ECO-CHOIX
Compte-rendu du café-débat du 2 mars 2007 : « MEDECINES DOUCES »
Invitées : Me Isabelle Hanin , homéopathe Me Cristophe, réflexologue
67 personnes présentes dans la salle
Remarque préliminaire : personne n’ayant pris de notes lors de ce débat, je me suis mis au travail
pour faire ce compte-rendu mais j’y ai ajouté quelques remarques personnelles ( ou glanées sur
dans ma documentation ), des choses que nous n’avons pas eu le temps de dire et qui n’engagent
que moi et non pas nos invitées.
Alain Cantais
(AC) ( Alain Cantais ECO-CHOIX ) : Introduction
On les nomme parfois « médecines alternatives », en opposition à la médecine officielle, « médecines
écologiques », en référence au mouvement écologique qui œuvre ( comme ECO-CHOIX ) pour un plus
grand respect de la nature et de l’Homme qui appartient à cet nature
On parle aussi de médecines non-conventionnelles en référence aux conventions qui sont passées avec
l’état, la sécurité sociale et les mutuelles…
Certaines médecines douces sont très anciennes. Elle sont issues des « médecines traditionnelles » qu’il
est utile de préserver . Ces médecines traditionnelles recouvrent un très grand nombre de pratiques à
travers le monde . L’occident s’en est souvent inspiré ( acupuncture, naturopathie, huiles essentielles… )
et elles ont rejoint les médecines douces.
Tentative de classement des différentes médecines ( extrait du site http://appma.net/index.php3 )
Les méthodes basées sur la notion d'énergie : leur chef de file est l'acupuncture.
Les aiguilles, les mains, des mouvements... permettent de canaliser la circulation de ce flux immatériel. Nous
retrouvons ici l'électro-acupuncture et l'électrostimulation transcutanée, l'auriculothérapie, la digitopuncture, les
exercices corporels de la médecine chinoise...
Le taï-chi-chuan est une méthode à la fois énergétique, physique, mentale, spirituelle... mais sa dominante nous semble
énergétique. L'auriculothérapie est pour beaucoup une réflexothérapie mais le recours aux aiguilles peut la faire
classer ici. L'électrostimulation transcutanée, méthode de neurophysiologie qui a permis à l'acupuncture de pénétrer les
centres antidouleur, est utilisée par de nombreux acupuncteurs.
Les méthodes qui recourent aux médicaments à faibles doses : leur chef de file est l'homéopathie. La biothérapie, la
lithothérapie, l'organothérapie, les sels de Schuessler... sont de simples variantes de l'homéopathie.
L'homéopathie est considérée par certains comme énergétique puisque la dynamisation du médicament est une étape
nécessaire à son efficacité. L'oligothérapie catalytique pourrait trouver sa place ici mais l'oligothérapie, telle qu'elle est
utilisée actuellement dans le cadre de la nutrithérapie, nous a incité à la classer parmi les méthodes de
supplémentation alimentaire.
Les méthodes à base de plantes : leur chef de file est la phytothérapie avec sa branche principale, l'aromathérapie.
Les fleurs de Bach, très prisées des Anglo-saxons, ne sont pas une simple phytothérapie puisque l'approche
spirituelle est omniprésente et essentielle.
Les méthodes manuelles : leur chef de file est l'ostéopathie. La chiropraxie, l'étiopathie, le reboutage, la
fasciathérapie, la kinésiologie, le "Mézières", la vertébrothérapie... en font partie.
Certaines techniques comme le do-in ou les shiatsus pourraient être classées ici alors que nous les avons fait figurer
parmi les méthodes énergétiques.
Les méthodes basées sur l'alimentation ou sa supplémentation : leur chef de file est l'oligothérapie. Le
macrobiotisme, la nutrithérapie, le végétarisme, la supplémentation vitaminée... trouvent leur place ici.
L'oligothérapie fait partie des méthodes nutritionnelles mais elle pourrait être classée parmi les médicaments à faibles
doses. L'utilisation des vitamines est du domaine de la decine classique mais beaucoup de "médecins doux" s'y
intéressent tout particulièrement.
Les méthodes basées sur les éléments (eau, chaleur, froid, terre...) : elles entrent dans le cadre de la naturothérapie.
Nous trouvons ici l'argile, les bains de boue, la chromathérapie, les ions négatifs, la magnétothérapie...
Le thermalisme et la thalassothérapie sont des approches naturelles qui font partie des soins classiques tout comme
la physiothérapie des kinésithérapeutes ou la photothérapie des neurologues.
