
Carrefour de l’économie.2007/1-2A
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disponible et qui n’entre pas en compétition avec
les productions alimentaires est la lignocellulose
contenue dans les plantes, arbres, pailles,etc.(5)
BIOCARBURANTS DE SECONDE GÉNÉRATION
Alors que les biocarburants de première généra-
tion sont fabriqués avec une fraction relativement
faible des cultures, ceux de deuxième génération
sont élaborés à partir de la totalité de la plante.
Les recherches ont commencé en France et en
Allemagne où une installation pilote devrait être
construite pour 2010 (4).
Les biocarburants de seconde génération utilise-
ront des ressources plus diversifi ées, provenant
de plantes ou d’animaux.
Lors de la fabrication des biocarburants de pre-
mière génération, toute la plante n’est pas exploi-
tée. Pourtant, les tiges et les troncs possèdent
leurs propres ressources énergétiques : la bio-
masse lignocellulosique constituée de la cellulo-
se, d’hémicellulose et de lignine. La diffi culté est
d’extraire la cellulose qui est emprisonnée dans
une matrice de lignine. De plus, les sucres obte-
nus ne sont pas tous faciles à transformer en al-
cool. Des chercheurs se penchent sur la manière
de transformer les tiges et les troncs tendres des
végétaux (2).
Plusieurs projets de recherche sont développés
à l’Institut National de Recherche Agronomique
(France).
A Marseille, une équipe a choisi d’utiliser les enzy-
mes de champignons fi lamenteux pour s’attaquer
aux tiges des plantes et libérer les sucres de leur
matrice. Ces enzymes découpent ensuite la cellu-
lose et l’hémicellulose en petits fragments pour
obtenir au fi nal des sucres simples, similaires à
ceux des betteraves, qui peuvent directement être
transformés en alcool. Ce procédé a été testé avec
succès sur la paille de blé mais n’est pas encore
suffi samment effi cace que pour être rentable. Les
chercheurs étudient de plus près l’enzyme char-
gée d’extraire les sucres de la tige. Il est prévu de
tester le procédé sur des véhicules d’ici 2009 (2).
Un autre projet de recherche est un système de
culture dédiée à la production de bois : taillis
à courte rotation (TCR) ou à très courte rotation
(TTCR). Il s’agit de plantation très dense de jeunes
peupliers que l’on coupe entre 6 et 8 ans (TCR) ou
entre 2 et 4 ans (TTCR). Après la coupe, de nouvel-
les tiges repoussent sur les souches et l’on peut
ainsi effectuer plusieurs cycles de production - ré-
colte (6).
Si la technologie la plus prometteuse en matière
de biocarburants de deuxième génération est le
traitement ligno-cellulosique, d’autres techni-
ques se développent en parallèle. Parmi celles-ci
fi gurent le biodiesel Fischer-Tropsch ainsi que le
gaz naturel synthétique (GNS) (3).
ASPECT LÉGISLATIF EUROPÉEN
La Commission a promu l’utilisation des biocarbu-
rants dans la directive 2003/30/CE du 8 mai 2003
(7). Cette directive fi xe les valeurs de référence
d’une part de marché de 2% pour les biocarbu-
rants en 2005 et de 5,75% en 2010. Pratiquement,
l’objectif ciblé de 2% n’a pas été atteint. La part
des biocarburants aurait atteint tout au plus 1,4%
(3).
Le coût de production de biocarburants étant plus
élevé, les Etats Membres comptent sur les exoné-
rations fi scales en faveur des biocarburants, faci-
litées par la directive 2003/96/CE du Conseil du 27
octobre 2003 (8) sur la taxation de l’énergie.
Une révision de la directive 2003/30/CE est at-
tendue. Cette révision tiendra compte du rapport
coût-effi cacité, du niveau d’ambition après 2010
ainsi que du contrôle de toutes les incidences des
biocarburants sur l’environnement. La Commis-
sion veillera à garantir le caractère durable des
cultures en matières premières destinées à la fa-
brication des biocarburants dans l’UE et les pays
tiers.
La directive 2003/17/CE du 3 mars 2003 (9) con-
cernant la qualité de l’essence et du diesel limite
le contenu en composés oxygénés de l’essence, la
pression de vapeur de l’essence et prévoit que le
diesel ne peut contenir plus de 5% de biodiesel en
volume.
La norme EN590 permet une adjonction maximale
de 5% v/v (volume/volume) pour le biodiesel. La
norme EN 228 permet une adjonction maximale
de 2,7% m/m (masse/masse) en O2 sous forme
d’oxygénats.
Ces limites imposent des contraintes à une uti-
lisation accrue des biocarburants. Ces limites
quantitatives devront être revues.
ASPECT LÉGISLATIF EN BELGIQUE
En Belgique, l’Arrêté royal (AR) du 4 mars 2005
(10) jette les bases de l’existence juridique des
biocarburants et transpose la directive 2003/30/
CE. Cet AR fi xe une incorporation progressive des
biocarburants sur le marché belge pour atteindre
les 5,75% en 2010. Il autorise également la mise
sur le marché de biocarburants en l’absence de
normes CEN grâce à une décision de dérogation
des autorités compétentes (Energie et Environne-
ment).