Saison 2011 / 2012 BEAUCOUP DE BRUIT POUR RIEN DE SHAKESPEARE DU LUNDI 11 AU VENDREDI 15 JUIN 2012 AU GRAND T © Abdoul Aziz Soumaïla DOSSIER JEUNE PUBLIC SOMMAIRE PRÉSENTATION ......................................................................................... 3 LE PROPOS ............................................................................................... 4 À PROPOS DE BEAUCOUP DE BRUIT POUR RIEN DE SHAKESPEARE ................. 5 LA COMPAGNIE 26000 COUVERTS ............................................................... 6 SHAKESPEARE (1564-1616) ......................................................................... 8 BEAUCOUP DE BRUIT POUR RIEN (1599)...................................................... 12 LES ÉCHOS DE LA PRESSE ........................................................................ 14 Dossier réalisé à partir de documents divers dont ceux fournis par la compagnie 26000 couverts. 2 BEAUCOUP DE BRUIT POUR RIEN DE SHAKESPEARE TEXTE WILLIAM SHAKESPEARE MISE EN SCÈNE PHILIPPE PÉHENN Dramaturgie, adaptation Mètre-concept Scénographie Matière sonore Chorégraphie Direction technique et construction Costumes Perruques postiches Judith Feyrner Jacques Livchine Anthony Benjram Erich Mayer Liliane Boucon Alexandre Diaz et Michel Mugnier Camille Perreau Milo Bodtszaris AVEC Karine Abela Béatrice, un cadavre Christophe Arnulf Benedict, Verjus, un cadavre Romain Bélanger Don Pedro Sébastien Chabane Conrad, Frère Francis, Le Messager, un vigile, un cadavre Servane Deschamp Un cadavre Sarah Douhaire Balthazar Pierre Dumur Antonio, Borachio, un cadavre Olivier Dureuil Claudio, Cornouille Anne-Gaëlle Jourdain Hero Florence Nicolle Ursula, un cadavre Philippe Nicolle Un cadavre Emmanuelle Veïn The Voice Valérie Véril Margaret, un cadavre Jacques Ville Leonato, Don Jean COPRODUCTION Scènes du Jura / Lons le Saunier, Pronomade(s) / Haute-Garonne, Chalon dans la Rue / Chalon-sur-Saône, Le Parapluie-Éclat / Aurillac, Le Fourneau / Brest, Lieux Publics / Marseille et L’Atelier 231-Vivacité / Sotteville-lès-Rouen AVEC LE SOUTIEN DE DMDTS / Ministère de la Culture, Drac Bourgogne, Ville de Dijon, Conseil Régional de Bourgogne et le Boulon / Vieux Condé DU LUNDI 11 AU VENDREDI 15 JUIN 2012 AU GRAND T Le lundi 11 et le vendredi 15 à 20h30, les mardi 12, mercredi 13 et jeudi 14 à 20h DURÉE : environ 1h30 e PUBLIC : à partir de la 4 TARIF : 9€ ou un pass-culture 3 LE PROPOS « Chaque fois qu’on voudra vous enfermer dans un code en déclarant : « ceci est du théâtre, ceci n’est pas du théâtre », répondez carrément : « le théâtre n’existe pas. Il y a des théâtres, et je cherche le mien. » Émile Zola L’action de la pièce se déroule à Messine en Sicile dans le palais du gouverneur Leonato. Don Pedro, prince d’Aragon, est de retour de guerre, victorieux. Leonato l’invite ainsi que ses vaillants soldats Claudio et Benedick à rester un mois pour célébrer cette victoire. La fête bat son plein, des couples se dessinent, un mariage se prépare. En ce chaud mois de juillet, la vie est douce et voluptueuse… Mais le prince a un frère bâtard, Don John, animé par de puissants désirs de vengeance. Aidé par son disciple Borachio, il cherche comment desservir le prince et ses acolytes, notamment le comte Claudio à qui il doit sa perte. Un complot s’organise. Et voilà pour le drame. Conjointement, Benedick et Béatrice sont déterminés à rester célibataires et se chamaillent volontiers. Leur seul point d’accord réside en l’infime intérêt qu’ils portent au sexe opposé. Mais c’est sans compter sur une bande d’amis entreprenants... Et voilà pour la comédie. Étonnant virage, voilà les 26000 couverts qui rentrent en salle. Et s’attaquent au monument