Introduction aux détecteurs M. Puech Animation CCD: G. Bessou Images: web DU ECU 2012-2013 L'informatique au DU ECU Séance I : le 18/12/12 Introduction aux détecteurs TPs sur machines : analyse de données Séance II : le 29/01/13 Introduction à la réduction des images TPs d'application sur machines Séance III : le 26/02/13 Introduction à la réduction des spectres TPs d'application sur machines Stage de Meudon : du 04/03 au 07/03/13 Journée bases de données : ressources web Journée spectroscopie : applications stellaire et galactiques DONNEES & IMAGES DONNEES TIC (Techn. de l'information et la Comm.): ● Description élémentaire d'une réalité, codée ou non. En astro: les données codent le signal (en général électromagnétique) reçu d'une scène astrophysique, c'està-dire l'intensité lumineuse I (ou polarisation) en fonction de la position et de la longueur d'onde. ● Type de données collectées : ● Images I(α,δ) ● Spectres I(λ) ● Cubes de données I(α,δ,λ) ROLE DES OBSERVATIONS EN ASTROPHYSIQUE • L’Expérimentation & l’observation sont l’essence de la méthode scientifique: • Sans observations l’astrophysique ne serait pas une science ! IMAGE En optique: Concentration bidimensionnelle d'énergie produite par un instrument optique telle qu'il existe une relation biunivoque (bijection) entre chaque point de la scène observée et chaque point de la région de l'espace où cette concentration se produit. vs. En TIC: Matrice de point 2D stockée sous forme binaire (suite de 0 et de 1). Peut représenter n’importe quoi ! CARACTERISTIQUES D'UNE IMAGE 1. Résolution Quelle est la finesse des détails visibles dans l'image ? 2. Bande passante Quelles sont les longueurs d'onde visibles dans l'image ? 3. Profondeur Quelle est la limite de détection en flux dans l'image ? RESOLUTION Element de résolution spatiale: la plus petite structure spatiale qui peut être détectée Depuis le sol : Seeing ~ 0.6 arcsec Depuis l'espace : Resolution ~ 0.05 arcsec RESOLUTION Pixel = Picture Element : Echantillonnage spatial Contient une mesure d'intensité lumineuse individuelle Quelle est la relation entre pixel et resolution ? THEOREME DE SHANNON Il faut au moins deux éléments d'échantillonnage par période pour détecter un signal périodique ALIASING BANDE PASSANTE Gamme de longueur d'onde dans laquelle le détecteur est sensible ● Dépend du détecteur et du filtre photométrique utilisé ● COULEUR Principe de la synthèse additive : système RGB (écrans LCD, vidéoprojecteurs) Principe de la synthèse soustractive: système CMJN (imprimantes, peinture, photographie) Filtre de Bayer !! Fausses couleurs !! PROFONDEUR Dépend du temps de pose et de la sensibilité de l'instrument (niveau de bruit) Galaxies observées par le HST à z~0.6 Images seuillées à deux niveaux de S/N (rapport Signal sur Bruit) NOTIONS SUR LE BRUIT Sources de bruit : Bruit de lecture : conversion aléatoire des photons en électrons (QE) , perte aléatoire d'électron lors du transfert de charges (CTE) et bruit électronique et de numérisation ● Bruit de photon : émission aléatoire de photon par la source astrophysique, le fond de ciel et le fond thermique ● Niveau de bruit typique (écart-type σ) Valeur du signal NOTIONS SUR LE BRUIT Rapport Signal sur Bruit S/N : • S/N > 3-5 pour une détection fiable • S/N > 10 pour une mesure quantitative fiable • S/N > 100 excellent (mais rare !) Erreur sur une mesure de Magnitude : ∆m ~ 1 / S/N (régime dominé par bruit de photon) Bruit Signal REGIMES DE BRUIT « Detector-noise » : ● ● ● ● S/N limité par le bruit de lecture Combiner des expositions va augmenter le bruit (de lecture) : à éviter absolument ! Stratégie d'observation 1: combiner plusieurs expositions mais de temps d'intégrations plus longs compensation du bruit de lecture supplémentaire