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Abel REY
La science orientale
avant les Grecs
LA SCIENCE
CHINOISE
La science orientale avant les Grecs
La science chinoise
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à partir de :
LA SCIENCE CHINOISE,
Extrait de La science dans l’antiquité :
La science orientale avant les Grecs,
par Abel REY (1873-1940)
Éditions Albin Michel, Collection L’évolution de l’humanité, Paris, 1942, livre IV,
pages 337-412, 494-500, 509-511, de 520 pages. Première édition 1930.
Édition en format texte par
Pierre Palpant
www.chineancienne.fr
avril 2011
La science orientale avant les Grecs
La science chinoise
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TABLE DES MATIÈRES
Chapitre
I. La chronologie chinoise et le calendrier.
II. L’astronomie chinoise :
1. Les fondements
2. Le mois intercalaire
3. Les grands cycles fictifs
4. Les polaires
5. Les éclipses
6. La signification et l’origine des sieou
7. Le caractère chinois des sieou.
III. La géométrie chinoise :
1. Le Tcheou-pei
2. Représentation géométrique : les cartes.
IV. La physico-cosmologie chinoise : le mythe.
Conclusions : effort syncrétique.
Note additionnelle : A propos de La Pensée chinoise, de Marcel Granet.
Bibliographie.
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La science orientale avant les Grecs
La science chinoise
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CHAPITRE PREMIER
LA CHRONOLOGIE CHINOISE ET LE CALENDRIER
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On a souvent insisté sur les difficultés de la chronologie
chinoise. Elles sont à peu près insolubles, si l’on prétend à des
précisions et à des certitudes. Nous aurons à dire la même chose
de la chronologie hindoue.
Nous n’avions pas, de loin, les mêmes embarras avec les
chronologies chaldéo-assyrienne et égyptienne, ce qui n’est
paradoxal qu’en apparence. Les fourchettes des localisations
chronologiques, pour le sujet dont nous nous occupons, sont en
somme assez resserrées. Des différences d’un ou de deux siècles
n’importent pas beaucoup à l’évolution de la pensée scientifique
en des civilisations aussi stabilisées que celles-, et le petit
nombre des documents ne permet que des aperçus d’ensemble
sur les grands traits de l’histoire. Entre ces limites, nos dates
peuvent entraîner notre conviction ; car des indices certains,
matériels, dans des documents qui sont restés, jusqu’au jour
ils ont été exhumés, à l’abri de toute falsification, entraînent
notre foi, au moins pour leur situation relative : ce qui seul à peu
près importe dans nos recherches.
Mais, dans des civilisations qui sont restées vivantes jusqu’à
présent, rien ne nous garantit contre les truquages. Nous savons
du reste qu’en Chine comme dans l’Hindoustan, comme partout,
on a tenu à honneur de se rattacher par fiction au plus lointain
passé. Les documents d’époque ont cédé à peu près la place à
des copies bien postérieures. Les dates auxquelles elles font
remonter les originaux n’ont donc plus rien de certain, car qui
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La science chinoise
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nous prouve qu’elles ne sont pas volontairement reculées ? Dans
bien des cas, nous pouvons même l’établir de façon péremptoire.
Alors, pour le reste...
Il nous faut donc chercher des indices matériels. Il est bien
malaisé de les trouver, puisque la plupart du temps nous n’avons
que des copies proches de nous, dont on a forcé la chronologie
vers de très lointains reculs.
En Chine, surtout, les très vieux textes nous font défaut,
partant ces indices matériels. Car, à la raison générale du
truquage des dates dans une civilisation qui s’est toujours
continuée s’ajoute une raison particulière et dirimante :
« Entre les années 480 et 206, la Chine fut en proie à
une suite de révolutions et de guerres intérieures, qui firent
négliger tous les travaux d’astronomie. Ce fut dans cet
intervalle, en 213, qu’un des plus grands empereurs
chinois, Thsin-chi-Hoang, fatigué des représentations morales
et peut-être trop routinières des lettrés, toujours appuyées
sur les anciens textes, ordonna, sous peine de mort, de brûler
tous les livres, à l’exception de ceux qui traitaient de
médecine, d’astrologie (conséquemment un peu
d’astronomie), d’agriculture, ou qui contenaient les annales
de sa famille. Toutefois, les mémoires sur l’administration de
l’Empire et les cartes géographiques furent aussi épargnés, ce
qui prouve qu’il y avait de telles cartes. Thsin-chi-Hoang,
ayant vécu encore quatre ans après ce décret, n’eut que trop
de temps pour le faire exécuter, l’imprimerie n’étant pas
inventée alors, puisque même on n’écrivait qu’avec des
poinçons sur des planches de bambou
1
. Par la réunion de
toutes ces circonstances, lorsque trois années plus tard,
1
« Ce fut du temps de Thsin-chi-Hoang même qu’un savant homme d’État, nommé
Mong-tien, substitua à cette méthode grossière et pénible l’emploi des pinceaux, de
l’encre et du papier fait avec le tiber du mûrier ou du bambou. »
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