du théâtre : Shakespeare ! Les 26000 tracent depuis 15 ans un itinéraire artistique singulier, vers un théâtre de rue faisant la place pour l’acteur, entre pulsions satiriques débridées, burlesque dévastateur et poésie brute. Ils installent le théâtre là où on ne l'attend pas, touchent le spectateur qui s'ignore, détournent le regard et décalent le quotidien. Ils font des farces pour mieux s’emparer du sacré et bousculent joyeusement la routine, réveillant les esprits anesthésiés. Cette fois, ils présentent leur interprétation de Beaucoup de bruit pour rien, cette tragicomédie de Cour peu connue en France, aux dialogues vifs et spirituels, mais sur laquelle planent la mélancolie et l’ironie. Autour de cette trame romanesque pleine d’histoires d'amour contrariées, les 26000 déboulonnent et re-bricolent le mythe, questionnant toujours avec humour le sens du théâtre dans une adaptation qui, à coup sûr, n'aura rien de classique… 4 À PROPOS DE BEAUCOUP DE BRUIT POUR RIEN DE SHAKESPEARE CRITIQUE « On ne peut rien dire de ce spectacle, rien en dévoiler sans trahir tout ce qui en fait la particularité et le piquant. Pour un chroniqueur ça vous met dans l’embarras. M’enfin en s’attaquant à Shakespeare et à Beaucoup de bruit pour rien, cette compagnie complètement frapadingue met encore une fois la barre haute, très haute même. C’est de la folie pure. Les spectateurs sont complètement désarçonnés et même sonnés par tant d’audace dramaturgique. Disons plutôt par tant d’audace tout court. Cette bande de joyeux lurons dynamite le théâtre et crée la stupeur et l’incrédulité chez les spectateurs quelque peu rendus sourds par un début de spectacle tonitruant. On hurle de rire devant l’insolence et l’inventivité débridée de ces zazous issus du théâtre de rue. On aurait pu craindre une ambition soudaine de respectabilité. C’est sans compter sur l’esprit retors de cette compagnie. Difficile pour eux visiblement de se couler dans le moule. Ici le Théâtre, avec un T majuscule, dans son ensemble et son actualité, est passé à la meuleuse à béton. Le rôle même du public est mis à la question. Et… Mais, je ne peux en dire plus. Si vous aimez Shakespeare, pas d’inquiétude, son esprit est bien là qui hante les lieux… Ah, un conseil ! Prenez le programme distribué par la compagnie et lisez le attentivement. Après le spectacle, si comme moi vous êtes pris d’un fou rire dans le métro, c’est que jusqu’au bout les 26 000 couverts auront plantés fourchettes et couteaux dans votre dos. Ah les traîtres ! » Denis Sanglard, Les Trois Coups, juillet 2011 © Abdoul Aziz Soumaïla Beaucoup de bruit pour rien de Shakespeare a été créé au printemps 2006 au Boulon du Vieux Condé (59). 5 LA COMPAGNIE 26000 COUVERTS « S'il n'y avait pas de scène en bois, je raconterais les histoires par terre, sur une place, dans un coin de rue, sur un balcon, derrière une fenêtre. » Giorgio Strehler Réunis par la même attirance pour une création hors des cadres, tant géographiques qu’esthétiques, Philippe Nicolle et Pascal Rome, au milieu des années 90, inventent avec quelques complices 26000 couverts. En 1995, Les Petites Commissions, spectacle matinal et interactif, a lieu sur les foires et les marchés ; il est remarqué lors des festivals de Chalon dans la Rue et Aurillac. L’année suivante, en coproduction avec ces deux festivals, Sens de la visite, spectacle itinérant et iconoclaste, voit le jour. En 1997, La Poddémie apparaît dans la géographie des peuplades imaginaires et devient l’invitée d’honneur de supermarchés, de centres d’art, de foires, de fêtes de villages, de municipalités et de festivals en France et à l’étranger. En 1998, le spectacle Direct ! prend en otage la