
XXVIIIe Colloque de l’Association Internationale de Climatologie, Liège 2015
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Le calcul des centiles utilisé par la nouvelle méthode tient compte également de la
période de référence choisie. En période de réchauffement climatique, le choix de la période
de référence influe fortement sur le nombre d’évènements identifiés. On constate aussi sur le
tableau 2 que le seuil Spic (centile 99,5 de la distribution) augmente plus vite que la moyenne
de la distribution (1,22°C contre 0,87°C soit un ratio de 1,4).
Tableau 2. Nombre de vagues de chaleur identifiées selon la période de référence utilisée pour la sélection des
paramètres de la méthode (centiles).
2. Evolution observée des vagues de chaleur en France depuis 1947
Le recensement des vagues de chaleur en France depuis 1947 permet de caractériser
les effets du réchauffement climatique sur ce type d’évènement extrême. Par période
trentenaire, le nombre de vagues de chaleur (avec la référence 1976-2005) varie de 4 pour
1951-1980 et 1961-1990 à 8 pour la période 1971-2000 et atteint 15 pour la période 1981-
2010 (soit une probabilité d’occurrence plus que 3 fois supérieure).
Cette méthode est également applicable sur les séries régionales de l’indicateur
thermique, disponibles depuis 1947 sur 6 zones climatiques en France : Sud-Ouest, Ouest,
Nord, Centre, Nord-Est et Sud-Est. Le tableau 3 présente les résultats du recensement des
vagues de chaleur sur ces 6 zones en termes de nombre d’évènements, durée moyenne,
sévérité et magnitude moyenne : les seuils utilisés sont relatifs à la distribution des
températures extrêmes de la zone (plus bas dans l’Ouest et le Nord de la France, plus élevés
dans le Sud Est et le Sud Ouest). En termes de nombre de vagues de chaleur, le Centre, le
Nord et le Nord Est sont les zones du territoire les plus fréquemment. Les durées des épisodes
sont équivalentes en toute zone (entre 8 et 9 jours en moyenne) sauf sur le Sud Est où elle
dépasse 13 jours en moyenne. La sévérité est moindre dans l’Ouest et culmine dans le Sud-
Ouest et le Sud Est. La magnitude des vagues de chaleur est faible dans l’Ouest et maximum
dans le Nord Est et le Sud Est. L’évènement de 2003 a ainsi atteint une magnitude maximum
dans le Sud Est (51,3) devant le Nord Est (32) et le Centre (29,7).
Tableau 3. Caractéristiques régionales des vagues de chaleur en France entre 1947 et 2014 (référence 1976-
2005).
3. Evolution prévue des vagues de chaleur en France au XXI
è
siècle
La méthode a été ensuite appliquée au modèle Aladin pour le run historique et les
scénarios RCP4.5 et RCP8.5, sur les périodes 1976-2005, 2021-2050, 2071-2100 utilisées
dans le 4
e
rapport sur le climat de la France au XXI
è
siècle (Ouzeau et al., 2014) et
disponibles sur le site DRIAS (www.drias-climat.fr/).
Sur la période de référence 1976-2005, la nouvelle méthode permet de détecter 13
vagues de chaleur. Pour le scénario RCP4.5, le nombre de vagues de chaleur augmente de
façon continue sur les horizons 2021-2050 et 2071-2100, accompagné d'une augmentation en
Référence 1951-1980 1961-1990 1971-2000 1976-2005 1981-2010
Moyenne 11,68°C 11,83°C 12,16°C 12,37°C 12,55°C
Seuil Spic 24,06°C 24,39°C 24,76°C 24,98°C 25,28°C
Nombre de vagues 56 50 41 24 18
Zone Sud-Ouest Ouest Centre Nord Nord-Est Sud-Est
Nombre 18 18 26 26 27 22
Durée 8,5 8,8 8,4 8,6 9,3 13,5
Sévérité 28,4 25,4 27 26,8 26,6 28,3
Magnitude
7,1 3,9 6,6 7,2 8 9,6