les fosses nasales

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LES FOSSES
NASALES
Damien CHAMBRAUD
Paul JUBERT
Sommaire :
Introduction
I – Anatomie
1 - Parois osseuses
2 - Parois muqueuses
II – Vascularisation – Innervation
1 - Vascularisation des fosses nasales
a°) Vascularisation artérielle
b°) Vascularisation veineuse
2 - Innervation des fosses nasales
III – Embryologie
1 - Fosses nasales primitives
2 - Fosses nasales définitives
a°) Formation du palais
b°) Formation des fosses nasales définitives
IV – Le rôle des fosses nasales
V – Applications cliniques
1 - Les troubles de la ventilation
2 - La fracture du basi frontal
VI – Moyens d’explorations
1 - Rhinoscopie antérieure et vidéoendoscopie
2 - Examens d’imagerie
INTRODUCTION :
Les fosses nasales font parties des voies respiratoires supérieures avec le nez, la bouche, le
pharynx et le larynx.
Ce sont des cavités aériennes tapissées d’une muqueuse et utilisées lors de la respiration au
cours de laquelle elles jouent un rôle physiologique.
I – ANATOMIE DES FOSSES NASALES
1 – Les parois osseuses
a °) Le fond des fosses nasales
Il est constitué du corps du sphénoïde, creusé dans sa partie antérieure par deux ostiums (droit
et gauche).
b °) Le plancher des fosses nasales
Il est formé d’avant en arrière du palais osseux et du palais mou.
Le palais osseux est constitué :
_ du processus palatin de l’os maxillaire,
_ de la petite portion horizontale de l’os palatin.
Le palais mou est un tissu mou, mobile, faisant suite au palais osseux.
c °) Le toit des fosses nasales
Au niveau du nez, le toit des fosses nasales est fait par la portion cartilagineuse du nez ainsi
que par les os propres du nez plus postérieurement.
Au niveau des fosses nasales au sens strict, on trouve d’avant en arrière :
_ l’os basi frontal,
_ la lame criblée de l’ethmoïde,
_ le corps du sphénoïde.
d °) La paroi médiale des fosse nasales
Au niveau nasal, les conduits aériens droit et gauche sont séparés par la cloison nasale
cartilagineuse, souple.
Les fosses nasales droites et gauches sont séparées par :
_ la lame perpendiculaire de l’ethmoïde,
_ l’os vomer lui faisant suite postérieurement.
e °) La paroi latérale des fosses nasales
Au niveau nasal, on trouvera les ailes du nez ainsi que les os propres du nez.
Ensuite on trouvera strictement dans les fosses nasales :
_ en bas :
- la paroi médiale du corps du maxillaire creusé d’un ostium surmonté
du cornet inférieur,
- la lame verticale de l’os palatin,
- l’aile médiale du processus ptérygoïde de l’os sphénoïde.
_ en haut :
- l’unguis situé juste au dessus du corps du maxillaire,
- la paroi médiale de la masse latérale de l’ethmoïde située au dessus de
l’os palatin. Cette paroi médiale possède deux ostiums (un supérieur
et un inférieur surmontés respectivement des cornets supérieures et
moyens.
2 – La paroi muqueuse
La muqueuse des fosses nasales est appelée muqueuse pituitaire.
A l’intérieur de chaque fosse nasale la muqueuse tapisse les surfaces osseuses et
cartilagineuses, y compris la lame criblée de l’ethmoïde. Elle pénètre également dans le sinus
frontal, maxillaire et sphénoïdal.
Elle comprend deux parties :
_ une supérieure : la muqueuse olfactive où l’on trouve les cellules d’origine
du nerf olfactif,
_ une inférieure : la muqueuse respiratoire, richement vascularisée et qui
possède des cellules à mucus et à cils (rôle d’humidification
et de nettoyage des fosses nasales).
II – VASCULARISATION ET INNERVATION
1 – La vascularisation des fosses nasales
a °) La vascularisation artérielle
Elle est permise par :
_ l’artère sphéno-palatine (branche terminale de l’artère maxillaire interne),
_ les artères ethmoïdales (branches de l’artère ophtalmique),
_ l’artère de la sous-cloison (branche de l’artère faciale).
b °) La vascularisation veineuse
Les veines sont satellites des artères et forment deux réseaux : un profond et un superficiel,
qui se jettent dans la veine ophtalmique et la veine faciale.
2 – L’innervation des fosses nasales
Cette innervation est double : sensitive et sensorielle (olfaction)
L’innervation sensitive provient de la Vème paire de nerfs crâniens.
L’innervation est permise par :
_ le nerf sphéno-palatin (branche du V2),
_ le nerf nasal interne (banche du nerf nasal), responsable de réactions réflexes
comme l’éternuement et le larmoiement,
_ les nerfs olfactifs.
III – LA FORMATION DES FOSSES NASALES
1- Les fosses nasales primitives
A la sixième semaine du développement embryonnaire, le développement des bourgeons
nasaux et l’enfouissement des placodes olfactives entraînent la constitution de deux cavités
parasagittales : les fosses nasales primitives. Entre les fosses nasales primitives et la cavité
stomodéale s’ouvre un espace : les choasnes primitifs.
Il y a alors constitution d’une cavité bucco-nasale commune, les fosses nasales primitives
s’étant elles-mêmes réunies en une seule cavité.