télévision. Une adaptation filmée est réalisée pour Arte. L’année 2000 marque le début d’une nouvelle ère ; il faut se séparer… Pascal Rome se consacre à Opus, sa propre compagnie, tandis que Philippe Nicolle assure désormais seul la direction artistique de 26000 couverts. Cette année-là, Les Tournées Fournel partent sur les routes de France rebrûler les cendres du théâtre démontable. © DR En 2002, les 26000 rachètent et retapent un ancien dancing forain pour y créer Le Grand Bal des 26000 (avec 26 comédiens !). Un bal du samedi soir, avec son orchestre, son bar et sa piste de danse, où le public, principal acteur (et danseur) de la soirée, côtoie les figures emblématiques du petit monde du bal populaire. 6 2003 voit la création du 1er Championnat de France de n'importe quoi, une compétition caméléon qui travestit les certitudes en dérision, dans un (véritable) gymnase avec public et gradins... Le spectacle qui aura tourné une centaine de fois en France et à l’étranger s’arrêtera fin décembre 2009. Sans aucun dopage, sans le soutien du Comité Olympique qui les aura toujours boudés, mais avec celui d’un public de supporters de plus en plus nombreux, les champions auront quand même tenu 7 ans ! C’est aussi en 2003, en guise de riposte aux attaques contre le régime des intermittents, que Philippe Nicolle et Fred Toush lancent la 1ère manif de droite. 2004 est la concrétisation d'un projet de longue date : un véritable lieu d'implantation de la compagnie à Dijon. Ainsi, la Caserne Heudelet située rue du 26e Dragons (!) devient la Caserne des 26000. En 2005, si les 26000 parcourent les routes avec 3 spectacles en tournée, ils occupent aussi leur Caserne : ateliers de déformation, Jour le plus bon, Perturbations, Le Feu d’artifice raté, sans oublier la 1ère flash-mob dijonnaise qui aura vu plus de 300 personnes se prosterner devant un grille-pain... Et puis, au printemps 2006, la compagnie rentre en salle, pour monter Beaucoup de bruit pour rien de Shakespeare… Ah bon ?... C’est un gros succès public, presse et professionnel, avec plus de 130 représentations fin 2008. 2007 est l’année du record de tournée (80 dates !) et d’un nouveau Jour le plus bon à la Caserne (en plein hiver…). En 2008, si les tournées continuent, la compagnie se recentre sur Dijon. La Ville lui confie en juillet une Carte Blanche : 4 jours de festival… 4000 spectateurs ! Le Dancing joliment rénové accueille alors la première version de « L’Idéal Club », un music-hall où se mélangent artistes invités et comédiens de 26000 couverts. 7 SHAKESPEARE (1564-1616) Né en 1564 à Stratford-on-Avon (Angleterre), William Shakespeare est considéré comme l’un des dramaturges les plus grands de tous les temps, mais sur qui l’on a le moins de précisions biographiques. Fils de commerçant aisé, il épouse à dix-huit ans Anne Hathaway, mais ne semble pas avoir été heureux en ménage. Il quitte Stratford en 1587 dans des circonstances que l’on ignore et s’installe à Londres. Il trouve du travail dans un théâtre et révèle son talent en « arrangeant » des pièces achetées aux auteurs. Il prend comme modèle les dramaturges de son époque tels que Marlowe, Greene et Peele. Peines d’amour perdues (vers 1590) est considérée comme sa première pièce originale, suivie de plusieurs poèmes galants (Vénus et Adonis, Le Viol de Lucrèce). Le poète conquiert l’estime de la jeune reine Elisabeth Ière qui marque pendant toute sa vie une préférence pour son œuvre. Il commence sa carrière en reprenant des pièces à sujet historique : Henri VI, également attribué à Marlowe, Greene ou Peele, puis Richard III (1593), suivis de Richard II (1594), Le Roi Jean (1595), Henri IV (1597-98), Henri V (1599) et enfin Henri