Les méthodes mentales basées sur la relaxation.
Nous trouvons ici la musicothérapie, la sophrologie, le yoga...
Le yoga est une méthode à la fois physique, mentale, spirituelle, pas seulement utilisée par les adeptes des
médecines douces.
Les méthodes réflexes font par définition partie des réflexothérapies.
Nous trouvons ici la neuralthérapie, la réflexologie palmaire et plantaire, la sympathicothérapie... mais aussi la
mésothérapie.
L'auriculothérapie est considérée par certains comme une réflexothérapie. La mésothérapie qui recourt à l'utilisation
de médicaments classiques à faibles doses pourrait bien entendu être classée dans ce groupe.
(AC) : Nous allons maintenant demander à nos invités ce qui les a amené à pratiquer leur spécialité et
d’en décrire les fondements et les pratiques .
( I H ): (Isabelle Hanin, Homéopathe ) : Dans notre famille, j’étais enfant, tous mes sœurs et moi-même
avons eu la coqueluche. Deux d’entre nous avons été soignées par homéopathie et la maladie s’est assez
vite estompée. La dernière d’entre nous a été traitée par des médicaments « conventionnels » et a eu
beaucoup de mal à surmonter sa maladie. C’était en partie la preuve que l’homéopathie pouvait soigner
aussi bien, voir mieux certaines maladies… Cette période de ma vie m’a sûrement marquée puisque plus
tard, lorsque j’ai fait mes études de médecine je me suis intéressée à l’homéopathie et j’ai passé les
diplômes pour l’exercer…cela me paraissait évident …
L’homéopathie repose sur la loi des similitudes établie par Hahnemann ( début du 19ème siècle) . Une
substance ( végétale, animale ou minérale ) qui occasionne des troubles de la santé peut, si elle est ingérée
à très faible dose, induire une réaction de l’organisme face à un même trouble. On utilise en homéopathie
des dilutions successives qui, aux yeux des physiciens, ne laissent aucune molécule du produit initial …
Des recherches sont menées actuellement sur la « mémoire de l’eau » qui pourrait expliquer en partie
l’action du médicament homéopathique due à des propriétés physiques. Aujourd’hui, sans pouvoir encore
l’expliquer, on constate que les granules homéopathiques soignent beaucoup de maladies . Pour cela
l’homéopathe doit faire une investigation très poussée du patient .
Lors de la visite ( la première visite ne dure pas moins de ¾ d’heure et les suivantes d’environ une demie
heure ) il doit chercher à bien connaître son patient : ses problèmes de santé, son caractère, ses habitudes,
ses réactions psychiques ou physiologiques… Le travail de l’homéopathe est de déterminer les
symptômes de la maladie et ses manifestations mais cela ne le dispense pas de faire aussi un diagnostique
sérieux de la maladie afin de ne pas passer à côté de problèmes graves. Pour cela il n’hésite pas à faire
recours aux techniques d’analyses et d’imagerie médicale et, si besoin d’envoyer son patient consulter un
spécialiste . Toutes ces observations étant faites il pourra déterminer le ou les médicaments
homéopathiques les plus appropriés à stimuler les défenses du corps. Moi j’essaie de cibler au maximum
le médicament utile. Si celui-ci ne marche pas, le patient me revoit et je lui en prescrit un autre . D’autres
pratiquent une ordonnance plus large en associant plusieurs médicaments . C’est une autre méthode
thérapeutique.
Automédication : attention !
Il est difficile de contrer des comportements très ancrés chez certaines familles comme l’excès de
prescription de Chamomilla qui peut provoquer des symptômes très variés comme des troubles du
caractère, des affections ORL récidivantes ou autres. L’homéopathie est tout sauf une recette . Elle doit
être adaptée à chaque cas.
