Légendes et traditions relatives à la Lune Association Présence Décembre 2011 Page 1
L E G E N D E S E T T R A D I T I O N S R E L A T I V E S A L A L U NE
TABLE DES MATIÈRES
Contes lunaires .................................................................................................................................................................................. 2
Légende indonésienne ............................................................................................................................................................... 2
Où disparait la Pleine Lune .................................................................................................................................................. 2
Légende indienne ........................................................................................................................................................................ 5
La lune et la belle Rohini ....................................................................................................................................................... 5
Signification des vingt huit demeures (Naksatra) lunaires, en astrologie hindoue .............................................. 9
L’astrologie solaire ...................................................................................................................................................................... 9
L’astrologie lunaire ..................................................................................................................................................................... 9
Comment connaître le Naksatra lunaire de notre naissance ..................................................................................... 9
Les maisons lunaires Ecart entre le Soleil et la Lune .................................................................................................. 13
Sous quel jour lunaire suis-je né ? ..................................................................................................................................... 15
Les traditions météorologiques sur la Lune ....................................................................................................................... 16
Présages tirés de la tradition gréco-romaine ................................................................................................................ 16
Des prévisions pour l’année entière ................................................................................................................................. 16
Traditions de la Lune sur la végétation ................................................................................................................................ 17
Traditions de la Lune sur les pierres et métaux ............................................................................................................... 18
Traditions de la Lune sur les animaux .................................................................................................................................. 18
Traditions de la Lune sur les hommes .................................................................................................................................. 19
Symbolisme religieux et ésotérique de la Lune ................................................................................................................ 20
La Lune et la tradition magique .......................................................................................................................................... 20
La Lune dans L’arbre sephirotique ................................................................................................................................... 21
Correspondances et arbre séphirotique, selon d’Omraam Mikhaël Aïvanhov ........................................... 21
L’Eglise et la Lune ..................................................................................................................................................................... 22
Le rôle de la Lune dans l’école ésotérique de Gurdjieff ............................................................................................ 22
Citations sur la Lune dans la doctrine secrète de Blavatsky................................................................................... 23
Citations sur la Lune dans le Traité du feu cosmique d’Alice Bailey ..................................................................... 24
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CONTES LUNAIRES
A l’époque lointaine se forgèrent les mythes de l’humanité, la conscience humaine percevait les
phénomènes environnants, qu’ils soient terrestres ou célestes, sans le filtre de l’explication scientifique.
Les deux lumières, celle du jour et celle de la nuit, régnaient dans le ciel comme des monarques tout
puissants, mystérieux, inaccessibles. Parmi tous les phénomènes observés, celui des différentes phases
de la Lune n’a pas manqué de fasciner cette conscience naissante de l’homme. Aujourd’hui, nous
connaissons les raisons de ces phases, et les explications anciennes fournies par les mythes nous
paraissent d’une grande naïveté. S’intéresser { eux n’est pourtant pas une démarche uniquement
puérile et nostalgique. La science, en nous ouvrant les yeux sur les réalités objectives des phénomènes,
a, en contrepartie, éteint la vision poétique du monde, celle qui permet d’aller au-delà de la raison, et
que les mythes cherchaient à nous transmettre.
Ce premier conte fait intervenir Godang, le roi des serpents, pour expliquer le fait que la Lune semble
être grignotée nuit après nuit dans sa phase décroissante. Voici cette histoire :
LEGENDE INDONESIENNE
Où disparait la Pleine Lune
" Les bergers du monde entier font tous la même chose. Ils mènent les chèvres ou les brebis aux
pâturages et puis ils ne font que souffler dans leur pipeau ou regarder les nuages. De temps à autre, ils
choisissent pour leurs animaux un pâturage plus verdoyant et, { nouveau, ils n’ont plus rien { faire.
Bref, quand ils sont aux prés, il ne peut rien leur arriver d’extraordinaire ; à la rigueur, une brebis peut
s’égarer et, quelque part, sur la pierraille, se casser une jambe.
Mais moi, je connais un pastoureau qui a vécu aux pâturages une aventure si dangereuse que sa vie ne
tint qu’{ un fil.
Il était en train de faire paître ses chèvres dans le voisinage des palmiers élancés, tandis que les brebis
broutaient l’herbe juteuse un peu plus loin tout en cherchant { s’abriter { l’ombre, car le soleil brûlait
de toute sa force. Mais comme il arrive souvent dans ce coin du monde, un gros nuage apparût soudain
{ l’horizon, et bientôt il s’étala { travers tout le ciel.
