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vaisseaux sanguins qui les irriguent. Ce qui empêcherait alors les cellules cancéreuses situées
dans ces tumeurs de recevoir oxygène et nutriments.
Quelle est cette substance synthétisée par l’organisme à partir des oméga 3, dont les vertus
semblent si précieuses ? Il s’agit de l’acide epoxy-docosapentaénoïque (EDP), une molécule
fabriquée par l’organisme à partir d’un omega 3 appelé acide docosahexaénoïque, lequel
abonde notamment dans l’huile de poisson et le lait maternel.
Plus précisément, les biologistes de l’Université de Californie ont constaté que l’EDP innhibe
chez les souris un mécanisme biologique appelé angiogenèse, un processus naturel permettant
aux vaisseaux sanguins de se développer. Un phénomène d’inhibition qui a des répercussions
radicales, puisque cela ralentit la croissance des tumeurs, ainsi que leur diffusion sous forme
de métastases.
Cette découverte incite les chercheurs à réfléchir à de nouveaux traitements permettant de
lutter contre le développement des cellules tumorales, qui reposait notamment sur l’action de
l’acide EDP.
En poursuivant leurs investigations sur leurs souris, les chercheurs ont fait une autre
découverte de taille : ils se sont aperçus qu’un autre métabolite (un métabolite est un
composant synthétisé par l’organisme), produit cette fois à partir d’un oméga-6 appelé acide
arachidonique, avait un effet totalement contraire à celui de l’EDP. En effet, ce métabolite
issu de l’acide arachidonique favorise l’angiogenèse, et donc la croissance des tumeurs. Il est
à noter que l’acide arachidonique est notamment présent dans le jaune d’oeuf et le gras
animal.
La découverte du rôle délétère joué par les composés dérivés de l’acide arachidonique,
ajoutée à la mise en lumière du rôle bénéfique de l’acide EDP, confirme l’étroite relation qui
lie les choix alimentaires aux risques liés au cancer.
Notons que deux jours avant la publication de ces travaux, une autre étude, publiée dans la
revue Annals of Internal Medicine a suggèré l’existence d’une corrélation entre des taux
sanguins élevés d’oméga 3 et une espérance de vie augmentée (accéder à l’étude « Plasma
Phospholipid Long-Chain ω-3 Fatty Acids and Total and Cause-Specific Mortality in Older
Adults: A Cohort Study« ). Plus précisément, ces travaux, qui ont porté sur 2692 personnes de
plus de 65 ans, ont montré que les volontaires qui bénéficiaient des taux sanguins les plus
élevés d’omega 3 vivaient en moyenne 2,2 années de plus que les volontaires possédant les
taux sanguins d’oméga 3 les plus bas.
(*) : Plusieurs études récentes mettent en lumière l’effet bénéfique de certains omega-3 sur le
cancer, parmi lesquelles :
« Plasma Phospholipid Long-Chain ω-3 Fatty Acids and Total and Cause-Specific Mortality
in Older Adults: A Cohort Study »
Dariush Mozaffarian, MD, DrPH; Rozenn N. Lemaitre, PhD, MPH; Irena B. King, PhD;
Xiaoling Song, PhD; Hongyan Huang, PhD; Frank M. Sacks, MD; Eric B. Rimm, ScD; Molin
Wang, PhD; and David S. Siscovick, MD, MPH Ann Intern Med. 2 April 2013;158(7):515-
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