Plus précisément, deux types de procédures peuvent être identifiés en rééducation cognitive
chez l’enfant (Deforge, 2011 [15]):
- la procédure rééducative, visant une stimulation d’une fonction cognitive spécifique et
déficitaire. Il s’agit d’un entrainement de bas niveau dont l’objectif est d’automatiser
une procédure en utilisant des stratégies telles que la séquentialisation, les aides
externes, les effets cognitifs (comme l’amorçage par exemple),
- la procédure de remédiation cognitive, quant à elle destinée à améliorer la
connaissance du patient sur son propre fonctionnement et à entrainer ses compétences
de contrôle et de gestion en utilisant des stratégies alternatives.
La première procédure de type Bottom up, ou ascendante, se réfère à un effet de restauration
des fonctions cognitives, alors que la seconde de type top down, ou descendante, postule une
réorganisation fonctionnelle.
Ces deux procédures présentent chacune avantages et inconvénients : la procédure bottom up
ne permet pas par exemple de transférer des acquis de la prise en charge de façon globale,
alors que la seconde n’induirait pas d’automatisation au quotidien. Seron & al. [16] postule
que « l’avenir est de combiner différentes approches thérapeutiques utilisant des stratégies
différentes ascendantes et descendantes ».
Actuellement, la revue de la littérature montre une certaine émergence des travaux liés à la
prise en charge dans le TDAH. Une recherche effectuée sur Pubmed en juin 2015, portant sur
les cinq dernières années et ciblant « attention deficit disorder with hyperacitivité » (en mots
du titre ou résumé) associés à « remediation ou training ou rehabilitation » chez l’enfant,
retrouve 173 articles. Parmi ces publications, une grande diversité -voire une grande
hétérogénéité- des approches est constatée. Ainsi, une récente revue de la littérature
(Neudecker et al. [17]) étudiant 21 articles relève d’importantes différences de mesures
attentionnelles (tests, questionnaires, mesures physiologiques…), d’objectifs thérapeutiques
(fonctions attentionnelles, exécutives, mesures motrices, mesures physiologiques, symptômes
du TDAH) et d’outils thérapeutiques mis en place (exercices cognitifs peu précisés, méthodes
psychocorporelles, jeux informatisés…). On retrouve principalement dans cette revue un
format court et intensif de la prise en charge, variant de 2 à 3 séances hebdomadaires, de 20 à
90mn par séance, et de 6 à 20 semaines.
Au sein de cette littérature, différentes études se focalisent sur les fonctions cognitives en
explicitant la procédure visée et/ou l’objectif cognitif. Parmi celles-ci, les travaux de
Klingberg et al. [18] de type Bottom up visent un entrainement intensif de la mémoire de