sur-mesure sont alors
programmées, assurées par un
assistant de soins en gérontologie.
«Suivant le goût du patient,
l’assistant de soins en gérontologie
propose du jardinage, la réalisation
d’une recette de cuisine, des jeux
de scrabble ou même de faire
du slam. Il adapte aussi les outils
de la vie quotidienne (téléphone,
machine à laver), en supprimant
par exemple toutes les touches
inutiles. Et si une personne ne sait
plus se rendre chez son boulanger,
l’assistant de soins en gérontologie
l’accompagne pour lui donner
d’autres repères, davantage
visuels. » Tout cela ne soigne pas
mais permet de revaloriser
le malade sur ce qu’il sait encore
faire, d’augmenter son bien-être
(même temporairement) en vivant
mieux, y compris au sein de
son propre logement.
Pour les aidants aussi
L’entretien d’évaluation
concerne aussi le conjoint
ou l’aidant principal:
«J’observe s’il est dans le déni,
l’incompréhension ou même
dans l’épuisement. C’est dur
de voir son proche redevenir
comme un enfant... »
Une incompréhension qui
peut même conduire à de
la maltraitance. Par exemple,
un fils devenait violent envers
sa mère car, dès qu’elle sortait
de table, elle lui disait qu’elle
avait faim... « J’explique que
ces séances sont aussi faites pour
donner quelques heures de répit
à l’aidant, lui permettre de
souffler ou simplement de faire
ses courses. » D’ailleurs, à l’issue
du dispositif, il semble primordial
de lui substituer une autre forme
d’aide régulière sur l’année,
comme de l’accompagnement
par une aide à domicile.
Plus de demandes que d’offres
Selon l’association France
Alzheimer et maladies
apparentées, dans le cadre
du plan 2008-2012, 417 équipes
spécialisées Alzheimer (ESA),
ou Emad, ont été créées, ce qui
correspond à 4154 places.
Pour le nouveau plan (2014-2019),
74 nouvelles ESA sont prévues,
soit 740 places pour 2220 malades
supplémentaires accompagnés.
«Nous avons malheureusement
plus de demandes que de
possibilités d’offres », soupire
Élodie Fichot. Et quels résultats
voit-elle sur le terrain? « Au final,
un bilan des interventions est
établi par l’ergothérapeute.
Lors des consultations mémoire
dispensées à Beaune par
le DrBelin, je sais qu’il constate
des améliorations quand il refait
des tests après la réalisation
des séances. » Il existe aussi
un livre blanc qui dresse,
entre autres, le bilan des ESA*
Pour Élodie Fichot, le bilan
personnel s’avère positif. « J’aime
multiplier les expériences.
À ma sortie en 2006 de l’Ifsi
de Semur-en-Auxois, j’ai exercé
en cancérologie. J’ai aussi fait
beaucoup d’intérim, à l’hôpital
et en maisons de retraite.
L’avantage de notre formation,
c’est qu’elle nous permet de tester
plein de choses différentes. » <
TEXTE ET PHOTO CHANTAL BÉRAUD
*À lire via le lien raccourci bit.ly/1X6vHpl
JUIN 2016 - N° 326 - L’INFIRMIÈRE LIBÉRALE MAGAZINE 57
la vie des autres
« J’ai conscience que les Idels
jouent un rôle très important
à domicile. Elles n’exécutent
pas juste un acte technique,
elles établissent souvent une
relation de confiance avec leurs
patients. En théorie, elles
pourraient donc remonter
beaucoup d’informations
les concernant. Mais, en
pratique, je trouve que les
médecins traitants ou le milieu
hospitalier ne font peut-être
pas assez appel à elles. Ceci dit,
elles ont déjà tant de boulot
que je ne suis pas certaine
qu’elles voudraient ou
pourraient remplir ce rôle.
Une Idel peut en tout cas
parfaitement avertir ses
patients de l’existence de
notre service. Elles sont en effet
bien placées pour détecter
rapidement l’arrivée de
troubles de la mémoire.
L’intervention de l’équipe
mobile Alzheimer à domicile,
très efficace dès les premiers
signes, peut permettre
un plus long maintien au
domicile. C’est donc une aide
supplémentaire pour tous! »
Elle dit de vous!
INFIRMIÈRE COORDINATRICE
Être à l’écoute
Créées depuis 2008, les ESA (aussi appelées Emad) sont des équipes spécialisées
Alzheimer à domicile. Le dispositif, accordé sur prescription médicale après un
diagnostic établi par un médecin neurologue ou par un psychiatre et renouvelable
une fois par an, est intégralement pris en charge par la Sécurité sociale. Quant
au poste d’infirmière coordinatrice, il n’est financé qu’à hauteur de 25%, ce qui
contraint son titulaire à avoir deux casquettes professionnelles, comme Élodie
Fichot, dont le travail se partage entre le Ssiad et l’Emad. « Ce que j’aime bien
dans ce second travail, c’est d’apprendre à connaître la personne. Lors de l’entretien,
je prends beaucoup de notes, de manière à transmettre le maximum de rensei-
gnements à l’équipe d’ergothérapeutes. Cela demande le sens du contact, de la
synthèse. Pour bien saisir les situations, il faut être dans la compassion, savoir
entendre le mal-être, sans pour autant s’apitoyer... » La jeune femme n’a suivi
aucune formation complémentaire pour exercer cette fonction, pour laquelle
elle perçoit le même niveau de rémunération qu’au sein du Ssiad.
Pour accéder au cahier des charges des ESA, lire le document via bit.ly/1NsWUAH
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