Université de Montréal Différence dans la qualité de l`alimentation

Université de Montréal
Différence dans la qualité de l’alimentation en relation au risque d’excès de poids chez des
populations autochtones canadiennes
par
Karimou Morou
Département de nutrition
Faculté de médecine
Thèse présentée à la Faculté des études supérieures en vue de l’obtention du
grade de Philosophiae Doctor (Ph.D.) en nutrition
Décembre 2008
© Karimou Morou, 2008
Université de Montréal
Faculté des études supérieures
Cette thèse intitulée :
Différence dans la qualité de l’alimentation en relation au risque d’excès de poids chez des
populations autochtones canadiennes
présenté par
Karimou Morou
a été évaluée par un jury composé des personnes suivantes :
Marielle Ledoux
présidente-rapporteur
Olivier Receveur
directeur de recherche
Irene Strychar
membre du jury
Malek Batal
examinateur externe
Dominique Garrel
représentant du doyen de la FES
I
RÉSUMÉ
L‘obésité constitue un problème de santé publique au Canada, particulièrement chez
les populations autochtones les prévalences les plus élevées ont été rapportées.
D’après les écrits recensés, plusieurs méthodes ont été essayées pour étudier la relation
entre l’alimentation et l’obésité, mais les résultats sont inconstants.
Le but de cette thèse est d’identifier, en termes quantitatif et qualitatif, les différences
dans l’alimentation des obèses et non-obèses. Pour y parvenir, nous avons développé
une nouvelle méthode à l’aide d’une banque de données portant sur les enfants
Mohawk de Kahnawake afin d’identifier les différences dans les choix alimentaires.
Cette même méthode a été ensuite appliquée à deux autres banques de données (celle
des adultes cris de la Baie James et celle des autochtones de l’enquête ESCC 2.2).
Globalement, les résultats n’ont pas montré de différences significatives dans
l’alimentation des participants selon les catégories d’IMC en considérant les
indicateurs reliés à la quantité et à la qualité de l’alimentation comme l’apport
énergétique total, l’apport énergétique en provenance des lipides, les fibres
alimentaires, la densité énergétique et la diversité alimentaire.
Par contre, les résultats de la nouvelle méthode fondée sur la sélection des items
alimentaires fréquemment consommés par au moins 10 % des participants ont révélé
que les enfants de Kahnawake à risque d’excès de poids consommaient plus
fréquemment de croustilles (p=0.001) et moins fréquemment de craquelins que les
enfants avec excès de poids ou ceux ayant un poids normal (p=0.015). Ensuite, en
prenant la catégorie de poids normal comme référence, le rapport de côte (Odds ratio :
OR) d’être à risque d’excès de poids était de 2.16 (95 % IC : 1.14 - 4.09) fois plus
élevé chez les enfants de Kahnawake qui consommaient plus fréquemment de
croustilles comparativement aux non-consommateurs de croustilles, et ce, après
ajustement pour l’âge. Par contre, le rapport de côte d’être à risque d’excès de poids
diminuait de 79 % (OR = 0.21; 95 % IC : 0.06 – 0.72) chez les enfants consommateurs
II
de craquelins comparativement à leurs homologues non-consommateurs. Après avoir
corrigé les quantités pour l’âge, on note que les enfants avec excès de poids
consommaient plus de frites que les enfants à risque d’excès de poids ou ceux ayant un
poids normal (p = 0.027).
Chez les femmes cries, les résultats de la nouvelle méthode ont montré que le colorant
à café était associé à un risque élevé d’obésité (OR = 4.64, 95 % IC : 1.04 - 20.54);
alors que le lait faible en matières grasses était associé à un moindre risque
d’embonpoint (OR = 0.38, 95 % IC : 0.17 - 0.82), après ajustement pour l’âge. Quant
aux hommes cris, le lait entier était associé à un moindre risque d’avoir de
l’embonpoint (OR ajusté pour l’âge = 0.38, 95 % IC : 0.20 - 0.71) et, en termes de
quantité corrigée pour l’âge, les hommes obèses buvaient plus de boissons sucrées aux
fruits comparativement aux hommes de poids normal ou ceux ayant de l’embonpoint
(p=0.015).
Selon les résultats de cette méthode appliquée aux données de l’enquête ESCC 2.2, les
garçons à risque d’excès de poids ou avec excès de poids consommaient moins
fréquemment de pain blanc que ceux de poids normal (p=0.048). En termes de
quantité toutefois, ils consommaient plus de pain blanc (p=0.040), utilisaient plus de
farine de blé (p=0.006) et de levure (p=0.002). Après avoir ajusté les quantités
consommées pour l’âge et l’indice d’activité physique, les femmes avec embonpoint
ou obèses utilisaient plus de farine de blé (p< 0.001) que leurs homologues de poids
normal. Chez les hommes, il n'y avait pas de différences ni dans les fréquences de
consommation ni dans les quantités consommées. Concernant les filles, leurs apports
alimentaires n'étaient pas valides (facteur d'activité de Goldberg < 1.2 dans la
catégorie embonpoint / obèse).
Les résultats de cette méthode innovatrice pourraient d’une part, permettre d’axer la
sensibilisation sur des aliments particuliers en plus des recommandations générales du
Guide Alimentaire Canadien. D’autre part, ils nous renvoient aux données biologiques
III
de laboratoire afin d’identifier les composantes des items susceptibles de contribuer au
développement de l’obésité.
Mots-clés : qualité de l’alimentation, choix alimentaires, méthodes, obésité, indice de
masse corporelle, populations autochtones, Canada.
1 / 216 100%
La catégorie de ce document est-elle correcte?
Merci pour votre participation!

Faire une suggestion

Avez-vous trouvé des erreurs dans linterface ou les textes ? Ou savez-vous comment améliorer linterface utilisateur de StudyLib ? Nhésitez pas à envoyer vos suggestions. Cest très important pour nous !