ENLACEMENTS EN PETITES DIMENSIONS 3
(ou des enlacements), et non simplement leur classe de Witt associ´ee. Ce choix est
en fait dict´e par les constructions topologiques des parties §4 et §5.
La premi`ere partie pose un cadre combinatoire (la construction du discriminant)
qui mime alg´ebriquement la relation entre les invariants d’une vari´et´e de dimension
4net ceux de son bord. Nous d´ecrivons, `a l’aide d’un th´eor`eme de plongement,
les raffinements quadratiques en termes d’un quotient de formes caract´eristiques
d’un r´eseau. Le second r´esultat classifie `a isomorphisme pr`es les raffinements qua-
dratiques provenant de la construction du discriminant. Cette question est li´ee `a
la classification stable des formes d’intersection sur les r´eseaux munies de formes
caract´eristiques. Pour lever l’ind´etermination du raffinement quadratique par rap-
port `a son enlacement associ´e, nous r´eduisons la classification des raffinements
quadratiques `a celle d’une classe particuli`ere d’enlacements point´es, c’est-`a-dire
d’enlacements munis d’´el´ements distingu´es. Ces r´esultats g´en´eralisent des r´esultats
classiques de Wall, Nikulin, Durfee et Looijenga–Wahl. Enfin, nous r´esolvons la
question du comportement de la construction du discriminant relativement au pro-
duit tensoriel de deux r´eseaux dans le cadre du groupe de Witt des raffinements qua-
dratiques d’enlacements. En cons´equence, en appliquant l’homomorphisme fourni
par la somme de Gauss, nous obtenons une formule de r´eciprocit´e. Cette formule
de r´eciprocit´e s’av`ere tr`es utile dans nos travaux, par exemple, elle permet d’expli-
citer le lien entre les donn´ees combinatoires de la th´eorie topologique quantique des
champs de §4 et les donn´ees topologiques. Elle s’applique au calcul de la plupart
des invariants quantiques (voir par exemple [18], [17]).
La classification des enlacements sur les groupes ab´eliens finis `a partir d’invariants
a ´et´e r´esolue sur les p-groupes avec pimpair par Wall dans les ann´ees 60 et sur les 2-
groupes (le cas le plus difficile) en 1980 par Kawauchi et Kojima. Dans la deuxi`eme
partie, nous proposons une nouvelle solution plus explicite `a ce probl`eme, qui
consiste `a d´ecrire de fa¸con combinatoire l’image d’un syst`eme complets d’invariants.
En application, nous r´esolvons le probl`eme de d´etecter un facteur orthogonal d’un
enlacement donn´e. Des exemples d’applications topologiques sont l’existence d’ap-
plications de degr´e un sur un lenticulaire, y compris avec des raffinements spin et
spin complexe.
La troisi`eme partie consid`ere les enlacements point´es sur les groupes ab´eliens
finis. Le r´esultat principal est que les enlacements point´es sont classifi´es par des
sommes de Gauss g´en´eralis´ees. Il r´epond `a une question soulev´ee par C. Gille. Le
point le plus d´elicat est la classification sur les 2-groupes.
Dans la quatri`eme partie, nous exposons la construction d’une th´eorie topolo-
gique quantique des champs en dimension 3 `a partir d’un enlacement. Cette th´eorie
est «ab´elienne », ce qui permet de l’expliciter compl`etement en termes d’invariants
topologiques classiques. Les travaux li´es `a cette th´eorie ont motiv´e dans une large
mesure l’introduction des outils alg´ebriques d´ecrits dans les parties pr´ec´edentes.
Une cons´equence de nos formules explicites est que la th´eorie obtenue se g´en´eralise
aux dimensions sup´erieures (pourvu que la dimension soit congrue `a -1 modulo 4).
La cinqui`eme partie pr´esente la construction d’une th´eorie dite `a la Goussarov–
Habiro des invariants de type fini pour les structures complexes spin de 3-vari´et´es.
Les r´esultats obtenus semblent sp´ecifiques `a la dimension 3. Un des r´esultats cl´es
est le fait que l’ensemble des structures spin complexes sur une 3-vari´et´e Xorient´ee