VIII (1612), qui composent son cycle sur l’histoire de l’Angleterre. L’auteur fait partie, depuis 1594, de la troupe de Lord Hunsdon, qui devient Troupe du Roi en 1603. Il compose des pièces inspirées de l’Antiquité : Titus Andronicus (1590), Jules César (1600), Troïlus et Cressida (1602), Antoine et Cléopâtre (1606), Coriolan (1607) et Timon d’Athènes (1607). Un autre « groupe » de pièces est celui des tragédies, parmi lesquelles figure en tête Roméo et Juliette (1595), puis Hamlet (1602), Othello (1604), Le Roi Lear (1606) et Macbeth (1606). Le groupe des comédies-drames, comédies pures et féeries comporte La Mégère apprivoisée (deux versions, 1585 et 1597), La Comédie des erreurs (1591), Les Deux Gentilshommes de Vérone (vers 1595), Beaucoup de bruit pour rien (1599), Comme il vous plaira (1559), La Nuit des rois (1602), Les Joyeuses Commères de Windsor (vers 1599), Tout est bien qui finit bien (1602), Mesure pour mesure (1604), Le Songe d’une nuit d’été (1594), Le Marchand de Venise (vers 1596), Le Conte d’hiver (1611) et La Tempête (1611), considérée comme la dernière pièce de l’auteur qui se retire à Stratford, riche et apaisé, à l’âge de quarante-sept ans, où il meurt en 1616. Des trente-sept pièces attribuées à Shakespeare, seize seulement furent publiées de son vivant ; la totalité de son œuvre fut réunie par des amis poètes dans une édition in-folio en 1623. Certains érudits ont contesté l’existence de Shakespeare, y voyant un prête-nom pour quelque grand seigneur ou bien attribuant à Bacon la paternité, alors qu’aujourd’hui on croit généralement au vrai Shakespeare. Cet homme possédait à la fois un don d’observation, un sens poétique, une force de pensée et un génie dramatique si exceptionnels qu’il a pu produire d’immortels chefs-d’œuvre encore représentés aujourd’hui partout dans le monde. In Pièce (dé)montée n°96 : La Nuit des rois, SCEREN-CRDP Académie d’Aix-Marseille 8 Source : Histoire du théâtre dessinée, André Degaine 9 ZOOM SUR LE THÉÂTRE DU GLOBE Le théâtre du Globe à Londres est célèbre pour avoir abrité de nombreux spectacles de William Shakespeare et pour avoir brûlé accidentellement pendant la représentation d'une de ses dernières pièces. Récemment, il a été reconstruit à l'identique, non loin de son emplacement d'origine. HISTORIQUE 1599-1644 - Le premier théâtre du Globe était un théâtre élisabéthain construit en 1599 dans le quartier de Southwark, au sud de la Tamise à Londres. Il était l’un des quatre principaux théâtres, avec le Théâtre du Cygne, celui de La Rose et celui de L'Espoir. De nombreuses pièces de William Shakespeare y furent créées. À l'entrée du théâtre était apposée une épigraphe latine : « Totus mundus agit histrionem » (« Le monde entier fait l'acteur »). Le 29 juin 1613, le Globe brûla jusqu'aux fondations, le toit ayant pris feu pendant une représentation d'Henry VIII. Reconstruit immédiatement au même endroit, cette fois avec un toit carrelé, et rouvert l'année suivante, il fut fermé par les puritains, comme tous les théâtres, en 1642, et démoli en 1644 pour laisser place à des logements. 1868-1902 - Il y eut un autre théâtre du Globe à Newcastle. Ouvert en 1868 et démoli vers 1902, c'était un petit théâtre, avec une salle en amphithéâtre. Il connut trop de vicissitudes et fut soumis à trop de directions différentes pour acquérir une identité théâtrale durable. 