relèvement des taxes et la contraction des dépenses sont de nature à éroder la confiance des consommateurs et
induire une récession plus profonde à court terme. Comme les Etats les plus endettés devront aussi composer
avec une moindre compétitivité (du fait de la relative vigueur de l’euro, de leur moindre productivité, et d’un
chômage très élevé), il leur faudra probablement plusieurs années avant de pouvoir renouer avec une réelle
croissance…
Rien que pour 2012, l’Italie devra rembourser 380 milliards d’euros de dettes arrivant à échéance, dont
113 milliards d’euros pour le seul premier trimestre. On peut donc s’attendre à ce que les trois premiers
mois de la nouvelle année soient particulièrement chauds pour les Italiens. Il n’est pas exclu qu’ils doivent
recourir à un « bailout » externe. Le Fonds européen de stabilité financière (FESF) a certes à sa disposition deux
nouveaux outils pour accroître sa capacité de prêts (440 milliards d’euros), en ce compris un programme visant à
garantir jusqu’à 30% des nouvelles émissions obligataires des pays en difficulté et des véhicules financiers
destinés à intervenir plus facilement sur les marchés obligataires primaire et secondaire (« co-investment funds »
(CIF)).
Bien que le dispositif semble bien accepté par les marchés, le problème essentiel du FESF est que sa force
de frappe demeure insuffisante : le fonds manque toujours des ressources nécessaires pour porter
assistance à des pays du calibre de l’Italie ou, si la contagion progresse davantage, de l’Espagne et de la
France. La tâche du FESF pourrait encore se compliquer si le coût du crédit venait à croître davantage. L’aide du
FMI serait alors la bienvenue…
L’Allemagne ne peut échapper au ralentissement économique. La croissance des ventes dans le secteur
manufacturier n’est plus que de 2,4%, son plus faible niveau depuis la reprise économique en novembre 2009, et
la production industrielle s’est tassée à moins de 5%, son plus faible niveau depuis 13 mois. Le gouvernement
allemand a d’ailleurs ajusté sa prévision de croissance 2012 à seulement 1%.
Au final, nous anticipons une année 2012 difficile et volatile pour l’Europe, avec, à la clef, un taux de
« croissance » négatif en zone euro (-0,4%).
1.3 Economies émergentes: Baisses de taux en vue
Les marchés émergents, qui ont longtemps fait figure de principale poche de croissance au niveau global,
commencent à patiner en raison de la baisse de régime de leurs exportations et des pressions inflationnistes.
C’est ce qui explique que les banques centrales ont repris ou sont sur le point de reprendre une
posture plus accommodante. L’Australie, le Brésil, Singapour, l’Indonésie et la Thaïlande s’affichent comme
des pionniers en la matière avec des baisses de taux directeurs de 25 à 100 points de base (100 points de base
= 1%) en l’espace de quelques mois. On peut s’attendre à ce que ce mouvement s’amplifie et soit rejoint par
d’autres pays comme la Chine.
Pour 2012, un ralentissement de la croissance émergente paraît probable (8,7% en Chine, contre 10,3%
en 2010). Mais la prévisible modération de l’inflation et le processus de détente monétaire devraient soutenir la
consommation locale, au même titre d’ailleurs que le dynamisme du commerce intra-zone.
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