MEPHindouisme Page 38 Jeudi, 9. novembre 2006 2:03 14 Comprendre l’hindouisme L’époque védique (de - 1500 à - 500) correspond aux siècles pendant lesquels les envahisseurs arya imposent à l’Inde du nord, leur langue (le sanskrit) et leur religion. Comme il n’existe presque pas de vestiges matériels et aucun témoignage ni monument des temps védiques, la seule source d’information dont nous disposons pour comprendre la religion de cette époque est la littérature des Veda, c’est-à-dire les textes utilisés pour les rituels sacrificiels par les Arya. Il faut noter que les Veda ne représentent que la religion des classes dirigeantes des clans arya et exclut, par conséquent, la religion populaire et les formes religieuses propres aux populations autochtones. Ces éléments s’intégreront par la suite, en partie, à ce vieux fond religieux et seront lisibles dans le brahmanisme et plus encore dans l’hindouisme. Pendant longtemps les textes qui composent les Veda n’ont existé que sous forme orale, transmis de générations en générations dans les familles de prêtres, les plus anciens étant certainement contemporains de l’entrée des Arya en Inde.1 1. C. Malamoud, « Écritures et traditions, l’hindouisme », dans Encyclopédie des religions, Universalis, Paris, 2002, p. 338. 38 © Eyrolles Pratique Le terme « veda » a le sens de « savoir ». Les Veda forment le corpus de la shruti (« audition »). Selon la tradition, ce serait la parole que des voyants (rishi) ont vue et transformée en sons. Ce savoir est présenté comme une connaissance sacrée et une parole éternelle, émise par l’Absolu (brahman) et donc d’origine non humaine. Il s’agit, selon Charles Malamoud, « de la quintessence du monde en tant que son1 ». Les Veda sont donc considérés comme une Révélation. MEPHindouisme Page 39 Jeudi, 9. novembre 2006 2:03 14 On oppose la shruti à la smriti (« mémoire »), formée des textes énoncés par des maîtres humains, qui composent la littérature post-védique. La littérature védique (le Veda au sens général) est composée de quatre grandes sections qui chacune porte à son tour le nom de Veda. Ce sont des recueils organisés hiérarchiquement par ordre d’ancienneté et donc, pour les Indiens, par ordre de dignité et de pureté : Ω Le Rig-Veda, « Savoir des strophes ». Ω Le Yajur-Veda, « Savoir des formules sacrificielles ». Ω Le Sâma-Veda, « Savoir des mélodies ». Ω L’Atharva-Veda, « Savoir d’Atharva » (nom d’une famille de prêtres 2. Les Veda, textes sacrés védiques). Ce dernier recueil ne possède pas la même autorité spirituelle que les trois premiers. Il a été agrégé à l’ensemble à une date postérieure. La littérature indienne ultérieure donne souvent au Veda le nom de « triple science » en référence à la haute dignité des trois premiers ensembles. Chacun de ces Veda rassemble des textes de nature différente : Ω Les Samhitâ, « collection » d’hymnes. Ω Les Brâhmana, commentaires sur le sacrifice. Ω Les Âranyaka, « textes forestiers », textes ésotériques. Ω Les Upanishad, « équivalences », textes spéculatifs. Les Samhitâ, hymnes © Eyrolles Pratique Ces textes forment le cœur de chacun des recueils. Ce sont des hymnes, le plus souvent en vers. Ces hymnes étaient récités solennellement au cours des grands sacrifices. Ils étaient aussi employés, plus souvent, sous forme de formules isolées (mantra) pour accompagner les gestes et mouvements des officiants dans la pratique religieuse quotidienne1. 1. Voir les extraits publiés par L. Renou, Hymnes spéculatifs du Véda. 39