Document - Collège du Moulin de Haut

publicité
Correction 1ère partie du brevet blanc
L’enfant de sous le pont , Le Clézio, 2000
Le portrait de l’estrassier
1. a. La vie d’Ali se caractérise tout d’abord par l’absence de domicile fixe : « avoir dormi dehors » l.3,
« n’avait pas de domicile » : il s’agit donc d’un SDF. D’autre part, les expressions « bu trop de vin »
et « pas vraiment de métier » soulignent l’absence d’activité rémunérée et la dégradation
physique du personnage d’Ali, « usé par la vie ».
b. « L’estrassier », comme l’appellent les gens, dans le Sud, est un chiffonnier qui va « de poubelle
en poubelle », pour « ramasser tout ce qui peut se revendre » : cartons, vêtements, verre, piles…
2. a. Le groupe en italique exprime le rapport logique de la cause.
b. Voilà ce que donne la phrase en remplaçant le groupe par une proposition subordonnée : « C’était
un homme non pas très âgé, mais usé par la vie, parce qu’il avait dormi dehors et qu’il avait bu trop
de vin »
3. a. Dans cette phrase, c’est le champ lexical de la guerre qui domine, avec les mots « soldat »,
« assaut », « balles ».
b. Nous apprenons qu’Ali est capable de se battre, est prêt à défendre son territoire, ce qui
prépare l’expression de la ligne 27 : « résolu à jeter [le carton] loin sur les quais ». Sa « méfiance » (l.
20) est devenue « colère » l. 38 et révolte.
4. a. L’expression « avec d’infinies précautions » occupe la fonction de complément circonstanciel
de manière du verbe « sortit », l. 38
b. Cette expression met en valeur la délicatesse dont peut faire preuve Ali.
c. La suite du texte permet de noter sa conscience aiguë de la beauté et de la fragilité du petit
être qu’il tient dans ses bras : « il n’avait jamais rien vu de si joli ni rien de plus délicat et léger »,
ainsi que l’attention innée qu’il manifeste pour ce bébé, qui l’empêche d’approcher son visage du
sien : « sans oser approcher d’elle son visage à la barbe hirsute ». Double conscience, donc : de la
beauté de l’enfant et de son aspect fruste, négligé.
La découverte
1.
a. La phrase des l. 20-21 retranscrit les pensées d’Ali.
b.
Il s’agit donc de l’emploi du style indirect libre : nous entendons les questions que se pose
le personnage dans son for intérieur, exprimées directement, mais sans verbe introducteur, sans
guillemets, et à la 3ème personne.
c.
Au discours direct, ces phrases auraient été exprimées de la façon suivante : « Qui a mis ce
carton ici, sur mon lit ? Peut-être qu’un autre gars de la chiffe a décidé de s’installer ici, sous le
pont ? »
2.
La découverte d’Ali s’effectue tout d’abord à travers le sens de l’ouïe : « il entendait quelque
chose », l. 27, « une voix de bébé nouveau-né » l. 29, « cris » l. 33, pleurs –« pleurer » l.33. La
vue prend le relais -« joli » l. 42- suivie du toucher : « si légère » l. 40.
3.
« Quelque chose » l. 27 est un pronom indéfini.
4.
a. Dans le groupe nominal des lignes 28-29, « qui appelait, dans le carton », est une PSR, « une
voix d’enfant » est une apposition, qui comporte un GNP –d’enfant-, et « une voix de bébé
nouveau-né »e est une deuxième apposition qui contient un GNP –« de bébé nouveau-néb. Ces différentes expansions précisent au fur et à mesure la reconnaissance de l’interlocuteur
auquel Ali a affaire, elles marquent les étapes de cette identification : une voix devient un appel,
qu’Ali localise, puis un appel d’enfant, enfant qui s’avère être un bébé, qui plus est un bébé
naissant. Le GN rend compte de l’analyse progressive que fait Ali de ce qu’il entend.
L’enfant sous le pont
1. a. Dans les deux propositions en italique des l. 38 à 40, le rapport logique exprime la conséquence :
elle était petite, si bien qu’Ali devait serrer ses mains.
b. Elles insistent sur la fragilité du petit être qu’Ali tient dans ses mains, symbolisée par « l’extrême
petitesse –« si petite que »- et l’extrême légèreté -« si légère que »-.
2. L’expression « cette poupée vivante » souligne la beauté du bébé –une poupée est toujours jolie-,
sa petitesse –une poupée est le plus souvent plus petite qu’un véritable nourrisson-, sa légèreté –
jouet pour enfant, une poupée est loin de peser 3 kilos comme un vrai bébé-, son aspect irréel,
magique –une poupée n’est pas un vrai bébé, mais ici, la vie à été donnée au jouet, rendu
« vivant ».
3. Le bébé est en danger car il manque de tout ce qui est nécessaire à sa survie : vêtements pour
lutter contre le froid –« air froid », « bébé nu », « peau rougie par le froid », « chair de poule »-,
nourriture, abri sûr –« matin d’hiver », « carton entrouvert », protection et soins d’une mère… Il
semble abandonné.
4.
Pour Ali, le bébé représente « l’incroyable » l. 28, « l’impossible » l. 28, « l’inattendu » l. 29,
mais également le miracle d’une arrivée déjà envisagée, comme un rêve qui se réaliserait :
« C’est elle, c’est l’enfant de sous le pont » ; cette expression l. 41 symbolise un événement phare
du livre, et par là le livre lui-même, puisqu’elle a donné son titre à l’œuvre éponyme.
Téléchargement