1997 - L'actuel Shakespeare's Globe Theatre (théâtre du Globe de Shakespeare) a ouvert ses portes en 1997. Il a été bâti à l'identique de l'original, d'après des plans élisabéthains. C'est l'acteur américain Sam Wanamaker qui fut l'instigateur de cette reconstruction. Le nouveau théâtre est situé à environ 230 mètres de l'emplacement historique. L'architecture d'origine a simplement été modifiée par l'ajout de gicleurs d'incendie sur le toit, pour protéger le bâtiment du feu. Comme à l'époque, la scène et le parterre sont à ciel ouvert ; les galeries accueillant également le public sont couvertes. Les spectacles ont lieu pendant l'été. Les places les moins chères sont debout, au parterre, devant la scène. La direction du Globe a d'abord été confiée à Mark Rylance, puis, depuis fin 2005, à Dominic Dromgoole. 10 SON ARCHITECTURE PARTICULIÈRE Construit sur le modèle des auberges, le théâtre élisabéthain est une construction en rond et en bois (« wooden O » dit Shakespeare ), la scène et les places assises sont protégées par un toit, tandis que le parterre est à ciel ouvert. L’acteur joue à la fois sur le balcon qui se trouve au-dessus de la scène et où se trouvent les musiciens (cette galerie peut symboliser un rempart, une tour ou le célèbre balcon de Roméo et Juliette), la scène avancée permet à l’acteur d'établir un lien direct avec le public qui l'entoure de trois côtés : la proximité fait que l'action dramatique se déroule presque au milieu des spectateurs. L’accès était ouvert à tous, mais les places étaient différentes selon la catégorie sociale du spectateur : les plus riches avaient des places assises, à l’abri et situées légèrement en hauteur ; les plus pauvres se trouvaient debout au parterre exposés aux intempéries, mais au plus près de la scène ; les Lords avaient leurs loges à côté des musiciens (ils assistaient donc au spectacle en voyant plutôt les acteurs de dos mais étaient eux-mêmes vus de tout le reste du public...). 11 BEAUCOUP DE BRUIT POUR RIEN (1599) BEAUCOUP DE BRUIT POUR RIEN : VIRAGE SHAKESPEARIEN En 1623, sept ans après sa mort, le premier recueil des pièces de Shakespeare est publié. Il organise son œuvre en trois volets : les pièces historiques, les comédies, et les tragédies. La tendance de l’écrivain au cours de sa carrière évolue d’ailleurs dans cet ordre. Il apparait logique à l’époque qu’il se lance en premier lieu dans la composition de pièces historiques, genre très en vogue et au public important. Puis, les comédies prennent le pas sur les pièces historiques et l’on retrouve dans Beaucoup de bruit pour rien tous les thèmes chers aux comédies de Shakespeare : amour, passion, jalousie, quiproquos, jeunesse, beauté, fougue, complot, déguisement… Mais cette pièce a cela de particulièrement intéressant qu’elle se trouve à la croisée des chemins de l’œuvre du maître, juste avant de composer les tragédies qui montreront un Shakespeare beaucoup plus sombre, en grande difficulté avec le genre humain. Considérée par certains comme l'une de ses dernières œuvres de jeunesse, Beaucoup de bruit pour rien se laisse gagner ici et là par les couleurs de la tragédie, et lui donne cette force toute particulière où avec grande subtilité l’auteur mêle comédie, tragédie et burlesque. Le spectre d’Hamlet n’est pas loin… LA THÉMATIQUE DU COMPLOT Beaucoup de bruit pour rien se construit sur de multiples intrigues à tiroirs. Le schéma cidessous présente grossièrement les vecteurs principaux qui structurent la pièce de Shakespeare. Sous une allure un peu complexe, ce schéma nous révèle finalement l’étonnante vitalité de la dramaturgie. Cette organisation de l’action, bien loin de nous perdre, au contraire, maintient le spectateur dans le suspense. La progression synchrone des différentes intrigues dont les spectateurs sont les observateurs privilégiés, avantage considérable sur les personnages, suscite en permanence et au fur et à mesure que le puzzle se construit, l’inévitable désir d’envisager les résolutions possibles. 