LE TROISIEME LIVRE DES ELEMENTS D’EUCLIDE
PROPOSITION VII. Si dans le diamètre d'un cercle on prend un point qui ne soit pas le centre de
ce cercle, et si de ce point on conduit les droites à la circonférence ; la plus grande sera celle dans
laquelle est le centre, et la plus petite la droite restante ; quant aux autres droites, la droite qui est
plus près de celle qui passe par le centre est toujours plus grande que celle qui en est plus éloignée ;
et du même point on ne peut mener à la circonférence que deux droites égales de l'un et l'autre côté
de la plus petite.
Soit le cercle ABΓΔ, que AΔ soit son diamètre, prenons dans AΔ un point quelconque Z qui ne soit
pas le centre de ce cercle, que le centre du cercle soit le point E, du point Z menons à la circonférence
ABΓΔ les droites ZB, ZΓ, ZH ; je dis que ZA est la plus grande, et ZΔ la plus petite ; et que parmi les
autres, la droite ZB est plus grande que ZΓ, et la droite ZΓ plus grande que ZH.
Joignons BE, ΓE, HE.
Puisque deux côtés d'un triangle sont plus grands que le côté restant (proposition XXI, livre I), les
droites EB, EZ sont plus grandes que la droite BZ. Mais la droite AE est égale à la droite BE ; donc les
droites BE, EZ sont égales à la droite AZ ; donc la droite AZ est plus grande que la droite BZ. De plus,
puisque BE est égal à ΓE, et que la droite ZE est commune, les deux droites BE, EZ sont égales aux deux
droites ΓE, EZ. Mais l'angle BEZ est plus grand que l'angle ΓEZ ; donc la base BZ est plus grande que la
base ΓZ (proposition XXIV, livre I). Par la même raison la droite ΓZ est plus grande que la droite HZ.
De plus, puisque les droites HZ, ZE sont plus grandes que la droite EH, et que EH est égal à EΔ, les
droites HZ, ZE sont plus grandes que EΔ. Retranchons la droite commune EZ ; la droite restante HZ sera
plus grande que la droite restante ZΔ. Donc la droite ZA est la plus grande, et la droite ZΔ la plus petite ;
donc la droite ZB est plus grande que la droite ZΓ, et la droite ZΓ plus grande que la droite ZH.
Je dis que du point Z, on ne peut mener à la circonférence ABΓΔ que deux droites égales, de l'un et
l'autre côté de la plus petite ZΔ. Car sur la droite EZ et au point E de cette droite, faisons l'angle ZEΘ égal
à l'angle HEZ (proposition XXIII, livre I), et joignons ZΘ. Puisque la droite HE est égale à la droite EΘ,
et que la droite EZ est commune, les deux droites HE, EZ sont égales aux deux droites ΘE, EZ ; mais
l'angle HEZ est égal à l'angle ΘEZ ; donc la base ZH est égale à la base ZΘ (proposition IV, livre I). Je
dis que du point Z on ne peut mener à la circonférence une autre droite égale à ZH. Car si cela est
possible, menons ZK. Puisque ZK est égal à ZH, et ZΘ égal à ZH, la droite ZK est égale à la droite ΘZ,
une droite plus près de celle qui passe par le centre, égale à une droite qui en est plus éloignée, ce qui est
impossible.
Ou d'une autre manière. Joignons EK. Et puisque HE est égal à EK, que la droite EZ est commune, et
que la base ZH est égale à la base ZK, l'angle HEZ est égal à l'angle KEZ (proposition VIII, livre I).
Mais l'angle HEZ est égal à l'angle ZEΘ ; donc l'angle ZEΘ est égal à l'angle KEZ, le plus petit au plus
grand, ce qui est impossible. Donc du point Z, on ne peut pas mener à la circonférence une autre droite
qui soit égale à HZ ; donc on n'en peut mener qu'une seule. Donc, etc.
PROPOSITION VIII. Si hors d'un cercle