MASTER I ECONOMIE ET GESTION
Spécialité Management des Organisations de la Net-Economie
Module UE2-2
Mondialisation et émergence du fait culturel
INTRODUCTION
1. MONDIALISATION ET OUVERTURE A L'ECONOMIE DE MARCHE
2. CONSEQUENCE SUR LES MODES DE GOUVERNANCE
3. CONSEQUENCES SUR LA DIRIGEANCE ET LE MANAGEMENT
Auteur : M. Ramdane Mostefaoui
CONTROLE DE DIRECTION ET MANAGEMENT
INTERCULTUREL
Mondialisation et émergence du
fait culturel
INTRODUCTION
La mondialisation des activités de production et de commercialisation a conduit autant
les praticiens que les chercheurs en sciences de gestion à sinterroger sur la pertinence
des modèles tayloriens et bureaucratiques sur lesquels sont fondées les organisations
et leur transfert dans des contextes économiques et culturels différents.
La question de savoir si ces organisations devaient être gouvernées, dirigées et
managées selon des règles « universelles », sous-entendues anglo-saxonnes revient
dans lactualité. La « pensée unique » conduirait à affirmer que lon ne peut pas faire
autrement
Après un bref rappel des éléments qui caractérisent la situation des organisations
confrontées à la mondialisation et à lémergence de léconomie de marché, il sera
procédé à un examen des principales conséquences sur leur mode de gouvernance et sur
lévolution de leur dirigeance et de leur management.
Toutes ces évolutions ont à lévidence un impact sur la vie des hommes et des femmes
des sociétés concernées, sur les relations de travail et les relations de pouvoir entre
les différents partenaires sociaux, sur leur culture (dIribarne & colls, 2000) et sur
leur identité (Sainsaulieu, 1977).
MONDIALISATION ET OUVERTURE A L'ECONOMIE DE MARCHE
La mondialisation des échanges sest accélérée dès la deuxième moitié du XIXème
siècle, grâce à la vapeur puis au moteur à explosion qui ont permis de révolutionner les
moyens de transport.
Depuis le milieu des années 80, lécroulement du mur de Berlin, léclatement de lURSS
et louverture de la Chine, on assiste à diverses formes de « transition » vers léconome
de marché ; processus reconnaissables à leffacement des monopoles étatiques sur le
commerce, à des privatisations dentreprises publiques économiques, à lélaboration de
politiques dencouragement dinitiatives privées et des IDE (investissements directs
étrangers).
Les changements touchent les marchés des produits, les marchés des services ainsi que
les marchés de lemploi.
Dans ces sociétés, les systèmes étatiques et ses démembrements (administrations,
établissements publics) connaissent aussi des mutations tandis quémergent des
Sociétés.
On assiste parallèlement à ces mouvements au recul de l « Etat providence » et au
rétrécissement de léconomie administrée.
Léconomie de variété prend le pas sur léconomie de masse. Les effets semblent
contradictoires car générateurs à la fois de progrès technico-économiques et de
régressions sociales (faillites, plans sociaux).
Louverture à léconomie de marché a entrainé lirruption de la concurrence. La
compétition samplifie. Ceci a eu des conséquences sur la gouvernance, la dirigeance et
le management des organisations dans les nouveaux pays promus à léconomie de
marché. Ces conséquences peuvent sanalyser sous plusieurs angles et notamment, celui
des changements institutionnels, culturels et organisationnels.
Ces fenêtres de tir se croisent naturellement avec des problématiques en termes de
transférabilité des « technologies invisibles » (Berry, 1983), de quête de performance
et de rentabilité.
CONSEQUENCE SUR LES MODES DE GOUVERNANCE
La logique implicite du mode de gouvernance anglo-saxon qui tend à simposer en tant
que modèle universel véhicule une idéologie radicalement opposée à celle des modèles
qui ont prévalu dans les Sociétés nouvellement promises à léconomie de marché.
Ceci a le plus souvent donné lieu à des processus longs et douloureux, tant les
bouleversements institutionnels ont mis à mal les organisations et particulièrement les
entreprises mal préparées à la concurrence internationale (Mostefaoui, 2007).
Dans ces pays, le mode de gouvernance demande à être mis en adéquation avec le
nouveau contexte économique et commercial.
Lidée à la base de cette thèse est que « à nouvelle situation, il faut de nouveaux modes
de gouvernance, de dirigeance et de management », ce qui nest pas encore le cas dans
ces pays (Mostefaoui, 2008).
