450 Ann. Kin ésithér., 1985, t. 12, nO 9
tifs, le malade calquant sa progression sur ses
sensations, le kinésithérapeute pouvant toujours
contrôler la progression sur le milliampèremètre.
Lorsque, visuellement, on constate une bonne
fibrillation dans la fréquence des 30-40 Hz (au
cours du balayage de 0-100 Hz); on applique
alors un courant de fréquence fixe choisie entre
30 et 40 Hz, permettant d'obtenir la meilleure
contraction possible (cette plage de fréquence
est plus spécifiquement excito-motrice, mais
toujours avec une composante analgésique). A
cette phase, après que le kinésithérapeute ait fixé
une intensité de départ de traitement, le malade
augmente lui-même l'intensité du courant d'in-
terférence, en intercalant des phases de repos
musculaire suffisamment longues pour permettre
l'élimination des déchets de la contraction
précédente, et un apP9rt d'éléments énergétiques
pour la contraction à venir. On constate que de
2 à 4 contractions d'environ 5 s par minute
(selon l'état amyotrophique du muscle) semblent
suffisantes.
Au début, les contractions seront purement
passives, mais très vite, on demandera au patient
des contractions actives aidées par le courant
interférentiel.
Lorsque celles-ci seront de bonne qualité, on
recherchera le contrôle actif du genou à diffé-
rents degrés de flexion par contractions actives
d'un des deux muscles, lors de sollicitations
électriques passives de son antagoniste.
Ceci nécessitera un degré de flexion déjà
suffisant, sinon, il faudra profiter de l'analgésie
électrique sur le quadriceps, et sur les éléments
articulaires qui possèdent des récepteurs noci-
ceptifs pour pratiquer des postures auto-passives
de flexion.
Installation du malade
Sujet placé dans une cage de pouliethérapie.
1°) Assis au bord de la table, jambes pendantes,
excitation du quadriceps, et le malade doit
s'opposer activement à l'extension de son genou
par contractions volontaires des ischio-jambiers.
Dans un premier temps, le segment jambier
sera suspendu par une élingue de suspension
permettant de placer le genou à différents degrés
de flexion. A ce moment, sans que le malade
puisse avoir un contrôle visuel, le kinésithéra-
peute augmente l'intensité (qui doit toutefois
rester infra-douloureuse) pour obtenir la réponse
en flexion du patient.
Au début, les sollicitations seront longues et
isolées, et le sujet cherchera à raccourcir son
temps de réponse. Quand celle-ci sera plus
rapide, on commencera à envoyer des impul-
sions de durée décroissante, puis de plus en plus
proches par salves plus ou moins régulières. Là
aussi, les réponses devront être les plus rapides
possibles, en veillant à ce que le malade
n'anticipe pas ses réponses, ce que l'on évitera
en envoyant des impulsions isolées ou répéti-
tives, en variant les temps de repos entre chaque
train d'impulsions, de quelques secondes à
quelques fractions de seconde.
Quand le patient aura bien maîtrisé l'exercice,
on poursuivra la progression en remplaçant
l'élingue de suspension par un circuit poids-
poulie, permettant d'équilibrer le poids du
segment jambier à différents degrés de flexion,
ce qui aura pour effet,à intensité égale, d'obtenir
une réponse plus ample et donc, un début de
mouvement d'extension plus prononcé. La
même technique de travail sera alors appliquée.
2°) En décubitus ventral, les mêmes exercices
seront repris en sollicitant les ischio-jambiers .
électriquement, et en demandant' un contrôle
actif par le quadriceps.
En plaçant les deux circuits électriques, non
plus en diagonale par rapport aux masses
musculaires, mais longitudinalement, on pourra,
en jouant sur la balance entre les deux circuits,
associer à la flexion une composante de rotation
externe ou interne du segment jambier que le
patient devra contrôler en même temps que la
flexion.
Conclusions
Cette technique de rééducation permettra
d'entretenir très tôt, ou de-recréer, le schéma
moteur des muscles concernés, le sujet voyant
ses douleurs atténuées ou supprimées, puis,
sentant les contractions d'origine électrique de