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Page 5 sur 9 Utilisation des protéagineux dans l'alimentation des bovins lait
Avec la féverole, les mêmes performances qu’avec des tourteaux,
mais peu de références
Les essais conduits sur l'utilisation de la
féverole en remplacement du tourteau de soja
sont anciens (années 70) et peu nombreux
dans des conditions d'alimentation connues en
Midi-Pyrénées, où les fourrages représentent
plus de 60 % de la ration. Dans un essai sur
des vaches laitières en milieu de lactation
(INRA, 1982) avec une ration comportant
50 % de maïs ensilage et 50 % de foins, 2,6 kg/j
de féverole venaient en remplacement de
tourteau de soja. Sur une production laitière
moyenne entre les 2 lots de
14,0 kg/jour/vache, il n'y a pas de modification
de production laitière ni de composition du
lait.
Un essai récent (2002) a été conduit en début
de lactation sur des rations complètes à base
de maïs ensilage titrant 90 g PDI/kg MS de
ration totale ; la féverole (4,0 kg/j) associée à
du tourteau tanné de colza remplaçait du
tourteau de colza associé à du tourteau tanné
de colza. L'ingestion totale n'est pas modifiée ;
la production laitière s'est maintenue
(+ 0,2 kg), la quantité de MG est augmentée
alors que celle en MP est maintenue d'où une
augmentation du TB (+ 1,0 g/kg) et un
maintien du TP (+ 0,2 g/kg) (tableau 4). La
variation de poids ne diffère pas entre les lots.
Tableau 4 : Utilisation de féverole par les
vaches laitières
témoin t. colza (1 comparaison)
Lot t. colza Lot féverole
Consommation (kg MS)
Ensilage maïs
Concentré
dont féverole
14,4
4,6
-
13,7
5,7
3,5
Performances
Lait (kg)
TB (g/kg)
TP (g/kg)
Gain de poids vif (g/j)
31,3
36,9
29,5
-172
31,5
37,9
29,7
-224
(Source Institut de l'Élevage – Chambre d'Agriculture 49)
Comme le pois et le lupin, la féverole ne pose
pas de problème d'appétence. La féverole peut
servir de correcteur unique pour assurer une
ration à 25 - 28 kg de lait selon la composition
de la ration, en vérifiant que la ration n'est pas
déficitaire en PDIE et en acceptant un léger
excès en PDIN. Pour aller au-delà de ce
niveau, il faut l'associer avec 15 à 25 % de
tourteaux tannés (soja ou colza) selon le
niveau de production recherché. La féverole
s'apparente à un concentré de production de
type VL 2 litres ; on peut aussi l'associer à 20 -
25 % de tourteaux tannés pour reconstituer
un concentré de production équilibré de type
VL 2,5 à 3 l. Le petit nombre d'expériences
montre qu'il peut être utilisé 4 à 6 kg de
féverole/jour/vache dans des rations à base
d'ensilage de maïs ou de foins.
Pois, lupin et féverole : mêmes conditions d’emploi
• Conserver les graines entières
En les récoltant à 15 % d’humidité ou moins,
les protéagineux se conservent facilement en
graines entières, comme des céréales. Les
grains sont protégés par des téguments épais ;
ils ne sont pas attaqués par les insectes
habituels des grains conservés. Les traitements
insecticides pour le stockage ne sont donc pas
nécessaires. Les bruches qui sortent des grains
en cours de stockage proviennent d’attaques
ayant eu lieu avant la récolte ; ces insectes
n’attaqueront pas les graines stockées.
La grande taille des graines permet une bonne
circulation de l’air dans le volume de stockage.
Le stockage est facilité par l’absence de
résidus d’adventices ; en cas de récolte avec
beaucoup d’impuretés, un tri sera nécessaire
pour éviter les risques de moisissures.
Durant le stockage, il faut surveiller
l’humidité ; quand l’humidité est inférieure à
16 %, il suffit de suivre l’évolution de l’état des
grains. Pour une humidité comprise entre 18
et 22 %, une ventilation froide permet de
ramener l’humidité des graines à 14 %. Au-
delà de 22 % d’humidité, un séchage est
nécessaire pour éviter moisissures et
germination.