sans dénasalisation : est concerné un petit nombre de mots comme aucun, bien, en, on, rien, un et,
selon les locuteurs, non ainsi que les possessifs (mon, ton, son) ː aucun chat = [okœ̃ ʃa] ~ aucun être
[okœ̃n‿ɛtʁ], mon petit [mɔ̃ pəti] ~ mon enfant [mɔn‿ ɑ̃fɑ̃] ou [mɔ̃n‿ ɑ̃fɑ̃] (dans ces derniers cas,
des réalisations dénasalisées se rencontrent aussi)1.
Types de liaisons
On peut grossièrement définir trois types de liaisons en français. La liaison intervient entre des mots
fortement liés grammaticalement dotés d'un seul accent tonique de groupe. On distingue : la liaison
obligatoire, la liaison facultative, la liaison impossible (disjonction).
Liaison obligatoire : on sentira comme une erreur de prononciation (et non comme une liberté prise
par rapport à la norme) l'omission d'une telle liaison, quel que soit le registre de langue (de la langue
soutenue à la langue vulgaire). La liaison est obligatoire :
entre le déterminant et son nom, le nom et l'adjectif qui le précède : un enfant, les enfants, petits
enfants, tout homme, deux ours, vingt euros
entre le pronom personnel (ainsi que on, en et y) et son verbe, ainsi que l'inverse : nous avons, elles
aiment, on ouvre, ont-ils, prends-en, allons-y
dans certains mots composés et locutions figées plus ou moins lexicalisées : non-agression, États-
Unis, pied-à-terre, petit à petit, de temps en temps, premier avril.
Liaison facultative : s'il existe des liaisons réellement obligatoires, d'autres ne sont « obligatoires »
que dans la langue soutenue.
De façon générale, le nombre de liaisons tend à augmenter au fur et à mesure que le style oral devient
plus recherché. Voici quelques-unes de ces liaisons facultatives parmi les plus employées, mais souvent
omises dans la langue familière :
entre les formes du verbe être et l'attribut du sujet : ils sont incroyables, c'est impossible, vous êtes
idiots
entre les formes des auxiliaires avoir ou être et le participe passé : ils ont aimé, elle est allée, nous
sommes arrivés.
entre une préposition (surtout monosyllabique) et son régime : sous un abri, sans un sou, dans un salon.
Elle est plus rare après les polysyllabes : après une heure, pendant un siècle.
après un adverbe modifiant le mot qui le suit : pas encore, plus ici, assez intéressant, trop heureux, très
aimable
entre un nom au pluriel et l'adjectif qualificatif qui le suit : des enfants agréables, des bois immenses,
des habits élégants
entre un verbe et ses compléments : elle prend un billet, ils vont à Paris, nous voyageons ensemble, je
crois en Dieu, il faut passer à table.