Un vent violent s’éleva, suivi d’une pluie si drue que l’on ne pouvait rien voir { un pas. Le berger
s’empressa aussitôt de rassembler toutes les bêtes égaillées en troupeau. Mais tout à coup, dans les
flots de l’eau qui se déversait, juste au-dessus de sa tête, une voix terrible se mit à gronder. Elle tonna
et mugit, tout comme un troupeau d’éléphants déchaînés qui se frayent leur chemin à travers la
jungle.
Le berger leva la tête et il resta figé d’effroi. Au-dessus de lui, se dressait le corps d’un effroyable
serpent. Sa tête se penchait vers lui, et de ses yeux jaillit un feu cruel.
« Houuuuuuaaah ! » beugla le serpent. Le berger sut tout de suite à qui il avait à faire, car ses
compagnons lui avaient déj{ raconté beaucoup de légendes sur ce serpent. C’était Godang, le serpent
géant, roi de tout l’empire des serpents. Au comble de l’effroi, le malheureux pastoureau tomba devant
lui { genoux, et d’un geste involontaire, il se cacha la tête entre les bras. Il ne lui restait qu’{ attendre
le moment Godang approcherait de lui sa gueule terrible et l’engloutirait comme un minuscule
grain.
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Mais rien de tel n’arriva. Alors que le pastoureau se voyait déjà englouti par le monstre, le bêlement
désespéré de ses chèvres se fit soudain entendre tout près de lui. Le berger découvrit ses yeux et vit que
Godang était en train d’entourer les chèvres de sa queue et de les glisser ensuite entre ses deux rangées
de crocs nus.
Il est vrai que le pastoureau, le cœur serré d’angoisse craignait pour sa vie. Mais quand il vit le
troupeau d’innocents animaux tenter vainement de fuir Godang, sa peur cessa sur le champ, et une
rage démesurée s’empara de lui.
-
Tu vas les laisser tranquilles, maudit voleur ! s’exclama-t-il.
Mais dans le murmure de la pluie et beuglement du serpent, sa voix s’était complètement perdue. Le
berger ramassa alors quelques grosses pierres et se mit à les lancer sur le corps du serpent couvert
d’écailles visqueuses. Mais qu’auraient pu faire ces petits cailloux { ce géant ! Godang ne les avait
même pas sentis. Le berger décida néanmoins de répéter sa tentative. Mais cette fois-ci, il rassembla
toutes ses forces et, en calant ses pieds au sol, il en arracha une très grosse pierre. Puis il inspira
profondément, souleva la pierre au-dessus de sa tête, et la projeta en avant avec un si grand élan qu’il
faillit en tomber à terre.
La pierre heurta le corps du monstre, en faisant un bruit sourd. Le serpent géant lâcha de sa gueule
une chèvre qu’il s’apprêtait { déchiqueter et tourna la tête vers cet assaillant inattendu. Lorsqu’il
aperçut au-dessous de lui ce minuscule être humain, sa gueule se contorsionna en un horrible sourire
et son regard se mit à flamboyer encore plus fort.
-
Houuuuaah ! Pauvre ver de terre Tu oses affronter Godang, le roi des serpents ? Hurla-t-il en
frappant le sol de son énorme queue.
Le sol fut secoué, comme pendant un tremblement. Puis Godang descendit à terre et son corps se mit à
se dérouler dans la direction du pastoureau. Mais celui-ci ne perdit pas une seconde. Il se mit à courir à
travers la forêt, zigzagant parmi les arbres, tout en se cachant sous des buissons. Heureusement qu’il
était si petit par rapport au Godang géant ! Les arbres empêchaient le gigantesque corps du serpent
de poursuivre efficacement le fuyard. Avant que Godang ait réussi à se frayer un chemin à travers la
forêt, le berger avait gagné une sérieuse avance.
La course folle du puissant serpent et du petit bonhomme mortel se poursuivit pendant plusieurs
journées. Mais tout à coup, le garçon atteignit la fin du monde et il se trouva pris ainsi dans un piège.
Impossible de reculer car il se jetterait tout droit dans la terrible gueule de Godang. Il bondit dans l’air
et continua à courir à toutes jambes. Mais dans les airs, il n’y avait plus aucun obstacle ni cachette qui
pourraient le sauver devant la mort certaine. Godang regagnait d’ailleurs rapidement du terrain, et
déjà le berger sentait le souffle puissant du serpent sur sa nuque ? il n’y avait plus que la Lune qui
pourrait lui venir en aide. Le garçon bondit vers elle et se mit à supplier :
-
Aide-moi, s’il te plaît, chère Lune, sinon Godang va me dévorer !
