INSTITUT REGIONAL de FORMATION aux METIERS de la REEDUCATION et READAPTATION des PAYS de la LOIRE 54, rue de la Baugerie 44230 SAINT- SEBASTIEN SUR LOIRE L’héminégligence : prise en charge kinésithérapique De l’étude d’un cas clinique à l’utilisation des techniques actuelles Chloé SIMON Année scolaire 2010-2011 RÉGION DES PAYS DE LA LOIRE Résumé Ce mémoire traite de la prise en charge d’un patient héminégligent. Il entreprend d’expliquer en quoi la diversité et l’importance des troubles liés à l’héminégligence rendent complexes l’évaluation et la rééducation. La prise en charge conventionnelle effectuée avec ce patient amène à se poser des questions sur l’évolution des techniques. Si des nouvelles technologies ont fait leur preuve d’efficacité chez les patients hémiplégiques, elles ne sont pourtant pas majoritairement utilisées en centre de rééducation. La place du kinésithérapeute et l’intérêt de l’utilisation des techniques de manipulations sensorielles dans le cadre du traitement de l’héminégligence seront alors discutés. Avec l’apparition de la marche par allègement, le choix entre reprise précoce ou retardée de la marche sera également discuté. Mots clefs : AVC ischémique Héminégligence Evaluation Rééducation Manipulations sensorielles 1 Introduction.......................................................................................................... 1 2 Les troubles de la négligence spatiale unilatérale .......................................... 1 2.1 2.1.1 2.1.2 2.1.3 2.2 2.2.1 2.2.2 2.3 2.3.1 2.3.2 2.3.3 2.3.4 Etiologie de l’AVC ............................................................................................................................. 1 Epidémiologie : l’AVC un véritable problème de santé publique .................................................... 2 La négligence spatiale unilatérale, une incidence non négligeable ................................................. 2 Localisation de la lésion ................................................................................................... 2 Conséquences d’une lésion cérébrale en fonction de la latéralité ................................................. 2 Localisation de la lésion à l’origine de la négligence spatiale unilatérale ........................................ 3 L’expression : un syndrome complexe dont l’explication est sujet à controverse ............ 4 Définition .......................................................................................................................................... 4 Un syndrome à multiples facettes.................................................................................................... 4 Troubles de l’hémisphère mineur associés ...................................................................................... 5 Les différentes théories explicatives ................................................................................................ 6 2.4 Evaluation : privilégier l’utilisation d’échelles .................................................................. 8 2.5 Rééducation : de nombreuses techniques, qu’elle efficacité ? ......................................... 9 2.5.1 2.5.2 2.5.3 2.5.4 3 Représentation de l’atteinte dans la population .............................................................. 1 L’Approche Top Down : une participation active du patient ........................................................... 9 L’approche Bottum Up : créer l’illusion sensorielle ....................................................................... 10 Une approches mixte pour un maximum d’efficacité : Bon saint Côme ....................................... 11 Techniques futures et technologie ................................................................................................. 11 Cas clinique : monsieur W. .............................................................................. 12 3.1 Présentation du patient ................................................................................................. 12 3.2 Histoire de la maladie .................................................................................................... 13 3.3 Elaboration du bilan initial ............................................................................................. 13 3.4 Diagnostic masso-kinésithérapique................................................................................ 17 3.5 Objectifs ........................................................................................................................ 18 3.6 Moyen ........................................................................................................................... 19 3.7 Traitement ..................................................................................................................... 19 3.7.1 Principes ......................................................................................................................................... 19 3.7.2 Entretien des amplitudes articulaires du membre supérieur gauche et lutte contre le syndrome douloureux régional complexe ..................................................................................................................... 19 3.7.3 Favoriser l’apparition d’une motricité volontaire et contrôlée au niveau du membre inférieur .. 20 3.7.4 Amélioration de l’équilibre ............................................................................................................. 21 3.7.5 Préparation à la marche ................................................................................................................. 22 3.7.6 Apprentissage des transferts .......................................................................................................... 22 3.7.7 Correction spécifique de l’héminégligence .................................................................................... 22 3.8 4 Evolution sur 6 semaine de prise en charge ................................................................... 23 Discussion ......................................................................................................... 24 4.1 4.1.1 Marche précoce versus marche physiologique ............................................................... 24 Quels sont les troubles de la marche rencontrés chez l’hémiplégique? ....................................... 24 4.1.2 4.1.3 Quelles méthodes de rééducation de la marche utiliser ? ............................................................ 24 Comparaison théorie et pratique ................................................................................................... 25 4.2 Importance qualitative et quantitative de la négligence spatiale unilatérale ................. 26 4.3 Localisation de la lésion et latéralité : les gauchers contrariés ....................................... 27 4.4 L’évaluation de l’héminégligence: intérêts pour la rééducation ..................................... 27 4.5 La prise en charge de l’héminégligence : place du kinésithérapeute .............................. 28 4.5.1 4.5.2 4.5.3 4.5.4 5 techniques proposées et degré d’efficacité ................................................................................... 28 Application au cas clinique ............................................................................................................. 29 Limite de la rééducation ................................................................................................................. 29 Place du masseur kinésithérapeute dans la prise en charge pluridisciplinaire ............................. 30 Conclusion ......................................................................................................... 30 Références Annexes 1 Introduction Au cours d’un stage de 6 semaines au centre de rééducation Saint Jacques à Nantes. Je suis amenée à prendre en charge monsieur W. «Tu verras il est héminégligent. » Me prévient la kinésithérapeute référente à son sujet. C’est mon premier contact avec un patient présentant cette pathologie et malgré cet avertissement, je ne peux m’empêcher d’être étonnée par l’importance de ce trouble. Il pénètre dans la salle de kinésithérapie, et se heurte au fauteuil d’un homme situé à sa gauche. Il tourne donc la tête vers la gauche pour tenter d’éviter les obstacles sans succès. La kinésithérapeute lui indique alors l’endroit dans lequel nous allons commencer la séance. Ils échangent quelques minutes au sujet de son état de fatigue. Puis, elle me présente « voici Chloé la collègue qui va s’occuper de vous ». Il cherche autour de lui et finit par m’apercevoir, j’étais effectivement à sa gauche, il ne m’avait pas aperçu depuis son arrivée. Je prends conscience à ce moment à quel point ce trouble peut contribuer à sa situation de handicap. A ce stade de prise en charge, ma formation initiale ne me permet pas encore d’apprécier l’étendue des troubles, tant au niveau des examens que des techniques de rééducation. J’apprends qu’un outil spécifique de bon Saint Côme est utilisé dans la structure. Après quelques recherches, je découvre plusieurs techniques de rééducation de l’héminégligence. Je réalise que la prise en charge de la négligence spatiale unilatérale va, chez cette personne, nécessiter beaucoup de temps et implique une coordination pluridisciplinaire. Les acteurs privilégiés seront l’ergothérapeute, la neuropsychologue et le médecin coordinateur. Le questionnement que soulève cette prise en charge se situe à plusieurs niveaux : Qu’est-ce que l’héminégligence? N’est-elle le fait que de l’atteinte de l’hémisphère mineur ? Qu’elle est la place de ce trouble dans les politiques de santé publique ? Comment est analysé la présence et l’importance de ce trouble ? Qu’elle est la place du masseur-kinésithérapeute dans cette prise en charge pluridisciplinaire ? En quoi l’importance de l’héminégligence chez un patient et la fréquence de cette atteinte influencent-elles la prise en charge kinésithérapique au sein d’une équipe pluridisciplinaire ? 2 Les troubles de la négligence spatiale unilatérale Le syndrome de la négligence spatiale n’est encore que partiellement connu. En effet, les multiples composantes de ce syndrome sont souvent oubliées et leurs explications ne sont qu’hypothèses. Mêmes les structures anatomiques en cause dans cette pathologie font appel à des divergences d’opinion. Pourtant, la fréquence de ce trouble est importante, il mérite donc une attention particulière dans un objectif de rééducation. Ainsi seront traitées ici les opinions de plusieurs auteurs puisque peu de consensus ont été admis. 2.1 Représentation de l’atteinte dans la population La négligence survient à la suite d’une lésion cérébrale. Si il est possible de rencontré ce syndrome à la suite de tumeurs cérébrales par exemple, la cause la plus fréquente et l’accident vasculaire cérébral (AVC). 2.1.1 Etiologie de l’AVC Environ 20% des AVC sont d’origine hémorragique, 80% d’origine ischémique [1]. Les principales causes d’AVC ischémique sont l’embolie cardiaque, l’athérosclérose et la lacune (maladie des artères de petit calibre par dégénérescence de leur paroi induit par l’hypertension artérielle). Parmis les AVC hémorragiques se distinguent les AVC intra cérébrales et les AVC méningés (5%). Les causes principales d’AVC hémorragiques intra cérébrale sont les malformations vasculaires, l’hypertension artérielle et les anti-coagulants. 1 2.1.2 Epidémiologie : l’AVC un véritable problème de santé publique En France, sont dénombrés 150 000 nouveaux cas d’accidents vasculaires cérébraux (AVC) par an [2]. Dans le monde, 10 millions de personnes sont atteintes par an dont 1 millions en Europe [3]. L’AVC est un véritable problème de santé publique. Il est la 1ère cause de handicap acquis de l’adulte, la 2ème cause de démence après la maladie d’Alzheimer et la 3ème cause de mortalité en France (50 000 mort par an) et dans le monde [2]. A un mois post AVC, 20% des patients sont décédés [4]. A un an 54% des sujets sont décédés ou dépendants pour les activités de la vie quotidienne. Seuls les 2/3 des survivants sont indépendants [2]. 2.1.3 La négligence spatiale unilatérale, une incidence non négligeable Selon les études l’incidence de la négligence spatiale unilatérale (NSU) est très variable en moyenne ce trouble est présent dans 20 à 30 % des AVC et 50% des AVC par lésion droite. Les chiffres varient pour les lésions droites de 12 à 100% ! Une telle variabilité peut s’expliquer par l’absence de précision sur le pourcentage gauchers/droitiers des populations étudiées. En effet certains auteurs estiment à 90% le pourcentage de NSU lors de lésions hémisphériques droites chez des droitiers. Les outils utilisés pour la détection du syndrome sont aussi un facteur de variabilité. En effet, les signes d’héminégligence peuvent être très discrets, il peut s’agir d’un simple retard à la détection d’un stimulus situé à gauche et ne pas être mis en évidence par les examens classiques type papier-crayon. De plus, les tests papiercrayon n’évaluent que la négligence dans l’espace proche, celle-ci peut parfois se manifester uniquement dans l’espace lointain. Un autre facteur de variabilité est la date à laquelle l’examen a été effectué. Plus il est fait longtemps après l’A.VC., moins il mettra en évidence les signes de négligence puisque la plasticité neuronale aura pu les faire disparaitre. Selon P.Azouvi les signes de négligence se retrouveraient dans 85% des lésions droite mais la NSU serait cliniquement significative dans seulement 36% des cas. [5][6][7][8][9][10][11][12][13] 2.2 Localisation de la lésion Le cerveau est l’objet de multiples recherches visant à mettre en évidence le lien entre aires cérébrales et fonctions cognitives, motrices, sensorielles,... Lors d’atteintes cérébrales, les conséquences varient selon si la localisation se situe dans l’un ou l’autre hémisphère. Elles divergent également selon si le sujet atteint est droitier ou gaucher. Dans le cas de la négligence unilatérale, les recherches tentent de déterminer les structures en cause dans cette pathologie. 