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suivante, SOMETHING apparaît dans une phrase déclarative positive : « I had to
say… ». On note que l’on ne pourrait pas interchanger les marqueurs.
* I didn’t tell the nuns something
* I had to say anything to…
Au-delà des règles grammaticales qui assertent la compatibilité de ANY et ses composés
avec des contextes non assertifs (négatifs, hypothétiques et interrogatifs), on peut
expliquer ce passage de ANY à SOME dans ce contexte. La négation dans la première
phrase exprime un rejet d’une existence. La négation invalide l’implicite posé dans la
question précédente « you told the nuns all about me » et par cette réfutation, réfère à
l’absence. ANYTHING permet de renvoyer à l’ensemble des choses susceptibles d’être
dites sur DORA, sans qu’aucune de ces unités (quelle qu’elle soit) ne soit distinguée et
prélevée. D’où son apparition ici. Par opposition, SOMETHING exprime un prélèvement
d’occurrences, c’est-à-dire dans ce contexte, l’existence de propos tenus. On comprend la
compatibilité de l’énoncé validant un événement d’échange de propos et la référence à
des propos, dont on pose l’existence, tout en restant imprécis.
On remarquera que dans cet échange, le passage de ANYTHING à SOMETHING dans
des phrases assez symétriques (verbes de dire, locuteurs) permet de construire un
parallèle intéressant, exploitable d’un point de vue stylistique ou littéraire
2. advise ligne 5 : Pourquoi le présent simple ici ? Référez-vous au fonctionnement
de advise.
La forme verbale à étudier est au présent simple. Il faut justifier du temps et de l’aspect
en prenant en compte le potentiel de fonctionnement du verbe ADVISE. En effet, nous
avons affaire ici à un verbe potentiellement performatif. Comme d’autres (promise,
declare etc.), ADVISE conjugué à la première personne du singulier au présent simple
prend une valeur performative, c’était à dire que le procès exprimé est validé (et donc a
des conséquences) au moment même où le segment I ADVISE…est prononcé : prononcé
le verbe c’est faire une déclaration officielle.
Dans le texte, le conseil est formellement donné dans le contexte qui suit « to respect this
place » ; la recommandation exprimée est envisagée comme officielle. Comment
expliquer la compatibilité du présent et de l’aspect zéro avec ce fonctionnement ?
Le présent signifie que la validation du procès est constatable par rapport à la situation
d’énonciation. Quand il s’agit d’un verbe d’action, cela peut avoir une valeur générique
(habitude) ou spécifique (action ponctuelle). Ici, avec ADVISE, il n’y a pas de récurrence
envisageable. La valeur est alors spécifique : le conseil est donné hic et nunc. Ce qui
correspond bien au fonctionnement performatif résumé dans cette formule « quand dire,
c’est faire ».
L’aspect zéro signifie qu’il n’y a pas de lien entre l’énonciateur et la représentation du
procès (donc pas de lien aspectuel, ce qui n’empêche pas le lien temporel). Concrètement,
cela a deux conséquences : 1) l’action est envisagée globalement en fonction de son
terme ; 2) l’action n’est pas représentée en fonction d’une mise en perspective ou d’un
point de vue subjectif (celui de l’énonciateur). On voit que la conséquence 1 est
compatible avec l’idée d’action en temps réel menée à son terme dans la situation
d’énonciation : quand je dis « I advise… », c’est une recommandation qu’il faut prendre
en compte au moment où je parle. La conséquence 2 implique que le sujet énonciateur
exprime une action en tant qu’elle est constatable pour tous ; il n’y a pas de commentaire
ajouté. On aurait pu avoir une forme en BE+ING :
I’m advising you to do the same.
Dans ce cas, ADVISE n’a plus un fonctionnement performatif. Selon le contexte, cela
peut donner plusieurs valeurs. Par exemple, l’énonciateur reprend une recommandation