-
Lune, rends-moi sur le champ ce misérable, il m’a jeté des pierres ! Haleta Godang.
La Lune est d’une grande bonté ; du haut du ciel, elle sourit aux gens et elle ne favorise pas tellement
les serpents. Elle aurait tant aimé aider le pauvre pastoureau, mais comment s’y prendre ?
-
Frère Soleil, qu’en dis-tu, toi ? demanda la Lune à son compagnon céleste.
-
En effet, le berger a eu tort de jeter les pierres sur Godang, dit le Soleil. Mais qui, je vous le demande,
ne protégerait pas ses biens, menacés par un danger ? Que le berger donc donne à Godang pour son
offense sa récolte d’une année, mais le serpent ne doit pas attenter { sa vie !
-
As-tu entendu ? Se retourna la Lune vers Godang. Moi-même je m’associe { la décision du Soleil. Je
trouve très suffisant que le berger te paye avec tout ce dont il a besoin pour subsister.
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-
Houuuuaah ! Enragea Godang, ces quelques misérables paniers de riz et un petit tas de noix de coco
devraient laver l’offense du berger ? Non, je veux son sang !
Mais la Lune n’était pas d’accord, { son tour. Personne ne savait plus comment régler ce différend. Un
silence régnait, perturbé par le sifflement sinistre de Godang. La Lune scruta le monstrueux serpent, et
son front se couvrit de rides. Enfin, elle déclara :
-
Ce petit bonhomme, qui tremble ici devant toi de peur, Godang, vit bien plus honnêtement que toi. Il
cultive juste assez de riz pour pouvoir manger à sa faim, et il mène les bêtes aux prés, pour qu’elles lui
donnent le cuir pour se vêtir et le lait pour étancher sa soif. Et toi, qu’est-ce que tu fais ? Tu égorges les
animaux sans avoir faim, et maintenant tu voudrais avaler ce petit garçon, rien que pour donner libre
cours { ta haine innée…
-
Je le veux, je le veux ! S’obstinait Godang. Il m’a jeté des pierres !
-
Je ne te le donnerai pas, Godang, sourit amèrement la Lune. Mais à sa place, je vais te proposer une
bouchée bien meilleure. Tu n’as qu’à m’avaler !
Tout le monde sait que lorsque le Lune prononce une sentence, c’est sans appel. Mais pour ne pas
revenir tout de même bredouille, Godang s’était vraiment mis à grignoter la Lune, et vous-mêmes, vous
pouvez constater { quel point il s’en régale. Pendant plusieurs journées, Godang avale par petites
bouchées la Lune jusqu’{ ce que celle-ci disparaisse entièrement dans son ventre. Mais elle pèse si
lourd dans son estomac, que le serpent doit bon gré mal gré le rejeter. Ainsi, dans sa gueule apparaît
d’abord une petite serpe, qui ne cesse de croître, et au bout de quelques jours, toute la tête souriante de
la Lune roule à nouveau dans le ciel.
La nuit tombe, les bergers ont déjà fini de traire leurs bêtes, et en buvant le lait chaud dans des
écuelles de noix de coco, ils contemplent la pleine Lune.