2.2.1 Conséquences d’une lésion cérébrale en fonction de la latéralité Les conséquences neurologiques des AVC diffèrent selon l’hémisphère atteint. Chez les droitiers, lors d’une atteinte de l’hémisphère cérébral gauche (dominant) est fréquemment retrouvée une hémiparésie ou hémiplégie droite, une anesthésie ou diminution de la sensibilité à droite, une hémianopsie latérale homonyme droite, une difficulté de la poursuite oculaire vers la droite et une déviation spontanée des yeux à gauche, une aphasie, des troubles de la lecture, de l’écriture et/ou du calcul. Alors que lors d’une atteinte de l’hémisphère cérébral droit (non dominant) serait responsable d’une hémiparésie ou hémiplégie gauche, une anesthésie ou diminution de la sensibilité à gauche, une négligence spatiale gauche, une anosodiaphorie (indifférence au trouble), anosognosie (non-reconnaissance du trouble), hémiasomatognosie (non-reconnaissance de l’hémicorps), une hémianopsie latérale homonyme gauche, une difficulté de la poursuite oculaire vers la gauche et déviation spontanée des yeux à droite. Chacun de ces troubles peut être présent seul ou associé aux autres. [5] 2 Nous pourrions ajouter à cette description les apraxies. Les apraxies idéatoires ou idéomotrices sont spécifiques des lésions gauches alors que les apraxies constructives sont plus fréquentes lors de lésions droites et les apraxies de l’habillage sont spécifiques au lésions droites. [14] Qu’en est-il pour les gauchers ? Une atteinte d’un hémisphère entraine des troubles de la sensibilité et de la motricité au niveau de l’hémicorps contralésionnel. En revanche, si la spécialisation des hémisphères dans les fonctions cognitives est établie chez les droitiers, chez les gauchers la spécialisation hémisphérique est très hétérogène. Il a longtemps été pensé que l’hémisphère « dominant », appelé ainsi après la découverte de son rôle dans le langage, était l’hémisphère droit chez les gauchers et que l’hémisphère « mineur » spécialisé dans la gnosie spatiale était l’hémisphère gauche. La spécialisation des hémisphères était donc tout simplement inversée à celle des droitiers. Or, les études ont montré que l’hémisphère droit est impliqué dans le langage chez seulement 1/3 des gauchers, pour les 2/3 restant c’est l’hémisphère gauche qui gère le langage, comme chez les droitiers [15]. De la même manière, la proportion de gauchers dont la gnosie spatiale dépend de l’hémisphère gauche est faible. D’autres études montrent que les gauchers seraient plus fréquemment atteints par des troubles de nature aphasique, apraxique ou agnosique lors de lésions cérébrales. Mais l’intensité et la durée de ces troubles seraient diminuées voire, il ne serait que transitoires. En conclusion, il semblerait que la spécialisation hémisphérique soit variable chez les gauchers. Certaines fonctions cognitives sont sous la dépendance importante de l’hémisphère droit, d’autres de l’hémisphère gauche, d’autres de l’un ou de l’autre hémisphère sans qu’il n’y ait de prédominance. Le partage inter-hémisphérique des tâches serait, également, plus important chez les gauchers. Nous nous intéresserons particulièrement au syndrome de l’hémisphère mineur (ou syndromes post lésion droite chez un droitier). 2.2.2 Localisation de la lésion à l’origine de la négligence spatiale unilatérale Situer la lésion cérébrale à l'origine de l'héminégligence est sujet à controverse. Plusieurs études ont été menées. Beaucoup sont rétrospectives : elles analysent les régions cérébrales atteintes chez des personnes présentant une telle pathologie, d’autres études utilisent la neuroimagerie pour observer l’activation des différentes zones du cerveau lors d’une tâche. Egalement en neurochirurgie, il est possible de rendre inactives temporairement des zones cérébrales avec des stimulations électriques Figure 1 : Localisation des zones cérébrales sur des patients éveillés, il est alors possible d’observer « en direct » les conséquences de la atteintes dans l’héminégligence destruction de ces zones cérébrales. Cette technique a été utilisée pour déterminer la localisation des atteintes responsables d’une héminégligence. Il résulte de toutes ces études que 3 types d’atteintes droites sont à l’origine 3 de la NSU. Tout d’abord, une atteinte corticale est mise en cause, au niveau de la partie inférieur du lobe pariétal et/ou de la partie supérieur du lobe temporale, donc à la jonction temporo-pariétale. Précisément, ce serait le gyrus angulaire et la gyrus supramarginal correspondants respectivement aux aires 39 et 40 de Brodmann qui seraient imputés. Certains auteurs décrivent également le cortex prémoteur (aire 44 et 6) comme étant à l’origine de la NSU, une atteinte de ces aires entraînerait une négligence motrice (fig. 1). Ensuite, il a été mis en évidence qu’une atteinte sous-cortical, c’est à dire des noyaux gris centraux ou du thalamus, pouvait être en cause. Enfin, une équipe a mis en évidence que si l’atteinte du lobe pariétale inférieur ou du lobe temporal supérieur provoquait bien une héminégligence, c’était une lésion de la substance blanche qui causait la négligence la plus sévère. Plus précisément, un faisceau de substance blanche appelé faisceau longitudinal supérieur, assurant la jonction entre le lobe frontal et le lobe pariétale est incriminé. [6][7][13][16][17][18][19] 2.3 L’expression : un syndrome complexe dont l’explication est sujet à controverse La négligence spatiale n’est pas un syndrome unitaire, différents troubles la composent. Beaucoup de symptômes initialement attribués à l’héminégligence se révèlent être distincts mais fréquemment associés. Il convient alors de définir ce qu’est réellement ce syndrome et d’en proposer une explication. 2.3.1 Définition L’héminégligence également appelée négligence spatiale unilatérale (NSU), syndrome de négligence unilatérale ou héminégligence spatiale unilatérale se définit selon Heilman comme « la difficulté ou l’incapacité à signaler à répondre ou à s’orienter vers des stimuli présentés dans l’hémi-espace controlatéral à la lésion, sans que ce trouble ne soit explicable par un déficit sensoriel ou moteur ».[20] Elle peut toucher l’hémi-espace droit lors des lésions hémisphériques gauches ou l’hémiespace gauche lors des lésions droites. Cependant ce syndrome est beaucoup plus fréquent et grave lors des atteintes droites. Nous nous intéresserons particulièrement à l’héminégligence gauche (lésion de l’hémisphère droit). 2.3.2 Un syndrome à multiples facettes L’héminégligence est un syndrome complexe, se retrouve une composante spatiale, corporelle, représentationnelle et motrice. Les différentes composantes peuvent être présentes indépendamment les unes des autres. [7][13][21] Héminégligence spatiale Dans la négligence spatiale, se distingue la négligence extracorporelle et corporelle. La première peut concerner l’espace proche, espace personnelle dans lequel se situe la zone d’action des membres, ou l’espace lointain. Dans certains cas une dissociation de ces négligences spatiales est possible. La négligence spatiale peut également être centrée sur l’environnement (le sujet ne voit pas ce qui est situé à gauche) ou centrée sur l’objet (le sujet ne voit pas la moitié gauche de chaque objet). Héminégligence corporelle L’Héminégligence corporelle ou hémiasomatognosie est la négligence de l’hémicorps gauche. Elle se caractérise par des « oublis » du côté atteint. Les patients ne rasent ou ne maquillent que la moitié droite du visage, s’allonge sur leur membre supérieur gauche sans s’en rendre compte, oublient de retirer le pied gauche du repose pied avant de se lever. 4 Héminégligence représentationnelle L’héminégligence peut également toucher l’espace mentale, la représentation mentale de l’hémiespace gauche. Ce phénomène a été mis en évidence par Bisiach. Lorsqu’il a demandé à plusieurs patients ayant bien connue la place du Dôme de Milan de décrire de mémoire la place. Ceux-ci omettaient de décrire la moitié gauche de la place et ce, quel que soit le point de vue (face ou dos au Dôme). Héminégligence motrice L’héminégligence motrice a deux composantes. D’une part, la négligence motrice concerne le membre atteint, concrétisée par une diminution des mouvements spontanés et volontaires (bradykinésie) indépendamment du déficit moteur primaire. D’autre part, elle concerne tout mouvement s’effectuant en direction de l’espace gauche avec une diminution des mouvements dans cette direction (hypokinésie directionnelle). 2.3.3 Troubles de l’hémisphère mineur associés Ces troubles se distinguent de la NSU mais sont fréquemment associés certains auteurs les incluent dans le syndrome de négligence unilatérale. Ils sont souvent évalués en même temps car il est difficile de distingué la part due à la NSU de la part due aux autres syndromes lors des différentes épreuves. L’Hémianopie latérale Homonyme (HLH) est la perte de la même moitié du champ visuel de chaque œil. C’est une atteinte d’origine corticale. Pour une lésion droite le champ visuel gauche est perdu. Une personne présentant une HLH seule peut la compenser facilement en tournant la tête du côté du champ perdu ce qui n’est pas le cas pour la négligence spatiale. Le diagnostic de HLH se fait par campimétrie (analyse du champ visuel) et peut être confirmé par l’IRM. [22][23] L’Anosognosie est la méconnaissance partielle ou totale par le malade d’un trouble. Elle peut concerner l’hémiplégie, l’hémianesthesie, l’hémianopsie latérale homonyme ou la négligence. Les patients peuvent aller jusqu’à nier l’existence de leur hémicorps paralysé (somatoparaphrénie) ou l’appartenance à soi (somatognosie). Ce trouble est spécifique des lésions droites et est souvent associé à la négligence unilatérale. Il est très fréquent en phase aigu. C’est l’anosognosie pour l’HLH qui est la plus importante. Ce symptôme régresse rapidement (moins d’un mois pour la majorité des cas). L’Echelle Catherine de Bergego permet d’évaluer l’anosognosie de la négligence.[14] L’Extinction est l’incapacité à percevoir un stimulus contra lésionnel lorsqu’un stimulus ipsilésionnel est présenté simultanément, alors que celui-ci est perçu lorsqu’il est présenté seul. Par exemple, le patient peut entendre un son émis à gauche, mais lorsqu’un son est émis à droite simultanément il ne pourra entendre que celui provenant de droite. Ce phénomène peut se retrouver dans toutes les modalités sensorielles : visuelle, auditive, sensitive, gustative et olfactive. Les trois premières modalités s’évaluent facilement. Pour l’extinction visuelle l’examinateur demande au patient s’il voit son doigt dans le champ visuel droit puis gauche puis simultanément,…Pour l’extinction auditive un bip sonore est utilisé, et pour la sensitive l’examinateur utilise le toucher des membres supérieurs, il faut évidement éviter de tester au niveau des zones anesthésiées. Le BEN comprend l’évaluation des extinctions. Ce phénomène s’explique par la théorie attentionnelle. Un stimuli ipsilésionnel attire l’attention et empêche de diriger l’attention en contralésionnel. L’évaluation des extinctions est importante pour la rééducation. Si une information importante est à transmettre, il est préférable de supprimer les stimuli sonore, ou auditif ipsilésionnel focalisant l’attention du patient. De même pour la 5 stimulation de l’hémicorps parétique afin de permettre son intégration au schéma corporel, il faudra éviter, au départ, de stimuler le côté sain en même temps.[14] L’apraxie de l’habillage désigne « l’incapacité de s’habiller ou d’effectuer correctement l’acte de s’habiller ». Elle est due à un défaut de programmation motrice et concerne l’hémicorps contra lésionnel. Elle s’évalue par la sélection de « la succession correcte de dessins correspondant au différentes étapes de l’habillage ». [14] Il existe de nombreux autres phénomènes associés à la NSU, le but n’est pas ici de faire un catalogue des troubles, seuls ceux nous intéressant pour la rééducation ont été présentés. 2.3.4 Les différentes théories explicatives La théorie d’une origine sensorielle a vite été écartée car l'héminégligence peut être présente en dehors de tout trouble sensoriel. Elle se distingue de l’hémianopsie latérale homonymes ou de toute amputation du champ visuel. De plus le phénomène de négligence unilatérale se retrouve au niveau de la représentation mental et ne peut donc avoir une origine sensorielle. Théories attentionnelles Les expériences actuelles sont en faveur d’une origine attentionnelle de la NSU. Elle serait la conséquence d’un déficit de l’attention dirigée vers l’hémi-espace gauche. Les mécanismes de l’attention étant très peu connus, il existe ne nombreuses hypothèses sur le processus attentionnel mis en cause. Parmi les plus importantes nous pouvons nous intéresser aux théories d’Heilman, Kinsbourne, Mesulam, Gainotti, Bartholoméo et Chokron. Heilman a démontré que l’hémisphère droit joue un rôle prépondérant dans l’attention et l’éveil. De plus, il pense que l’hémisphère gauche dirige l’attention dans l’hémiespace controlatéral (droit). En revanche, l’hémisphère droit doit diriger à la fois l’attention dans l’hémi-espace controlatéral (gauche) et dans une moindre mesure, vers l’espace homolatéral (droit) (fig. 2). Ce qui expliquerait le fait que lors d’une atteinte de l’hémisphère droit l’attention ne soit dirigée que vers la droite par action de l’hémisphère gauche. Ceci permet également d’expliquer les différences entre héminégligence gauche et droite. En effet, une lésion gauche produit une Figure 2 : Répartition négligence droite moins sévère et plus facilement hémisphérique de l’attention spatiale réversible que la négligence gauche. Selon la théorie d’Heilman, une atteinte de l’hémisphère gauche entraine en effet une attention diminuée vers la droite mais toujours présente grâce à l’hémisphère droit. Kinsbourne quant à lui estime que chaque hémisphère est responsable de l’attention dirigée vers l’hémi-espace controlatérale. Les vecteurs attentionnels en direction de chaque hémiespace sont dans un rapport de force où chaque hémisphère prédomine tour à tour : c’est la balance inter-hémisphérique. Cependant, la force de chaque hémisphère serait inégale, le gauche serait plus fort, donc, lors d’une atteinte droite la balance serait très déséquilibrée ce qui expliquerait la négligence gauche. L’hémisphère gauche étant impliqué dans le langage ceci expliquerait que le vecteur attentionnel vers la droite est plus fort puisque la stimulation d’un hémisphère renforce l’attention que celui-ci dirige. Kinsbourne a également démontré qu’il existe un gradient attentionnel dans le cas de la NSU avec un maximum en ipsilésionnel. D’autres auteurs ont montré que ce gradient variait en 6 fonction de la localisation des objets présents dans le champ observé. Ceci pourrait expliquer la différence entre négligence centré sur l’espace et négligence centrée sur l’objet. La négligence centrée sur l’espace appartiendrait à un trouble du traitement cognitif de l’information très bas : au stade de la perception de l’espace en deux dimensions tandis que la négligence centrée sur l’objet serait un trouble du traitement représentationnel de l’objet donc à un niveau de traitement cognitif de l’information plus élevé. Gainotti a été l’un des premiers à signaler que l’origine de la négligence spatiale était un déficit de l’attention automatique (attention exogène). Par la suite, les auteurs Bartoloméo et Chokron ont montré que si l’attention automatique était bien déficitaire chez les héminégligents, l’attention volontaire (endogène) l’était également mais de façon moins importante. Posner a montré que l’attention dirigée vers une cible nécessite trois processus, le premier est le désengagement de la cible précédente (processus d’inhibition), le second le déplacement et enfin le réengagement (processus d’activation). Pour lui la négligence