En linguistique, l`enchaînement est un phénomène de sandhi externe

L'enchaînement est un phénomène qui consiste à lier le son consonantique final d'un mot au son
vocalique initial du mot qui le suit, ce qui donne une impression de fluidité dans le discours. Dans le
phénomène de l'enchaînement, et à l'inverse de la liaison, les consonnes finales sont toujours prononcées
même si les mots suivants débutent par une consonne.
Énoncé : « Elle arrête un voleur » transcription phonétique : [ɛlaʁɛtɛ̃volœʁ]. L'énoncé comporte
deux enchaînements : entre les sons [l] et [a], et entre les sons [t] et [ɛ̃].
La liaison consiste en l'insertion d'une consonne entre un mot à finale vocalique et un mot à initiale
vocalique. En d'autres termes, il s'agit du fait qu'on prononce une consonne finale, normalement muette dans
un mot pris isolément, si le mot suivant commence par une voyelle.
La consonne de liaison est liée à l'histoire de la langue : c'est une consonne finale qui s'est
normalement amuïe mais qui continue à être prononcée devant une voyelle initiale.
Réalisation des liaisons
La consonne finale écrite et muette de certains mots dans certains contextes syntaxiques peut être
prononcée devant la voyelle initiale du mot suivant.
-c = [k] : croc de boucher = [kʁo də buʃe] ~ croc-en-jambe = [kʁɔk‿ɑ̃ ʒɑ̃b] (dans quelques
locutions figées seulement)
-d = [t] : grand roi = [gʁɑ̃ ʁwa] ~ grand homme = [gʁɑ̃t‿ɔm]
-g = [k] : sang neuf = [sɑ̃ nœf] ~ sang impur = [sɑ̃k‿ɛ̃pyʁ] (prononciation vieillie, sortant d'usage
sauf dans quelques locutions figées)
-p = [p] : trop grand = [tʁo gʁɑ̃] ~ trop aimable = [tʁop‿ɛmabl]
-r = [ʁ] : premier fils = [pʁəmje fis] ~ premier enfant = [pʁəmjeʁ‿ɑ̃fɑ̃]
-s = [z] : deux cents francs = [dø sɑ̃ frɑ̃ ] ~ deux cents euros = [dø sɑ̃ zøro]
-t = [t] : pot de terre = [po də tɛʁ] ~ pot-au-feu = [poto fø]
-x = [z] : six bébés = [si bebe] ~ six adultes [sizadylt].
Quand la finale est une voyelle nasale (-an, -en, -in, -ein, -un, -on, etc.), le -n se fait entendre tandis que
la voyelle nasale se dénasalise le plus souvent :
avec dénasalisation : bon repas = [bɔ̃ ʁəpa] ~ bon appétit [bɔnapeti], certain collègue = [sɛʁtɛ̃
kɔlɛg] ~ certain ami [sɛʁtɛnami] ;
sans dénasalisation : est concerné un petit nombre de mots comme aucun, bien, en, on, rien, un et,
selon les locuteurs, non ainsi que les possessifs (mon, ton, son) ː aucun chat = [okœ̃ ʃa] ~ aucun être
[okœ̃n‿ɛtʁ], mon petit [mɔ̃ pəti] ~ mon enfant [mɔn ɑ̃fɑ̃] ou [mɔ̃n ɑ̃fɑ̃] (dans ces derniers cas,
des réalisations dénasalisées se rencontrent aussi)1.
Types de liaisons
On peut grossièrement définir trois types de liaisons en français. La liaison intervient entre des mots
fortement liés grammaticalement dotés d'un seul accent tonique de groupe. On distingue : la liaison
obligatoire, la liaison facultative, la liaison impossible (disjonction).
Liaison obligatoire : on sentira comme une erreur de prononciation (et non comme une liberté prise
par rapport à la norme) l'omission d'une telle liaison, quel que soit le registre de langue (de la langue
soutenue à la langue vulgaire). La liaison est obligatoire :
entre le déterminant et son nom, le nom et l'adjectif qui le précède : un enfant, les enfants, petits
enfants, tout homme, deux ours, vingt euros
entre le pronom personnel (ainsi que on, en et y) et son verbe, ainsi que l'inverse : nous avons, elles
aiment, on ouvre, ont-ils, prends-en, allons-y
dans certains mots composés et locutions figées plus ou moins lexicalisées : non-agression, États-
Unis, pied-à-terre, petit à petit, de temps en temps, premier avril.
Liaison facultative : s'il existe des liaisons réellement obligatoires, d'autres ne sont « obligatoires »
que dans la langue soutenue.