12 13 LES ÉCHOS DE LA PRESSE 14 15 16 Beaucoup de bruit pour rien - compagnie 26000 couverts Les amateurs de théâtre de rue connaissent la compagnie dijonnaise des 26 000 couverts depuis les années 1990. Philippe Nicole et Pascal Rome avaient alors mis en commun leurs rêves de ce qu’on pourrait appeler un théâtre alternatif, utopique, qui interroge avec sérieux les codes de représentation en empruntant les modes les plus décalés. La rencontre étant le maître mot de leur démarche, ils ont choisi la rue comme terrain d’expression et de jeu. Avec eux, c’est l’imagination au pouvoir, mais jamais dans un acte gratuit. Ils bousculent joyeusement la routine quotidienne, réveillent les esprits anesthésiés, formatés. Ils interpellent le spectateur, le titille jusqu’à le conduire à rompre avec l’attitude pépère de voyeur-consommateur pour regarder le monde d’un œil neuf et curieux. À force de provocations loufoques, leur esprit définitivement farceur et insolent nous pousse au rire comme on pousse au crime. Depuis une quinzaine d’années, on peut les voir évidemment dans les festivals de théâtre de rue aux côtés de quelques autres du même acabit comme les 36 du mois, Générik vapeur, Royal de luxe, le Théâtre de l’unité de Hervée Delafon et Jacques Livchine (qui participe à Beaucoup de bruit pour rien) et bien d’autres. Les 26 000 couverts investissent aussi n’importe quel lieu public, du gymnase au marché ou supermarché, centre d’art, usines désaffectées, places de village. « Nous sommes faits de l’étoffe des rêves » (Shakespeare, La Tempête) Toujours là où on ne les attend, ils proposent cette fois une lecture totalement innovante de la comédie de Shakespeare, et pire encore... C’est donc la première fois que la compagnie s’attaque à du vrai théâtre, et tant qu’à faire, ils ont choisi le maître des maîtres. Mais ils ont plus d’un tour dans leur sac. Habiles poseurs de bombes à retardement, funambules sur le fil de l’illusion, ils jouent en virtuose de la digression absolue, de l’art du détournement. On peut se douter qu’ils ne risquent pas d’aborder la comédie élisabéthaine sur le mode de la Royal Shakespeare Company. Certes, ils sont menteurs au 26000e degré, mystificateurs de toute façon, mais ils font mieux que raconter l’histoire à leur manière, ils nous livrent un portrait chinois du grand William d’une formidable fidélité, tout en donnant l’impression de parler de tout à fait autre chose. Mettant habilement le « spectacteur » dans le coup à son insu, ils portent un regard critique aiguisé sur les conventions théâtrales et la manière dont elles nous enferment en faisant exploser les cadres de scène pour libérer l’esprit des lieux. Il suffit d’aller visiter leur site internet pour prendre la mesure de l’esprit qui anime cette compagnie toujours en embuscade pour tordre le cou aux préjugés, mettre leur grain de sel dans tous les potages, allumer des feux de camp, de joie ou de bengale. S’ils font beaucoup de bruit, c’est pour notre plus grand plaisir. Corinne Denailles, www.webthea.com, septembre 2007 17 Contacts Pôle Public et Médiation ÉDUCATION ARTISTIQUE ET CULTURELLE MARION FRASLIN-ÉCHEVIN 02 28 24 28 18 [email protected] PASCALE DEGRIECK / MANON ALBERT / 02 28 24 28 08 [email protected] / [email protected] FLORENCE DANVEAU / 02 28 24 28 16 [email protected] CAROLINE URVOY / 02 28 24 28 17 [email protected] LE GRAND T BP 30111 44001 Nantes cedex 01 Tél 02 28 24 28 24 Fax 02 28 24 28 38 De nombreuses pistes de travail autour des spectacles sont disponibles dans le document « ALLER AU THÉÂTRE : LIRE, VOIR, DIRE, ÉCRIRE ET FAIRE… AVEC LES ÉLÈVES » SAISON 2011 / 2012 Rendez-vous sur : http://www.leGrandT.fr/IMG/pdf/aller_au_theatre_11-12.pdf 18