unilatérale mettrait en cause un trouble du désengagement. D’autre auteurs, comme Siéroff, ont monté qu’il existait aussi des troubles de l’engagement. Ces troubles expliquent l’attraction ipsilésionnelle, les extinctions et l’augmentation de la négligence si un distracteur est situé à droite. Pour Mesulam, la négligence unilatérale reflète une perturbation dans la distribution spatiale de l'attention dirigée. Des études des syndromes de la négligence unilatérale chez le singe et l'homme suggèrent que quatre régions cérébrales forment un réseau pour la modulation de l'attention dirigée dans l'espace extra-personnel. Chaque région a un rôle fonctionnel unique, et chacune donne lieu à un autre type clinique de NSU lorsqu'elle est endommagée. La région pariétale postérieure fournit une carte interne de l’espace et peut-être aussi un mécanisme de modification de l'étendue de l'espace interne consacrée à des parties spécifiques du monde extérieur. Une composante limbique dans le gyrus cingulaire est la composante motivationnelle. Une composante frontale (prémoteur et préfrontal) coordonne les programmes moteurs pour l'exploration. Une composante dans la formation réticulée mésencéphalique intervient dans le niveau d'éveil et de vigilance. Une lésion dans un seul élément de ce réseau entraine un syndrome partiel de négligence unilatérale, tandis que ceux qui englobent toutes les composantes entrainent des déficits profonds. Ce circuit se situerait dans l’hémisphère droit qui est spécialisé dans l’attention spatiale. Théorie représentationnelle L’expérience de la cathédrale de Milan réalisée par Bisiach montre que la négligence se retrouve dans l’espace mentale. Cette expérience est à la base des théories représentationnelles. La négligence spatiale serait due à une désintégration de l’espace mentale. Les sujets atteints sont dans l’incapacité de construire une représentation mentale interne de l’espace contralésionnel. Cette théorie s’appuie sur le fait que les théories attentionnelles ne peuvent expliquer le phénomène de négligence de l’espace mentale, cependant certaines études montrent qu’il peut s’agir d’un trouble attentionnel puisque lorsque les patients sont incités à l’exploration de la partie gauche de l’espace mentale ils parviennent à retrouver les informations manquantes. Ce qui justifie bien que l’espace gauche n’a pas disparu mais est sous-exploré. De plus, il a été démontré qu’il peut exister une héminégligence visuelle sans héminégligence représentationnelle et inversement. Enfin, des épreuves de dessins de mémoire ont été réalisées par des personnes héminégligentes afin d’évaluer cette représentation mentale. Les résultats montrent une négligence moindre de la partie gauche des objets lorsque ceux-ci étaient dessinés les yeux fermés [13]. Ceci permet de 7 penser que la partie gauche de l’espace mental est bien présente et que lors des dessins les yeux ouverts, c’est l’attraction de l’attention sur la moitié droite déjà dessinée qui empêche de produire la moitié gauche. Ces arguments permettent de penser que l’héminégligence représentationnelle est une manifestation clinique et non la cause de l’héminégligence. Théorie intentionnelle L’hypothèse de Rizzolati dite prémotrice avance une origine intentionnelle de la négligence spatiale mettant en cause l’interruption d’un réseau de neurones traitant les informations de l’espace contralésionnel Théorie du référentiel égocentrique Le référentiel égocentrique est décalé vers la droite chez les héminégligents. Au test droit devant réalisés les yeux fermés, les patients devaient pointer droit devant eux, ceux avec négligence spatiale montraient un décalage de plusieurs degrés vers la droite. Pour certains auteurs, c’est ce décalage qui serait responsable de la NSU, pour d’autre c’est uniquement une manifestation clinique. Bartoloméon et Chokron ont montré qu’il y avait double dissociation entre négligence spatiale et décalage du référentiel égocentré. En conclusion, la négligence gauche serait due à un déficit de l’orientation automatique et volontaire de l’attention vers la gauche et un déficit du désengagement de l’attention de la droite et d’engagement à gauche. [6][7][10][13][17][21][24][25] 2.4 Evaluation : privilégier l’utilisation d’échelles Il existe deux grandes batteries d’évaluation de l’héminégligence. Le Behavioural Inattention Test (BIT) et la Batterie d’Evaluation de la Négligence (BEN). Le BIT est composé de 15 items. 6 Items sont des tests papier-crayons composés de trois épreuves de barrage (lignes, étoiles et lettres), une copie de figure, un test de bissection de ligne et un dessin libre. Les 9 autres items concernent de tâches comportementales, le balayage d’images, composer un numéro de téléphone, lire un menu, lire un article, donner l’heure et régler l’heure, trier des pièces, copier une adresse, une phrase, lire une carte de navigation et trier des cartes. [26] La BEN est une batterie francophone crée par le Groupe d’Etude sur la Rééducation et l’Evaluation de la Négligence unilatérale (GEREN) auquel a été intégré l’échelle d’évaluation fonctionnelle Echelle Catherine de Bergego (ECB). La BEN comporte 12 épreuves. La première évalue l’anosognosie à l’aide du test de Bisiach et al « la consigne est de répondre à des questions telles « Pour quelles raisons êtes-vous hospitalisé (e), quelles sont vos difficultés actuelles ? », puis, si le patient ne mentionne pas spontanément une gêne motrice ou visuelle unilatérale, de poser une question plus spécifique du type « Votre force du côté gauche (droit) est-elle normale ? », ou « Votre vision à gauche (droite) est-elle normale ? » . Les épreuves suivantes évaluent la déviation des yeux et de la tête, la négligence hémicorporelle (venir toucher la main gauche avec la droite) et les extinctions sensorielles (à l’aide de stimuli uni ou bilatéraux). Puis est utilisé le test des cloches, la copie d’une scène (succession d’un sapin, d’une barrière, d’une maison et d’un arbre), l’horloge, une épreuve de bissection de ligne, une épreuve de figures enchevêtrées, un test de lecture, d’écriture (nom prénom adresse profession). Enfin, épreuve de la carte de France demande de citer un maximum de ville selon l’axe Lille-Perpignan, elle peut se faire dans un premier temps au départ de Perpignan et dans un deuxième au départ de Lille. Ce test évalue la négligence représentationnelle. Chez les patients présentant ce type de négligence, dans le premier cas, le 8 nombre de ville citées situées à l’est (gauche) et beaucoup moins important que le nombre de ville situées à l’ouest (droite), le phénomène s’inverse dans le deuxième cas.[27] L’ECB (voir évaluation) évalue les répercussions de l’héminégligence sur les activités de la vie quotidienne. Elle permet également d’évaluer l’anosognosie. Elle peut être comparée aux items de tâches comportementales du BIT. Les études ont montré que l’ECB est l’échelle la plus sensible pour l’évaluation de l’héminégligence et la plus utile du point de vue fonctionnel. La quasi-totalité des auteurs recommandent l’utilisation de ces batteries d’évaluation. La HAS recommande l’utilisation du BEN ou de l’ECB. En effet, la négligence spatiale unilatérale touche des composantes perceptives, représentationnelles, attentionnelle, intentionnelle qui peuvent être associées ou dissociées c’est donc l’association de tests évaluant chacune de composante qui offre la plus grande sensibilité.[6][8][13][17][21][26][27][28] Remarques : L’épreuve de bissection de ligne d’Axenfeld est une des épreuves les plus sensibles elle consiste à indiquer le milieu de plusieurs lignes de différentes longueurs disposées horizontalement. La différence entre le milieu réel et celui marqué est mesurée. Chez les patients présentant une négligence, le décalage vers la droite du centre estimé se retrouve même lorsque la ligne est située dans l’hémichamps droit. Il est important de signaler l’existence d’autres tests. Les tests papier-crayons évaluent la négligence dans l’espace proche, la négligence dans l’espace lointain peut être évaluée par un test de bissection de ligne à l’aide d’un pointeur laser. La composante motrice n’est pas évaluée non plus dans ces tests, elle peut être mise en évidence par la différence entre l’utilisation spontanée et à la commande d’un membre. Le dessin de scène du BEN peut être remplacé par la frise de Gainotti elle permet de mettre en évidence une négligence centrée sur l’espace et/ou sur l’objet. Enfin, il manque une évaluation du décalage du référentiel égocentré qui pourrait être faite avec le test du droit devant. L’épreuve de figures enchevêtrées de Gainotti : le test consiste à présenter une image au patient sur laquelle sont représentés deux objets enchevêtrés à gauche, deux enchevêtrés à droite et un cinquième objet au milieu se superpose aux précédents. Il doit dénommer les différents objets qu’il reconnait. C’est un test perceptif. [10] 2.5 Rééducation : de nombreuses techniques, qu’elle efficacité ? La rééducation de l’héminégligence comporte classiquement deux approches ayant pour objectif d’agir à des niveaux différents : l’approche Top Down et l’approche Bottom Up. Chacune des approches comporte des avantages et des inconvéniants et c’est en combinant les deux que la rééducation est la plus efficace. Parmi les différentes techniques proposées on cherche à savoir quelles sont les plus efficaces et lesquelles pourront être utilisées en kinésithérapie. 2.5.1 L’Approche Top Down : une participation active du patient L’approche « Top Down » (littéralement de haut d’en bas) agit au niveau de la représentation cognitive, dans un processus cognitif élevé.[17] Comme le montre l’hypothèse de Gainotti l’attention automatique vers l’espace contra lésionnel est perturbée chez les sujets négligents. L’objectif de cette approche est donc de porter l’attention volontairement et consciemment sur l’espace négligé pour compenser le déficit de l’attention automatique.[10] 9 Diller et al. ont développé l’exploration visuelle, ou balayage visuelle. Cette technique incite à l’exploration systématique de la totalité de l’espace en utilisant des indices visuels destinés à ancrer l’attention à gauche (points d’ancrage visuel). Au départ les indices sont nombreux et répétés puis le nombre et l’intensité sont diminués afin de se rapprocher d’une situation de la vie quotidienne. Les stimuli situés à gauche utilisés pour attirer l’attention peuvent être une ligne rouge, une rampe lumineuse, de geste du thérapeute,… l’objectif est d’obtenir par entrainement une automatisation des mouvements des yeux et de la tête du côté négligé.[25] Robertson propose une rééducation visant à obtenir un niveau d’alerte et de vigilance élevée. Cette méthode agit sur l’attention non spatiale, elle utilise des signaux d’alertes. La majorité des études montrent que cette approche améliore la conscience du trouble et permet de maintenir volontairement l’attention. Cependant cette amélioration ne s’observe qu’en condition expérimental, il existe peu de généralisation aux activités de la vie quotidienne. Certains auteurs proposent donc d’augmenter et de diversifier les tâches utilisées en situation expérimentale.[17] 2.5.2 L’approche Bottum Up : créer l’illusion sensorielle L’approche « Bottom Up » (littéralement de bas en haut) agit à un niveau de représentation sensori-motrice. Il s’agit de manipulations sensorielles passives ayant pour but d’augmenter la représentation mentale spatiale de l’espace de manière automatique et inconsciente. Un grand nombre de techniques agissant sur différents paramètres ont été proposées.[17] La stimulation vestibulaire calorique et la stimulation optocinétique agissent sur l’oculomotricité. La Stimulation vestibulaire calorique entraine une déviation des yeux et de la tête homolatérale à l’oreille dans laquelle est instillée de l’eau froide (ou controlatérale à l’oreille dans laquelle est introduit de l’eau chaude). Ce serait la facilitation de l’exploration oculomotrice qui diminuerait les signes de négligence. Cependant les effets ne sont que transitoires. Les Stimulation opto-cinétiques : lors du déplacement vers la gauche de l’arrièreplan un nystagmus se produit et entraine une déviation vers la droite aux tests de bissection. Certains auteurs pensent que ces stimulations améliorent d’autres paramètres de la négligence.[13][17][29] Les techniques de rotation guidée du tronc et de vibration des muscles de la nuque ciblent les perturbations du référentiel égocentré qui est décalé vers la droite chez les héminégligents. Karnath et al. ont montré qu’une rotation forcée du tronc de 15° vers la gauche entraine une diminution des signes de négligence. La vibration des muscles de la nuque à gauche stimule les fuseaux neuromusculaires qui interviennent dans la proprioception. Ceci entraine donc l’illusion d’un décalage de la position du corps et une diminution des signes de négligence unilatérale.[13][17][29] Les stimulations électriques transcutanées du membre contralésionnel utilisent l’observation que la NSU diminue lorsque le patient utilise son membre supérieur gauche. Les mobilisations passives du membre gauche diminuent aussi les signes de NSU. Il n’y a pas de théorie explicative de ce phénomène. Ceci peut s’expliquer par le fait qu’elles permettent de rediriger l’attention vers la gauche et de réintégrer l’hémicorps gauche au schéma corporel. [7][13][17] L’occlusion oculaire vise à rétablir la balance interhémisphérique. Des caches disposés sur la moitié droite de chaque verre de lunettes suppriment les afférences de l’hémichamps visuel droit et donc reporte l’attention sur le champ visuel gauche. Cette technique a montré une amélioration des capacités fonctionnelles.[13][17][29] 10 L’Adaptation prismatique a fait l’objet de nombreuses études. Elle est citée dans la majorité des textes traitant l’héminégligence car suite à cette rééducation des études montrent une diminution des signes de négligence et une amélioration des échelles fonctionnelles. Des effets positifs sur l’adaptation posturale, la locomotion au fauteuil ont notamment été rapportés. Cette technique ne demande pas une rééducation longue (20 séances). Il semblerait que les bénéfices soient toujours présents à long terme. Cette technique est simple d’utilisation, elle nécessite une paire de lunette prismatique déviant de 10° vers la droite. Le patient doit toucher rapidement (pour ne pas compenser par la proprioception le décalage induit par les prismes) un objet situé à gauche ou à droite un grand nombre de fois. Au départ, la cible n’est pas atteint le mouvement est décalé à droite. Au fil des essais, l’erreur de pointage est corrigé de 10° vers la gauche. Au retrait des lunettes le décalage est toujours présent il permet alors de compenser la négligence.