(M-J C) Marie-José Cristophe ( réflexologue ) : J’étais secrétaire médical et je regrettais de ne pas avoir
fait des études de médecine car j’avais envie de soulager les autres … Je mes suis alors formée à la
réflexologie dans de nombreuses écoles ( Bordeaux, Toulouse, Touch-Line et en Amérique ) car moi
aussi je considère qu’on ne peut pas prétendre soigner sans bien connaître le corps humain. Parce que je
ne suis pas médecin, je ne me permets absolument pas de faire des diagnostiques et je n’irai jamais dire à
mes patient « n’allez plus chez votre médecin » Je conçois ma pratique de réflexologue comme une aide
pour redonner la santé en faisant circuler les énergies et donc, moi aussi, en stimulant les défenses
naturelles du corps humain. La réflexologie vise, par massage et pressions, à relaxer, à déstresser, à
améliorer la circulation sanguine, à soulager les symptômes douloureux, à stimuler et améliorer les
grandes fonctions de l’organisme. Comme l’homéopathie et comme vient de le dire le docteur Hanin, et
parfois en opposition avec la médecine conventionnelle, je veux m’intéresser au terrain du patient pour le
rééquilibrer…
(AC) : C’est curieux : il y a un mois, nous étions réunis à notre café-débat sur le jardinage biologique et
nous faisions la même remarque pour la terre : si la terre du potager est bien équilibrée, il y aura moins de
parasites, moins de « mauvaises herbes » et les légumes pousseront avec abondance …
(MJC) : S’intéresser au corps entier, contrairement aux médecines qui sont de plus en plus spécialisées
dans une partie du corps, cela veut dire aussi s’intéresser à la personne qui habite ce corps. Ainsi il est
important que je sois à l’écoute de mes patients qui très souvent se racontent …Sans avoir de grandes
compétences en psychologie, il est évident que ma pratique y fait référence parfois. Il arrive que je
dénoue des situations rien qu’en parlant …
Pour exemple , une maman m’a demandé si je pouvais recevoir son bébé pour une séance de
réflexologie .
Il s’endormait difficilement et avait quelques reflux gastriques . J’ai reçu ce bébé, je lui ai massé ces
petits pieds , il m’a de suite emmené dans son univers . Il me racontait sa vie, sa détresse, son manque de
relation avec sa maman . Il montait sa voix puis la redescendait , il avait tellement de choses à me dire .
Cette maman qui dans mon cabinet pleurait beaucoup, a fini par m’avouer, quand les pleurs de son bébé
étaient trop durs à supporter, elle lui disait qu’elle ne l’aimait plus .
Nous avons tous besoin de contact. Communiquer par le toucher est un besoin intuitif profond.
Pendant la séance d’une heure, je veux que mon patient comprenne que je suis là pour le soulager et toute
à son écoute. Ecouter son patient, entendre, c’est en partie lui donner la voie de la guérison.
(AC) En vous écoutant je crois ré-entendre Françoise Dolto …
Questions de la salle
- Pourquoi les médecines douces ne sont-elles pas mieux reconnues ?
(AC) : Sans doute y a t-il des pressions fortes sur l’état et les instances médicales ( ordre des
médecins, sécurité sociale, mutuelles ) de la part des lobbies pharmaceutiques. Nous avons vu au
moment du déremboursement partiel de l’homéopathie où se situaient les intérêts … Certainement pas
vers une meilleure santé puisque l’homéopathie devient plus difficilement accessible pour des
familles peu aisées et encore moins économique puisque l’homéopathie ne représente pas des
dépenses élevées face aux médicaments allopathiques.
Voir à ce sujet « Manifeste pour une médecine écologique sur le site http://acecomed.org
- Je ne peux pas toujours consulter mon homéopathe car les délais pour obtenir un rendez-vous sont
souvent très longs … Je dois donc me rendre chez un généraliste et là je suis écœurée de voir qu’à
peine entrée dans son cabinet, je suis déjà en train de faire son chèque …
( IH ) : Heureusement tous les médecins n’expédient pas leurs patients de la sorte … Et c’est vrai que
les homéopathe et ceux qui pratiquent des médecines douces font beaucoup moins d’actes que leurs
confrères … Il y a une injustice flagrante qui passe par une véritable reconnaissance des médecines
douces… Pour ce qui est des délais chez les homéopathes, en ce qui me concerne, je garde toujours
une place pour prendre une urgence …et j’en ai très souvent, car 50 % de mes patients sont des
enfants … contrairement aux autres confrères qui n’en ont que 20% en moyenne…
(AC) : Concernant la reconnaissance des médecines douces, il semble que le parlement européen soit
prêt à faire avancer cette revendication . Il s’est prononcé en faveur du pluralisme thérapeutique et la
reconnaissance des médecines non conventionnelles. Dans beaucoup de pays Européens elles sont
bien reconnues. La France est le pays qui montre le plus de blocages pour évoluer en ce sens . La
sécurité sociale ne veut pas en entendre parler prétextant de nouvelles dépenses insurmontables. C’est,
à mon avis, le contraire… Si les patients faisaient recours plus facilement aux médecines non
conventionnelles, ce serait des complications en moins dues à la surconsommation de médicaments.
