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Changement climatique : un enjeu
majeur pour le développement humain
PHÉNOMÈNE de l’EFFET de SERRE
La plus grande partie du rayonnement
solaire traverse directement l’atmosphère
pour réchauffer la surface du globe. La
terre, à son tour, “renvoie” cette énergie
dans l’espace sous forme de rayonnement
infrarouge de grande longueur d’onde.
La vapeur d’eau, le gaz carbonique, et
d’autres gaz absorbent ce rayonnement
renvoyé par la terre, empêchent l’énergie
de passer directement de la surface du
globe vers l’espace, et réchauffent ainsi
l’atmosphère. La hausse de la teneur
atmosphérique en gaz à effet de serre
peut se comparer à la pose d’un double
vitrage : si les apports de rayonnements
solaires à l’intérieur de la serre restent
constants, la température s’élèvera.
“Les émissions de gaz à
effet de serre entraînent de
profondes modications
climatiques qui génèrent leurs propres
conséquences : augmentation de la
pluviosité, de l’intensité des cyclones, du
niveau de la mer du fait de la fonte des
glaciers. Le niveau de la mer augmente
aujourd’hui de 30 centimètres par siècle.
Le relèvement du niveau de la mer,
sur lequel l’homme n’a pas d’emprise,
sera de 50 centimètres par an, voire
davantage si la fonte du Groënland est
plus intense que les prévisions ne le
laissent entendre. Les conséquences
directes et visibles sont majeures.”
Hervé Le Treut, Directeur du Laboratoire
de météorologie dynamique du CNRS
“L’alphabétisation et les
progrès de l’égalité entre
les hommes et les femmes
permettront de réduire la natalité. Cet
exemple prouve que le développement
des droits fondamentaux à l’échelle
mondiale jouera un rôle essentiel
dans tous les combats écologiques et
humains à venir.”
François Lille, Association science
technologie société
90% des personnes exposées
aux changements climatiques vivent
dans un pays en développement
INDICATEUR de DÉVELOPPEMENT HUMAIN 1990
Le niveau de développement durable d’un pays ne se limite
pas à ses performances économiques, énergétiques ou encore
environnementales. Les données sociales tiennent une place
importante. L’IDH, conçu par le Programme des Nations Unies pour
le Développement en 1990, mesure ainsi le niveau de développement
des pays en terme de «qualité de vie» en intégrant des indicateurs
qualitatifs :
1. Espérance de vie : capacité de mener une vie longue
2. Niveau d’éducation : capacité d’acquérir des connaissances,
de communiquer et de participer à la vie de la communauté ;
3. PIB réel par habitant : capacité de mener une vie saine,
garantir une mobilité géographique ou sociale.
Ainsi, un pays peut être bien mieux classé mondialement pour le PIB
par habitant, que pour l’IDH et cacher des disparités. La France, par
exemple, a été classée en 2005, au 8ème rang mondial pour le PIB
par habitant et au 10ème rang pour l’IDH. L’IDH français s’est dégradé
puisqu’il était supérieur au PIB par habitant au début des années 2000.
Le dérèglement climatique est la plus grande manifestation
de l’impact de l’activité humaine sur la biodiversité
et le climat. Selon les conclusions du Groupe
Intergouvernemental sur l’Évolution du Climat (GIEC), le
réchauffement climatique varierait entre +1,8°C et +6,4°C d’ici
la n du siècle. Ce réchauffement ne frappera pas la Terre
de manière homogène. Certaines zones, composées en
majorité de pays en développement, seront touchées plus
durement ayant des conséquences dramatiques aussi bien sur
l’environnement que sur la population.
En effet, nous subissons d’ores et déjà les conséquences du réchauffement
de la Terre en référence aux dernières catastrophes naturelles : tsunami,
sécheresse, cyclones, inondations, etc. Ces phénomènes risquent de
s’intensier dans les années à venir, accentuant la pauvreté dans le monde,
notamment dans les pays en développement, les plus vulnérables.
Le Rapport sur le Développement Humain 2007/2008 remis par le
PNUD, est sans appel : le changement climatique est une menace grave
pour le développement de l’humanité. Alors que le bilan humain et social
est déjà accablant (la différence entre les plus pauvres et les riches a
doublé en trente ans de sorte que les 20% les plus riches consomment
aujourd’hui 86% des ressources alors que les 20% les plus pauvres
ne disposent que de 1% de ces mêmes ressources), le changement
climatique renforcera inévitablement ces différences et ces inégalités. La
bataille contre la pauvreté est donc devenue indissociable de celle
du changement climatique.
Face à ce constat, l’inertie et la résignation sont un luxe que la
communauté internationale ne peut pas se permettre. L’enjeu est de
limiter la hausse de la température mondiale du 21ème siècle à 2°C par
rapport aux niveaux préindustriels.