[7][13][17][29][30][31][32] Ces techniques ont l’avantage de ne pas solliciter l’attention volontaire du sujet qui est perturbé chez les patients négligents et qui nécessite un effort important. Egalement elles ne demandent pas de prise conscience du trouble, or l’anosognosie est un phénomène important dans le cas des atteintes droite. Cependant, la durée dans le temps de ces bénéfices est limités voir pour certain limité au temps du traitement. Une autre critique est que beaucoup de ces techniques n’ont pas de bases théoriques fondées et la généralisation dans les activités de la vie quotidienne est souvent controversée. 2.5.3 Une approches mixte pour un maximum d’efficacité : Bon saint Côme Plusieurs études rapportent l’utilité d’associer l’approche Top Down et l’approche Bottum Up. La récupération, la généralisation et l’effet à long terme est supérieur. La technique de Bon Saint Côme réuni ces deux approches. Elle est basé sur plusieurs constats d’abord que le référentiel égocentré est décalé à droite. Elle suit la rééducation de Karnath de rotation forcée du tronc et de Diller pour l’entrainement à l’exploration visuelle donc elle est basé sur une association d’une technique top down et Bottum up. L’objectif est de « développer et d'automatiser des stratégies d'exploration et d'identification de l'espace à partir de la coordination de la rotation des yeux, de la tête et du tronc dans l'hémi-espace gauche, associée à des situations de transfert sur le membre inférieur hémiplégique gauche » en utilisant un appareil de bio-feeback. Le patient est munis d’une orthèse formé par un corset moulé au quel est fixé une tige métallique verticale. Il doit venir activer des cibles sur un panneau en connectant l’extrémité de la tige et un récepteur situé sur le panneau. La tige est solidaire des mouvements du tronc, cette technique sollicite donc les rotations de l’axe corporel. Le panneau comporte plusieurs cibles, pour chacune d’elle un voyant lumineux et un buzzeur peuvent être activé au contact avec la tige métallique pour permettre un feedback sonore et visuel. Le thérapeute peut activer le voyant lumineux et/ou le buzzeur pour indiquer la cible à atteindre, ils ont pour but d’attirer l’attention. Plusieurs éléments de progression sont possibles. Dans un premier temps les cibles à activer se situent dans l’hémiespace droit puis de plus en plus vers la gauche, puis elles s’activent de manière aléatoire. Puis le patient doit reproduire une succession d’activation de cible. La progression de la position ira d’assis, à debout en demi pas antérieur puis postérieur, à la position unipodale. Les études sur l’utilisation de cette méthode montrent une diminution significative de l’héminégligence et une amélioration de l’équilibre, un transfert dans les activités de la vie quotidienne et un effet durable de maintien des acquis. [6][11][13][17][29][31][33] 2.5.4 Techniques futures et technologie La contrainte induite 11 La rééducation par contrainte induite est « l’utilisation forcée du bras atteint par une immobilisation du membre supérieur sain, un entraînement intensif de la motricité du membre atteint et l’apprentissage de techniques comportementales visant à favoriser le transfert des acquis dans la vie quotidienne ». L’objectif et de lutter contre l’exclusion du côté hémiplégique. Les études ont montré que cette technique permet un transfert des acquis dans les activités de la vie quotidienne et un effet durable. Cette technique n’est pas spécifique à la rééducation de la négligence et s’adresse à tous les hémiplégiques. Cependant, la négligence motrice entraine une sous-utilisation des membres du côté atteint et l’utilisation du membre gauche dans l’hémi espace gauche entraine une diminution de la négligence. La question est donc de savoir si la rééducation par contrainte induite agit sur l’héminégligence. Peu d’études ont été faites certaines sont en cours notamment à Hong Kong sur l’utilisation combinée du cache occulaire et de la contrainte induite. Pour l’instant aucune n’a montré un effet nettement supérieur de cette méthode. [34][35][36][37] La réalité virtuelle La Réalité virtuelle jusqu’à lors connue pour son utilisation en tant que simulateur de vol pourrait être utilisée dans la rééducation. Quelques études ont été menées au sujet de la rééducation de l’héminégligence par réalité virtuelle. L’objectif est de recrée des situations de la vie quotidienne pour entrainer les patients à améliorer leur capacités sans qu’il n’y ait de danger. Par exemple, une rue à traverser en évitant les voitures. Les matériels utilisés sont des écrans d’ordinateurs ou des casques afin de permettre une immersion totale. Pour l’instant cette technique ne connait que peut de succès car aucune preuve de généralisation n’a été fournie. De plus, le matériel est onéreux et l’utilisation compliquée. [13][20][29] Les stimulations magnétiques transcranniennes Les stimulations magnétiques transacraniennes visent à inhiber l’hémisphère droit afin de rétablir un équilibre inter hémisphérique elles se basent donc sur l’hypothèse de Kinsbourne. Elle permet bien la régression de l’héminégligence. Ici encore l’effet à long terme et la généralisation n’est pas prouvée. [7][13] 3 Cas clinique : monsieur W. La prise en charge s’effectue lors d’un stage de 3ème année du 6 Septembre 2010 au 15 octobre 2011 au centre de rééducation Saint Jacques à Nantes. Le centre est un centre de rééducation et réadaptation fonctionnelle spécialisé en orthopédie et neurologie. Les équipes de professionnels travaillent en interdisciplinarité, elles sont composées de médecins, d’infirmière, d’aides-soignantes, de masseurs-kinésithérapeutes, d’ergothérapeutes, de neuropsychologues, de psychologues et d’éducateurs sportifs. Deux plateaux techniques sont à disposition des kinésithérapeutes. Le centre dispose d’équipements pour proposer une meilleure réadaptation possible tels que la piscine de balnéothérapie, une salle de sport gérée par un éducateur sportif et un appartement thérapeutique à disposition des ergothérapeutes. 3.1 Présentation du patient Monsieur W. Âgé de 57 ans est hospitalisé au centre de médecine physique et de réadaptation Saint jacques depuis le 09 juin 2010 pour une prise en charge rééducative dans le cadre d’un accident vasculaire cérébral (A.V.C.) droit. C’est gaucher contrarié. Il vit avec sa femme retraitée dans une maison de plain-pied accessible par un escalier de 8 marches. Titulaire d’un BTS en analyse médicale et d’un diplôme AFPA (formation professionnelle pour adulte niveau 3 en commerce international), monsieur W. exerçait avant son accident une activité 12 professionnelle (livreur de journaux, ancien commercial). Il était très actif, participait à de nombreuses activités notamment le semi-marathon, la pêche et la plongée sous-marine. 3.2 Histoire de la maladie Le 12/05/10 Monsieur W. est hospitalisé au centre hospitalier universitaire de Nantes suite à un accident vasculaire cérébrale ischémique sylvien droit par occlusion de la carotide interne droite. Le lendemain, il subit une craniectomie droite décompressive. Le volet crânien est mis en nourrice au niveau de son flanc droit. Parmi les troubles associés est noté la présence d’une hémiplégie gauche, une hémiparalysie faciale, une héminégligence et une hémianopsie latérale homonyme. Le transfert de l’hopital au centre de rééducation est effectué le 09/06/10. Le volet crânien est remis en place le 02/09/10. Monsieur W. était un fumeur actif : 30 PA (paquet année), il est sevré depuis l’accident. C’était son seul facteur de risque d’accident vasculaire cérébral. 3.3 Elaboration du bilan initial Le présent bilan s’est effectué sur les deux premières semaines de prise en charge. Les examens concernant la négligence spatiale unilatérale ont été faits au fur et à mesure des recherches effectuées sur le sujet donc terminés à la deuxième semaine de prise en charge. Déficiences Déficiences morphostatiques Le membre supérieur gauche prend la position préférentielle de l’hémiplégique : Epaule en adduction rotation interne, coude en flexion pronation, doigts en flexion et pouce en adduction. En décubitus dorsale, la hanche gauche présente une tendance à l’adduction rotation externe. Examen de la fonction articulaire (passive) L’amplitude articulaire de la hanche gauche est limitée en abduction (25°) par mise en tension des adducteurs. La mobilité de l’épaule gauche est restreinte par la douleur apparaissant à 80° de flexion et 80° d’abduction. La rotation externe n’est pas tolérée elle déclenche de vives douleurs irradiants dans la totalité du membre supérieur. L’extension du poignet est également limitée à 25°par la douleur. Examen de la fonction cutanée, trophique et circulatoire Sur le plan cutané, s’observent des cicatrices récentes au niveau du flanc (lieu où était mis en nourrice le volet crânien) et du crâne. La peau du membre supérieur gauche et blanche est luisante, il présente donc des troubles trophiques. Le patient porte des bas de contention. Examen de la fonction douleur Le membre supérieur gauche est très douloureux à la mobilisation des articulations, particulièrement de l’épaule (Echelle numérique=5). Ces douleurs sont brèves, intenses et diffusent sur tous le membre supérieur. Un syndrome douloureux régional complexe (SDRC) est suspecté et doit être confirmé par une scintigraphie osseuse. Egalement, des douleurs vives intermittentes localisées au niveau de la tête fémorale sont présentent au repos et augmentées à la mobilisation en flexion de hanche (Echelle numérique=5). Examen de la sensibilité Aux membres supérieur et inférieur gauche, seul le tact grossier a été récupéré avec des troubles de la localisation du touché surtout aux extrémités. Une hypoesthésie est également détectée au niveau de l’hémi tronc gauche. La face interne de cuisse et le tiers inférieur de la 13 jambe sont anesthésiés. Les épreuves en miroir révèlent des troubles du sens de position au niveau du coude et une absence totale de ce sens au niveau du poignet et des doigts. Le sens du mouvement est normal au niveau du coude, perturbé au niveau du poignet et absent au niveau des doigts. La proprioception est également perturbée au membre inférieur et est absente au niveau de la cheville. Examen du tonus La spasticité prédomine sur les adducteurs rotateurs internes d’épaule, les fléchisseurs du coude et les pronateurs côtés à 2 sur l’échelle d’Ashworth modifiée (Annexe 1), ainsi que les fléchisseurs du poignet (côtés à 3) et les fléchisseurs des doigts (côtés à 1). Le grand fessier et les adducteurs sont spastiques au membre inférieur (côtés à 2). Examen de la motricité volontaire Aucune motricité volontaire n’est récupérée au membre supérieur. La motricité volontaire est obtenue au niveau de la hanche et du genou (tableau I). A la cheville seule la flexion de cheville est présente mais ne peut être dissociée du schème de triple flexion. L’effort entraine une diffusion non systématique vers le schème primaire en triple extension et adduction du membre inférieur et en triple flexion du membre supérieur. Des syncinésies de diffusion apparaissent au bâillement engendrant une triple flexion du membre supérieur et inférieur. Tableau 1 : Evaluation de la motricité au membre inférieur Articulation Hanche Genou mouvement Flexion abduction Rotation externe Flexion Cotation 2 1 1 2 Mouvement Extension Adduction Rotation interne Extension Cotation 2 3 3 2 Cotation selon Held et Pierrot-Deseilligny Examen de la fonction équilibre Assis l’équilibre est correcte. L’équilibre debout est précaire et entraine une fatigue importante. Il est testé entre les barres parallèles par sécurité. Le poids du corps est très peu transféré sur le membre atteint. Lorsqu’il essaie de reporter le poids de son corps à gauche il oscille et perd l’équilibre. Il a le sentiment de se tenir droit alors que son tronc est incliné à droite et que son regard est dirigé vers la droite. Il ne peut se corriger à l’aide d’un miroir car il ne parvient pas à apercevoir son reflet. Il ne tient pas plus de 3 secondes sans tenir la barre. Profil psychologique Monsieur W me dit « pleurer souvent » ceci le perturbe beaucoup avant son accident il « n’était pas de nature émotive ». La dépression est un syndrome fréquent en post AVC. Après discussion avec le médecin le diagnostic de dépression est établit. Le patient reste toutefois très volontaire et motivé dans sa rééducation. Examen cognitif La compréhension et l’expression sont parfaitement correctes. La mémoire immédiate est perturbée. Le patient oublie les rendez-vous. La mémoire de travail est perturbé les consignes doivent être répétée plusieurs fois avant d’être intégrées. Orientation temporo-spatial : Le patient ne sait donner la date du jour et oublie fréquemment ses rendez-vous. Il sait trouver son chemin dans le centre mais se trompe souvent de salle, de direction à des difficultés à se déplacer sur le plateau technique de kinésithérapie. Sur le plan de Bobath, il ne sait situer sa position par rapport à la gauche/droite haut ou bas de la table. Ces difficultés peuvent être imputé sa l’héminégligence spatiale mais 14 aussi à un trouble topographique : la désorientation égocentrique qui est l’incapacité pour une personne de se situer par rapport aux objets. Troubles de l’organisation des données: A la réalisation des épreuves visuo graphique : barrage des traits et entourer les cloches, aucune stratégie de recherche des éléments n’est adoptée. Ces mêmes difficultés sont retrouvées lors des exercices réalisés avec l’ergothérapeute (association d’images,..). Le bilan neuropsychologique diagnostique des « troubles d’appréhension et d’organisation des données » et « défaut de stratégie ». Examen de l’héminégligence Les différents tests permettent de déceler l’héminégligence et d’évaluer ses différentes composantes. - Examen morphostatique Le patient est installé sur la droite du fauteuil, il s’appuie sur l’accoudoir droit et laisse tomber son coude gauche à côté de l’accoudoir. Son regard est orienté vers la droite. Les traits de son visage sont tirés à droite, la bouche est très déviée vers la droite (en conséquence de la paralysie faciale). - Epreuves visuo-perceptive (composante attentionnelle) Test de lecture : Les mots les plus à gauche ne sont pas lus. Chaque phrase est lue plusieurs fois dans la volonté de donner un sens. Pour chaque mots, la fin du mot et lu correctement alors que le début est inventé de manière à donner un sens à la phrase. Certains mots sont lus correctement : seuls les noms propres «Orléans Merveille, Orly… » sont déchiffrés. La lecture d’une ligne ne se fait généralement pas dans sa totalité, le patient commence sa lecture à la ligne supérieure et passe à la ligne du dessous en milieu de feuille. Le retour à la ligne inférieur se fait avec difficulté. Les mots « courts », contenant seulement une deux ou trois lettres (déterminants, conjonctions de coordination,…) ne sont pas lus. - Epreuves visuo-graphiques (intentionnel et attentionnelle) Les épreuves de barrage évaluent l’héminégligence centrée sur l’espace proche. Le Barrage des lignes d’Albert et le test des cloches montrent des omissions (Annexe 2). A la consigne de tracé en pointillé la ligne médiane de la feuille, un décalage à droite est observé. (Annexe 4) La frise de Gainotti (Annexe 3) : Cette épreuve révèle une négligence centrée sur l’espace. Il a en revanche dessiné la partie gauche de chaque objet, il ne présente à priori pas de négligence centré sur l’objet. Cependant les précédentes frises réalisées avec l’ergothérapeute, depuis son arrivée au centre, montraient une négligence de la moitié droite de chaque élément. Ce trouble a donc pu s’améliorer mais être encore présent. Un phénomène d’habituation au test peut également expliquer l’amélioration de ce copiage. Figure 3 : Dessin de L’épreuve de l’horloge (Annexe 3) évalue l’héminégligence centrée mémoire d’une sur l’objet. Au départ le 12 et le 1 sont placés trop à droite puis après marguerite correction les chiffres sont facilement et correctement placés à droite, a gauche le patient réfléchit un long moment avant de finalement les placer au mauvais endroit. - Evaluation de l’écriture : une dysgraphie est mise en évidence (Annexe 4). - Représentation mentale : permet d’évaluer la négligence représentationnelle La consigne est de décrire un lieu connu : sa chambre. La description se fait sans omission à gauche. Le dessin de mémoire d’une marguerite, évaluant est réalisé parfaitement et en détails (fig. 3). La représentation mentale de l’espace est donc normale. 