Sport et personnalité

SPORT ET PERSONNALITE
I. INTRODUCTION
A. POURQUOI ETUDIER LA PERSONNALITE ?
Déterminants
- Biologiques
- Physiologiques
- Sociaux
- Psychologiques
Personnalité
Comportements
B. LE CONCEPT DE PERSONNALITE
1. DEFINITION
Le mot « personnalité » vient du latin « persona » = masque porté par les acteurs.
Comparaison du « masque » et de la « personnalité » :
1. Le masque ne change pas dans le cours de l’action
- Stabilité de la personnalité
- Mais notre vie n’est pas tributaire de notre personnalité
- Importance de la situation.
2. Le masque est limité à une douzaine (le triste, le coléreux, le violent, le rêveur, le
gentil, …)
- La personnalité s’exprime autour de « types » restreints
- Mais chaque individu est unique.
3. Le spectateur connaît le masque, ce qui lui permet de prévoir les actions
- La personnalité n’a pas une valeur prédictive
- Importance du contexte.
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C. DEFINITIONS
 D’après Allport (1953)
Personnalité = « organisation plus ou moins ferme et durable du caractère, du
tempérament, de l’intelligence et du physique d’une personne et cette organisation
détermine son adaptation unique au milieu ».
 D’après Cattel (1950)
La personnalité est ce qui permet une prédiction de ce que va faire une personne dans une
situation donnée.
 D’après Reuchlin (1991)
Personnalité = caractéristique stable et générale de la manière d’être d’une personne dans
sa façon de réagir aux situations dans lesquelles elle se trouve.
Points communs entre ces différentes définitions :
- La personnalité est unique.
- La personnalité est une organisation, une intégration.
- La personnalité est temporelle.
- La personnalité n’est pas un comportement, mais permet d’expliquer la conduite
d’un individu dans une situation donnée.
- La personnalité se différencie du caractère qui est statique, invariant et qui
n’explique pas le comportement (caractère = aspect expressif de la personnalité).
- La personnalité se différencie du tempérament qui est une composante
biologique, physiologique héréditaire de la personnalité.
II. LES THEORIES DE LA PERSONNALITE
A. INTRODUCTION
B. LES TYPOLOGIES
Les typologies sont des systèmes de classification des individus en fonction de leur « type
physique » et de leur « type psychologique ».
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1. LES TYPOLOGIES DE TEMPERAMENT
- Correspondance entre types physiques et types psychologiques
- Explications des conduites par l’analyse de facteurs physiologiques
- La doctrine des 4 humeurs d’Hippocrate (cf. Classification d’Hippocrate page
11)
- Gallien élargira cette classification
- Pavlov (théorie réflexologique).
2. LES MORPHOTYPES
 Les morphotypes de Kretschmer (1888 – 1964)
cf. Tableau page 12
 Les somatotypes de Sheldon (1888 – 1968)
cf. page 13
 Les typologies de caractère
cf. page 14-15
 Toutes ces théories ont la même conception structurale de la personnalité.
- Les humeurs sont des données essentielles de la personne liées à son
fonctionnement organique.
- La personnalité est inséparable du corps.
- Soma et psychisme sont en inter-relation constate.
C. LES THEORIES BEHAVIORISTES OU COMPORTEMENTALES

La personnalité
- apprise
- construite selon les principes de la théorie de l’apprentissage
Watson : « Le produit final de nos systèmes d’habitudes ».
- Unité d’analyse : l’habitude.
 La personnalité est définie comme l’habitude ou le système d’habitudes d’importance
sociale qui sont stables et résistantes aux changements.
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
Critiques
Stimulus  Réponse
Environnement
Habitude
Renforcement
- Pas de prise en compte de la complexité et de l’organisation de la personne
- Pas de prise en compte des données constitutionnelles, structurales, innées dans
le développement de la personne et l’édification de la personnalité.
- Le béhaviorisme ne permet pas d’expliquer la cohérence de la conduite au
travers de la variété des situations.
- Les lois de l’apprentissage sont déterminées à partir d’expériences sur les
animaux : « La psychologie a tendance à devenir une ratologie ».
D. LES THEORIES PSYCHANALYTIQUES
1. THEORIE DE FREUD
Psychanalyse = thérapie fondée sur l’exploration de l’inconscient.