De façon générale, le nombre de liaisons tend à augmenter au fur et à mesure que le style oral devient
plus recherché. Voici quelques-unes de ces liaisons facultatives parmi les plus employées, mais souvent
omises dans la langue familière :
entre les formes du verbe être et l'attribut du sujet : ils sont incroyables, c'est impossible, vous êtes
idiots
entre les formes des auxiliaires avoir ou être et le participe passé : ils ont aimé, elle est allée, nous
sommes arrivés.
entre une préposition (surtout monosyllabique) et son régime : sous un abri, sans un sou, dans un salon.
Elle est plus rare après les polysyllabes : après une heure, pendant un siècle.
après un adverbe modifiant le mot qui le suit : pas encore, plus ici, assez intéressant, trop heureux, très
aimable
entre un nom au pluriel et l'adjectif qualificatif qui le suit : des enfants agréables, des bois immenses,
des habits élégants
entre un verbe et ses compléments : elle prend un billet, ils vont à Paris, nous voyageons ensemble, je
crois en Dieu, il faut passer à table.
Absence de liaison : il est impossible de pratiquer certaines liaisons :
après et (le t est bien étymologique, du latin et mais la consonne correspondante s'est amuïe en français
depuis longtemps et ne peut être prononcée) ;
après la consonne finale muette d'un nom commun au singulier : coup X intéressant, rat X énorme. On
peut ainsi opposer un nom et un adjectif homophone : un savant
Anglais (une personne de nationalité
anglaise qui est savante) ~ un savant X anglais (une personne appartenant au corps scientifique qui est
de nationalité anglaise)
dans certaines expressions figées ou mots composés : nez à nez, un bon à rien
devant un mot débutant par un h « aspiré » : les X haricots, ils X halètent. L'hiatus, ainsi que l'absence
d'élision et d'enchaînement, est obligatoire. Dans les registres courant à familier, ce phénomène, appelé
disjonction, est omis.
devant certains mots commençant par les approximantes [j] et [w] : les X yaourts, un X oui mais
les
yeux, les
ouïes. Les mots excluant la liaison empêchent également l'élision.
devant quelques mots à initiale vocalique comme onze, un (en tant que numéral et non qu'article) et huit
(qui a pourtant un h muet), dans certains cas : les X onze enfants, les X un (pour « les numéros un »,
mais les
uns et les
autres), les X huit enfants (mais liaison dans dix-huit, mot composé).
Origine des liaisons
Les liaisons font réapparaître des consonnes anciennes que les modifications orthographiques avaient
masquées.
Le mot grand s'est écrit grant dans les manuscrits médiévaux (grant servait à la fois au masculin et au
féminin). Les graphies de l'époque étant plus phonétiques, le mot s'est vraisemblablement prononcé [grɑ̃nt],
avec un /t/ final audible, au moins jusqu'au XIIe siècle. Quand, ensuite, cette consonne est devenue muette
(comme la majorité des consonnes finales anciennes en français), le mot est resté écrit grant (le maintien de
la graphie s'explique pour d'autres raisons ; voir note) puis grand par influence avec l'étymon latin grandis et
un nouveau féminin analogique grande. La graphie actuelle avec un -d final muet permet de mieux rendre
compte de l'alternance entre grand et grande
Or, la lettre finale ancienne [t] de grand n'a pas cessé d'être prononcée quand le mot suivant débutait
par une voyelle et faisait partie de la même cellule tonique.
Gránd vaut virtuellement ['gʁɑ̃t], qui devient ['grɑ̃] en fin de syllabe accentuée ;
gránd + hómme = ['gʁɑ̃t] + ['ɔm], qui devient grand hómme [gʁɑ̃'tɔm] (un seul accent de groupe) ;
grand ne perd pas sa dernière consonne puisque la syllabe n'est plus accentuée.
Les autres cas s'expliquent d'une manière similaire : sang, par exemple, était prononcé [sɑ̃ŋk] (et écrit
sanc) en ancien français mais le -g final a remplacé le -c pour rappeler l'étymon latin sanguis.
Des usages fluctuants
Saint Esprit : [sε̃ εspri] au lieu de [sε̃tεspri];
tout à Vous glorifier : [tu a (vu glorifje)] au lieu de [tuta] ;
qui êtes aux cieux : [ki εt o sjø] au lieu de [ki εt(ə)zo sjø].
L’enchaînement est le fait d'enchaîner à l'oral deux mots qui se suivent en joignant la dernière
consonne ou la dernière voyelle prononcée d’un mot à la voyelle du mot suivant. On distingue deux types
d'enchaînement:
L’enchaînement consonantique est le fait de lier la consonne finale normalement prononcée d’un mot à la
voyelle qui débute le mot suivant.
