Frere Benjamin Marique Pierre-Xavier RAPPORT DE LABORATOIRE DE PHYSIQUE EFFET HALL 2ème candidature sciences physiques, Université de Liège Année académique 2003-2004 1) Introduction Ce qu’on appelle effet Hall est l’apparition d’une différence de potentiel et d’un champ électrique transversal dans un conducteur, lorsque celui-ci est parcouru par r un courant électrique et plongé dans une induction magnétique perpendiculaire B à la direction de ce courant. On peut le schématiser relativement simplement par le dessin suivant: ! Les rélectrons parcourant, à la vitesse v, le conducteur dans le sens opposé à celui du vecteur i du courant électrique subissent la force de Lorentz: r r r F = qv " B ! q étant la charge en coulomb portée par la particule en mouvement. ! Selon le produit vectoriel, ces électrons vont se diriger de C vers A en s’y accumulant, créant ainsi une différence de potentiel et par conséquent un champ r électrique E . Ce champ va alors lui aussi agir sur le flux électronique qui lui a donné naissance et s’opposer à la force de Lorentz ; c’est la loi de Lenz. Cette migration de charges s’arrête lorsque ces deux forces opposées ont la même intensité, c’est-à-dire r r r lorsque E = "v # B , et donc quand E = vB. La tension qui règne entre les deux faces A et ! C et appelée tension de Hall. On peut par la relation suivante : V H = dE = dvB ! avec d la distance entre A et C. ! Cependant, nous savons que i = Nqav , avec N le nombre de porteurs de charge 3 m , a = dZ, la section du conducteur (Z étant l’épaisseur du conducteur). On en tire alors que ! VH = ! ! iB NqZ et on nomme le terme RH = 1 Nq le coefficient de Hall. Ceci nous permet de déterminer le nombre de porteurs de charges par unité de volume à partir de la mesure du courant parcourant le conducteur, de l’induction magnétique B et de la tension de Hall V H grâce à la relation suivante : N= ! (Dans notre cas : Z = 1mm). 2) Objectif iB 1 iB = # "22 qZV H 1,6.10 VH ! Le but de notre manipulation est de vérifier l’existence de la tension de Hall et d’en déduire le nombre de porteurs de charges que le conducteur contient. Nous en profiterons aussi pour mesurer une partie d’un cycle d’hystérésis due à l’existence d’une aimantation rémanente du conducteur. 3) Parenthèse sur le type de conducteur utilisé et la courbe d’hystérésis. • Les semi-conducteurs Les semi-conducteurs présentent aussi un effet Hall mais ont un coefficient de Hall particulièrement élevé ce qui permet de mesurer une tension de Hall pour un courant et un champ magnétique relativement faible. C’est pourquoi nous en avons utilisé dans notre laboratoire. On divise les semi-conducteurs en deux types : le type N (négatif) et le type P (positif). Type N : Il se compose d'une base de germanium ou couche « sous-jacente » qui a été dopée avec une faible quantité d'arsenic (As) ou d'antimoine (Sb) de manière à lui fournir beaucoup d'électrons libres, qui peuvent facilement se déplacer dans le silicium ou le germanium afin de transporter le courant électrique. Le déplacement de charge se fera d’une région où il existe un électron en excès vers un point d’arrivée quelconque. Type P : Il se compose d'une couche sous-jacente de silicium ou de germanium qui a été dopée avec du gallium (Ga) ou de l'indium (In) afin de donner des « trous » ou « lacunes» que l'on