L'enchaînement est un phénomène qui consiste à lier le son consonantique final d'un mot au son vocalique initial du mot qui le suit, ce qui donne une impression de fluidité dans le discours. Dans le phénomène de l'enchaînement, et à l'inverse de la liaison, les consonnes finales sont toujours prononcées même si les mots suivants débutent par une consonne. Énoncé : « Elle arrête un voleur » transcription phonétique : [ɛlaʁɛtɛ̃volœʁ]. L'énoncé comporte deux enchaînements : entre les sons [l] et [a], et entre les sons [t] et [ɛ̃]. La liaison consiste en l'insertion d'une consonne entre un mot à finale vocalique et un mot à initiale vocalique. En d'autres termes, il s'agit du fait qu'on prononce une consonne finale, normalement muette dans un mot pris isolément, si le mot suivant commence par une voyelle. La consonne de liaison est liée à l'histoire de la langue : c'est une consonne finale qui s'est normalement amuïe mais qui continue à être prononcée devant une voyelle initiale. Réalisation des liaisons La consonne finale écrite et muette de certains mots dans certains contextes syntaxiques peut être prononcée devant la voyelle initiale du mot suivant. -c = [k] : croc de boucher = [kʁo də buʃe] ~ croc-en-jambe = [kʁɔk‿ɑ̃ ʒɑ̃b] (dans quelques locutions figées seulement) -d = [t] : grand roi = [gʁɑ̃ ʁwa] ~ grand homme = [gʁɑ̃t‿ɔm] -g = [k] : sang neuf = [sɑ̃ nœf] ~ sang impur = [sɑ̃k‿ɛ̃pyʁ] (prononciation vieillie, sortant d'usage sauf dans quelques locutions figées) -p = [p] : trop grand = [tʁo gʁɑ̃] ~ trop aimable = [tʁop‿ɛmabl] -r = [ʁ] : premier fils = [pʁəmje fis] ~ premier enfant = [pʁəmjeʁ‿ɑ̃fɑ̃] -s = [z] : deux cents francs = [dø sɑ̃ frɑ̃ ] ~ deux cents euros = [dø sɑ̃ z‿øro] -t = [t] : pot de terre = [po də tɛʁ] ~ pot-au-feu = [pot‿o fø] -x = [z] : six bébés = [si bebe] ~ six adultes [siz‿adylt]. Quand la finale est une voyelle nasale (-an, -en, -in, -ein, -un, -on, etc.), le -n se fait entendre tandis que la voyelle nasale se dénasalise le plus souvent : avec dénasalisation : bon repas = [bɔ̃ ʁəpa] ~ bon appétit [bɔn‿apeti], certain collègue = [sɛʁtɛ̃ kɔlɛg] ~ certain ami [sɛʁtɛn‿ami] ; sans dénasalisation : est concerné un petit nombre de mots comme aucun, bien, en, on, rien, un et, selon les locuteurs, non ainsi que les possessifs (mon, ton, son) ː aucun chat = [okœ̃ ʃa] ~ aucun être [okœ̃n‿ɛtʁ], mon petit [mɔ̃ pəti] ~ mon enfant [mɔn‿ ɑ̃fɑ̃] ou [mɔ̃n‿ ɑ̃fɑ̃] (dans ces derniers cas, des réalisations dénasalisées se rencontrent aussi)1. Types de liaisons On peut grossièrement définir trois types de liaisons en français. La liaison intervient entre des mots fortement liés grammaticalement dotés d'un seul accent tonique de groupe. On distingue : la liaison obligatoire, la liaison facultative, la liaison impossible (disjonction). Liaison obligatoire : on sentira comme une erreur de prononciation (et non comme une liberté prise par rapport à la norme) l'omission d'une telle liaison, quel que soit le registre de langue (de la langue soutenue à la langue vulgaire). La liaison est obligatoire : entre le déterminant et son nom, le nom et l'adjectif qui le précède : un enfant, les enfants, petits enfants, tout homme, deux ours, vingt euros entre le pronom personnel (ainsi que on, en et y) et son verbe, ainsi que l'inverse : nous avons, elles aiment, on ouvre, ont-ils, prends-en, allons-y dans certains mots composés et locutions figées plus ou moins lexicalisées : non-agression, ÉtatsUnis, pied-à-terre, petit à petit, de temps en temps, premier avril. Liaison facultative : s'il existe des liaisons réellement obligatoires, d'autres ne sont « obligatoires » que dans la langue