euro, relativement à la variation des réserves en
euros détenues par les autorités monétaires étrangères. Elle présente donc un tableau partiel de l’étendue des
interventions officielles sur le marché des changes. Supposons, par exemple, que les autorités monétaires
chinoises achètent des euros et les déposent sur un compte dans une banque en Suisse. Bien que cette
transaction soit une forme d’intervention sur le marché des changes, elle ne va pas apparaître dans la balance
des règlements officiels de la zone euro. En contrepartie, lorsque la banque suisse va créditer ce dépôt sur son
compte dans la zone euro, cette transaction apparaîtra comme un flux financier privé.
7. Est-il possible pour un pays de connaître un déficit de son compte courant et, dans le même temps, un
excédent de sa balance de base ? Explicitez votre réponse en utilisant des chiffres hypothétiques pour le
compte courant et le compte financier (hors réserves officielles). Assurez-vous d’intégrer à votre réponse les
implications possibles pour les flux de réserves officielles de change.
Un pays peut connaître un déficit de son compte courant et simultanément un excédent de sa balance de base,
si l’excédent du compte financier et du compte de capital est supérieur au déficit du compte courant. Il suffit de
se rappeler que l’excédent de la balance de base égale l’excédent du compte courant, plus l’excédent du
compte financier, plus l’excédent du compte de capital. Supposons que le compte courant présente un déficit de
100 millions d’euros, mais que le compte de capital présente un excédent de 102 millions d’euros grâce à
d’importantes entrées de capitaux. Dans ce cas, la balance de base présentera un excédent de 2 millions
d’euros.
Ce problème peut être utilisé comme une introduction à l’intervention (ou à l’absence d’intervention) sur le
marché des changes. Ce sujet sera traité plus en détail au chapitre 18. Le gouvernement des États-Unis n’est
pas intervenu de façon notable sur le marché des changes durant toute la première partie des années 1980.
Théoriquement, le solde de la balance de base aurait dû être nul. En réalité, cette dernière a présenté un léger
excédent entre 1982 et 1985. Cette période a aussi été marquée par des déficits importants du compte courant.
En fait, les entrées de capitaux aux États-Unis entre 1982 et 1985 ont légèrement dépassé les déficits du
compte courant.