15 - Hémiasomatognosie Le premier test consiste à désigner et dénommer les différentes parties de l’hémicorps gauche. Au préalable les différentes parties de l ‘hémicorps gauche de l’examinateur doivent être nommée. Ce test est réalisé avec succès. Aucun trouble du schéma corporel ou de la représentation de son hémicorps n’est détecté. L’observation permet, quant à elle, de mettre en évidence une hémiasomatognosie. Le patient négligence son membre supérieur gauche, le laisse ballant, oublie de détacher de l’accoudoir avant les transferts, son membre est souvent mal positionné au fauteuil (coincé entre le tronc et l’accoudoir). De la même manière le membre inférieur gauche n’est pas retiré du repose pied avant le transfert. Devant le miroir, le patient ne reconnait pas sa jambe, il admet que c’est la sienne uniquement lorsque l’examinateur le touche, car il reconnaitre sa main dans le miroir. - Négligence motrice : Le membre supérieur n’a pas récupéré en motricité. Il est donc difficile d’évaluer la négligence motrice avec le membre inférieur seul d’autant plus que celui-ci aussi a très peu récupérer en terme de motricité. Le membre inférieur gauche n’est pas utilisé pour les transferts (assis-debout, debout-assis, se reculer au fond du fauteuil,..). Signes associés Sont évalués les troubles de l’atteinte de l’hémisphère droit fréquemment associés à l’héminégligence. Un trouble de l’attention soutenue, une extinction auditive et sensitive sont mis en évidence. La présence d’une hémianopsie latérale homonyme a été diagnostiquée par les médecins. L’apraxie constructive est mise en évidence par l’impossibilité à reproduire la configuration spatiale de la maison dans la frise de Gainotti. Une apraxie de l’habillage peut être suspectée au vu des difficultés de mise en place de l’écharpe. Anosognosie : Le patient a en partie conscience de ses troubles et de son héminégligence qu’il essaye de se corriger mais il est toujours dans la phase de prise de conscience. Il prend des risques inconsidérés dans les transferts (notamment assis-debout). Ceux-ci sont réalisés à vitesse excessive avec une antéposions très importante à la limite de la chute. Il est possible que l’anosognosie en soit la cause. L’évaluation à l’aide de l’échelle Catherine Bergego (Annexe 5) révèle une conscience partielle du trouble. Limitation d’activité Une aide à la toilette du membre supérieur droit et à l’habillage du haut du corps est nécessaire. Une aide pour couper la viande est nécessaire pour l’alimentation. La lecture et l’écriture sont impossibles. Transferts Le retournement n’est possible que sur le côté sain car l’épaule est douloureuse. Le transfert assis-décubitus latéral et le retour sont réalisés avec guidance verbale et parfois avec aide. Le transfert assis debout se réalise seul avec appuis sur les accoudoirs. Le transfert assis tableassis fauteuil est réalisé du coté sain sous surveillance et guidance verbale. Quelques soit le transfert demandé (déplacement en décubitus dorsale en translation, déplacement assis en bord de table, retournement) le patient va toujours en première intention vers la droite et doit être corrigé voire aidé pour réussir à se diriger vers la gauche. Il a des difficultés à situer sa position dans l’espace. Lors de la réalisation des transferts il oublie de mettre son écharpe et ne s’occupe pas du membre inférieur gauche. Il est facilement perturbé par tout élément pouvant attirer son attention et réalise les transferts rapidement sans vérification (de ses appuis, du positionnement du fauteuil,..).Il y a alors un risque de chute. L’automatisation des 16 transferts est perturbée. Une amélioration des capacités est relevée lorsque les transferts se fond dans un espace isolé. Déplacements La locomotion est assurée en fauteuil roulant. Le patient se déplace seul à l’aide de ses membres droits. Il se cogne régulièrement à gauche mais aussi à droite lorsqu’il essai de compenser ses troubles en regardant à gauche. Le médecin n’autorise pas la reprise de la marche tant que l’équilibre reste précaire avec un risque de chute important, il préfère privilégier une récupération de la marche la plus physiologique possible. Retentissement fonctionnel de l’héminégligence L’échelle Catherine Bergego permet d’évaluer les répercussions de l’héminégligence sur les activités de la vie quotidienne.[26] (Annexe 5) Les résultats obtenus confirment l’existence d’une héminégligence spatiale et corporelle sévère. Celle-ci perturbe les activités de la vie quotidienne (toilette, habillage alimentation, soin de l’apparence), mais elle est surtout très handicapante pour les déplacements. Remarque : La négligence personnelle, c'est-à-dire de l’espace situé sur son propre corps, est évaluée par les items 1 de l’E.C.B. Restriction de participation La vie sociale et professionnelle de monsieur W .est en suspens. Il ne peut se déplacer seul hors de l’hôpital. Bien que sa femme puisse l’aider, il n’est pas suffisamment autonome dans les transferts pour envisager un retour à domicile. Toutes les activités de loisirs lui sont inaccessibles. La reprise de son activité professionnelle est impossible, il est en arrêt de travail. Il est dépendant d’une tierce personne. 3.4 Diagnostic masso-kinésithérapique Monsieur W. 57 ans est hospitalisé au centre de rééducation Saint Jaques depuis plus de 3 mois. Il ne peut regagner son domicile, reprendre une activité professionnelle. Ses loisirs sont limités. Au sein du centre, une tierce personne est nécessaire pour les activités de la vie quotidienne. La locomotion n’est possible qu’en fauteuil roulant, dans un lieu connu et n’est pas sans risque de heurt. La dépendance pour la toilette et l’alimentation est uniquement due au membre supérieur gauche, non fonctionnel par absence de récupération motrice de ce membre. Les difficultés à d’habillage du haut du corps sont en revanche d’avantage dues à l’hémiasomatognosie et aux apraxies. Les difficultés rencontrées lors des transferts sont tout d’abord en lien avec l’hémiplégie. Le membre supérieur ne peut être utilisé lors des transferts et au membre inférieur la motricité volontaire et dissociée est insuffisante pour permettre une aide lors des transferts. La motricité est, de plus, perturbée par la spasticité et la tendance aux schèmes de triple extension au membre inférieur. Ensuite, les troubles de la sensibilité profonde sont source de complication lors des transferts. La douleur à l’épaule gauche empêche le retournement côté gauche. Ces déficits liés à l’hémiplégie pourraient être compensé par le patient s’il ne présentait pas de négligence spatiale unilatérale et ses troubles associés. La négligence est responsable de la volonté à aller vers la droite lors des transferts, et de la difficulté à se situer dans l’espace. L’hémianopsie latérale homonyme amplifie la difficulté à appréhender l’hémi-espace gauche. L’anosognosie peut expliquer l’imprudence lors du transfert assis-debout-assis. L’hémiasomatognosie en association aux troubles sensitifs est responsable de « l’oubli » du membre supérieur sur l’accoudoir et du membre inférieur sur le repose pied lors du transfert 17 fauteuil-table. Elle est aussi impliquée dans le mauvais positionnement des membres dans les autres transferts. Le fait qu’une guidance verbale soit nécessaire peut être dû à une apraxie et aux troubles de la mémoire de travail (puisque les consignes doivent être répétées). La diminution des capacités lorsque le patient n’est pas isolé signe des troubles de l’attention par des stimuli visuels ou auditifs. La locomotion se fait en fauteuil roulant. La marche n’est pas envisagée car des troubles important de l’équilibre debout sont présents. L’héminégligence, associé à l’H.L.H. sont responsable d’un mauvais transfert du poids du corps vers la gauche. Egalement, le mauvais contrôle de l’extension du genou pourrait entrainer un dérobement. Les déficits proprioceptifs, de motricité volontaire et l’hémiasomatognosie sont responsables du mauvais contrôle. La flexion dorsale de cheville n’étant pas dissociée et le moyen fessier étant faible, la marche risque de s’effectuée en fauchage. En ce qui concerne le membre supérieur, la récupération neuro-motrice est encore possible. En attendant, la spasticité place le membre supérieur dans la position du membre supérieur hémiplégique. La douleur à la mobilisation limite également l’amplitude articulaire. Ceci pourrait entrainer des hypo extensibilité musculaire et raideur articulaire. Ces phénomènes sont péjoratifs pour le devenir fonctionnel s’il y a récupération de la motricité volontaire. Si la récupération ne se fait pas, la restriction de mobilité nuira à la toilette de ce membre et à l’habillage de la partie supérieur du corps. 3.5 Objectifs Le projet thérapeutique Il faut avoir conscience que la récupération est encore possible en termes de motricité de sensibilité et de la négligence. Bien que, la plus grande récupération se fait dans les 3 mois pour la négligence. [13] Pour la motricité et la sensibilité la plus grande partie de la récupération se fait dans les 6 mois post AVC et se poursuit jusqu’à un an post AVC (à 2 ans maximum) [4]. Les objectifs à long terme seront fonction de cette récupération neurologique qui ne peut être prévue. L’ergothérapeute prévoit un aménagement du domicile permettant l’accès en fauteuil roulant. La prescription médicale: La prescription médicale, pour la prise en charge kinésithérapique, indique une prévention des attitudes vicieuses, une lutte contre la spasticité et la douleur ainsi qu’un renforcement musculaire général. Egalement, est prescrit un travail des transferts en insistant sur le transfert d’appui debout. Le médecin insiste sur l’obtention d’une motricité dissociée au niveau du membre inférieur gauche et sur le fait de favoriser le réveil musculaire du membre gauche pour préparer le patient à une marche la plus physiologique possible. Dans le même but, la proprioception est à développer au membre inférieur. Les souhaits du patient Le patient étant sportif, il vit très mal l’idée de ne pouvoir recommencer ses activités. Ce qui le préoccupe le plus est de ne pouvoir reprendre une activité professionnel au plus vite pour subvenir aux besoins de son ménage. Dans l’immédiat, il espère avoir la permission de rentrer chez lui un weekend. Objectifs kinésithérapiques : A ce stade de la prise en charge, l’objectif est une autonomie dans les activités de la vie quotidienne en insistant particulièrement sur l’autonomie dans les transferts, les déplacements et la préparation à la marche. Pour les transferts et la préparation à la marche, il faudra obtenir un équilibre debout sans risque de chute donc corriger l’héminégligence et les signes associés. Dans le même but, il 18 faut obtenir une motricité volontaire et dissociée et donc entretenir les mobilités articulaires. Pour les déplacements en fauteuil roulant, la négligence spatiale extrapersonnelle et l’hémiasomatognosie doivent être corrigées. Les douleurs de la hanche et surtout du membre supérieur doivent être diminuée. En vue d’une possible récupération motrice du membre supérieur, les amplitudes articulaires et l’extensibilité des muscles doivent être conservées. Enfin, il faut lutter contre le syndrome douloureux régional complexe apparaissant à l’épaule. 3.6 Moyen La prise en charge kinésithérapique s’effectue sur 6 semaines à raison de deux séances par jour du lundi au vendredi. Chaque séance dure environ 1 heure et se déroule au plateau technique de kinésithérapie. Le patient bénéficie également de 30 à 45 minutes d’ergothérapie le Lundi, Mardi et Vendredi ainsi que d’une séance par semaine de neuropsychologie le jeudi. L’ergothérapeute traite les troubles trophiques du membre supérieur par des bains écossais à chaque séance. 3.7 Traitement Deux séances d’une heure par jour espacées d’une grande pause qui permet de se reposer sont consacrées au patient. Le traitement comporte un temps d’entretient orthopédique du membre supérieur et une lutte contre la douleur, un temps d’exercices de motricité dissociée, d’amélioration de l’équilibre debout suivit d’un temps de préparation à la marche. L’automatisation des transferts et la correction de l’héminégligence font l’objet d’un temps spécifique mais sont finalement aussi effectués lors de tous les autres exercices. 3.7.1 Principes La rééducation se doit de respecter la non douleur. Ceci concerne particulièrement le membre supérieur où l’apparition d’un syndrome douloureux régional complexe doit être surveillée. Egalement, il faudra protéger l’épaule du risque de subluxation en insistant sur l’importance du port de l’écharpe lors des transferts, et la mise en place de l’accoudoir au fauteuil. L’attention soutenue et l’attention vers la gauche sont à stimuler. Pour favoriser l’attention le thérapeute doit s’isoler, « recadrer le patient », éviter les « bruits » pouvant perturber la compréhension des consignes par extinction auditive, stimuler l’hémicorps gauche pour favoriser l’intégration au schéma corporel, placer le membre supérieur dans le champ visuel au fauteuil. Il doit éviter de parler au patient pendant la réalisation d’un exercice. La fatigabilité doit être respectée : les exercices les plus fatigants physiquement seront réalisés sur des séances différentes, les exercices demandant beaucoup de concentration également. La dépression entraine un sentiment d’échec permanent, il faut alors reprendre les points positifs de la séance en fin de séance et éviter les situations de mise en échec. 