soutenue. De façon générale, le nombre de liaisons tend à augmenter au fur et à mesure que le style oral devient plus recherché. Voici quelques-unes de ces liaisons facultatives parmi les plus employées, mais souvent omises dans la langue familière : entre les formes du verbe être et l'attribut du sujet : ils sont incroyables, c'est impossible, vous êtes idiots entre les formes des auxiliaires avoir ou être et le participe passé : ils ont aimé, elle est allée, nous sommes arrivés. entre une préposition (surtout monosyllabique) et son régime : sous un abri, sans un sou, dans un salon. Elle est plus rare après les polysyllabes : après une heure, pendant un siècle. après un adverbe modifiant le mot qui le suit : pas encore, plus ici, assez intéressant, trop heureux, très aimable entre un nom au pluriel et l'adjectif qualificatif qui le suit : des enfants agréables, des bois immenses, des habits élégants entre un verbe et ses compléments : elle prend un billet, ils vont à Paris, nous voyageons ensemble, je crois en Dieu, il faut passer à table. Absence de liaison : il est impossible de pratiquer certaines liaisons : après et (le t est bien étymologique, du latin et mais la consonne correspondante s'est amuïe en français depuis longtemps et ne peut être prononcée) ; après la consonne finale muette d'un nom commun au singulier : coup X intéressant, rat X énorme. On peut ainsi opposer un nom et un adjectif homophone : un savant‿Anglais (une personne de nationalité anglaise qui est savante) ~ un savant X anglais (une personne appartenant au corps scientifique qui est de nationalité anglaise) dans certaines expressions figées ou mots composés : nez à nez, un bon à rien devant un mot débutant par un h « aspiré » : les X haricots, ils X halètent. L'hiatus, ainsi que l'absence d'élision et d'enchaînement, est obligatoire. Dans les registres courant à familier, ce phénomène, appelé disjonction, est omis. devant certains mots commençant par les approximantes [j] et [w] : les X yaourts, un X oui mais les‿yeux, les‿ouïes. Les mots excluant la liaison empêchent également l'élision. devant quelques mots à initiale vocalique comme onze, un (en tant que numéral et non qu'article) et huit (qui a pourtant un h muet), dans certains cas : les X onze enfants, les X un (pour « les numéros un », mais les‿uns et les‿autres), les X huit enfants (mais liaison dans dix-huit, mot composé). Origine des liaisons Les liaisons font réapparaître des consonnes anciennes que les modifications orthographiques avaient masquées. Le mot grand s'est écrit grant dans les manuscrits médiévaux (grant servait à la fois au masculin et au féminin). Les graphies de l'époque étant plus phonétiques, le mot s'est vraisemblablement prononcé [grɑ̃nt], avec un /t/ final audible, au moins jusqu'au XIIe siècle. Quand, ensuite, cette consonne est devenue muette (comme la majorité des consonnes finales anciennes en français), le mot est resté écrit grant (le maintien de la graphie s'explique pour d'autres raisons ; voir note) puis grand par influence avec l'étymon latin grandis et un nouveau féminin analogique grande. La graphie actuelle avec un -d final muet permet de mieux rendre compte de l'alternance entre grand et grande Or, la lettre finale ancienne [t] de grand n'a pas cessé d'être prononcée quand le mot suivant débutait par une voyelle et faisait partie de la même cellule tonique. Gránd vaut virtuellement ['gʁɑ̃t], qui devient ['grɑ̃] en fin de syllabe accentuée ; gránd + hómme = ['gʁɑ̃t] + ['ɔm], qui devient grand hómme [gʁɑ̃'tɔm] (un seul accent de groupe) ; grand ne perd pas sa dernière consonne puisque la syllabe