On constate un nombre croissant de maladies iatrogènes ( causées par les effets secondaires des
médicaments, les prescriptions indues ou erronées et la mauvaise utilisation des médicaments ) . On
note que les français sont les plus gros consommateurs de médicaments allopathiques mais que l’état
de santé des français est loin d’être le meilleur …
( un médecin ostéopathe dans la salle ) J’ai plusieurs remarques à faire . Je constate que mes
collègues médecins sont de moins en moins préparés à voir les anomalies de la colonne vertébrale.
Pourtant, on constate souvent qu’une simple manipulation ou une toute petite injection (
mésothérapie ) peut soulager bien des malades . C’est pourquoi, malgré mon grand âge, j’ai repris
du service pour soulager quelques patients et pour former d’autres médecins à la vertébrologie.
Concernant les antibiotiques, il est vrai que les pouvoirs publiques ont fait leur mea-culpa au travers
de la campagne « les antibiotiques , c’est pas automatique » . Aujourd’hui on constate que les
patients se sont accoutumés à de nombreux antibiotiques . Ils n’ont plus d’action en cas de besoin
impérieux… J’ai eu des enfants et ils n’ont jamais avalé d’antibiotique avant l’âge de 18 ans … Ils
ont été soignés par homéopathie .
Par ailleurs, je voudrais reparler de la vaccination : avec ma femme nous étions habitués à nous
protéger de la grippe par un traitement homéopathique et nous n’avions jamais attrapé ce virus bien
que le côtoyant journellement…Il nous a pris une année de tenter la vaccination ( gratuite vu notre
âge ) … Nous avons attrapé la grippe tous les deux …Bien sûr nous sommes revenus à l’homéopathie.
( le traitement préventif à l agrippe consiste à prendre …
(AC) . Il est a noter que les homéopathes sont souvent réticents face aux vaccinations… Certains sont
totalement contre, enfreignant la loi… Plusieurs sont aujourd’hui portés devant les tribunaux
( voir le site …)
- Je suis agricultrice. J’avais un allergie au poils de vaches…Plutôt que de me faire désensibiliser
par piqûres, je me suis adressée à un homéopathe . Il m’a prescrit une préparation
homéopathique à base de poils de vache… Ca a marché immédiatement … j’étais guérie
définitivement.
( IH ) Ce genre de préparation n’est plus autorisé aujourd’hui…
(AC) Je pense que devant un tel témoignage, des médecins et des pharmaciens devraient prendre le
risque de le faire quand même…Ce serait courageux mais combien utile… tout comme ceux qui
affrontent la justice pour dénoncer les risques de la vaccination .
« Devant une loi injuste, le devoir du citoyen, c’est de désobéir » ( Gandhi )
- Vous avez évoqué le magnétisme et les bienfaits de l’argile dans votre introduction. Pouvez-vous
nous en dire plus…
(AC) : Les magnétiseurs eux aussi parlent d’énergies ; ils en donne à leurs patient pour soigner toutes
sortes de problèmes physiques ou psychiques. Michel Henry , magnétiseur à St Laurent de Brèvedent,
pratique aussi la radiesthésie . A l’aide d’un pendue il fait le « déblocage des choques émotionnels du
passé » ( C’est le titre de son livre aux éditions SERVRANX) .
L’argile possède également un magnétisme et peut soigner des plaies, faire baisser la fièvre,
supprimer une douleur, guérir des maladies par application de cataplasmes ( argile concassée) ou
ingestion ( argile ventilée) .
Conclusion du café-débat :
(AC) : Il était impossible de détailler toutes les médecines douces… Nous remercions Me Hanin et
Me Cristophe d’être venue nous parler de leur pratique.
Notons tout de même pour conclure que la santé est avant une question d’hygiène de vie . Malgré
quelques campagne récentes bien menées ( manger des légumes, se laver les mains, ne pas abuser
des antibiotiques… ) la prévention n’est jamais assez importante . Le cadre de vie est un élément très
important de la bonne santé ( condition de travail, habitat, pollutions diverses. … ) Il était donc
normale qu’ECO-CHOIX, association qui se veut de défendre notre environnement organise un débat
sur ce thème. Cela fait suite à d’autres débats déjà organisés par ECO-CHOIX sur l’alimentation et la
défense de l’agriculture biologique. Car il est évident que notre santé est avant tout dans notre
assiette… Enfin, le docteur Saladin qui a souvent animé nos débats serait là ne manquerait pas de
rappeler que la santé passe aussi par l’activité physique … Marcher, faire du vélo, cela résoud en
partie le problème des transports polluants mais cela ôte aussi beaucoup de maladies ( cardio-
vasculaires , obésité… )
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