Élodie Fichot, infirmière coordinatrice d`une - chu

Une Emad s’inscrit
dans un dispositif
national, servé
à des patients qui sont
au stade débutant de la maladie
d’Alzheimer. Ce dispositif consiste
à ficier de quinze séances
d’une heure pendant trois mois.
«Ce sont essentiellement
les decins traitants, les riatres
et les assistantes sociales
qui m’appellent pour me signaler
ces malades, constate Élodie
Fichot, infirmre coordinatrice
à Beaune, au sein du Ssiad Atome
(des services mutualistes à
domicile). Nous commençons
aussi à avoir des personnes
qui phonent elles-mes,
au début d’un diagnostic ou
quand elles souffrent de troubles
de la moire. »
Évaluation au domicile
Élodie Fichot se rend au domicile
afin de remplir un premier
document, comprenant en
particulier les renseignements
administratifs, la grille Aggir.
La discussion se déroule avec
le malade mais aussi avec
son principal aidant. « La famille
m’informe souvent que son proche
ne fait plus telle chose, qu’il oublie
telle autre... Le malade lui-même
me dit parfois qu’il a l’impression
de perdre la te. » La rification
de la connaissance ou non
des prénoms des enfants, des
petits-enfants, l’utilisation ou non
d’appareils nagers, l’apparition
progressive d’un isolement social
sont autant de facteurs d’alerte.
«Certaines demandes de familles
peuvent s’avérer injustifiées.
Ou les proches sont demandeurs,
mais pas le malade. Dans ce cas,
je leur laisse la documentation en
leur indiquant que nous plons
la personne sur notre liste
d’attente. » Le dossier est ensuite
transmis à un ergothérapeute:
«Son le est de situer vraiment
sont les troubles ainsi que
les objectifs à mettre en place,
dans le cadre d’un projet de soin
personnali. » Des activis
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la vie des autres
Élodie Fichot, infirmière coordinatrice dune équipe
mobile Alzheimer à domicile, à Beaune (Côte-dOr)
Revaloriser le patient
Élodie Fichot est infirmière coordinatrice à la fois au sein dun Ssiad et dune équipe mobile
Alzheimer à domicile (Emad). Pour les familles démunies face à la maladie dun des leurs,
ce service constitue une solution intermédiaire avant le placement en structure spécialisée.
DR
© Espaceinfirmier.fr, Initiatives Santé 2016
sur-mesure sont alors
programmées, assurées par un
assistant de soins en rontologie.
«Suivant le gt du patient,
l’assistant de soins en rontologie
propose du jardinage, la alisation
d’une recette de cuisine, des jeux
de scrabble ou même de faire
du slam. Il adapte aussi les outils
de la vie quotidienne (téléphone,
machine à laver), en supprimant
par exemple toutes les touches
inutiles. Et si une personne ne sait
plus se rendre chez son boulanger,
l’assistant de soins en rontologie
l’accompagne pour lui donner
d’autres repères, davantage
visuels. » Tout cela ne soigne pas
mais permet de revaloriser
le malade sur ce qu’il sait encore
faire, d’augmenter son bien-être
(même temporairement) en vivant
mieux, y compris au sein de
son propre logement.
Pour les aidants aussi
L’entretien d’évaluation
concerne aussi le conjoint
ou l’aidant principal:
«J’observe s’il est dans le déni,
l’incompréhension ou même
dans l’épuisement. C’est dur
de voir son proche redevenir
comme un enfant... »
Une incompréhension qui
peut même conduire à de
la maltraitance. Par exemple,
un fils devenait violent envers
sa mère car, dès qu’elle sortait
de table, elle lui disait qu’elle
avait faim... « J’explique que
ces séances sont aussi faites pour
donner quelques heures de répit
à l’aidant, lui permettre de
souffler ou simplement de faire
ses courses. » D’ailleurs, à l’issue
du dispositif, il semble primordial
de lui substituer une autre forme
d’aide régulière sur l’année,
comme de l’accompagnement
par une aide à domicile.