n'est plus accentuée. Les autres cas s'expliquent d'une manière similaire : sang, par exemple, était prononcé [sɑ̃ŋk] (et écrit sanc) en ancien français mais le -g final a remplacé le -c pour rappeler l'étymon latin sanguis. Des usages fluctuants Saint Esprit : [sε̃ εspri] au lieu de [sε̃t‿εspri]; tout à Vous glorifier : [tu a (vu glorifje)] au lieu de [tut‿a] ; qui êtes aux cieux : [ki εt o sjø] au lieu de [ki εt(ə)z‿o sjø]. L’enchaînement est le fait d'enchaîner à l'oral deux mots qui se suivent en joignant la dernière consonne ou la dernière voyelle prononcée d’un mot à la voyelle du mot suivant. On distingue deux types d'enchaînement: L’enchaînement consonantique est le fait de lier la consonne finale normalement prononcée d’un mot à la voyelle qui débute le mot suivant. L'enchaînement à pour effet de modifier la structure syllabique des deux mots qui se suivent, lesquels sont désormais prononcés en un seul groupe de souffle, c'est-à-dire sans qu’il y ait de coupure de voix entre eux deux. exemple d'enchaînement consonantique : « tête arrondie ». Dans cet exemple, le [t] de "tête" est enchaîné au [a] de "arrondie" et la structure syllabique résultante est désormais la suivante: [tè / ta / rô / di]. L’enchaînement vocalique est le fait de lier la voyelle finale prononcée d’un mot à la voyelle qui débute le mot suivant. Les mots sont enchaînés en un seul groupe de souffle, sans qu’il y ait de coupure de voix entre eux. L'enchaînement vocalique se fait naturellement et la structure syllabique reste intacte, comme le suggère l'exemple suivant: « J'ai eu un billet. ». Dans cette séquence, "ai" est enchaîné à "eu", lui-même enchaîné à "un" dans un même groupe de souffle (il n'y a pas d'arrêt de la voix entre les mots). L’enchaînement vocalique diffère du phénomène de transition articulatoire que l’on remarque lors du passage entre la semi-voyelle et la voyelle qui suit. En effet, l’enchaînement vocalique conserve la netteté articulatoire et la valeur de syllabe des deux voyelles enchaînées tout en produisant l’impression d’un son continu. La transition articulatoire, quant à elle, fait en sorte que le contact entre la semi-voyelle et la voyelle qui suit ne produise qu’une seule et même syllabe. un exemple contrastif. Comparez les coupes syllabiques des exemples suivants: « (Il) y / est. » « lui » Dans le premier cas, il s’agit d’un enchaînement vocalique; la valeur de syllabe du [i] de "y" et celle du [è] de "est" est conservée. Dans le second cas, il s’agit d’une transition articulatoire; la semi-voyelle [y] et la voyelle [i] dans "lui" ne forment qu’une seule et même syllabe. La liaison consiste à lier à l'oral deux mots qui se suivent de manière à recréer un contexte favorable à l'enchaînement consonantique. Elle se fait, cette liaison, en insérant une consonne entre les deux mots à lier. La liaison, en plus de faciliter la prononciation des mots, occupe un rôle important au niveau du discours oral. La consonne qui apparaît lors dans la liaison est une consonne orale. Cette consonne finale écrite reste normalement muette lorsque le mot est prononcé seul ou qu'il termine une phrase : «les» / « les élèves » En français, on compte sept consonnes de liaison, ou plus précisément sept sons consonantiques de liaison puisqu'il s'agit de consonnes orales: [z], [t], [n], [r], [p], [g], [v]. la consonne de liaison [z] : plus de 50% des liaisons s’effectuent avec le son consonantique [z]. Les consonnes finales « s », « z » et « x » engendrent une liaison en [z]. Exemple avec la consonne finale « s »: « des arbres » « z »: « chez eux » « x »: « deux abeilles » Attention! Lorsque la