rejet de tout interventionnisme étatique suivant la formule de Gournay : « laisser faire les
hommes, laisser passer les marchandises ».
Musgrave définit trois fonctions principales de l’Etat :
-fonction d’affectation (satisfaire les besoins collectifs et internaliser les effets externes)
-fonction redistributive (répartir les revenus à la suite d’un jugement normatif)
-fonction de stabilisation (assurer la régulation de l’économie par la régulation de la demande
globale pour obtenir le plein-emploi sans inflation).
Une philosophie utilitaro-hédoniste : satisfaire au mieux ses besoins en minimisant ses efforts.
Il existe un clivage concernant le nombre de marchés pris en compte :
Équilibre partiel (Marshall – Ecole de Cambridge) : pas de prise en compte des effets sur
les autres marchés des modifications de l’équilibre sur un autre marché
Équilibre général (Walras – Pareto –Ecole de Lausanne) : envisage les multiples
interdépendances entre les marchés
3. L’analyse néoclassique
La science économique est la science des comportements calculés. Tous les âges de la vie
peuvent être l’objet d’un calcul économique.
L’analyse est faite en termes de marché. Les prix sont des informations par rapport auxquelles
les individus fixent leur comportement (« signaux »). Les prix doivent donc être établis sans
biais pour être les plus efficaces possible dans l’ajustement => tout est prix.
Le rôle de la monnaie est controversé :
Pour les premiers auteurs néoclassiques, idée classique de la neutralité de la monnaie est
maintenue (la monnaie n’affecte pas la production, le revenu réel, l’investissement,
l’épargne ou les prix relatifs). Fisher reconnaît qu’il ne fait « qu’apporter une restauration
et une amplification de la vielle théorie quantitative de la monnaie » avec son équation
(1911) : MV = PT (M = masse monétaire, V = vitesse de circulation de la monnaie, P =
niveau général des prix, T = volume des transactions). La monnaie est un simple
lubrifiant, un voile qui masque les échanges (double troc au lieu d’un troc simple, loi de
Say qui résulte de l’interdépendance entre offre et demande).
Pour les monétaristes (Hayek, Friedman), la monnaie perturbe la sphère réelle et les
comportements des agents économiques (≠ Keynes). L’inflation est un biais, un moyen de
perturber l’information.
La théorie de la valeur est subjective : l’utilité ressentie par le consommateur fonde
véritablement la valeur des biens (désintérêt pour la quantité de travail fourni). La question de
la rareté se pose (Walras) puisque les néoclassiques croient en les vertus du marché :
« l’interaction sur les marchés produit le meilleur des mondes possibles » Stoffaës, Fins de
mondes (1987). Le prix d’un bien est fonction de l’utilité de ce bien (Jevons).
Pour Walras, « le prix du blé ne résulte ni de la volonté du vendeur, ni de la volonté de
l’acheteur, ni d’un accord entre les deux. La valeur d’échange prend le caractère d’un fait
naturel ». Le prix est à la fois égal au coût marginal (effort consenti pour la fourniture de la
dernière unité produite) et à l’utilité marginale. Donc, à l’équilibre, l’utilité marginale est
égale au coût marginal.
Il y a un ajustement des comportements en fonction des prix qui permet l’équilibre général
walrassien, c’est-à-dire un équilibre simultané sur les trois marchés interdépendants. Cet
équilibre est le résultat de l’interdépendance générale des marchés et de tâtonnements que
permet le marché au même titre que le commissaire-priseur assure l’équilibre entre offre et
demande dans une salle de ventes.
Pour Pareto, l’équilibre général est un optimum, on ne peut pas améliorer la satisfaction de
l’un sans détériorer la situation de l’autre.