en réduisant le bruit de photons Stratégie d'observation 2 : on « bin » le détecteur en ne lisant qu'un pixel sur x réduction de bruit de lecture d'un facteur x mais ↘ résolution REGIMES DE BRUIT « Photon-noise » : ● ● ● ● ● S/N limité par un bruit de photon (Ex. : source astrophysique, fond de ciel, agitation thermique du détecteur « dark current », ...) Dans ce régime : S/N ∝ N/√N = √N (loi de Poisson) Stratégie d'observation: N∝T => S/N ∝ √T Allonger T augmentation du S/N Problème : saturation du détecteur (surtout en IR) Solution : Combiner des poses successives non saturées Toujours être dans ce régime ! 1 image ∑ de 32 images CHAINE D'ACQUISITION DES IMAGES Boîtier électronique du CCD de la caméra ACS sur le HST L'OEIL L’œil est un appareil photo : Boîtier Globe oculaire Pellicule/capteur Objectif + Mise au point Diaphragme +pupille Câble USB L'OEIL Photorécepteurs : - cônes : ✔ Vision diurne (pas très sensibles) ✔ Perception des couleurs (RGB) et des détails (denses) ✔ Vision centrale (fovéa) - bâtonnets : ✔ Vision nocturne (très sensibles) ✔ Vision périphérique (peu denses) ✔ Pas sensibles au rouge (cf. utilisation du rouge comme éclairage non agressif la nuit) OEIL & ASTRONOMIE 1. Temps d'adaptation : 15' minimum – 1h optimal - vision nocturne : dilatation de la pupille - régénération de rhodopsine qui augmente la sensibilité des bâtonnets (20-30') - si éblouissement => nouvelle période d'adaptation (pas d'aller/retour, filtres rouges sur lampes sinon) 2. Vision périphérique/décalée : - utilisation des bâtonnets : 8-16° du cote de nez / axe central - privilégier l’œil directeur - attention au point aveugle : région de la rétine où commence le nerf optique : 13-18° du coté de la tempe / axe central - images fantômes : changer de direction de visée 3. Condition physique: pas de jeûne (collation !), pas d'alcool, ne pas fumer (?), ne pas avoir froid, être bien reposé. OEIL & ASTRONOMIE L'oeil est à la fois la première lunette et le premier détecteur utilisés en astro : - diamètre ~ 5-7 mm - objets observables : magnitude apparente < 6 - résolution : ~ 1 arcmin Système solaire : planètes jusqu'à Mercure. Uranus à l'opposition Stellaire : ~ 1500-2000 étoiles ; couleurs pour les plus brillantes Amas stellaires (Pléiades, Hercule), nébuleuses (Orion, Trifide) Extragalactique : MW, nuages de Magellan, M31, M33 (objet le plus lointain observable à l’œil nu) CAPTEUR PHOTOMETRIQUE ● Appareil de mesure d'intensité lumineuse • Conversion d'intensité lumineuse en courant électrique mesurable (photon ⇨ électron) par effet photo-électrique Photon incident Métal • Observé experimentalement par Becquerel en 1839 • Explication physique par Einstein (prix Nobel 1921) CAPTEUR D'IMAGE • Capteur d'image = Matrice de capteurs photométriques • Plusieurs millions de photosites par capteur Photo-sites Pixels • Conversion signal analogique (électrique) en signal numérique: technologies CCD vs. CMOS CAPTEUR D'IMAGE: LE CCD CHARGE-COUPLED DEVICE • Matériaux semi-conducteurs : Si • Taille des pixels : quelques µm CCD Subaru - Mosaïque de 8x(2k-4k) COMPLEMENTARY METAL–OXIDE SEMICONDUCTOR (CMOS) Chaque photo-site est lu directement : pas de transfert de charge HAWAII-2RG 2k x 2k (HgCdTe/ « CMOS ») CCD vs. CMOS CMOS CCD CCD vs CMOS CCD vs. CMOS en ASTRO QE du CCD de VIMOS au VLT Rendement Quantique (QE) CCD : Optique CMOS : NIR QE de HAWKI @ VLT : 4x (2k x 2k) Chauffe et doit donc être refroidi (-80°C min.) Rupture de la chaîne de transfert des électrons à faible T° CARACTERISTIQUES DES DETECTEURS QE = Quantum Efficiency : rapport du nombre d'électrons créés au nombre de photons incidents. Typiquement 80% en astronomie ● CTE = Charge Transfer Efficiency : % de charges transférées comparées au nombre collecté (=100 % dans le NIR) ● Gain : nombre d'électrons nécessaires à la création d'un signal numérique (=1 ADU, Analogic to Digital Unit), en e/ADU ● Plage de linéarité : domaine où lequel le signal de sortie (électrons) est proportionnel à l'intensité lumineuse incidente ● LE STOCKAGE D'IMAGES ● Informatique: codage binaire des données • Bit = Binary Digit = 0 ou 1 ; 1 Octet = 8 bits • Dynamique de l’image = nombre de bits codant l'intensité du signal = nombre de niveaux de gris ou de couleurs Quantification Nombre de niveaux Type d’image 1 bit/pixel noir et blanc film au trait 8 bits/pixel 256 niveaux de gris Image en demi-teinte 8 bits/couleur/primaire 256x256x256 couleurs Image RGB 12 bits/couleur/primaire 4096x4096x4096 couleurs image en RGB + Alpha 16 bits/couleur/primaire 65536x65536x65536couleurs RGB HD / Astro. QUANTIFICATION Réalisé en sortie de capteur par un convertisseur A/N Plus le nombre de niveaux sur lequel le signal est converti est important, plus le bruit est faible Exemple en 8 bits: Snum=Sanalog/MAX*256 + Paliers TRAITEMENT DE LA COULEUR Appareils photo : Chaque photo-site est recouvert d'un filtre Système RGB mais G (vert) moins sensible => x2 Grille de Bayer Pixel = 4 photo-sites Astronomie : Filtre en amont du détecteur Une image couleur nécessite trois poses successives Pixel = 1 photo-site + + = CODAGE DES COULEURS Vraies couleurs (« True color ») Couleurs indexées (« Look Up Table » ou LUT) 24 bits = 16 millions de couleurs 8 bits = 256 couleurs Chaque valeur de pixel contient un code 24 bits = 3 octets ; 1 octet pour le bleu, 1 octet pour le rouge et 1 octet pour le vert (espace RVB/RGB) Chaque valeur de pixel contient un code 8 bits correspondant à une couleur de la LUT ; seules les couleurs présentes dans la LUT sont utilisables FORMATS D'IMAGE • Formats grand public : GIF, TIFF, BMP, PNG, EPS, JPEG, etc. : DYNAMIQUE COMPRESSION LIBRE COULEUR .gif 8 bits Non Non RGB/CYMK Non Non .bmp .jpg 24 bits Oui Oui RGB/CYMK .tif 32 bits Oui Non RGB/CYMK .png 32 bits Oui Oui .eps hybride Non Oui Non exhaustif ou complet (ni exact?) FORMAT • Optimisation de la portabilité : limite/compresse l'information au maximum l'intensité lumineuse réelle (grandeur absolue : par ex. 1.24e-17erg/s/cm²/A) est perdue (si elle a jamais été connue !) au profit du niveau (grandeur relative : par ex. LUT 158), suffisant pour un affichage cosmétique. FORMATS D'IMAGE ✔ En astronomie : Format FITS = Flexible Image Transport System ✔ 16 bits (quantification de 0 à 65535) ✔ Composés de Header(s) et une (des) image(s) ✔ Header : suite de mots clés donnant des info sur les données (ex. : historique, taille de l'image, temps d'exposition, filtre, unités du signal, ...), codé en ASCII (texte) ANALYSE DE DONNEES ANALYSE DE DONNEES • Mesure quantitative d'intensités à partir de données réduites (correction des imperfections des détecteurs, voir prochaine séance de TP) • Astronomie amateur: recherche d'esthétisme qui n'existe pas dans l'astronomie professionnelle (exception: communiqués de presse): optimisation de contraste, des couleurs, etc. • Analyse de données à partir d'images: astrométrie (positions d'étoiles), photométrie (flux d'une étoile, couleur), morphologie (forme d'une galaxie) ANALYSE SCIENTIFIQUE • Mesure puis estimation de paramètres physiques à partir des intensités mesurées dans l'image (ou le spectre). Exemple: estimation du taux de formation stellaire d'une galaxie à partir de la mesure de son flux UV et IR • Interprétation de ces mesures/estimations et de leurs erreurs • Publication des résultats dans des revues scientifiques avec comités de lecture (« peer review ») • Présentation dans des conférences internationales • Diffusion vers le public: conférences, communiqués de presse