3.7.2 Entretien des amplitudes articulaires du membre supérieur gauche et lutte contre le syndrome douloureux régional complexe Les articulations scapulo-thoracique, de l’épaule, du poignet et de la main sont mobilisées passivement dans toutes les composantes de mouvements et dans toute l’amplitude possible afin d’éviter un enraidissement articulaire. Ces mobilisations se font pendant 10 à 15 minutes tous les matins en début de séance. Les muscles spastiques sont étirés afin d’éviter les rétractions musculaire. Le biceps brachial et les fléchisseurs des doigts sont particulièrement concernés. Ces étirements se font à la suite des mobilisations. Le membre supérieur est ensuite placé dans une posture d’inhibition de la spasticité (fig.4)[38][39]. En théorie, cette position place l’épaule en abduction rotation latérale, le coude en extension-supination, le 19 poignet et les doigts en extension, dans le but de placés les muscles spastique en position étirés. En pratique, cette position est adaptée à la douleur. Les amplitudes sont limitées à l’amplitude d’apparition de la douleur, les muscles ne sont pas tous en position d’étirement en même temps. La posture est maintenue 10 à 15 minutes. Afin de diminuée la douleur, la neurostimulation transcutanée [39][40] est utilisée depuis la mobilisation jusqu’à la posture. Les électrodes sont placées au minimum 20 minutes en loco dolenti au niveau de l’épaule. Le mode est choisi pour un effet gate control. Cette méthode est efficace chez ce patient la Figure 4 : Posture d’inhibition de la douleur au repos, à la mobilisation et en posture est spasticité diminuée lors de l’utilisation de l’électrothérapie. Pour diminuer les douleurs en dehors des séances, l’électrothérapie en mode endorphinique a été utilisée cela n’a pas eu d’effet probant. La thérapeutique choisit concernant le SDRC vise l’éducation du patient. En effet, le diastasis de l’épaule est suspecté d’être à l’origine du SDRC. La subluxation scapulo-humérale est à éviter. Monsieur W. a été sensibilisé à l’intérêt du port de l’écharpe. La mise en place lui a été apprise. La position au lit et au fauteuil est corrigée les consignes sont répétées quotidiennement. Cette surveillance est faite par l’ensemble du personnel de l’hôpital. 3.7.3 Favoriser l’apparition d’une motricité volontaire et contrôlée au niveau du membre inférieur Tout d’abord, des mobilisations passives et actives aidées sont réalisées au niveau de la hanche, du genou et du pied dans une visée d’entretien de la mobilité articulaire. Les adducteurs, le grand fessier, les isquio-jambier, le triceps sural, le psoas et le quadriceps à gauche sont étirés et la hanche est posturée entretenir l’extensibilité musculaire et lutter contre la spasticité. Le but est de supprimer tous les éléments pouvant limiter la motricité volontaire. L’abduction/ adduction de hanche se fait en décubitus dorsal pour supprimer les contraintes de la pesanteur (fig. 5). De la mousse est interposée entre le membre inférieur et le plan de glissement pour diminuer les frottements. L’adduction est facilement réalisée mais doit être dissociée du schème en triple extension/adduction du Figure 6 : Motricité en abduction/adduction membre inférieur. Pour l’abduction seule la contraction du moyen fessier est palpable, il n’y a pas de mouvement, le mouvement est alors réalisé passivement par le MK. Cet exercice permet de diminuer la spasticité des adducteurs. En décubitus latéral droit, la motricité en flexion extension de hanche et de genou gauche est recherchée (fig.6). Un plan de glissement repose sur des coussins placés en avant et en arrière du membre inférieur. Une mousse est intercalée pour diminuer les frottements. La motricité recherchée doit être dissociée de la motricité en schème de Figure 5 : Motricité dissociée en triple extension ou de triple flexion. La flexion et l’extension flexion/extension de hanche/genou isolée de la hanche et la flexion et l’extension isolée de genou sont demandées. De la même manière que pour l’abduction, les mouvements sont réalisés passivement si la contraction est insuffisante pour prolonger le mouvement. Il est primordial d’isolé le patient pour la réalisation de ces exercices qui demandent beaucoup 20 d’attention. Il est installé de manière à pouvoir voir son membre inférieur. (l’utilisation d’un miroir est impossible du fait de l’héminégligence visuelle). En progression l’amplitude du mouvement est augmentée. Le contrôle de la hanche dans le plan frontal, est réalisé en décubitus dorsal, genou fléchit, le pied gauche repose à plat sur la plan de Bobath (fig.7). Tout d’abord, la consigne est de maintenir sa jambe dans cette position. Il doit alors contrôler l’abduction/adduction de hanche. En progression, après quelques séances, un cône est placé sur le genou, le patient doit toujours maintenir la position mais également diminuer au maximum les à-coups pour éviter la chute du cône. 1 2 Puis, dans les séances suivantes, le il doit maintenir la Figure 7 : Contrôle de la hanche position (1) à gauche tout en effectuant des mouvements de triple flexion/triple extension à droite (2). Le but est que le contrôle de la hanche demande de moins en moins d’attention. Enfin, le même exercice est réalisé avec un cône sur le genou. 3.7.4 Amélioration de l’équilibre En préparation à l’équilibre debout, l’équilibre doit être correct en position genou redressé. Au départ, une table offrant un appui antérieur permet au patient de se stabiliser. Progressivement, il n’utilise plus la table et maintient seul son équilibre. Le but est de transférer progressivement le poids de son corps vers la gauche, pour cela il vient toucher des cibles de plus en plus décalées à gauche. D’autres exercices comme empiler des cônes positionnés à droite sur un bâton situé un gauche sont utilisés dans le même objectif (Fig.8). Ces exercices entrainent également des Figure 8: Combinaison d’une déséquilibres intrinsèques. En fin de progression, des rééducation de l’équilibre et de déséquilibres extrinsèques sont créés par des poussées la NSU déstabilisantes du MK. Entre les barres parallèles, le patient peut maintenir sa position debout en se tenant à droite au départ, progressivement il doit pouvoir être debout sans aide. Puis, il doit pouvoir répondre à des questions tout en maintenant un équilibre correct. (Le fait de lui parler diminue l’attention diriger vers la gauche et entraine des déséquilibres). Le transfert du poids sur le membre inférieur gauche est recherché, il faut insister sur la prise de conscience de son positionnement car il a l’impression de se tenir droit lorsque son axe corporel est décalé à droite. Dans les premières séances, il est incapable de se voir dans le miroir. Les stimulations sont alors tactile, le MK décale les épaules, et le bassin vers la gauche, il positionne correctement le pied au sol et demande de venir appuyer sur ce pied. Le regard est attiré vers la droite, la rotation cervicale est également corrigée. Au fur à mesure des séances, le patient se corrige seul et parvient à se voir dans le miroir face à lui ceci l’aide beaucoup pour l’autocorrection. L’équilibre en fente doit être obtenu (pied gauche devant- pied gauche derrière) car ce sont les positions utiles à la marche. Le 01/10/10 Figure 8 : rééducation de l’équilibre sur plate-forme de force 21 des exercices sur plate-forme stabilométrique sont commencés (Fig. 8)[41][42]. Le premier consiste à atteindre une cible à l’écran en déplacent le centre de pression sur la plate-forme vers l’avant, l’arrière, la gauche ou la droite. Ces déplacements sont retranscrits à l’écran en déplacement d’une chenille. Le deuxième exercice, demande en plus, de déplacer cette cible. Les résultats sont alors très surprenants et dépassent les espérances. L’équilibre debout a été maintenu sans aide et bien plus longtemps qu’entre les barres parallèles, le transfert d’appui sur le membre gauche s’est effectué. L’expérience est donc réitérée, en progression les paramètres sont réglés afin de stimuler le transfert d’appui vers la gauche (augmentation des cibles à atteindre à gauche et déplacement des cibles vers la gauche). 3.7.5 Préparation à la marche L’obtention d’une motricité volontaire, d’un contrôle de la hanche et d’un équilibre correct participe déjà à la préparation à la marche. Le ponté pelvien permet d’améliorer la fonction d’appui sur le membre inférieur. Réalisé en bipodal, le poids du corps devra être de plus en plus transféré sur le membre inférieur gauche. Debout, la rotation de bassin est à contrôler, pour esquiver l’appui à gauche, L’hémibassin droit est antériorisé et la gauche postériorisé le patient doit en prendre conscience et se corriger. L’extension du genou est à contrôler d’abord en bipodal puis en fente avant puis en fente arrière. Le patient doit maintenir l’extension sans être en hyperextension, le genou doit être légèrement déverrouillé, le but Figure 9 : Contrôle de la flexion est d’obtenir la marche la plus physiologique possible (fig. 10). En de genou debout lors du du poids du corps à progression, les exercices sont combinés, et le transfert du poids à transfert gauche gauche augmenté. Au départ, il peut se tenir à la barre puis progressivement se détacher. Enfin, est réalisé le passage du pas pied gauche en appuis l’extension du genou doit être maintenu. [39] 3.7.6 Apprentissage des transferts Les retournements, les transferts décubitus latéral-assis, assis-décubitus latérale sont effectués sur plan de Bobath. Ils doivent être répétés plusieurs fois par jour afin d’être automatisés. Le passage en décubitus latéral droit est privilégié pour passer de décubitus dorsal à assis. Toutes les possibilités sont essayées afin de trouver la solution la moins contraignante. Le transfert assis table-assis fauteuil et inversement est aussi répété plusieurs fois par jour. Il faut insister sur la préparation au transfert : mise en place de l’écharpe avant de quitter le fauteuil, enlever le pied du repose pied. Au fur et à mesure des séances les consignes sont diminuées. En vue d’une permission de sortie sur un weekend, l’ergothérapeute fait remarquer que le transfert au toilettes nécessite un transfert assis fauteuil-assis toilette en passant par le côté droit et un retour par le côté gauche. Ce dernier transfert et donc également pratiqué. 3.7.7 Correction spécifique de l’héminégligence La première étape dans la rééducation de l’héminégligence est la prise de conscience des troubles, une diminution de l’anosognosie entraine une amélioration de l’héminégligence. (Donc tous les exercices précédents font partie de l’arsenal thérapeutique). Il faut faire remarquer au patient ses difficultés, corriger sa position spontanée, attirer son attention vers la gauche. Egalement, il faut attirer l’attention sur son hémicorps gauche pour faire régresser l’hémiasomatognosie. Toute sensation sur l’hémicorps gauche favorise son intégration au schéma corporel. Les mobilisations, étirements du membre supérieur gauche participe à cette intégration, le patient doit regarder son membre lors des traitements. C’est également pour 22 cette raison qu’il doit être au maximum placé dans le champ visuel notamment au fauteuil. Dans le même but, il faut insister sur la participation du membre inférieur gauche lors des transferts. La technique de Bon Saint Côme a été utilisée pour la rééducation de l’héminégligence à raison de 3 séances par semaine environ, d’environ 30 minutes chacune. Le centre ne possède pas la véritable orthèse de Bon Saint Côme, le panneau ne comporte pas de circuit électrique c’est simplement un panneau en contre-plaqué sur lequel sont représentés des motifs de couleurs vives. Il n’y a donc pas de feed-back visuel et auditif. Figure 11 : Rééducation de la NSU à l’aide de l’orthèse de Bon Saint Côme (assis) La cible à atteindre est désignée par un pointeur laser tenu par le MK. Le patient doit détecter le point lumineux et venir pointer la cible désignée avec l’orthèse fixée à son tronc. Les trois premières séances se font assise (Fig. 11) puis les suivantes debout (fig.12). Les cibles sont de plus en plus situées à gauche et en bas. Au départ, les cibles sont décalées progressivement vers la gauche puis cela devient de plus en plus aléatoire. 3.8 Evolution sur 6 semaine de prise en charge Figure 10 : Rééducation de la NSU à l’aide de l’orthèse de Bon Saint Côme (debout) L’existence d’un SDRC a été confirmée par la scintigraphie osseuse, il s’agit d’un syndrome épaule main. Les troubles trophiques sont toujours présents. La douleur a augmentée, elle est de 3/10 à l’échelle verbale numérique au repos et à 8/10 à la mobilisation en fin d’amplitude. Les amplitudes en flexion et abduction de l’épaule ont été conservée mais la douleur est très présente. La spasticité n’a pas été testée à l’épaule car la mobilisation rapide est douloureuse. Les amplitudes en flexion et extension du coude sont conservée mais la mobilisation est très difficile du fait de la spasticité importante du biceps (côté à 3) et du triceps (côté à 2 sur Asworth) les pronateurs n’ont pus être testés du fait de la douleur en supination. La mobilité a diminué au niveau du poignet et la douleur augmenté. L’extension est limitée à 5° par la douleur et par l’hypoextensibilité des fléchisseurs. La supination est limitée à 10° par une douleur intense. La spasticité des fléchisseurs du poignet et des doigts à augmenté (côté à 3) et rend la mobilisation difficile. Aucune motricité volontaire n’est apparue et aucune évolution de la sensibilité n’est constatée. Au membre inférieur, la récupération neuromotrice continue. La spasticité est apparue au triceps (côté à 1) l’apparition d’un clonus lors de la flexion dorsale de cheville est constaté. Le tact déplacé et thermoalgique est présent sur la totalité du membre inférieur. Le tact grossier n’est présent qu’à la cuisse et peut être localisé. Au niveau moteur l’extension de hanche peut se faire contre légère résistance (cotation 3), les adducteurs sont côtés à 4. La flexion de hanche et la flexion extension de genou sont toujours côté à 2 mais l’angle parcouru à considérablement augmenté le segment est déplacé dans l’amplitude totale. En revanche aucun progrès n’a été fait au niveau de l’abduction. Au niveau de l’équilibre, l’équilibre en position genou redressé est validé. L’équilibre debout est stable et peu être maintenu longtemps (plus de 10 minutes) c’est la fatigue qui limite la durée. Le transfert du poids du corps sur le membre inférieur gauche reste incomplet mais à beaucoup augmenté. Ceci a été quantifié par les statistiques de la plate forme de stabilométrie. 