Les poissons
par Céline Clot
En période de carême, la consommation de la viande, des oeufs, du beurre et
même du lait était interdite. On mangeait donc les escargots, les grenouilles, les
poissons frais, salés ou fumés qui étaient cuits au court-bouillon fortement
aromatisée, ou frits, ou accompagnés d'une sauce au vin ou présentés en gelés,
ou encore, mêlés et broyés en pâtés (esche rois réalisés avec des salsifis) ou en
tourtes.
A cause de la fréquence des jours maigres, le poisson d'eau douce (étangs et
rivières) est recherché au point de mettre en danger certaines espèces (ex: le
saumon en Normandie!). Le poisson de mer, séché, fumé ou salé, constitue
l'apport protéique des jours maigres pour ceux qui ne peuvent s'offrir le coûteux
poisson frais (enfin, plus ou moins frais...). Le hareng, que les danois, les
hollandais, les ports du nord, capturent en quantité industrielle, est le poisson ?
Roi du carême. Enfin le miel, et pour les plus pauvres ou pour les temps
difficiles, les baies, étaient aussi produits par l'incultum.
Les moines doivent selon l’ordre cistercien revenir à un régime à base de
poissons et de légumes, conforme au désir de l’ordre de revenir à l’essence de la
règle bénédictine.
Le poisson est surtout consommé salé et séché. En Provence la ville de
Martigues s'en était fait une spécialité. Le Tigre et l'Euphrate abondent en
poissons dont les carpes et assimilées sont les plus appréciées. Les poissons
irakiens sont réputés bien meilleurs que les ceux du Nil, à Bagdad tout du moins.