Charreaux (1997) définit la notion de gouvernance des organisations en tant quun «
ensemble de mécanismes qui ont pour effet de délimiter les pouvoirs et dinfluencer les
décisions des dirigeants, autrement dit, qui gouvernent leur conduite et définissent
leur espace discrétionnaire ».
Dans la littérature, on distingue des mécanismes internes et des mécanismes externes.
Les premiers correspondent au contrôle exercé par les actionnaires, le conseil
dadministration, le contrôle mutuel des dirigeants et le contrôle des salariés.
Les mécanismes de contrôle externes se rapportent au contrôle exercé par le marché
financier, lenvironnement légal, réglementaire et politique, les commissaires aux
comptes, la cour des comptes, linspection générale des finances.
Ce cadre conceptuel sapplique aussi dans une large mesure à la gouvernance des
entreprises publiques.
La plupart des mécanismes dencadrement des pouvoirs de leurs dirigeants sy trouve
également mobilisée comme dans les entreprises privées.
En effet, lanalyse de la littérature portant sur différentes thématiques en rapport à
la gouvernance de ces organisations met en évidence des spécificités et des
ressemblances.
A noter que la même remarque comparatiste peut être faite à lendroit des entreprises
privées de statuts différents, notamment entre les entreprises cotées et les
entreprises non cotées.
Il conviendrait de relever à ce propos trois observations récurrentes dans la
littérature :
Une relation dagence complexe et lâche
La relation entreprise publique-Etat actionnaire est une relation complexe et
lâche. Si lon admet que le créancier résiduel est le citoyen contribuable, il est,
pourrait-on dire, loin de son entreprise ; en effet, entre lui et les dirigeants de
lentreprise, sinterposent des bureaucrates de lEtat, des élus et des politiques.
Tous ces acteurs exercent dune manière directe ou indirecte une influence sur
la gouvernance de lentreprise publique.
Cette pluralité de gouvernants se traduit le plus souvent dans la réalité par un
affaiblissement de la liberté de manœuvre et de réactivité nécessaire à la prise
de décision dans un univers sans cesse plus incertain et concurrentiel.
De plus, les logiques de ces différents acteurs sont souvent contradictoires
(conflits dintérêts, divergence de conception ou dappréciation).
Ces situations de nature à mettre les dirigeants de lorganisation dans des
situations ubuesques sont relativement plus rares dans les entreprises privées.
Cette pluralité dintervenants et de « contrôleurs » nest pas un gage de
performance, comme le fait remarquer à raison Voisin (1995) qui impute la faible
performance de lentreprise publique à linefficacité des systèmes dincitation et
de contrôle de ses dirigeants.
Quasi-inexistence de marché des dirigeants
LEtat actionnaire exerce un rôle prépondérant dans le gouvernement de ces
organisations publiques en nommant par décret leurs dirigeants ainsi quune
partie des membres de leur Conseil dadministration.
Les mécanismes de marché des dirigeants ne fonctionnent pratiquement pas
comme dans les entreprises privées.
De plus, les nominations se font le plus souvent sur des critères dordre politique.
Les travaux de Shleifer & Vishny (1989) mettent en évidence la faiblesse des
mécanismes de contrôle, faiblesse entrainant in fine des comportements
opportunistes (enracinement, captage de la rente). Dans certains pays, malgré
louverture politique et la mise en place du pluralisme politique et de nouvelles
institutions, lappartenance à des réseaux influents continue de constituer la
condition sine et qua non pour toutes nominations à la tête des organisations
publiques.
Emergence de mécanisme de marché
A la faveur de louverture au commerce international, les entreprises publiques
dans les nouveaux promus à léconomie de marché cèdent progressivement le
monopole quelles détenaient sur le marché.
Ces entreprises sont de plus en plus confrontées, parfois sans y être préparées,
à la concurrence des entreprises multinationales.
Sur le plan méthodologique, les recherches menées dans différents types
dorganisations publiques et privées appréhendent le plus généralement lobjet
selon deux dimensions danalyse : micro-organisationnelle (approche actionnariale,
approche partenariale, approche cognitive) ou lapproche macro-organisationnelle
(approche par le système national de gouvernance SNG).
La différence fondamentale entre ces démarches tient principalement au statut
réservé aux créances résiduelles, à la nature des relations dagence prises en
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