23 La station fente avant et fente arrière est également validée. Pour ce qui est de la préparation à la marche, le passage du pas est validé, le patient contrôle l’extension du genou, les mouvements du bassin et le transfert d’appui sur le membre inférieur gauche (en se tenant à une barre) ceci lui demande toutefois beaucoup de concentration. La marche a été débutée la semaine suivante avec accord du médecin. Les transferts peuvent être réalisé seul, le transfert assis-assis peut se faire dans les deux sens. Cependant, la capacité à réalisé le transfert dépend beaucoup de la concentration et de l’attention. Une surveillance est donc préférable pour le transfert assis-assis et assis debout. Les tests papier-crayon d’évaluation de la négligence révèlent une légère amélioration à l’ensemble des tests (annexe). Le score à l’ECB à été augmenté notamment en ce qui concerne les déplacements en fauteuil. L’outil de bon saint Côme d’abord utilisé en position assise était utilisé debout, les cibles les plus à gauche non perçues au départ sont atteintes. 4 Discussion La comparaison entre les données actuelles de physiopathologie et les techniques de rééducation ayant fait leurs preuves et la rééducation effectuée avec le patient amène à se poser des questions sur deux points essentiels de la prise en charge : la préparation à la marche et la rééducation de l’héminégligence. 4.1 Marche précoce versus marche physiologique Le médecin ne voulait pas que la marche soit commencée trop précocement afin qu’elle soit la plus physiologique possible. L’atteinte du système nerveux centrale chez l’hémiplégique entraine des troubles neuromoteurs qui sont le déficit de recrutement des unités motrices, la spasticité et la diffusion vers les muscles spastique (notion de schème). Ces troubles ont pour conséquence des défauts de marche [43]. 4.1.1 Quels sont les troubles de la marche rencontrés chez l’hémiplégique? La boiterie en fauchage est la plus caractéristique. La flexion de genou et de cheville est insuffisante car les extenseurs (quadriceps et triceps particulièrement) sont généralement spastiques. Le pied est donc en flexion plantaire. Ainsi, pour passer le pas à la phase oscillante, l’hémiplégique réalise un arc de cercle avec sont membre parétique, ceci donne l’impression qu’il fauche avec son membre inférieur. Le déroulent du pas est également absent. La spasticité de la loge postérieur de la jambe empêche l’action des releveurs dont le rôle est l’abaissement du talon à la phase d’attaque du sol et de freiner l’abaissement de l’avant pied (abattée) lors du déroulement du pas. L’hémiplégique amène donc sont pied au sol d’un seul bloc, il steppe. Enfin, le déficit de contrôle du quadriceps ou la spasticité importante du quadriceps amène une marche en recurvatum de genou lors de la phase portante. Le mauvais transfert du poids sur le membre parétique entraine un pas court lorsque le membre portant est le parétique le pied sain se retrouve sur la même ligne que le pathologique.[43][44] 4.1.2 Quelles méthodes de rééducation de la marche utiliser ? Différente méthode de rééducation de la marche chez l’hémiplégique ont été proposées. Les méthodes dites restauratrices ont pour objectif de favoriser la récupération neuromotrice et d’obtenir la marche la plus physiologique possible.[44] L’approche neuromotrice de Bobath en fait partie, elle est majoritairement utilisée dans les centres de rééducation. L’enjeu principal de cette méthode et la normalisation tonique. Car pour Bobath la principale entrave au mouvement volontaire est la contraction réflexe à 24 l’étirement des muscles antagonistes au mouvement. Elle tend donc à supprimer toute forme de spasticité ou de schème primaires en utilisant des postures d’inhibition et des étirements des muscles spastiques. La spasticité est une entrave aux mouvements normaux (en dehors de schèmes). Le renforcement musculaire et les étirements intempestifs sont proscrit car susceptibles de renforcer la spasticité. Elle préconise l’apparition d’une motricité volontaire et dissociée. [44][45] La méthode Brunnstrom au contraire met en avance que la spasticité fait partie du processus de récupération normal et qu’elle peut aider à la reprise de la marche. Ainsi, les synergies primitives peuvent être développée et renforcée, par exemple le schème en triple extension du membre inférieur peut être utilisé pour la marche lors de la phase portante et le schème en triple flexion lors de la phase oscillante.[44][45] La méthode Perfetti insiste sur la rééducation tâche orientée. En effet, environnement et mouvement sont interdépendants, le mouvement dépend de la tâche à accomplir dans un environnement donné. Dans le cas des cérébrolésés, c’est la commande d’une fonction motrice qui est lésée et pas un muscle en particulier. Il est difficile de demander au patient d’effectuer une extension de genou seule alors qu’il le fera facilement lorsque le but est de shooter dans un ballon. C’est sur ce concept que Perfetti a mis au point des exercices sensorimoteurs. Le patient doit accomplir une tâche sensorielle (type 1) ou sensorimotrice (type 2 et 3) de reconnaissance d’objet, trajets,… L’objectif pour le thérapeute est d’amener en étirement les muscles spastiques et d’obtenir une motricité volontaire dissociée (type 2 et 3) du membre en action. Ainsi, cette technique vise à inhiber la spasticité, favoriser le recrutement moteur et obtenir une motricité en dehors de schèmes ceci est facilité par la tâche à accomplir.[43] Ces techniques s’opposent aux techniques dites compensatrice. Ce sont des techniques récentes dont le but est fonctionnel. Elles préconisent la reprise de la marche le plus tôt possible même si elle n’est pas physiologique. « Pour apprendre à marcher il faut marcher ! » [44][46] Beaucoup critiquée au départ car on pensait qu’elles empêchaient la récupération et favorisaient la conservation des boiteries, ces techniques ont prouvé leur efficacité. Les études ont montrée que plus la reprise est tardive moins les chances de récupération sont grandes. Ainsi, les hémiplégiques sont remis à la marche le plus tôt possible avec utilisation de la marche par allégement du poids du corps. Le patient est suspendu à un harnais. Il peut alors marcher au sol ou entrainé par un tapis roulant. La supériorité du tapis roulant n’a pas été clairement démontrée. Certains auteur estiment que cette méthode utilisait le générateur spinal de la marche ceci n’est pas démontré. En revanche, l’utilisation du tapis roulant facilite grandement la prise en charge un seul soignant est nécessaire (pour 2 dans la marche au sol) et le parcours est illimité. [47] La comparaison de l’efficacité de ces méthodes par rapport aux anciennes montre une supériorité de la qualité de marche avec la méthode de marche en allégement en termes de rapidité et d’endurance. En effet les anciennes méthodes ne permettent que quelques pas par séances tandis que les autres permettent en moyenne une centaine de pas. [44][47][48] Le déconditionnement à l’effort à une place importante dans la reprise de la marche. Les muscle perdent dans toutes leur composantes (force, endurance, vélocité) et le déconditionnement se fait aussi sur le plan cardirespiratoire (diminution de la VO2..) Ainsi les méthodes récentes préconisent une marche précoce et un renforcement musculaire pour prévenir de ce déconditionnement. [48][49][50] 4.1.3 Comparaison théorie et pratique On peut donc en conclure que la méthode Bobath est « dépassée ». Si certains principes de bases ont été indispensables au progrès de la rééducation neurologique, plusieurs croyances 25 ont été remises en cause. Il est vrai que la spasticité et les schèmes sont les principales contraintes à la motricité et le fait de vouloir les supprimer est bienfondé. Cependant lorsqu’ aucun recrutement moteur n’est possible, le déclenchement des schèmes peut s’avérer utile au mouvement, comme le pensait Brunnstrom, dans le cas de la marche par exemple. Le concept de la rééducation tache orienté de Perfetti a fait ces preuves, il ne contredit pas les principes de la méthode Bobath mais apporte une amélioration. L’aspect sensorimoteur a été délaissé dans la méthode Bobath. Egalement, le renforcement musculaire n’augmente pas la spasticité et est bénéfique à la reprise de la marche. Une marche reprise précocement sera meilleure. Egalement, il a été montré que l’utilisation des niveaux d’évolutions moteurs (NEM) n’est pas utile chez l’adulte car différent de chez l’enfant. Or, la rééducation établit avec monsieur W. Se rapproche beaucoup de cette méthode Bobath. La méthode Bobath était-elle la meilleure méthode à utiliser ou aurait-il été plus utile de le faire remarcher rapidement?[45] L’utilisation de correcteurs de marche (astepp, cannes, attelles...) ont également été critiqués pour entraver la récupération neuromotrice ou ne pas permettre une marche physiologique et que le sevrage de ces appareils était difficile. Or, leur utilisation permet une marche précoce et n’est pas délétère à la récupération.[51] Monsieur W. ne présentant pas de contrôle volontaire des releveurs de l’avant pied, son pied se positionne en équin, il n’a donc pas de déroulement du pas et la flexion de genou et de hanche est insuffisante pour compenser le déficit de flexion dorsale, il effectue donc une rotation du bassin pour passer le pas (fauchage). Au début de prise en charge, le contrôle volontaire de l’extension de genou était faible, à la phase portante, le genou gauche serait donc placé en hyperextension pour permettre un appui sur les coques condyliennes. Enfin le mauvais transfert du poids sur le membre inférieur gauche entraine un pas court lors de l’appui à gauche. De plus, le mauvais contrôle du quadriceps aurait pu entrainer un dérobement du genou et présente un risque de chute. Les aides techniques auraient pu compenser ce déficit : un releveur pour compenser l’équin, une attelle pour éviter le risque de dérobement et une canne tripode pour compenser le déficit d’appui sur le membre gauche. Cependant l’équilibre debout était très précaire en début de prise en charge et la négligence très importante, le risque de chute était donc important et peu justifier le délai de reprise de la marche. Un entrainement sur Gait trainer avec allégement du poids du corps aurait par contre pu être bénéfique. [48]Le centre n’en disposait pas. La rééducation sur plate forme ne s’inscrivait pas non plus dans la rééducation de type Bobath pourtant dans le cas de monsieur W. a été très bénéfique. La méthode de Perfetti aurait présentée un avantage pour le membre supérieur en utilisant le type 1 dans un objectif de lutte contre la spasticité. Pour le membre inférieur leur utilisation aurait pu être utile pour lutter contre la spasticité des adducteurs et favoriser le recrutement des abducteurs.[43] 4.2 Importance qualitative et quantitative de la négligence spatiale unilatérale L’héminégligence est souvent comparée à l’aphasie. Si l’aphasie est le trouble majeur de l’hémiplégique droit il en est de même pour l’héminégligence et l’hémiplégique gauche. Bien que l’aphasie pose des contraintes évidente en matière de communication et peut être un frein à la rééducation elle n’est rien à côté des problèmes que peut susciter l’héminégligence. En comparaison 80% des hémiplégiques droit remarchent contre seulement 67% des hémiplégiques gauches [6][4]. Cette différence met essentiellement en cause l’héminégligence. Ce trouble est responsable d’une récupération fonctionnelle très faible chez les hémiplégiques gauches avec les mêmes proportions d’autonomie dans les A.V.Q. Pour 60 à 77% des sujets négligents la récupération est spontanée au cours des trois premiers mois 26 mais souvent incomplète [13][29]. De plus, elle perturbe la récupération des séquelles d’hémiplégie. La négligence constitue un handicap lourd pour 40% des patients qui ne récupèrent pas [51]. Si l’on considère que 20% des 150 000 nouveau cas d’AVC par an en France sont héminégligents, ce trouble concerne 30 000 nouvelles personnes par an. Parmi elles 21 000 (70%) auront une récupération incomplète donc 9 000 gardent des séquelles qui constituent un handicap lourd pour 3600 (40%) d’entre elles. Il est donc primordiale de prendre en charge cette pathologie afin d’en diminuer les conséquences sur la vie quotidienne des patients. 4.3 Localisation de la lésion et latéralité : les gauchers contrariés Comme nous l’avons vu le cerveau des gauchers est complexe. Monsieur W. est un gaucher contrarié. Les données sur les gauchers sont-elles différentes lorsqu’il s’agit de gauchers contrariés ? Il est difficile de la savoir. Sachant que le taux de dextralité s’accroit avec l’âge naturellement, sans que les enfants n’aient été contraints à utiliser leur main droite pour l’écriture [15][24]. On ne peut savoir si un gaucher dit « contrarié » ne serait pas devenu droitier naturellement sans la pression de l’environnement. Dans la mesure où, la spécialisation hémisphérique est variable chez les gauchers il parait difficile de savoir si la plasticité cérébrale tend à « transformer » le cerveau d’un gaucher en cerveau de droitier. Le patient du cas clinique est, par exemple, gaucher contrarié atteint d’une lésion droite, il présente les symptômes d’un droitier. 4.4 L’évaluation de l’héminégligence: intérêts pour la rééducation Concernant l’évaluation de la négligence spatiale unilatérale, la réalisation de tous ces tests peu paraitre fastidieuse mais l’utilisation d’une batterie d’évaluation est recommandée. Dans le centre où s’est déroulé la prise en charge, l’évaluation était faite par les ergothérapeutes, certains tests étaient utilisés mais pas une batterie entière. L’évaluation faite avec monsieur W. a comprend certains tests fournit par l’ergothérapeute et des tests recherchés. Si les tests reprennent la majorité des items on peu déplorer le manque d’une évaluation à l’aide de figures enchevêtrées et de l’épreuve de bissection de ligne d’Axenfeld qui sont des épreuves très sensibles. Une autre évaluation aurait pu être intéressante, celle du décalage du référentiel égocentré, d’autant plus que la technique de Bon saint Côme est supposée agir sur ce décalage. Egalement la négligence de l’espace lointain aurait dû être évaluée. Cependant étant donnée l’importance des troubles chez ce patient, la négligence est facilement décelable. L’évaluation peut être faite par les ergothérapeutes, kinésithérapeute ou médecins elle permet de détecter la présence d’une négligence et de suivre son évolution. Mais si l’utilisation de plusieurs tests permet une meilleure détection, elle permet surtout d’évaluer les différentes composantes de la négligence. Pour la kinésithérapie chaque item a une conséquence sur la prise en charge. Tout d’abord, si l’héminégligence est présente dans l’espace lointain elle perturbe d’avantages les déplacements, dans l’espace proche c’est la préhension qui sera le plus perturbée. L’anosognosie doit être détectée car c’est le premier élément à corriger si l’on veut rééduquer la négligence. Les extinctions sont à prendre en compte les informations importantes (visuelles, auditives ou tactiles) doivent être émises dans l’hémichamps perçues. Elles ne doivent pas faire suspecter un déficit sensoriel, l’évaluation de la sensibilité par exemple doit se faire sans que la moindre stimulation n’affecte le côté droit en simultané. Dans la rééducation, on veillera également à ce que le côté droit ne soit pas stimulé lorsqu’on veut diriger l’attention du patient à gauche. La négligence corporelles est à détectée car comme on l’a vu elle entrave les activités (notamment de transfert) et peut présenter un danger (risque de chute lors d’oublie de retirer le pied du repose pied, augmente la douleur du membre 27 supérieur s’il est mal positionné), les stimulations de cet hémicorps permettent de le réintégrer au schéma corporel. Le fait qu’une HLH s’ajoute à l’héminégligence est à prendre en compte, il ya une amputation réelle de son champs virtuel qui ne peut être compensée qu’en tournant la tête davantage vers la gauche. Enfin la négligence motrice est à détecter afin de stimuler en rééducation l’utilisation de l’hémicorps lésé. [6][8][10][13][17][21][26][27][28] 4.5 La prise en charge de l’héminégligence : place du kinésithérapeute La comparaison entre les tests initiaux et finaux d’évaluation de l’héminégligence montre une régression de celle-ci, bien que le délai entre la réalisation de ces tests ait été court. La prise en charge de l’héminégligence avec la technique de Bon saint Côme n’a pu se faire que sur quelques séances contrairement au protocole. Les progrès étaient déjà significatifs. La régression de l’héminégligence peu être due à la récupération neurologique naturelle, aux sollicitations de la vie quotidienne et de la rééducation (autre que celle de la négligence) qui amène une prise de conscience et une compensation du trouble et enfin à la prise en charge en ergothérapie et en neuropsychologie de l’héminégligence. La question est de savoir si la rééducation est efficace et quelles techniques utiliser ? Puisque la négligence est prise en charge par les ergothérapeutes et la neuropsychologue doit-elle également être prise en charge en kinésithérapie ? 