L'enchaînement à pour effet de modifier la structure syllabique des deux mots qui se suivent, lesquels
sont désormais prononcés en un seul groupe de souffle, c'est-à-dire sans qu’il y ait de coupure de voix entre
eux deux.
exemple d'enchaînement consonantique : « tête arrondie ». Dans cet exemple, le [t] de "tête" est
enchaîné au [a] de "arrondie" et la structure syllabique résultante est désormais la suivante: [tè /
ta / rô / di].
L’enchaînement vocalique est le fait de lier la voyelle finale prononcée d’un mot à la voyelle qui débute
le mot suivant. Les mots sont enchaînés en un seul groupe de souffle, sans qu’il y ait de coupure de voix
entre eux. L'enchaînement vocalique se fait naturellement et la structure syllabique reste intacte, comme le
suggère l'exemple suivant: « J'ai eu un billet. ». Dans cette séquence, "ai" est enchaîné à "eu", lui-même
enchaîné à "un" dans un même groupe de souffle (il n'y a pas d'arrêt de la voix entre les mots).
L’enchaînement vocalique diffère du phénomène de transition articulatoire que l’on remarque lors du
passage entre la semi-voyelle et la voyelle qui suit. En effet, l’enchaînement vocalique conserve la netteté
articulatoire et la valeur de syllabe des deux voyelles enchaînées tout en produisant l’impression d’un son
continu. La transition articulatoire, quant à elle, fait en sorte que le contact entre la semi-voyelle et la voyelle
qui suit ne produise qu’une seule et même syllabe.
un exemple contrastif. Comparez les coupes syllabiques des exemples suivants:
« (Il) y / est. »
« lui »
Dans le premier cas, il s’agit d’un enchaînement vocalique; la valeur de syllabe du [i] de "y" et celle du [è]
de "est" est conservée.
Dans le second cas, il s’agit d’une transition articulatoire; la semi-voyelle [y] et la voyelle [i] dans "lui" ne
forment qu’une seule et même syllabe.
La liaison consiste à lier à l'oral deux mots qui se suivent de manière à recréer un contexte
favorable à l'enchaînement consonantique. Elle se fait, cette liaison, en insérant une consonne entre les deux
mots à lier.
La liaison, en plus de faciliter la prononciation des mots, occupe un rôle important au niveau du discours
oral. La consonne qui apparaît lors dans la liaison est une consonne orale. Cette consonne finale écrite reste
normalement muette lorsque le mot est prononcé seul ou qu'il termine une phrase : «les» / « les élèves »
En français, on compte sept consonnes de liaison, ou plus précisément sept sons consonantiques de liaison
puisqu'il s'agit de consonnes orales: [z], [t], [n], [r], [p], [g], [v].
la consonne de liaison [z] : plus de 50% des liaisons s’effectuent avec le son consonantique
[z]. Les consonnes finales « s », « z » et « x » engendrent une liaison en [z].
Exemple avec la consonne finale « s »: « des arbres »
« z »: « chez eux »
« x »: « deux abeilles »
Attention! Lorsque la consonne finale "s" est précédée de la consonne "r" il n'y a pas de liaison mais
plutôt un enchaînement avec la consonne [r] qui précède, sauf s'il s'agit d'un "s" marquant le pluriel.
Dans l’ exemple "toujours absent", un enchaînement se produit avec la consonne [r], la consonne "s" reste
muette Dans "leurs éléphants", une liaison se produit avec la consonne [z] car la consonne finale "s"
marque le pluriel.
la consonne de liaison [t] : les consonnes finales « t » et « d » engendrent une liaison en [t].
Exemple avec la consonne finale « t »: «petit insecte»
Exemple avec la consonne finales « d »: « grand insecte »
la consonne de liaison [n] :Seule la consonne finale « n » engendre une liaison en [n].
Exemple: « bon élève »
Attention! Dans le cas des adjectif s qui se terminent pas une voyelle nasale, cette voyelle est dénasalisée
lorsque que la liaison se fait avec le son [n]. Avec "bon" et les adjectifs qui se terminent par une voyelle
nasale [ê] (certain, plein, moyen etc.), le son vocalique qui termine le premier mot à lier est dénasalisé. Les
expressions se prononcent donc de la même façon au masculin et au féminin. Comparez: "bon élève" /
"bonne élève" .Dans les deux cas, la voyelle de "bon" et de "bonne" se prononce avec un "o" ouvert non
nasal et la voyelle de liaison [n] est prononcée au début du mot suivant
la consonne de liaison [r] : Seule la consonne finale « r » engendre une liaison en [R].
Exemple: « le premier essai »
la consonne de liaison [p] : Seule la consonne finale « p » engendre une liaison en [p].
Exemple: « trop aimable »
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