Zoltan KODALY
(Kecskemet, 1882 - Budapest, 1967)
Suite d’après l’opéra
«Hary Janos»
Franz LISZT
(Hongie, 1811 - Bayreuth, 1886)
Les préludes
3epoème symphonique
Pour célébrer le bicentenaire de la naissance du
compositeur, l’Orchestre symphonique de l’Aube
propose l’œuvre orchestrale la plus connue parmi
les treize poèmes écrits par le compositeur Franz
Liszt: le 3epoème symphonique. Esquissé dès
1845, il ne sera terminé qu’en 1853. Sa création a
lieu au Théâtre de la Cour de Weimar le 23 février
1854 sous la direction de Franz Liszt.
A l’origine, Liszt doit écrire une œuvre d’introduc-
tion pour des pièces chorales basées sur des
poèmes du marseillais Joseph Autran, Les quatre
éléments. Mais Franz Liszt trouve une meilleure
inspiration dans un texte des Nouvelles médita-
tions poétiques de Lamartine:
«Notre vie est-elle autre chose qu’une série de
Préludes à ce chant inconnu dont la mort entonne la
première et solennelle note? – L’amour forme l’au-
rore enchantée de toute existence, mais quelle est la
destinée où les premières voluptés du bonheur ne
sont point interrompues par quelque orage, dont le
souffle mortel dissipe ses belles illusions, dont la fou-
dre fatale consume son autel, et quelle est l’âme
cruellement blessée qui, au sortir d’une de ces tem-
pêtes, ne cherche à reposer ses souvenirs dans le
calme si doux de la vie des champs? Cependant,
l’homme ne se résigne guère à goûter longtemps la
bienfaisante tiédeur qui l’a d’abord charmé au sein
de la nature, et lorsque la trompette a jeté le signal
des alarmes, il court au poste périlleux quelle que soit
la guerre qui l’appelle à ses rangs, afin de retrouver
dans le combat la pleine conscience de lui-même et
l’entière possession de ces forces.»
L’œuvre, qui se veut être un commentaire musical
du texte de Lamartine est composée d’une suc-
cession de «préludes» de caractères contrastés
pouvant évoquer différents moments de la vie.
Sa rencontre en 1906 avec Béla Bartók marque
toute l’orientation musicale de Zoltan Kodály. Il
subit néanmoins l’influence de Debussy lorsqu’il
vient étudier à Paris en 1906 et 1907. En 1926,
l’opéra Hary Janos lui assure le triomphe. Il en
tirera une suite d’orchestre qui deviendra son
œuvre la plus populaire. De 1947 et à sa mort, il
est Président des musiciens hongrois et cumule
les fonctions pédagogiques, les titres honori-
fiques, les responsabilités professionnelles. Il
impose partout un très grand respect.
L’œuvre chorale de Kodály est très importante
avec des chansons, des contes, des ballades et
des mélodies populaires. Il développe de nom-
breuses méthodes d'enseignement de la
musique, dont on parle encore aujourd'hui sous
le terme de méthode Kodály, initiant les jeunes
enfants au chant et à la tradition chorale.
Compositeur, professeur, écrivain, animateur,
éducateur, savant et folkloriste, Kodály reste l'un
des esprits les plus polyvalents de son époque.
La Suite d’après l’opéra Hary Janos met en scène
un soldat fanfaron à la retraite qui raconte des
histoires rocambolesques sur ses exploits guer-
riers. C’est un vantard rêveur.
La musique, comme beaucoup d’œuvres de
Kodály, prend ses sources dans la musique tradi-
tionnelle de son pays. La suite est constituée de
six numéros:
1. Le conte commence – Prélude
2. L’horloge musicale viennoise
3. Chanson
4. Bataille et défaite de Napoléon
5. Intermezzo
6. Entrée de l’Empereur et de sa cour
entracte
Son écriture brillante et colorée n’a rien à voir
avec ses productions cinématographiques bien
que les multiples atmosphères qui se dégagent
de l’œuvre montrent bien que le compositeur
sait à merveille nous plonger dans des
ambiances très diverses comme on peut l’enten-
dre dans les musiques de film.
Tripartita date de 1972. C’est l’avant dernière
composition orchestrale du compositeur. Elle
reçoit, à sa création, un accueil triomphal du
public du monde entier. Son style a peu changé
dans le temps même si l’atmosphère est plus
sombre.