4.5.1 Techniques proposées et degré d’efficacité La technique de l’indiçage visuel est relativement simple d’application, elle est beaucoup pratiquée dans les centres de rééducation et pourtant son succès n’a pas été démontré. [53] Il est vrai que les capacités du patient sont améliorées dans le milieu expérimental où l’indiçage est pratiqué ou dans un milieu proche mais il existe peu de généralisations aux activités de la vie quotidienne puisque cette technique agit sur l’attention volontaire et non automatique. Cette technique demande beaucoup d’attention, elle est très contraignante. Elle ne s’intéresse qu’à la composante visuelle de la négligence. Elle peut néanmoins être intéressante utilisée par exemple au domicile du patient. La stimulation vestibulaire calorique et la stimulation optocinétique ont l’avantage d’agir sur différentes composantes de la négligence mais leur effet se limite à la durée de la stimulation. La rééducation par contrainte induite, la réalité virtuelle et les stimulations magnétiques transcraniennes manquent encore de preuve quant à leur efficacité sur la négligence.[53] Les stimulations du membre contralésionnel sont efficaces en qualité et en durée elles peuvent être facilement intégrées à la séance de kinésithérapie. Ce sont les stimulations électriques des muscles de la nuque du membre contralésionnel et toutes les stimulations tactiles du membre contralésionnel (mobilisations). L’occlusion oculaire a montré son efficacité et est simple d’utilisation. C’est en quelque sorte une forme de rééducation par contrainte induite appliquée à la vision. Une étude utilisant la contrainte induite associée à l’occlusion oculaire a d’ailleurs montré une régression durable des signes de négligence [34]. L’adaptation prismatique permet une régression de la négligence dans différentes composantes (pas seulement visuelle). En agissant au départ au niveau sensori-moteur pourrait induire des modifications à un niveau cognitif élevé. Cette technique est donc efficace avec transposition dans les AVQ et effet durable. Le temps de rééducation demandé n’est pas excessif (10 minutes sur 20 séances), il suffit de posséder le matériel. Les études successives au sujet de la technique de Bon Saint Côme prouvent son efficacité, l’effet est durables et transposable aux activités de la vie quotidienne ceci étant validé par des échelles fonctionnel. Cette technique nécessite tout de même du matériel et du temps de rééducation : 20 séances d’une heure. Nous avons vu précédemment que certaines techniques apportaient un résultat satisfaisant en termes de diminution de l’héminégligence et que les résultats étaient transposables dans les 28 A.V.Q. Ce sont les techniques d’adaptation prismatique, de Bon saint Come, l’entrainement à l’exploration visuelle, la rotation du tronc de 15°, l’eye patching et les stimulations de l’hémicorps contralésionnel. [7][13][17][25][29][30][31][32][53] 4.5.2 Application au cas clinique Un autre point doit être développé concernant ces techniques. Dans le cas de monsieur W. de certaines techniques de rééducation de l’héminégligence ne peuvent être utilisées en raison de son absence de motricité au membre supérieur gauche et de son H.L.H. En effet, les techniques de rééducations incitant à l’utilisation du membre gauche (contrainte induite) sont réalisables qu’avec récupération de la motricité du membre supérieur. Les caches oculaires cachent la moitié droite de chaque œil pour forcer à utiliser la moitié gauche or, cette moitié gauche est « aveugle ». L’entrainement à l’exploration visuelle demande une attention soutenue et une conscience du trouble qui sont perturbés chez lui. En somme, les stimulations du membre contralésionnel, l’adaptation prismatique et la technique de Bon Saint Côme étaient les techniques applicables chez ce patient. La technique de Bon saint Côme a été utilisée dans la rééducation mais il ne s’agissait pas de la véritable orthèse de Bon Saint Côme, les études prouvant l’efficacité de cette technique sont pourtant réalisée avec le feedback visuel et sonore la question est de savoir si l’effet se retrouve avec cette adaptation de la technique. Il est possible de penser que l’effet est moindre. La stimulation de l’hémicorps controlatérale a été faite par les mobilisations du membre supérieur et inférieur mais dans un but d’entretient articulaire plus que de rééducation de l’héminégligence il se peut que ceci est contribuée à la régression de la négligence. Le centre ne possédait pas de prismes cette rééducation aurait pu être utilisée chez ce patient. La question est de savoir si cette rééducation est supérieur à celle de Bon saint Côme, s’il y a un intérêt à combiner ces deux techniques, si un entrainement à l’exploration visuelle aurait était utile. Ces questions sont encore sans réponses. Ce qui est sûre c’est que la négligence entravait totalement la rééducation et qu’il était important non seulement de la prendre en compte mais également de la rééduquer. 4.5.3 Limite de la rééducation Le cas de monsieur W. n’est pas un cas isolé, en ce qui concerne les limites de la rééducation. Seuls 10% des hémiplégiques récupèrent l’utilisation de leur membre supérieur et une préhension fonctionnelle [6]. La présence d’une HLH est fréquente après lésion hémisphérique droite. L’anosognosie est présente chez 73% des sujets héminégligent [52] (60 à 90% pour l’hémianopsie et 33% pour l’hémiparésie [14]). Le fait de parler au patient pendant un exercice perturbe son attention d’autant plus que l’hémisphère du langage et l’hémisphère attirant l’attention vers la droite, ainsi les stimulations tactiles sont préférées au guidances verbales, ici encore un problème se pose lorsque des troubles sensitif sont présents. En résumé, parmi les nombreuses techniques proposées, certaines ne sont pas efficaces, d’autres ont un effet très limité dans le temps et d’autres n’ont pas d’effet généralisable aux activités de la vie quotidienne, elles agissent sur une seule composante de la négligence et dans des conditions précises. De plus, les techniques ne sont pas toutes applicables à tous les patients du fait des troubles sensoriels, moteurs et cognitifs associés. En somme ces techniques de rééducation sont destinées à une minorité de patient héminégligents. 29 4.5.4 Place du masseur kinésithérapeute dans la prise en charge pluridisciplinaire L’héminégligence perturbe et retarde la récupération fonctionnelle. Les patients négligents bénéficient le plus souvent d’une rééducation ergothérapique et neuropsychologique. Ces professions agissent dans des champs différents. Dans ce cas clinique, en ergothérapie, sont pratiqués des exercices visant à prendre conscience du trouble, à établir des compensations et à mettre en place des stratégies de travail. Ce sont par exemples, des images à apparier, des recherches d’objet situés à gauches, des assemblages de partie d’objets. Le neuropsychologue traite aussi les troubles cognitifs liés à l’héminégligence, elle insiste sur le travail de lecture et d’écriture en apprenant à utiliser des indices. Tout le personnel soignant participe à la rééducation de la négligence en faisant prendre conscience du trouble et en insistant à diriger l’attention vers la gauche. Ces rééducations compensent le trouble dans le domaine rééduqué : la lecture et l’écriture pour la neuropsychologue, l’espace de préhension (proche) pour l’ergothérapeute. Leur retentissement sur la marche, l’équilibre et les transferts n’est pas avéré. Il est certain que la négligence perturbe toute activité de la vie quotidienne. Dans ce cas clinique les transferts et les déplacements étaient particulièrement perturbés. Ces activités sont rééduquées par le kinésithérapeute. Il est donc important que celui-ci traite la négligence dans son domaine de compétence, notamment par la stimulation de l’hémicorps gauche et les mobilisations. L’adaptation prismatique, l’occlusion oculaire peut à priori être réalisée avec un kinésithérapeute ou un ergothérapeute. La technique de bon Saint Côme appartient au domaine du kinésithérapeute puisque elle intervient dans le réapprentissage de l’équilibre, de mouvements du tronc, de référentiel égocentré qui se répercute dans la marche et les transferts. La question ici de l’intérêt de la rééducation kinésithérapique est liée à une question de temps de rééducation limité par patient par les contraintes d’horaires et de fatigabilité du patient. Cette limitation impose une sélection des exercices. On peut donc penser que le plus important pour le kinésithérapeute et de rééduquer les autres troubles de l’hémiplégie et de laisser aux ergothérapeutes et neuropsychologues la tâche de rééduquer l’héminégligence. Cependant on ne peut rééduquer l’hémiplégie sans rééduquer l’héminégligence. Il ne faudrait pas penser que le kinésithérapeute ne s’occupe que du côté « physicaliste » (mobilisation, transfert,..), l’héminégligence est un trouble cognitif aux répercussions sensori-motrices et elle peut justement être traitée en jouant sur le plan sensori-moteur. C’est ici que la place du kinésithérapeute prend son importance. Chaque rééducateur a donc un apport spécifique a apporté et à associer aux autres dans la prise en charge d’un patient héminégligent.[31] 5 Conclusion L’héminégligence est une pathologie fréquente des atteintes de l’hémisphère droit les conséquences de cette pathologie sur le devenir fonctionnel du patient sont considérables. Ce trouble mérite donc qu’on lui porte attention. Des techniques de rééducations efficaces existent, cette pathologie peut donc et doit donc être traitée. Une évaluation rigoureuse de l’héminégligence doit au préalable être réalisée. Le traitement doit faire intervenir les différentes professions y compris le kinésithérapeute qui a la compétence dans une spécificité de la prise en charge. Les techniques et les concepts de kinésithérapie sont en continuelle évolution. Il est important d’actualiser ses connaissances et de s’investir dans ces champs de compétences. 30 Références Références bibliographiques [1] Sablot D. et al. Hémiplégies d’installation soudaine. Elsevier Masson, 2007, 25-110-B-10 [2]Lemesle-Martin M. et al. Epidémiologie des accidents vasculaires cérébraux : son impact dans la pratique médicale. Elsevier Masson, 2006, 17-046-A-10 [4] Mailhan L., Cantalloube S., Monteil L. Hémiplégies. Elsevier Masson, 2003, 17-004-A-10 [6] Vincent S., Pradat-Diehl P. Bilan et rééducation en kinésithérapie de patients hémiplégiques gauches avec une négligence spatiale unilatérale associée. 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Test réalisée en début de prise en charge. 3 lignes sont omises en bas à gauche. Le barrage des lignes d’albert Test réalisé en fin de prise en charge. Aucune omission Epreuves des cloches La consigne est d’entourer toutes les cloches. Les cloches sont situées au milieu d’autres dessins appelées « distracteurs ». Le test réalisé en début et fin de prise en charge à montré le même nombre d’omissions : 7 cloches un oubli d’au moins 6 cloches est pathologique. Annexe 3 : Epreuves des cloches et frise de Gainotti Epreuves des cloches : A gauche le test réalisé au début de prise en charge à gauche en fin de prise en charge à droite. La consigne est de placer les chiffres des heures sur cette horloge. Le chiffre 11 est omis à gauche, le score n’est pas maximal. Frise de Gainotti. Test réalisé en début de prise en charge. La consigne est de copier l’image du dessus. Le test révèle une négligence centrée sur l’espace (omission de l’arbre le plus à gauche) et une apraxie constructive (impossibilité de reproduire la maison). Frise de Gainotti effectuée en fin de prise en charge. L’arbre le plus à gauche est dessiné. La partie gauche de chaque arbre n’est pas similaire au modèle, le patient présente également une négligence centrée sur l’objet. Annexe 4 : Epreuves d’écriture Epreuves d’écriture. Test réalisé en début de prise en charge. La consigne est d’écrire une phrase non dictée. La phrase est écrite à droite de la feuille, le retour à la ligne se fait en laissant une marge de plus en plus grande à gauche. Le patient ne maintient pas une ligne de base rectiligne, il écrit du bas vers le haut. Les lettres se superposent (jambage). Test d’écriture en fin de prise en charge. La ligne de base est rectiligne. Le décalage de la marge à gauche de la mare est toujours présent. Annexe 5 : Echelle Catherine de Bergego Cette échelle évalue la négligence de l’espace corporel (items 1, 2, 4 et 6), de l’espace extra-corporel proche (item 3 et 10) et lointain (items 7, 8 et 9) et l’anosognosie. En effet l’auto-évaluation (colonne auto) a été faite par le patient lui-même, l’hétéro-évaluation (colonne externe) a été faite par le kinésithérapeute. Le score global obtenu montre une différence entre les deux évaluations, le patient n’a pas totalement conscience de son trouble. Cette échelle est corrélée aux échelles fonctionnelles. Se retrouve ici les difficultés dans les activités de la vie quotidienne, les transferts et l’habillage sont les activités les plus touchées par l’héminégligence.