peut considérer comme des électrons « manquants » et donc comme des charges positives allant dans la direction opposée à celle des électrons libres. Dans le premier cas l’action d’un champ d’induction normal au courant modifie la répartition des électrons, l’effet Hall étant alors dans le même sens que pour le métal. Dans le second, elle modifie la répartition des « lacunes » qui donne alors un effet de sens inverse. • Courbe d’hystérésis Lors qu’on place un noyau de fer non magnétisé dans un solénoïde et que l’on fait varier l’intensité du courant passant dans ce dernier, on peut mesurer une magnétisation et on obtient une courbe comme ceci : On peut observer une aimantation rémanente à l’intersection avec l’axe des ordonnée et la courbe. 4) Dispositif expérimental et description de la manipulation Un champ magnétique est généré par un électro-aimant constitué de deux bobines reliées en série et placées sur un noyau en U. On a ajusté, aux deux extrémités de ce dernier, deux pièces polaires qui permettent de canaliser le flux magnétique sur le semiconducteur étudié. Les deux bobines sont alimentées par un courant réglable et continu fourni grâce un redresseur de courant. Le champ magnétique est constamment mesuré grâce à une sonde d’un gaussmètre placée au même niveau que le semi-conducteur. Nous avons du calibrer ce gaussmètre en plaçant la sonde dans une chambre de champ magnétique connu. Ceci est nécessaire pour ne pas que la calibration se fasse avec l’influence du champ magnétique terrestre ainsi que d’autres sources qui pourraient venir du laboratoire. La plaque du semi-conducteur est donc placée entre les deux pièces polaires. On l’alimente par un générateur (1) dont la tension varie entre 12 et 30V que l’on vérifie en permanence par un voltmètre (2). On connecte un autre (3) sur la plaque pour directement mesurer la tension aux bornes de celle-ci, ainsi qu’un ampèremètre (4) pour le courant qui la traverse. Et enfin un dernier voltmètre (5) pour la tension de Hall. Les mesures ont été prises sur les deux types de semi-conducteur. 5) Résutlats et interprétation • Effet Hall Effet hall sur le Type p (avec 29,9 mA) : I bobines (A) B ( T.E- V Hall Nombre de Charge 4) (mV) (10e-4 T) (mV) (10e21 par m cube) 0 0,25 0,5 0,75 1 1,25 1,5 1,75 2 2,25 2,5 2,75 3 3,25 3,5 3,75 4 4,25 4,5 4,75 5 5,25 5,5 5,75 6 0 65 150 210 305 380 470 550 625 710 790 881 940 1010 1100 1160 1230 1310 1370 1440 1510 1570 1630 1700 1730 3,8 5,5 7,4 8,9 10,8 12,5 14,5 16,4 18,1 19,9 21,7 23,8 25,2 26,8 28,9 31,5 31,7 33,3 34,7 36,2 37,8 39,3 40,4 41,7 42,4 0 1,84659E+22 6,33446E+22 1,10604E+23 1,76505E+23 2,375E+23 3,03879E+23 3,66806E+23 4,3163E+23 5,01727E+23 5,68836E+23 6,36226E+23 6,99405E+23 7,65508E+23 8,32612E+23 8,63095E+23 9,70032E+23 1,04495E+24 1,11041E+24 1,18094E+24 1,24835E+24 1,31083E+24 1,38691E+24 1,46508E+24 1,53007E+24 Coefficient de Hall (Ce-1 me3) 0,000338462 4,08478E-06 5,65079E-05 3,54098E-05 2,63158E-05 2,05674E-05 1,7039E-05 0,00001448 1,2457E-05 1,09873E-05 9,82355E-06 8,93617E-06 8,16451E-06 7,50649E-06 7,24138E-06 6,44309E-06 5,98114E-06 5,62855E-06 5,2924E-06 5,00662E-06 4,76797E-06 4,50641E-06 4,26598E-06 4,08478E-06 Nombre moyen de porteurs de charge pour le germanium dopé p = 7,4265E+23. Effet hall sur le Type n (avec 30,1 mA) : I bobines (A) B ( T.E- V Hall Nombre de