Théorie de la motivation
Théorie de la personnalité
Explication originale de la personnalité
- Conception génétique et dynamique centrée sur l’instinct et l’inconscient
- Description de la personnalité en termes d’instances psychiques
 ça, moi, surmoi

Structure de la personnalité adulte
 dominé par le Ça
 individu guide par le plaisir
Le type érotique
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



Le type narcissique
Le type obsessionnel
dominé par le Moi
individu guidé par le principe de réalité
dominé par le Surmoi
individu guidé par le principe de moralité
2. THEORIE DE JUNG (1875 – 1961)
- Théorie de la personnalité en terme non sexuel
- Jung met l’accent sur 4 fonctions psychologiques ou processus mentaux et 2
attitudes.
-
Fonctions
Attitudes
Pensée
Sentiment
Sensation
Intuition
Introversion
Extraversion
L’individu équilibré présente une harmonie entre ces 4 fonctions et ces 2 attitudes.
La fonction de la pensée est celle de la conscience, du jugement, de la logique. C’est une
fonction rationnelle.
sentiment, sensation, intuition  cf. page 55
Conclusion
 Les théories psychanalytiques sont riches.
Certains disent même qu’elles sont « trop riches » car elles permettent d’expliquer
n’importe quoi.
 Ces théories se sont développées dans le cadre de la clinique  elles s’enracinent dans
la psychopathologie.
 L’homme normal est celui dont la structure psychologique (névrotique ou psychotique)
est stable.
L’homme normal pour Freud : « L’homme normal est celui dont le Moi est assez fort et
lucide pour harmoniser les exigences pulsionnelles, les contraintes du milieu et les
injonctions morales dont le Surmoi se fait l’interprète ».
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E. THEORIES PSYCHOSOCIOLOGIQUES
- Importance des variables socioculturelles
- Théories environnementales : 80% des caractéristiques individuelles sont
acquises.
- Accent mis sur :
 le "rôle"
 la culture
1. LE ROLE
- Description de la personnalité en termes de rôles (unité d'analyse)
Modèle organisé des conduites, relatif à la position de l'individu dans la société ou dans un
groupe et lié à l'attente des autres ou du groupe.
Facteur social
(famille, école, mode d'éducation, …)
Socialisation
Personnalité
Conception qui réduit la personnalité à la personnalité sociale
2. LA CULTURE
- Explication des comportements communs aux membres d'une société : le
caractère national.
Manière de réagir, attitude de ses membres, valeurs spécifiques, …
F. LES THEORIES PSYCHOMETRIQUES OU FACTORIELLES
a. Le spécialiste et le profane : les théories implicites de la personnalité.
b. La notion de trait
- Description de la personnalité en termes de traits
- Langue anglaise : 17950 mots pour décrire un individu (coléreux, impatient,
agressif, …)
- Trait = unité d'analyse spécifique, variable "isolable" et quantifiable.
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Disposition interne, relativement générale et permanente, plus ou moins marquée selon les
individus et ayant une valeur explicative des conduites.
 Le "big five"
cf. page 19
III. SPORT ET PERSONNALITE
- Les recherches se sont développées à partir des années 50.
- Problématique :
 Personnalité spécifique du sportif par rapport au non-sportif
 Type de sport (individuel / collectif)
 Le poste occupé au sein d'un sport particulier (ex : gardien de but)
- Commenter l'algorithme de Sack (1975)
cf. page 20
Conséquences importantes de l'étude de la personnalité pour l'entraîneur :
 nourrir un fantasme "sportif" culturel
 les relations entre sport et personnalité devaient permettre
- de détecter les futurs sportifs de haut niveau
- de diriger les sportifs vers des disciplines qui correspondent à leur personnalité
- d'insérer socialement les individus en leur faisant pratiquer un ou plusieurs
sports.
Question 1 : Influence de la pratique d’un sport sur la personnalité ?
Exemple 1 : Gabler – Etude sur des nageurs de haut niveau.
54 nageurs (hommes et femmes) – Echelle 16PF de Cattell
Facteurs primaires
Stabilité émotionnelle
Domination
Enjouement
Facteurs secondaires
Extraversion – Introversion
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Adaptation – Anxiété
Audace
Sensibilité émotionnelle
Tension nerveuse
Une comparaison des nageurs sur 5 ans a été effectuée  Aucun changement n’a été
observé.
Ce groupe de nageurs a été comparé par rapport à un groupe d’étalonnage (population de
référence).
