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Déjà en 2008 et 2009, certains Etats en grande difficulté économique ont fait appel
au FMI pour leur venir en aide (Roumanie, Hongrie, Lettonie). Fin 2009, la Grèce
affiche un déficit de près de 14% du PIB et une dette dépassant les 115% du PIB,
révélant des chiffres sur lesquels le gouvernement précédent avait triché. L’Irlande et
le Royaume Uni sont dans des situations guère plus reluisantes (14% de déficit et
64% de dette pour le premier, respectivement 11,5% et 68% pour le deuxième
). Le
Portugal (9%, 77%) et l’Espagne (11%, 53%) sont aussi menacés par les agences
de notation.
Pour rassurer les marchés financiers et obtenir l’aide européenne et internationale
(UE et FMI), ces pays mettent en place des plans d’assainissement budgétaire, qui
se traduisent concrètement par des mesures d’austérité touchant de nombreux
salariés : gel, voire réduction des salaires des fonctionnaires (jusqu’à 25% en
Roumanie, Grèce et Irlande), hausse de la TVA, réduction des effectifs de la fonction
publique, coupes sombres dans les budgets sociaux, … De plus, elles sont parfois
accompagnées par des mesures visant à réduire le coût du travail pour chercher à
relancer l’économie par l’accroissement des exportations : dérégulation du code du
travail, modération salariale dans le privé (l’Irlande va jusqu’à réduire son salaire
minimum de près de 13% !), …
Mais des mesures de modération salariale et de réduction de prestations sociales
sont également prises dans des pays en meilleure santé financière : Allemagne,
Danemark, Suède. En France, une politique d’austérité qui ne dit pas son nom est
mise en œuvre (réduction de prestations sociales, non remplacement d’un départ à
la retraite sur deux dans la fonction publique, …).
Ces politiques injustes risquent aussi d’être contreproductives sur le plan
économique. Ce sont les salariés avec les plus faibles revenus qui en subissent les
conséquences les plus dures, et, en l’absence d’investissements pour réactiver
l’économie, la réduction généralisée du pouvoir d’achat risque d’étouffer toute velléité
de redémarrage de la croissance.
Donner la priorité à l’emploi et à la croissance
Avec la CES, la CFDT veut donner la priorité à l’emploi et à la croissance. Elle
revendique :
- La mise en place d’une politique de relance coordonnée à l’échelle de l’Union
par des investissements favorisant un développement économique durable.
o L’innovation dans les nouvelles technologies à faibles émissions de
carbone, l’amélioration de l’efficacité énergétique des bâtiments et des
transports, doivent permettre de réamorcer la croissance et l’emploi.
o L’investissement en matière de formation initiale et continue doit
favoriser l’insertion professionnelle des jeunes et l’adaptation des
salariés aux métiers de demain.
La France affichait 7,5% de déficit et 78% de dette.