porteurs Coefficient de Hall 4) (mV) de charge (10e-4 T) (mV) (10e21 par m cube) (Ce-1 me3) 0 0,25 0,5 0,75 1 1,25 1,5 1,75 2 2,25 2,5 2,75 3 3,25 3,5 3,75 4 4,25 4,5 4,75 5 5,25 5,5 5,75 6 0 -75 -150 -240 -320 -400 -480 -570 -655 -740 -825 -910 -980 -1040 -1100 -1180 -1280 -1370 -1420 -1500 -1550 -1580 -1640 -1700 -1740 0,5 -1,9 -3,5 -5,1 -6,7 -8,4 -10,1 -11,8 -13,4 -15,1 -16,8 -18,5 -20,1 -21,7 -23,2 -24,7 -26,2 -28 -29,3 -30,7 -32,1 -33,4 -34,7 -35,8 -36,7 0 6,16776E+22 1,33929E+23 2,20588E+23 2,98507E+23 3,72024E+23 4,45545E+23 5,28337E+23 6,11007E+23 6,89156E+23 7,67299E+23 8,45439E+23 9,14179E+23 9,73502E+23 1,03718E+24 1,11969E+24 1,22137E+24 1,29967E+24 1,36305E+24 1,45053E+24 1,50896E+24 1,55221E+24 1,62464E+24 1,70653E+24 1,77793E+24 0,000101333 4,66667E-05 2,83333E-05 2,09375E-05 0,0000168 1,40278E-05 1,18296E-05 1,0229E-05 9,06907E-06 8,14545E-06 7,39261E-06 6,83673E-06 6,42012E-06 6,02597E-06 5,58192E-06 5,11719E-06 4,80893E-06 4,58529E-06 4,30877E-06 4,14194E-06 4,02652E-06 3,84701E-06 3,6624E-06 3,51533E-06 Nombre moyen de porteurs de charges pour le germanium dopé n = 9,3845E+23 Comme on pouvait s’y attendre le signe des porteurs de charge est le même que celui de la tension de hall et de son coefficient. On peut aussi remarquer que le nombre de porteurs de charge est plus important pour le type n que pour le type p. Cela est dû au fait que la mobilité des électrons est plus élevée que celle des lacunes. • Courbe d’hystérésis Données: I B 0 1 2 3 4 5 6 I 0 320 655 980 1280 1550 1740 B 5 4 3 2 1 0 I 1560 1230 960 650 325 70 B -1 -2 -3 -4 -5 -6 I -300 -610 -930 -1230 -1520 -1760 B -5 -4 -3 -2 -1 0 I -1590 -1300 -1010 -675 -340 -10 B 1 2 3 4 5 6 300 630 945 1260 1550 1770 Courbe: 2000 1500 1000 500 0 -8 -6 -4 -2 0 2 4 6 -500 -1000 -1500 -2000 La courbe n’est pas parfaite à cause des nombreuses sources d’erreurs citées ciaprès. Mais on peut cependant quand même remarquer que la courbe du retour est bien au-dessus de celle de l’aller, ce qui correspond à la théorie. 8 6) Sources d’erreurs La plupart des erreurs proviennent du gaussmètre : - La calibration de celui-ci n’est pas très simple à réaliser car il n’est pas possible de faire correspondre exactement l’aiguille avec le zéro. La position de la sonde à l’intérieur de l’électro-aimant influence fortement sur les valeurs obtenues. Il faut qu’elle soit le plus parallèle possible avec la plaque de germanium. Á la lecture, la valeur prise était de moins en moins précise au fur et à mesure de l’expérience car nous devions changer l’échelle lorsque les valeurs étaient trop élevées. Néanmoins, les erreurs de parallaxes à la lecture sur le gaussmètre sont fortement diminuées grâce à la présence d’un miroir. Une autre source d’erreur est l’aimantation rémanente qui règne dans le semiconducteur, ce qui à pour conséquence de nous fournir une valeur de champs magnétique plus élevée que ce qu’elle n’est réellement. L’incertitude des multimètres est de 1% de la valeur lue. De plus, nous supposons que l’épaisseur de la plaque (Z) est correcte à 1% près. Donc le calcul d’erreur est : 2 2 2 & ' N # & ' I # & ' Z # &$ ' Vh $ ! =$ ! +$ ! + % N " % I " % Z " $% Vh 2 # & ' B #2 ! +$ ! % B !" " Cependant, le calcul d’erreur ne serait pas très représentatif de la réalité étant donné que nous ne connaissons pas la fiabilité du gaussmètre.