Comprendre l’hindouisme
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L’époque védique (de - 1500 à - 500) correspond aux siècles pendant
lesquels les envahisseurs arya imposent à l’Inde du nord, leur langue (le
sanskrit) et leur religion.
Comme il n’existe presque pas de vestiges matériels et aucun témoi-
gnage ni monument des temps védiques, la seule source d’information
dont nous disposons pour comprendre la religion de cette époque est la
littérature des Veda, c’est-à-dire les textes utilisés pour les rituels sacri-
ficiels par les
Arya
.
Il faut noter que les Veda ne représentent que la religion des classes diri-
geantes des clans arya et exclut, par conséquent, la religion populaire et
les formes religieuses propres aux populations autochtones. Ces
éléments s’intégreront par la suite, en partie, à ce vieux fond religieux
et seront lisibles dans le brahmanisme et plus encore dans
l’hindouisme.
Pendant longtemps les textes qui composent les Veda n’ont existé que
sous forme orale, transmis de générations en générations dans les
familles de prêtres, les plus anciens étant certainement contemporains
de l’entrée des Arya en Inde.1
Le terme «
veda »
a le sens de « savoir ». Les
Veda
forment le corpus
de la
shruti
(« audition »). Selon la tradition, ce serait la parole que des
voyants (
rishi
) ont vue et transformée en sons. Ce savoir est présenté
comme une connaissance sacrée et une parole éternelle, émise par
l’Absolu (
brahman
) et donc d’origine non humaine. Il s’agit, selon
Charles Malamoud, « de la quintessence du monde en tant que son1 ».
Les
Veda
sont donc considérés comme une Révélation.
1. C. Malamoud, « Écritures et traditions, l’hindouisme », dans Encyclopédie des reli-
gions, Universalis, Paris, 2002, p. 338.
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On oppose la shruti à la smriti (« mémoire »), formée des textes énoncés
par des maîtres humains, qui composent la littérature post-védique.
La littérature védique (le Veda au sens général) est composée de quatre
grandes sections qui chacune porte à son tour le nom de Veda. Ce sont
des recueils organisés hiérarchiquement par ordre d’ancienneté et
donc, pour les Indiens, par ordre de dignité et de pureté :
Le
Rig-Veda
, « Savoir des strophes ».
Le
Yajur-Veda
, « Savoir des formules sacrificielles ».
Le
Sâma-Veda
, « Savoir des mélodies ».
L’
Atharva-Veda
, « Savoir d’Atharva » (nom d’une famille de prêtres
védiques).
Ce dernier recueil ne possède pas la même autorité spirituelle que les
trois premiers. Il a été agrégé à l’ensemble à une date postérieure. La
littérature indienne ultérieure donne souvent au Veda le nom de « triple
science » en référence à la haute dignité des trois premiers ensembles.
Chacun de ces Veda rassemble des textes de nature différente :
Les Samhitâ, « collection » d’hymnes.
Les Brâhmana, commentaires sur le sacrifice.
Les Âranyaka, « textes forestiers », textes ésotériques.
Les Upanishad, « équivalences », textes spéculatifs.
Les
Samhitâ,
hymnes
Ces textes forment le cœur de chacun des recueils. Ce sont des hymnes,
le plus souvent en vers. Ces hymnes étaient récités solennellement au
cours des grands sacrifices. Ils étaient aussi employés, plus souvent,
sous forme de formules isolées (mantra) pour accompagner les gestes
et mouvements des officiants dans la pratique religieuse quotidienne1.
1. Voir les extraits publiés par L. Renou, Hymnes spéculatifs du Véda.
2. Les
Veda
, textes sacrés
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