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Exemple 2 : Hoover gagnait 75 000 $ en 1931 et Bush 400 000 $ en 2006. Le salaire du Président
des USA a-t-il augmenté sur la période ? Pour la savoir, il faut connaître l’évolution de prix.
L’indice des prix est passé de 100 en 1931à 1332 en 2006.
Le salaire de Hoover en 1931 correspond en 2006 à 75 000$ ×1332/100 = 1 000 000$. Hoover
était mieux payé que Bush !
Exemple 3 : le SMIC brut horaire est passé de 2.04 en 1980 à 8.86 euros en 2010 ; Sur la période
l’IPC a augmenté de 154%, appliqué à la valeur du SMIC de 1980 cela donne 5.18. Le Smic a donc
évolué plus vite que l’inflation.
• L’indexation sur l’inflation
Il s’agit de réviser périodiquement certains variables en fonction du taux d’inflation.
L’indexation des salaires, des retraites ou des allocations sur les prix, instituée par des
conventions collectives ou par décret, consiste à fixer les hausses automatiques des salaires, des
retraites, des allocations en fonction du coût de la vie, pour maintenir leur pouvoir d’achat.
• Grandeur nominale et grandeur réelle :
Une grandeur nominale est une grandeur exprimée en monnaie courante. Son évolution
incorpore la hausse des prix.
Une grandeur réelle est une grandeur calculée en monnaie constante, calculée hors inflation.
Cette distinction est essentielle en matière de taux d’intérêt. Les taux d’intérêt indiquent le
rendement futur de l’épargne actuelle ou le coût des emprunts actuels. Ils amènent donc à
comparer des sommes d’argent à des moments différents.
Je place une somme de 1 000$ à 10%. A la fin de l’année, je suis plus riche : 1 100$. Mais si les
prix ont augmenté pendant l’année, le pouvoir d’achat n’a pas augmenté de 10%.
Si taux d’inflation de 4% => pouvoir d’achat a augmenté de 6%.
D’où la formule : Taux d’intérêt réel = taux d’intérêt nominal – taux d’inflation.
« Le taux nominal vous indique à quel rythme croît votre compte en banque ; le taux réel vous
indique à quel rythme croît votre pouvoir d’achat. » écrit Mankiw.
Remarque : pour comparer le pouvoir d’achat entre citoyens de pays à monnaie différente, la
banque UBS calcule l’indice Big Mac depuis 1970. Il permet de connaître le nombre de minutes de
travail nécessaires pour acheter ce sandwich : 12 à Tokyo, 13 à Londres, 14 à New York, 19 à
Berlin, 20 à Paris, 21 à Moscou, 44 à Pékin, 57 à Buenos Aires, 158 à Nairobi (chiffres de 2009).
Le calcul est établi en fonction du salaire horaire net de quatorze professions.
B - Les limites de l’IPC :
Dans les années 1960, la CGT, estimant que l’INSEE sous-estimait l’inflation, avait construit son
propre indice des prix. L’enjeu était de taille alors car les salaires étaient encore indexés sur
l’inflation. Dans les années 1990, dans un tout autre contexte, la commission Boskin avait conclu
que l’indice des prix surestimait l’inflation.
1 – Les problèmes de calcul de l’IPC
Le calcul de l’IPC pose 3 problèmes bien connus mais difficiles à résoudre.
a- La substitution entre les produits :
Les prix ne changent pas tous de la même manière au même moment. Certains
augmentent plus que d’autres, et les consommateurs achètent moins de ces produits au profit de
ceux dont les prix ont moins augmenté, voire baissé. Si les pommes rouges sont devenus moins
chères que les vertes, les consommateurs achèteront moins de vertes et plus de rouges. Mais l’IPC
est calculé sur la base d’un panier invariable (sauf révision tous les 8 ou 10 ans environ). En ne
tenant pas compte de cet effet, l’IPC surestime le coût de la vie.
b- L’introduction de nouveaux produits :
Quand un produit nouveau apparaît sur le marché, le pouvoir d’achat d’un $ s’est accru
car il peut acheter une plus grande variété de produits. Mais ce changement n’est pas reflété dans
l’indice puisque le panier est invariable.