2. L’ICEX élément essentiel du dispositif public d’appui à l’internationalisation
L’ICEX est depuis 2013 l’organe public d’appui à l’internationalisation des entreprises. En 2013, le
gouvernement espagnol a restructuré les dispositifs de soutien à l’internationalisation en transférant à
l’ICEX les missions (i) de promotion de l’attractivité de l’Espagne (fusion avec Invest in Spain), (ii) de
formation au commerce extérieur (absorption du centre d’études économiques et commerciales) et (iii)
d’aide à la gestion et au financement des projets d’internationalisation (absorption d’España Expansion
Extérieur). L’ICEX accompagne les entreprises à l’export via ses prestations ICEX Next, ICEX Target
USA et ICEX Consolida.
Ses ressources propres sont plus faibles que celles de Business France, notamment parce qu’il n’existe pas
de dispositif équivalent aux VIE géré par l’établissement, il emploie aussi moins de salariés et reçoit moins
de dotations publiques
en 2016 (tableau 2). A l’étranger, l’ICEX dispose de peu de bureaux propres
et
les services économiques des ambassades d’Espagne sont ses relais naturels.
3. Le soutien financier à l’internationalisation se fait principalement par l’octroi de prêts et
d’assurances risque à l’export (tableau 3)
Le soutien à l’exportation se concentre principalement sur des activités de prêt et d’assurance-crédit.
La banque publique de financement, l’ICO (Insituto de Credito Oficial), gère de son côté trois dispositifs
de soutien à l’exportation, à savoir (1) des lignes de médiation directes ICO Exportadores, ICO
Internacional, ICO Garantias internacionales ; (2) des prêts ou subventions octroyés par son fonds pour
l’internationalisation de l’entreprise, le FIEM; (3) un outil de stabilisation du taux d’intérêt, la CARI
.
L’appui aux entreprises exportatrices est complété par la compagnie espagnole d’assurance du crédit à
l’exportation, la CESCE : celle-ci assure les entreprises exportatrices contre les risques pays et de
contrepartie.
Les activités d’investissements à l’étranger sont soutenues par des prises de participations en capital.
En parallèle de son appui à l’export, l’ICO soutient l’activité d’investissement à l’étranger des entreprises
espagnoles via sa branche capital-risque, AXIS, qui gère trois fonds de soutien au développement des
entreprises espagnoles prenant des participations en capital dans les sociétés (ICO pyme, ICO
infraestructuras et ICO Global). Il est épaulé dans cette tâche par la compagnie espagnole de financement
et de développement, la Cofides, dont deux fonds, le FIEX et le FONPYME (ce dernier étant réservé aux
PME), entrent au capital d’entreprises pour les aider à développer leur projet d’internationalisation. Par
ailleurs, certaines communautés autonomes (la Catalogne, la Navarre et l’Estrémadure) soutiennent
l’internationalisation des entreprises espagnoles via des prises de capital symboliques dans certaines
entreprises (tableau 4).
Le soutien financier à l’exportation prévaut sur le soutien à l’investissement productif à l’étranger.
Les dispositifs de soutien à l’exportation représentent 91 % de l’encours total consacré à
l’internationalisation des entreprises (tableau 5) et pour cause, la CESCE assure pour plus de 10 Md€ de
crédits à l’exportation (46 % de l’encours total), le FIEM prête 5,2 M€ aux entreprises (22 %) et la ligne de
médiation ICO exportateurs atteint 2,9 Md€ (12 %) en 2015. En revanche, le soutien à l’investissement via
les prises de participations capitalistiques ne représente que 9 % de l’encours 2015 (4 % du FIEX, 4 % ICO
Global).
***
Le soutien accru de l’Espagne à l’internationalisation de ses entreprises ne saurait expliquer à lui seul les
bons résultats du secteur extérieur espagnol. Les gains de compétitivité espagnols ainsi que la dévaluation
de l’euro sont des facteurs non négligeables dans la croissance du secteur exportateur espagnol. Par
ailleurs, la présence de l’Espagne à l’étranger semble limitée relativement à ses homologues européens
,
mettant en exergue le besoin de développer davantage de financement à l’investissement à l’étranger, qui
ne représente actuellement que 9 % des moyens consacrés à l’internationalisation espagnole.
Jean-François Collin
A noter que la majorité des ressources propres de Business France découle de sa gestion de volontaires internationaux en entreprise, activité que
ne fait pas l’ICEX.
Une centaine pour l’ICEX contre près de 900 pour Business France
La CARI est la convention d’ajustement réciproque des intérêts que gère l’ICO pour le compte de l’Etat. Elle négocie l’octroi de crédits à taux
fixe pour les entreprises exportatrices.
Selon l’enquête Outward FATS d’Eurostat, l’Espagne ne détient que 5 300 filiales implantées à l’étranger générant un CA de 239 Md€ en 2013
alors que la France et l’Allemagne possèdent chacune plus de 20 000 filiales générant un CA annuel supérieur à 1500 Md€.