Plus de demandes que doffres
Selon l’association France
Alzheimer et maladies
apparentées, dans le cadre
du plan 2008-2012, 417 équipes
spécialies Alzheimer (ESA),
ou Emad, ont é cées, ce qui
correspond à 4154 places.
Pour le nouveau plan (2014-2019),
74 nouvelles ESA sont pvues,
soit 740 places pour 2220 malades
suppmentaires accompags.
«Nous avons malheureusement
plus de demandes que de
possibilités d’offres », soupire
Élodie Fichot. Et quels sultats
voit-elle sur le terrain? « Au final,
un bilan des interventions est
établi par l’ergotrapeute.
Lors des consultations mémoire
dispenes à Beaune par
le DrBelin, je sais qu’il constate
des améliorations quand il refait
des tests aps la réalisation
des ances. » Il existe aussi
un livre blanc qui dresse,
entre autres, le bilan des ESA*
Pour Élodie Fichot, le bilan
personnel s’avère positif. « J’aime
multiplier les expériences.
À ma sortie en 2006 de l’Ifsi
de Semur-en-Auxois, j’ai exercé
en cancérologie. J’ai aussi fait
beaucoup d’intérim, à l’hôpital
et en maisons de retraite.
L’avantage de notre formation,
c’est qu’elle nous permet de tester
plein de choses différentes. » <
TEXTE ET PHOTO CHANTAL BÉRAUD
*À lire via le lien raccourci bit.ly/1X6vHpl
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la vie des autres
« Jai conscience que les Idels
jouent un rôle très important
à domicile. Elles n’exécutent
pas juste un acte technique,
elles établissent souvent une
relation de confiance avec leurs
patients. En théorie, elles
pourraient donc remonter
beaucoup d’informations
les concernant. Mais, en
pratique, je trouve que les
médecins traitants ou le milieu
hospitalier ne font peut-être
pas assez appel à elles. Ceci dit,
elles ont tant de boulot
que je ne suis pas certaine
quelles voudraient ou
pourraient remplir ce rôle.
Une Idel peut en tout cas
parfaitement avertir ses
patients de l’existence de
notre service. Elles sont en effet
bien placées pour tecter
rapidement larrie de
troubles de la mémoire.
Lintervention de léquipe
mobile Alzheimer à domicile,
très efficace dès les premiers
signes, peut permettre
un plus long maintien au
domicile. Cest donc une aide
supplémentaire pour tous! »
Elle dit de vous!
INFIRMIÈRE COORDINATRICE
Être à lécoute
Créées depuis 2008, les ESA (aussi appelées Emad) sont des équipes spécialisées
Alzheimer à domicile. Le dispositif, accor sur prescription dicale après un
diagnostic établi par un médecin neurologue ou par un psychiatre et renouvelable
une fois par an, est ingralement pris en charge par la curi sociale. Quant
au poste d’infirmière coordinatrice, il n’est finan qu’à hauteur de 25%, ce qui
contraint son titulaire à avoir deux casquettes professionnelles, comme Élodie
Fichot, dont le travail se partage entre le Ssiad et l’Emad. « Ce que j’aime bien
dans ce second travail, c’est d’apprendre à conntre la personne. Lors de l’entretien,
je prends beaucoup de notes, de manre à transmettre le maximum de rensei-
gnements à l’équipe d’ergothérapeutes. Cela demande le sens du contact, de la
synthèse. Pour bien saisir les situations, il faut être dans la compassion, savoir
entendre le maltre, sans pour autant s’apitoyer... » La jeune femme n’a suivi
aucune formation complémentaire pour exercer cette fonction, pour laquelle
elle perçoit le même niveau de rémunération quau sein du Ssiad.
Pour accéder au cahier des charges des ESA, lire le document via bit.ly/1NsWUAH
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