Le laboratoire de la liberté (B)
I Les pères de la Révolution
A) Les Lumières
Debray : « Aveuglantes Lumières »
Solers : « Rallumer les Lumières »
Goethe : « Lumière, encore de la Lumière »
Le mouvement des Lumières, dont la France prend la tête, est une aspiration à la
liberté. Cette idée de Lumières veut également mettre en avant la notion d’unité des
citoyens au sein de l’idée de nation.
A la mort de Louis XIV, le cortège funèbre a été sifflé. La régence organise des orgies.
On voit une réaction totale contre le précédent âge de fer. C’est la conquête du corps,
l’époque de Casanova. Les Lumières sont bel et bien un mouvement européen. Cela
commence en 1688 en Angleterre où se crée un Parlement, soit l’amorce d’une
démocratie. John Locke écrit en 1690 L’Essai sur l’entendement humain : il n’y a rien
de sûr, tout dépend de l’expérience. L’esprit humain n’a pas à subir une vérité
immuable.
Emmanuel Kant explique qu’il y a une découverte à faire pour être citoyen, c’est la
morale. Cette loi morale repose sur le lien le plus précieux, le plus difficile à
concevoir : la liberté. C’est l’éducation qui permettra cela.
Beaumarchais, aussi aventurier que Casanova, a également joué un rôle important.
B) La Triade capitoline
N.B. : Montesquieu (1748) : « Toute personne ayant du pouvoir est portée à en
abuser. Ainsi, par la disposition des choses, il faut que le pouvoir arrête le pouvoir. »
Denis Diderot, fils de bourgeois bourguignon, a fait des études ecclésiastiques.
Néanmoins il commence dans le roman libertin (Les Bijoux indiscrets). Il est très porté
sur le sexe, la boisson, les farces, etc. Anti-esclavagiste, il est une sorte d’empiriste
convaincu. Philosophe, chimiste, juriste, artisan, il est curieux de tout. Il rencontre
D’Alembert, un mathématicien élevé par un vitrier. Ils se demandent pourquoi ne pas
rendre hommage à tout ce qui existe. Il propose le projet de L’Encyclopédie. En 1750,
il diffuse le Prospectus. L’ouvrage est un outil de vulgarisation de l’état des
connaissances dans tous les domaines. C’est un hommage au travail de la tête et des
mains. On combat par le progrès toutes les superstitions et tous les préjugés. Madame
de Pompadour, maîtresse du Roi, protège Diderot (sauf lors de l’édition de l’article sur
Genève). Diderot finit par rédiger lui-même les dix derniers tomes. Il meurt en 1770,
après avoir revendu sa bibliothèque pour se financer.
Jean-Jacques Rousseau est né genevois. Malade, il est surnommé « le pouilleux
magnifique », « l’anomalie venue de Suisse », etc. Il prévoit « les crises et les
révolutions ». « L’Homme est libre et partout il est dans les fers. » Toute
l’idéologie de Rousseau se base sur le principe de dignité, de justice. Le peuple est
souverain. Rousseau défend le droit à l’insurrection.
Voltaire est trop riche pour être fréquenté par la gauche, et trop moqueur pour
attirer la droite. Il connaît très bien la philosophie chinoise. Il ne faisait de la
philosophie que pour se détendre. Il est devenu célèbre grâce à l’Affaire Callas
Toulouse, un des trois fils Callas se pend ; le Parlement déclare que Joseph Callas a
poussé son fils à se tuer). Il prend fait et cause pour Callas. C’est le premier homme
depuis Ciceron qui ose faire admettre à la justice qu’elle s’était trompée. C’est le
Parlement de Paris qui réhabilite Callas.
« Je ne suis pas d’accord avec vous, mais je ferai tout pour que vous puissiez vous
exprimer. » Diderot
II De Maupeou à Necker
Il ne manque plus que la révolution politique ; la révolution culturelle semble déjà accomplie.
Certains personnages ont essa de limiter les dégâts. En 1706, Vauban écrit
respectueusement au Roi La Dîme Royale : la France est endettée. Pour la sauver, il faut que
tous payent l’impôt. Vauban ne sera pas écouté et meurt en 1707.