consonne finale "s" est précédée de la consonne "r" il n'y a pas de liaison mais plutôt un enchaînement avec la consonne [r] qui précède, sauf s'il s'agit d'un "s" marquant le pluriel. Dans l’ exemple "toujours absent", un enchaînement se produit avec la consonne [r], la consonne "s" reste muette Dans "leurs éléphants", une liaison se produit avec la consonne [z] car la consonne finale "s" marque le pluriel. la consonne de liaison [t] : les consonnes finales « t » et « d » engendrent une liaison en [t]. Exemple avec la consonne finale « t »: «petit insecte» Exemple avec la consonne finales « d »: « grand insecte » la consonne de liaison [n] :Seule la consonne finale « n » engendre une liaison en [n]. Exemple: « bon élève » Attention! Dans le cas des adjectif s qui se terminent pas une voyelle nasale, cette voyelle est dénasalisée lorsque que la liaison se fait avec le son [n]. Avec "bon" et les adjectifs qui se terminent par une voyelle nasale [ê] (certain, plein, moyen etc.), le son vocalique qui termine le premier mot à lier est dénasalisé. Les expressions se prononcent donc de la même façon au masculin et au féminin. Comparez: "bon élève" / "bonne élève" .Dans les deux cas, la voyelle de "bon" et de "bonne" se prononce avec un "o" ouvert non nasal et la voyelle de liaison [n] est prononcée au début du mot suivant la consonne de liaison [r] : Seule la consonne finale « r » engendre une liaison en [R]. Exemple: « le premier essai » la consonne de liaison [p] : Seule la consonne finale « p » engendre une liaison en [p]. Exemple: « trop aimable » la consonne de liaison [g] :Seule la consonne finale « g » engendre une liaison en [g]. Exemple: «un long autobus» la consonne de liaison [v] : Seule la consonne finale « f » engendre une liaison en [v]. Exemple: «neuf ans» , (mais!) LES REGLES DE LA LIAISON Liaison et grammaire : la liaison apparaît entre deux mots dans la phrase dans des contextes bien particuliers qui dépendent de la grammaire de cette phrase. La liaison s’effectue principalement à l'intérieur des groupes syntagmatiques, plus précisément elle s'effectue entre les mots de ces groupes qui entretiennent entre eux des liens étroits. Les groupes syntagmatiques Un groupe syntagmatique (groupe du verbe: GV, du nom: GN, de l'adjectif: GA, etc.) se compose obligatoirement d'un élément principal -le noyau syntagmatique (le verbe dans le GV, le nom dans le GN, etc.)- et facultativement d'éléments qui le précèdent -ses spécifieurs (les déterminants et adjectifs dans le GN, pronoms dans le GV, etc.)- et qui le suivent -ses compléments (objet direct: COD, objet indirect: COI, circonstanciel: CC, etc.). De manière générale, la liaison est obligatoire entre les spécifieurs et le noyau du groupe syntagmatique. Elle est interdite ou facultative entre le noyau du groupe syntagmatique et ses compléments. Les liaisons obligatoires Groupe du nom On fait toujours la liaison entre le déterminant et le nom qui l’accompagne. Il s’agit plus précisément de l’article défini (les), des articles possessifs (mon, ton, son, mes, tes, ses, nos et vos), de l'article démonstratif (ces), des déterminants interrogatifs (quels et quelles) et des déterminants indéfinis (un, des, certain, certains et certaines). On dira, par exemple: "nos ordres" On fait toujours la liaison entre le déterminant et l’adjectif qui l’accompagne. On dira, par exemple « trois immenses souris » On fait toujours la liaison entre l’adjectif et le nom qui l’accompagne. On dira, par exemple: «le gros éléphant», «le dernier examen» Groupe du verbe On fait toujours la liaison entre le verbe et le pronom complément qui le suit (Les pronoms qui commencent par une voyelle: "y" et "en"). On dira, par exemple: « allons-y », « finissons-en » On fait toujours la liaison entre le pronom complément (Les pronoms qui se terminent par une consonne: "les" et "en".) et le verbe lorsque celui-ci précède le verbe. On dira, par exemple: "Il les envoie." GN et GV On fait toujours la liaison entre le pronom sujet (on, nous, vous, ils, elles) et le verbe. On dira, par exemple: «nous arrivons», «ils aiment» On fait toujours la liaison entre le verbe et le pronom sujet inversé (Ce sujet inversé est: il, elle, on, ils, elles.). On dira, par exemple: «Rougissent-ils?» Attention! Lorsque l'on inverse un verbe se terminant par un "e" muet (3ème personne du singulier du présent de l'indicatif), il faut ajouter un "t" de liaison à l'écrit. Ce "t" de liaison est la seule marque de liaison que l'on rencontre à l'écrit. Observez: "Elle danse." "Danse-t-elle?" On fait toujours la liaison entre le pronom sujet et les pronoms «en» et «y». On dira par exemple: «Ils y vont demain.», «allez-vous-en!» Autres contextes On fait toujours la liaison entre l'adverbe et le mot qui suit. Notamment les adverbes monosyllabiques tels que "bien", "moins", "très", "plus", etc. On dira, par exemple: "très acide" On fait toujours la liaison entre la préposition et le mot qui suit. Notamment avec les prépositions monosyllabiques telles que "dans", "sous", "dès", "sans", "en", etc. On dira, par exemple: "dès aujourd'hui" On fait toujours la liaison entre «quant» ou «dont» le mot qui suit. On dira, par exemple: «quant à moi», «dont il parle» On fait généralement la liaison entre les mots qui forment un mot composé ou une locution. On reconnaît le mot composé ou la locution au fait qu'on ne peut y soustraire, y ajouter, y remplacer ou y commuter un seul mot sans que le sens en soit changé. On dira, par exemple: «vis-à-vis», «c’est-àdire» Les liaisons interdites dans le groupe du nom : on ne fait jamais la liaison entre le nom au singulier et le mot qui suit. On dira, par exemple «le nid / embelli», «un bonbon / alléchant» dans le groupe verbal : on ne fait jamais la liaison entre le verbe et un autre verbe à l’infinitif (liaison facultative si précédée d'un auxiliaire ou semi-auxiliaire). On dira, par exemple: «vous pensez / obtenir» on ne fait jamais la liaison entre le verbe conjugué (de l'indicatif présent ou du subjonctif présent) à la 2ème personne du singulier et ce qui suit. On dira, par exemple « tu gardes / un secret » on ne fait jamais la liaison entre le participe passé et son complément. On dira, par exemple «nous sommes allés / au cinéma» entre GN / GV : mis à part les quelques cas de liaisons obligatoires on ne fait jamais la liaison entre le groupe du nom sujet et le groupe du verbe. On dira, par exemple: «Les chiens / aboient.» dans d'autres contextes : on ne fait jamais la liaison entre le mot «et» et le mot qui suit. On dira, par exemple: «un bébé et / un chat», «et / alors» on ne fait jamais la liaison entre la préposition et le nom propre qui suit. On dira, par exemple : «après / Annie» on ne fait jamais la liaison entre un mot qui commence par un «h» aspiré et ce qui précède. En français, on distingue le «h» aspiré du «h» muet, bien que ces deux «h» soient muets phonétiquement. On dira, par exemple: «un grand / handicapé», mais, «un grand hôpital» à l’intérieur de certains groupes figés, la liaison ne se fait pas. On dira, par exemple : "à tort / ou à raison" on ne fait jamais la liaison devant les mots «un», «huit» et «onze». On dira, par exemple: «les / onze cahiers», «les / huit cahiers» Les liaisons facultatives Les