Exemple 2 : B.-C. Olgivie a testé la personnalité d’un groupe de nageuses sur plusieurs
années.
Olgivie remarque que ces nageuses :
- ont développé leur autodiscipline
- sont plus stables
- sont plus confiantes
- sont plus autoritaires
- sont moins tendues et moins anxieuses.
Toutefois, il est difficile de généraliser ces résultats. D’autres variables que la pratique
sportive compétitive peuvent entraîner ces modifications.
Question 2 : Existe-t-il un « profil » du sportif ?
- Revue de questions : Relations et absence de relations entre sport et personnalité.
- Comparaison sportif / non sportif
Extraverti
Dominant
Stabilité émotionnelle
Confiance en soi
Compétitivité
Athlètes de haut niveau
 Sack (1975) : Revue de question
A partir de 151 études référencées, il a distingué 3 catégories de personnes :
- ne pratiquant aucun sport
- pratiquant un sport de loisir
- pratiquant un sport de compétition ou de haut niveau.
Il n’a distingué aucune différence significative entre ces 3 groupes. Cependant, on peut
critiquer la méthodologie de cette étude.
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 Fiegenbaum (1981)
Nombre
53
62
52
Sujets
Coureurs de fond
(marathon en moins
de 3h30)
Joggeurs (plus de
3h30 ou n’ayant pas
participé à cette
épreuve)
Témoins
Extraversion
3,65
Labilité émotionnelle
(= anxiété)
1,40
3,09
1,86
2,46
2,22
Profils différents en fonction des disciplines sportives et de leur niveau (comparaison par
rapport à un groupe de référence de la même discipline) :
cf. Thill (1975) – « Sport et personnalité » - éd. PUF Paris
Les volleyeurs des équipes nationales :
- sont plus impulsifs
- ont une combativité supérieure
- orientent leurs pensées vers le monde extérieur
- sont insouciants
- n’aiment pas établir des plans d’action (pôle conscience).
Les footballeurs des équipes nationales :
- sont plus tolérants aux frustrations
- ont une faible agressivité
- ont une faible combativité.
Sport individuel vs. Sport collectif :
Comparaison joueurs de tennis vs. Joueurs de base-ball
[…]
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Test : Questionnaire de Personnalité pour Sportifs (QPS) de Thill (1984)
 Description de la personnalité du sportif : modes habituels de comportement en
situation d’entraînement et de compétition.
 Prédiction de la performance par ce test.
 340 propositions
 Mode de réponse : vrai ou faux
 Forme adulte ou adolescent
Ce test a été validé sur 2582 sujets.
Population non-sportive
258 sujets de plus de 17 ans
Population sportive
736 garçons de 14-17 ans
727 garçons de + 17 ans
537 filles de 14-17 ans
324 filles de + 17 ans
rq : Méthodologie critiquable (pas de 14-17 ans non-sportifs ; peu de personnes de + 17
ans)
 14 échelles  4 groupements de traits de personnalité
Motivation et agressivité
Contrôle émotionnel et énergétique
- Désir de réussite d’ordre intrinsèque
- Désir de réussite d’ordre extrinsèque
- Agressivité
Extraversion - Introversion
-
-
Endurance psychologique
Compétitivité
Contrôle émotionnel
Résistance psychologique
Dominance
Sociabilité et coopération
Extraversion
Contrôle de l’activité
Vitesse dynamisme
Prise de risques
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
Rosnet (1991)
- Description de la personnalité :
Jeunes escrimeurs de haut niveau / Jeunes sportifs de haut niveau (référence)
- Buts : Découvrir d’éventuels traits prédictifs de la réussite en escrime.
- Sujets :
Escrimeurs « haut niveau » 15-20 ans
(cadets et juniors)
Sportifs « haut niveau » (14-17 ans)
162 garçons
73 filles
736 garçons
537 filles
 Résultats :
- Comparaison des garçons (escrimeurs vs. autres sportifs)
 Aucune différence dans les échelles du questionnaire, sauf pour le contrôle
émotionnel : les escrimeurs sont moins impulsifs que l’ensemble des sportifs de
haut niveau.
- Comparaison des filles (escrimeuses vs. autres sportives)
 plus motivées
 plus déterminées et persévérantes
 plus dynamiques
 plus compétitives
 moins impulsives
 plus résistantes au stress
 moins extraverties
 plus dominantes
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