Louis XV commence son règne en 1723 (régence depuis 1715) jusqu’en 1774. Il meurt
détesté, la France étant ruiné. Dans les années 1770, il nomme comme Chancelier un
ecclésiastique, Maupeou. Celui-ci obtient du Roi la suppression des Parlements pour
moderniser l’Etat, mais on ne les remplace par rien. Louis XV meurt le 10 mai 1774.
On cherche l’héritier (colosse d’1.90m), qui initialement ne devait pas régner. Louis XVI
déclare : « nous sommes trop jeunes ». Il nomme Turgot super intendant aux Finances. Il est
un physiocrate, ami du progrès et des philosophes. Il tente d’abolir les frontières entre
provinces. Il supprime les corvées par une contribution financière. Quand Turgot explique que
la France va à la banqueroute et qu’il faut généraliser l’impôt. Turgot est renvo après un an
et demi d’exercice.
En 1783, alors que la guerre fait rage aux Etats-Unis, Calonne réinjecte six cent millions de
livres. En 1787, il propose au Roi de convoquer l’Assemblée des notables : nobles et haut-
clergé dans le but de réformer l’Etat. Calonne est renvoyé le 8 avril 1787. La dette de l’Etat ne
cesse de s’amplifier.
Necker, genevois, protestant, banquier, extrêmement riche, est convoqué. (En 1785, Louis
XVI rend un édit de tolérance aux Parlements : les protestants ne peuvent plus être poursuivis
pour l’exercice de leur culte). Il réinvente la Loterie Nationale, mais le Roi n’est pas séduit. Il
lance les emprunts-viagers. Necker finit par convaincre Louis XVI de réunir le 6 novembre
1788 l’Assemblée des notables. Necker ne parle pas des impôts mais de réformes de l’Etat. Il
envisage la réunion des Etats Généraux du royaume. L’Assemblée des notable accepte. Mais
cette assemblée espère le vote par ordre. En août 1788, Necker a prononcé officiellement la
banqueroute de l’Etat : il ne peut plus payer le traitement de ces officiers, les pensions des
nobles, etc.
III Le froid et la faim
La plupart des grands changements de l’Histoire des hommes est lié au climat. En 1783, il
neige au mois d’août jusqu’en 1791. Il fait -24°C à Paris en hiver. Soit c’est la cheresse
totale, soit on affronte des pluies diluviennes. Louis XVI, en 1783, signe un traité de libre-
échange avec l’Angleterre. Face à l’augmentation des importations, la France découvre un
nouveau fléau le chômage. Entre 1785 et 1789, l’inflation est de 65%. Les nobles ressortent
de très anciens droits. Printemps 1789, pluies constantes : les récoltes pourrissent ; la faim
réapparaît. En mai 1789, la ville de Marseille ferme ses portes. 8000 affamés venus du pays
d’Aix réclame du pain. En juin 1789, on compte 100 000 chômeurs. On soupçonne les nobles
d’affamer le peuple. Les premiers châteaux brûlent. En mai, Foulon, responsable de
l’intendance du blé, déclare : « s’ils ont faim, qu’ils broutent de l’herbe ». Quelques heures
après, il est lynché et pendu à la lanterne. On ouvre peu à peu des maisons de charité.
L’étincelle est partie le 7 juin 1788 depuis le Parlement de Grenoble. On tente de réformer la
monarchie pour plus de justice. On interdit donc la convocation du Parlement de Grenoble.
Les Parlementaires passent outre, se heurtent à la troupe et vont se réunir dans le château de
Perier. Les Grenoblois montent sur les toits et jettent sur les soldats des tuiles. Autour d’un
comité central (Mounier et Barnave), le Parlement demande la réunion des Etats Généraux au
nom de l’unité nationale pour réformer l’Etat : « les trois ordres de la province n’octroieront
les impôts par don gratuit ou autre que lorsque leurs représentants en auront délibéré dans
les Etats Généraux du royaume. » Le 8 août 1788, la monarchie annonce la convocation des
Etats Généraux.
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