liaisons facultatives sont des liaisons qui ne sont ni obligatoires, ni interdites: elles sont conseillées. La seule véritable règle qui régit les liaisons facultatives est celle des niveaux de langue en fonction de la situation de communication dans laquelle on se trouve. On remarque que plus le registre est soutenu, plus les liaisons facultatives sont nombreuses et inversement que plus il est familier, plus les liaisons facultatives sont rarifiées. L’usage conseille donc de faire davantage de liaisons facultatives dans un contexte formel de communication. Quelques règles de liaisons facultatives recommandées. entre le verbe et le nom ou l’adjectif attribut : il est conseillé de faire la liaison entre le verbe et l'adjectif ou le nom attribut qui le suit. On dira, par exemple : il l paraît_attentif." après "quand" et "dont" : il est conseillé de faire la liaison entre «quand» ou «dont» et le mot qui suit. On dira, par exemple: «la fille dont_ il me parle», «quand_on voit» Ces deux liaisons sont très systématiques dans la langue parlée; on pourrait les placer parmi les liaisons obligatoires. après "être" à la 3e personne : il est conseillé de faire la liaison entre l'auxiliaire "être" à la 3ème personne et le participe passé ou l'adjectif attribut qui suit. On dira, par exemple: "Ils sont_ obligés.", "Elle est_élégante." La liaison souvent considérée obligatoire avec le présentatif "c'est" et la forme impersonnelle "il est" comme dans: "C'est_amusant." , "Il est_interdit de fumer." entre le nom au pluriel et l'adjectif : il est conseillé de faire la liaison entre le nom pluriel et l’adjectif qui suit. On dira, par exemple: « des jeux_ enfantins» après un semi-auxiliaire : il est conseillé de faire la liaison entre les semi-auxiliaires «aller, avoir, devoir, pouvoir, falloir, vouloir» et le mot qui suit. On dira, par exemple: «ils voudront_une maison». Le rôle de la liaison 1- Un rôle grammatical : la liaison permet, à l’oral, de distinguer par exemple le singulier du pluriel. Exemples: Quel enfant formidable! Quels enfants formidables! C'est la consonne de liaison [z] entre le déterminant et le nom qui permet de distinguer le nom singulier du nom pluriel. Quand la terminaison d'un verbe ne nous fournit pas d'indice audible, seule la consonne de liaison entre le pronom sujet et son verbe nous permet de distinguer la troisième personne du singulier de celle du pluriel. "Il aime danser.", "Ils aiment danser." 2- Un rôle sémantique : la liaison permet aussi de distinguer quelques paires minimales du lexique français telles que: "les hauteurs", "les auteurs" 3- Un rôle pragmatique : dans le discours, la liaison possède une fonction d'identification ; elle permet de distinguer l'appartenance à des groupes sociaux différents ou encore de distinguer des situations d'énonciation différentes. L'enchaînement et la liaison L’enchaînement et la liaison sont deux phénomènes qu'on observe dans la langue parlée. En français parlé, la voix ne s’arrête pas entre les mots. Les mots sont liés entre eux par les enchaînements, ainsi que par la liaison: l'enchaînement vocalique (voyelle-voyelle), l'enchaînement consonantique (consonne-voyelle), la liaison (consonne-voyelle). Leur fonction essentielle est de faciliter la prononciation des mots lorsque ceux- ci sont prononcés les uns à la suite des autres dans des phrases ou des expressions qui comprennent plus d'un mot. L’enchaînement et la liaison réorganisent la structure syllabique des mots qui font partie d'une phrase ou d'une expression. Cette réorganisation de la structure syllabique a une influence sur le rythme de la phrase, son