RE\923573FR.doc 3/4 PE503.531v01-00
FR
F. considérant que le pays a ratifié dès 1967 la convention de 1948 sur la liberté syndicale et
la protection du droit syndical; considérant cependant que très rares sont les organisations
de défense des travailleurs qui reçoivent l'accréditation officielle et que nombre d'entre
elles sont victimes d'un harcèlement permanent de la part des autorités;
G. considérant que le samedi 24 novembre plus de 1 000 employés de la fabrique Tazreen
Fashions, à la périphérie de Dacca, laquelle travaillait pour des firmes occidentales telles
que le groupe néerlandais C&A, le français Carrefour, le suédois Ikea, ou encore
l'étasunien Walmart, ont été piégés par les flammes dans l'incendie de leur entreprise;
considérant que 110 d'entre eux ont trouvé la mort et qu'une centaine de personnes ont été
blessées;
I. considérant qu'un nouvel incendie s'est déclaré le lundi 26 novembre dans une usine de
confection, à Dacca; considérant que le feu, qui n'a pas fait de victime, s'est déclaré dans
un bâtiment de douze étages abritant quatre entreprises de textiles;
J. considérant que, selon les ONG, environ 700 travailleurs de ce secteur sont morts dans des
incendies au Bangladesh depuis 2006;
K. considérant que le mardi 11 septembre, un incendie a ravagé une usine de textile à
Karachi, la mégalopole du sud du Pakistan, faisant plus de 310 morts; considérant que
quelques heures auparavant, un autre sinistre similaire survenu dans une usine de
chaussures de Lahore, deuxième ville du pays, avait fait 21 morts;
L. considérant que, malgré les "codes de bonne conduite" revendiqués par certaines
entreprises occidentales, les conditions de travail – en particulier en termes de temps de
travail, de salaires, d'exploitation des mineurs et de sécurité des ouvriers – restent
déplorables; considérant que chaque année plusieurs usines dont les bâtiments sont
délabrés et surpeuplés ont été la proie des flammes;
M. considérant que, selon les premiers constats, ces incendies auraient été dus à des
négligences en termes de sécurité ayant causé un court-circuit à l'origine de l'incendie;
N. considérant que l'empreinte écologique du coton est multipliée par un usage excessif de
pesticides, représentant 10 % de la consommation mondiale, d'insecticides, comptant pour
25 % de la consommation mondiale, et d'eau, conduisant à la dégradation des sols et à la
contamination ainsi qu'à la perte de la biodiversité;
1. exprime ses condoléances aux familles des victimes; considère que ces tragédies mettent
de nouveau en lumière les conditions de travail déplorables dans les entreprises
exportatrices de textile au Bangladesh et au Pakistan;
2. soutient l'appel de plusieurs ONG et organisations de travailleurs à mener une enquête
indépendante pour établir les responsabilités de chacun et mettre en place les sanctions
nécessaires; estime qu'une juste compensation pour les familles des victimes doit être mise
en place, que les rapports d'enquête doivent être rendus publics et que les conclusions
doivent être mises en œuvre afin d'éviter qu'une autre tragédie ne survienne;