Outre l’esthétique quelque peu différente de
celle déployée par Rozsa dans ses musiques de
film, cette œuvre orchestrale montre l’extraordi-
naire richesse d’invention du compositeur et
son expérience cinématographique. Tel un
cinéaste, il réussit à dérouler une action musi-
cale palpitante avec une grande fluidité en gar-
dant l’auditeur en haleine à l’instar des grands
films d’action américains où la musique est un
élément essentiel de l’action.
L’œuvre est constitué de trois mouvements:
1. Intrada
2. Intermezzo arioso
3. Finale: Allegro con brio
Miklos ROZSA
(Budapest, 1907 - Los Angeles, 1995)
Tripartita Opus 33
Peu connu du grand public, Miklós Rózsa mène
pourtant une immense carrière de compositeur.
En 1937, Jacques Feyder lui propose d’écrire la
musique de son film Le chevalier sans armure
avec Marlène Dietrich et Robert Donat. C’est
avec cette musique que Miklós Rózsa com-
mence l’une des plus grandes carrières de com-
positeur de musiques de film du 20esiècle. Il
continue à travailler en Angleterre pour plu-
sieurs productions d’Alexandre Korda. En 1939,
alors qu’il compose la musique du Voleur de
Bagdad, la seconde guerre mondiale éclate. Le
tournage est interrompu mais Alexandre Korda
arrive à transférer toute l’équipe à Hollywood où
la production est achevée. Miklós Rózsa pour-
suit alors sa collaboration avec Korda pour qua-
tre films dont Lady Hamilton (1942) avec Vivien
Leigh et Laurence Olivier. Il signera ensuite de
nombreuses musiques de film comme Le Livre
de la jungle (1942), La maison du Dr Edwards
(1944) d’Alfred Hitchcock avec laquelle il rem-
porte un Oscar, Quand la ville dort (1950) de
John Huston, Une double vie (1947 - Second
Oscar), Quo Vadis? (1950), Ivanhoé (1951), Le
chevalier de la table ronde (1953), Jules César
(1953), Ben-Hur (1959 - 3eOscar).
A la fin des années 60, Miklós Rózsa s’éloigne
des studios pour se consacrer à l’écriture de plu-
sieurs concertos et symphonies. Il mène une vie
paisible avec sa femme Margaret Finlason et
leurs deux enfants. En 1977, il sort de sa retraite
pour accepter la composition de la musique du
film d’Alain Resnais, Providence pour lequel il
reçoit un César. Le 27 juillet 1995 à Los Angeles,
Miklós Rózsa est emporté par une pneumonie.
Dans Tripartita opus 33, l’esthétique de Miklós
Rózsa fait penser inévitablement à la musique
de Béla Bartok qui influence beaucoup son
œuvre.
L’orchestre
Guillaume Robrieux
Justina Zajancauskaite
Claire-Marie De Bellecombe-Pessey
Stéphane Szabadhegyi
Emilie Dendleux
Philippe Bruère
Hugo Mancone
Violon II Anne-Lise Durantel
Christine Durantel
Eléna Minéva
Constance Ronzatti
Camille Vasseur
Survier Flores-Lopez
Sarah Decottignies
Béatrice Michaud
Alto Sylvain Durantel
Jean-Charles Ferreira
Fabrice Leroux
Emmanuelle Touly-Calmeil
Agnès Bodnar
Patrick Santa
Violoncelle Laure Bécard
Clotilde Marie
Anaïs Belorgey
Lucie Chevillard
Loïc Maireaux
Fabien Rapaud
Contrebasse Marie Asselin-Arrignon
Clément Plet
Aude Millière
Nicolas Marty
Flûte Stella Daoues
Fleur Gruneissen
Maurice Beugnon
Hautbois Alexandre Peyrol
Claude Beugnon
Clarinette Pierre Sacchetti
Alain Fernandes
Saxophone Claude Doussot
Basson Arnaud Sanson
Hélène Burle-Cortès
Cor Stéphane Peter
Daniel Millière
François Leclerc
Maxime Lekeux
Jean-Marie Weiss
Trompette Simon Fournier
Henri Deléger
Patrick Carceller
Trombone/Tuba Olivier Renault
Fabrice Brohet
M.
Luc Renault
Percussions Jean Marc Mandelli
Thierry Bonneaux
Romain Delaine
M.
Harpe Aliénor Mancip
Piano/Célesta Philippe Violette
Violon I Carole Bruère, violon solo
Magdaléna Kmiecik
Nadim Garfi
Les trois compositeurs de ce programme font
partie des plus grands représentants de la
musique hongroise depuis le 19esiècle avec
toutes les influences populaires et traditionnelles
de ce grand pays musical.