La couleur de la Lune et celle du riz se ressemblent étrangement. "
Légendes du Soleil, de la Lune et des Etoiles. Editions Gründ
LECTURE SYMBOLIQUE DU CONTE
Trois personnages centraux dans ce conte : le serpent, le berger, la Lune
Il ne s’agit pas de n’importe quel serpent, mais de Godang, le roi de tout l’empire des serpents qui
apparaît lors d’une manifestation météorologique effrayante. Il est énorme, avec une voix terrible qui
gronde comme le tonnerre. Il convient d’interpréter un conte comme on le ferait d’un rêve. Le roi des
serpents, c’est le symbole de l’archétype des serpents. Notre simple berger entre en contact avec un
archétype, et ce genre de contact est toujours à la limite du supportable : c’est l’irruption de quelque
chose d’extraordinaire dans la conscience ordinaire. Il a la forme du serpent, un animal { sang froid
dont le domaine habituel est celui de la terre et non pas celui du ciel il apparaît. Il ne surgit pas par
hasard dans la vie de notre pastoureau, sa cruauté { l’égard des bêtes qu’il veut dévorer va lui
permettre d’accomplir un acte héroïque. En effet, lorsqu’il ne s’agit que de sa propre vie, le garçon met
sa tête entre les mains, paralysé par la peur ; il ne peut se mesurer à une force aussi colossale et accepte
la mort comme une fatalité. Tout change lorsqu’il est investi de sa fonction de berger, c’est-à-dire de
gardien de son troupeau. Il trouve alors en lui une force qui le dépasse. Il commence par lancer
quelques pierres sur le corps du serpent. Mais celui-ci ne les sent pas. Le message est clair : la multitude
de pierres indique la dispersion des énergies et l’on ne peut toucher un archétype si l’on n’a pas fait
l’Unité en soi, si l’on éparpille son énergie en vaines brindilles emportées par le vent. Dans la seconde
tentative, le conte nous dit que notre berger « rassembla toutes ses forces et, en calant ses pieds au sol,
il arracha une très grosse pierre, inspira profondément et la projeta sur le corps du monstre ». Il vient
d’accomplir un acte héroïque qui le place entre la condition humaine et divine ; il n’est pas dans la
dynamique de sauver sa peau, mais puise sa force dans l’archétype du « sauveur » Nous voyons déjà se
succéder quatre étapes :
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1 Celle du bon pasteur, vivant dans la simplicité de sa fonction.
2 L’irruption dans sa vie d’un archétype qui le place dans une situation nouvelle son courage
est testé.
3 Létat paralysant de la peur, premier palier à franchir.
4 Une fois la peur vaincue, il lui reste à rassembler toutes ses forces en un acte unique pour être
remarqué par le roi des serpents.
C’est alors qu’intervient la Lune qui est présentée comme un personnage d’une grande bonté qui
voudrait aider notre pauvre pastoureau. Dès que la Lune intervient dans le conte, le rôle du pastoureau
s’efface et une explication d’ordre cosmogonique et alchimique se met en place. L’acte humain a été
posé, et cet acte déclenche une réaction en chaîne qui va aboutir à la transformation par alchimie, de la
force obscure, brutale et primitive du serpent.
En tout homme, il y a une partie héroïque capable de se sacrifier pour sauver celles et ceux dont il a la
responsabilité, pour lesquels son cœur bat, et qui ne peut se révéler que confrontée à une force
maléfique authentique. Dès que nous avons su apporter la bonne réponse, un processus
« d’humanisation » se met en route, et après un certain de temps de sistance, nous voyons le monstre
avaler la Lune, en d’autres termes ce qui est primitif en nous, ce qui est mu par nos instincts de
conservation, intègre des valeurs de bonté ; c’est un processus alchimique, nous devenons ce que nous
mangeons.
Le conte finit par un regard collectif. On ne parle plus d’un berger, mais des bergers qui vivent au
rythme des phases lunaires en comparant la couleur de la Pleine Lune à celle du lait, ce lait produit des
chèvres que notre valeureux pastoureau a sauvé d’une mort certaine.
Le deuxième conte retenu est dorigine indoue ; il fait la part belle à la Lune et aux 28 demeures de
cette tradition quelle traverse dans son périple mensuel. Létoile Aldébaran, la plus brillante de la
demeure appelée Rohini, y occupe la place centrale. Un conte qui se présente comme un ritable
cours d’astrologie consacré { la nature de cette étoile. Dans le cours du récit, des commentaires en
italique apporte quelques observations utiles sur le symbolisme mis en jeu dans ce conte.
LEGENDE INDIENNE
La Lune et la Belle Rohini
"Un jour, le grand Daksha, maître de tous les êtres, fit venir la Lune.
Ma tâche est devenue au-dessus de mes forces, lui dit-il. Aussi, je te désigne comme seigneur de la
nuit. Tu auras comme emblème un lièvre, auquel tout le monde te reconnaîtra.
La Lune entra dans son immense royaume. Comme tout y était plongé dans la plus profonde
obscurité, chacun, fût-il aveugle, put y remarquer la présence du nouveau maître. Celui-ci tirait
beaucoup de vanité de son blason avec le lièvre aux longues oreilles, cadeau de Daksha ; aussi
l’appelle-t-on depuis ce temps-là « Porteur du lièvre ».
Cette introduction met en relief la correspondance entre la Lune et le lièvre, correspondance universelle, et
la connaissance des mœurs de cet animal nous instruira sur le symbolisme lunaire.
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