Document 3 : Les modifications climatiques et leurs conséquences sur le climat du Ladakh.
Au cours des dernières années, les impacts du changement climatique ont été de plus en plus visibles
dans les régions du Ladakh, Lahaul et Spiti, situées dans les déserts froids de l'Himalaya indien. La
nature des précipitations et des chutes de neige a changé : il neige moins en hiver et il pleut davantage
en été. La fonte des petits glaciers affecte le débit des cours d'eau. L'élévation des températures crée
des conditions favorables à l'invasion des insectes et des parasites.
Depuis 2008, dans le cadre d'un programme de construction solaire passive, le GERES déploie des
actions visant à :
▪analyser les impacts du changement climatiques sur les moyens de subsistance des populations rurales
▪élaborer des solutions et des mécanismes d'adaptation afin de permettre aux collectivités de faire
face aux impacts du changement climatique
▪sensibiliser les populations et les autorités publiques aux risques et sur les possibilités d'adaptation.
A moyen terme, les objectifs sont, d'une part, d'élaborer des solutions d'adaptation, et d'autre part,
de développer des stratégies de communication en direction des 35 villages et des écoles dans le cadre
d'une campagne de sensibilisation aux changements climatiques.
Association Géres, http://www.geres.eu/fr/nos-actions/implantations/representations-
permanentes/item/22, 2010-2011
Mais comment expliquer ce qui s’est passé ?
[Certains évoquent] une mousson particulièrement forte cette année puisqu'elle aurait franchi la
frontière naturelle [des] chaînes himalayennes. Or, le journal « Economic Times » de New Delhi, relayé
par le bulletin WTN (« World Tibet News »), avance une explication beaucoup plus détaillée. Selon
l'analyste de ce journal, la mousson n'y serait pour rien, mais le phénomène serait typique des climats
tropicaux, où une forte chaleur provoque une forte évaporation à partir de masses d'eau locales, qui
retombent en pluies torrentielles dès qu'un contact a lieu avec des masses d'air froid. Le problème est :
pourquoi cela se produit-il maintenant au Ladakh ?
Premier élément de réponse : le réchauffement climatique qui a augmenté la température moyenne de 3
degrés et a amené en ces altitudes des températures estivales inconnues auparavant (il n'est pas rare
qu'il fasse 30° C à Leh en plein mois d’août, ce qui ne se voyait jamais autrefois). Mais cela ne suffit
pas... Où trouver l'eau nécessaire à l'évaporation [pluies] dans un pays réputé si désertique ?
Deuxième changement : la transformation de la population, d'un mode de vie essentiellement nomade à
un mode de vie agraire, aurait étalé des réserves d'eau que l'on ne connaissait pas autrefois, par le
biais de l'irrigation. De fait, tout visiteur du Ladakh est surpris par ces champs d'un vert dense aux
abords des maisons. La culture s'est intensifiée. En partie pour le bien de la population locale, mais aussi
pour celui des visiteurs étrangers dont le nombre n'a cessé de croître depuis « l'ouverture » de ce pays
au début des années quatre-vingt. Ces deux facteurs réunis seraient la cause de la formation d'énormes
cumulo-nimbus se déversant sous forme torrentielle...
http://alainlecomte.blog.lemonde.fr/2010/08/11/ladakh-sinistre/