2 – Les fosses nasales définitives
La cavité bucco-nasale primitive va se cloisonner horizontalement afin de séparer les fosses
nasales de la cavité buccale, et verticalement afin d’isoler les fosses nasales droite et gauche.
a °) La formation du palais
Deux ébauches latérales et symétriques vont naître de la face interne du massif externe :
elles portent le nom de processus palatins. Progressivement, d’avant en arrière, ces processus
vont se rejoindre sur la ligne médiane, derrière le palais primaire, auquel ils s’accoleront. Ils
formeront le palais secondaire et l’ensemble formera le palais définitif.
Le palais secondaire ne s’étend pas à la région postérieure de la cavité stomodéale, laissant
persister une communication entre la cavité bucco-pharyngienne et les fosses nasales : les
choasnes définitifs.
b °) La formation des fosses nasales définitives
Pendant que le palais secondaire se développe, un bourgeon vertical et sagittal né du
plafond de la cavité bucco-nasale en arrière du massif médian vient cloisonner la cavité nasale
primitive unique : c’est le septum nasal médian. Il s’accole aux processus palatins sur la ligne
médiane tout en respectant les choasnes définitifs.
Le septum nasal médian isole les fosses nasales définitives droite et gauche.
IV – LE ROLE DES FOSSES NASALES
Il existe deux manières de ventiler : par le nez ou par la bouche.
Malgré un trajet plus long par le nez, c’est la voie la plus empruntée. Il existe plusieurs
intérêts à cette ventilation par la voie nasale.
Les fosses nasales n’ont pas qu’un simple rôle de conduction. Elles servent aussi à
débarrasser l’air des poussières qu’il contient en les captant dans le mucus (sécrété par la
muqueuse tapissant aussi bien les fosses nasales que les sinus aériens).
Les fosses nasales permettent donc le conditionnement de l’air respiratoire qui se charge en
eau et en calories par évaporation du mucus superficiel : l’air est ainsi humidifié et réchauffé.
Etant donné que la muqueuse nasale cède des calories à l’air atmosphérique, elle se refroidie.
Ce système de transfert thermique au niveau des fosses nasales est impliqué dans la
thermorégulation cérébrale. En fait la muqueuse nasale est très irriguée, le sang y circulant va
donc se refroidir. Ce sang refroidit sera ensuite drainé par les veines sphénopalatines jusqu’au
sinus caverneux, qui est traversé par l’artère carotide interne. On a donc un refroidissement du
sang artériel ce qui empêche l’hyperthermie cérébrale.
Seulement si l’écoulement de l’air était laminaire, la surface de contact entre l’air et la
muqueuse serait insuffisante pour purifier l’air correctement. Ainsi afin d’augmenter cette
surface de contact nous disposons de sinus aériens (au nombre de quatre (frontaux,
maxillaires, ethmoïdaux et sphénoïdaux) communiquant avec les fosses nasales par des
ostiums) ainsi que des cornets osseux (un supérieur, un moyen et un inférieur) rendant
l’écoulement de l’air turbulent.
V - APPLICATIONS CLINIQUES
1 – Les troubles de la ventilation nasale
La ventilation nasale est nécessaire à la bonne récupération physiologique pendant le
sommeil. Si cette ventilation est anormale, on aura donc une perturbation du sommeil :
difficulté d’endormissement, sommeil agité, sécheresse buccale le matin….
Cette perturbation du sommeil va avoir des répercussions sur le comportement diurne :
somnolence, troubles de la concentration et de l’apprentissage…
2 – La fracture du basi frontal
L’étage antérieur de la base du crâne supporte le lobe frontal, entouré de son liquide
cérébro-spinal et de ses méninges. Lorsqu’il y a une fracture du basi frontal, du jugum ou de
la lame criblée de l’ethmoïde, le liquide cérébro-spinal sus-jacent va s’écouler directement
dans les fosses nasales si les méninges présentent une brèche.
Le liquide va s’écouler en postérieur vers la cavité buccale (donnant un goût sucré permanent
dans la bouche dû au glucose présent dans le liquide cérébro-spinal) et en antérieur par le nez
(rhinorrhée).
Cette brèche crée une communication entre un milieu aseptique (le liquide cérébro-spinal) et
un milieu septique (les fosses nasales), provoquant ainsi des méningites à répétition (infection
du liquide cérébro-spinal).
VI – LES MOYENS D’EXPLORATION DES FOSSES
NASALES
Les fosses nasales, dans le cadre d’un bilan clinique, peuvent être explorées de différentes
manières : par rhinoscopie antérieure, par vidéoendoscopie naso-sinusienne, et par des
examens d’imagerie.
1 – Rhinoscopie antérieure et vidéoendoscopie
La rhinoscopie antérieure et la vidéoendoscopie naso-sinusienne se pratiquent par
l’introduction d’un fibroscope souple ou d’une optique rigide dans les fosses nasales.
L’objectif de cet examen est d’apprécier l’architecture de la cloison et des cornets, l’aspect de
la muqueuse, et de rechercher l’existence d’un processus expansif allant du polype à la
formation tumorale.
L’examen des fosses nasales porte jusqu’au cavum (partie du pharynx située derrière les
fosses nasales) afin d’identifier tout processus lésionnel à ce niveau. En cas d’examen au
fibroscope souple, la fibroscopie est habituellement réalisée jusqu’aux cordes vocales.
2 – Les examens d’imagerie
En fonction de l’orientation clinique, des examens d’imagerie par scanner du massif facial
sans injection, ou par IRM avec injection sont demandés.
Sources :
_ Netter,
_ Polycopié d’embryologie PCEM1 Tours,
_ Polycopié d’anatomie PCEM1 Tours,
_ Cours du Dr DENIAUD PCEO2 Nantes,
_ Sites Internet ORL
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