accentuation; bref, sur sa prosodie 1. L’enchaînement vocalique : son vocalique + son vocalique si un mot finit par une voyelle et que le mot suivant commence aussi par une voyelle, les deux voyelles qui se suivent forment deux syllabes, et on ne coupe pas la voix entre ces deux syllabes. - Ça y est ! - Tu es au théâtre ? - Tu as un vélo ? - J’ai une amie anglaise. - J'ai eu une amie autrefois à Avignon. - J'ai été un peu étonné. - Je serai au cinéma à huit heures. - J'ai vu un oiseau en haut. - Tu as osé éteindre ? - Je suis au huitième. - J'ai étudié et appris à étudier. 2. L’enchaînement consonantique : son consonantique + son vocalique On prononce la consonne finale (consonne toujours prononcée) d’un mot avec la voyelle initiale du mot suivant. - Il habite à Paris. - Cette île est petite. - Quel âge as-tu ? - Hélène entre avec une amie. - Quelle est votre activité préférée ? - La table en plastique est blanche. - Le chapitre à lire est difficile et long. - Les verbes et les adverbes ont des choses en commun. - Cette rose est rouge et cette tulipe est noire. 3. La liaison : Certaines consonnes non-prononcées à la fin d'un mot peuvent, dans certains cas, être prononcées avec la voyelle initiale du mot qui suit. Il existe des liaisons obligatoires et des liaisons interdites. - LIAISONS OBLIGATOIRES - avec la consonne / z / - Elles_ont passé les vacances chez_un copain. - C’est plus_important ! - Allez-y ! - Si vous_écoutiez, vous_entendriez. - Cécile a toujours de bonnes_idées. - Ils_adorent leurs_amis. - Ses_études durent plusieurs_années. - Les petits_enfants jouent dans_un jardin. avec la consonne / n / - Bon_anniversaire ! - Son_enfant voyage en_Italie en ce moment. - Mon_ami américain n’a aucun_accent étranger. - Un_ancien_étudiant de Jacques est devenu professeur. avec la consonne / t / - C’est_ici ! - C’est_un grand_orchestre. - C’est_au second_étage. - Que fait-on ? - Où vont-ils ? - Quand_il arrive, appelle-moi. - Quand_on veut, on peut ! - Quand_on pourra, on le fera. avec la consonne / v / - Il a vingt-neuf_ans. - Il est neuf_heures et demie. avec la consonne / R / - Lisez le premier_acte. - Je suis né(e) le premier_août. - Stéphane a un léger_accent. - Le dernier_autobus part dans trois minutes. avec la consonne / g / - On a eu un long_hiver en 2003. - LIAISONS INTERDITES - Nom / pronom (non personnel) + verbe - Jean # est là. - L’avion # atterrit dans deux minutes. - Simon # est parti. - Ton gâteau est bon, mais le mien # est meilleur. - Les garçons # arrivent à point. Nom au singulier + caractérisant - Tu as un mot # à ajouter ? - Tu es un enfant # unique ? - Il y a une maison # en ruines derrière le parc. - Chez Léon, c’est un restaurant # à conseiller absolument. Interrogatifs (quand / comment / combien / combien de temps + groupe verbal) - Quand # est-elle partie ? - Quand # a-t-il appelé ? - Jusqu’à quand # allez-vous rester ? - Comment # est-il, ton copain ? - Comment # ouvrir cette boîte ? - Comment # aller à Sai Kung ? - Combien # en voulez-vous ? - Combien # avez-vous d’enfants ? - Combien # espères-tu gagner ? - Combien de temps # est-il absent ? Attention : - Quand_est-ce qu'elle est partie ? - Comment_allez-vous ? Interrogation avec inversion du sujet « on » - Qui a-t-on # invité ? - Doit-on # enlever les chaussures ? - Quand va-t-on # emballer les meubles ? Devant le « h » aspiré - C’est un # héros. - Pierre va s’installer en # Hongrie. - Où sont-ils ? En # haut ou en bas ? - On l’a retrouvé par le plus grand des # hasards. La conjonction « et » - Il entre et # il sort. - Je voudrais un café et # un sandwich. - Il y a quelque chose entre lui et # elle.