Terminales ES
I) COMMENT ANALYSER LES CONFLITS SOCIAUX ?
Les conflits sont une composante assez commune de la vie sociale, qui émerge dès lors que des
individus ou des groupes ne partagent pas les mêmes intérêts ou qu’ils ont des points de vue
antagonistes. Ils peuvent prendre une grande variété de formes.
- Doc polycopié :
La diversité de la conflictualité :
1°) Mettez en évidence l’hétérogénéité des motifs des conflits.
2°) Parmi les conflits cités dans le texte, quels sont ceux dont les enjeux concernent le travail ? Ceux
dont les enjeux portent sur des questions sociétales ?
3°) Recherchez des informations sur « les faucheurs volontaires », « le jeudi noir », « Cellatex ».
Conflit : Désaccord, lutte, affrontement dans l’entreprise ou dans la sphère sociale.
- Conflit du travail : Désaccord, lutte, affrontement dans l’entreprise, le plus souvent à propos de
salaire, d’emploi, de conditions et d’organisation du travail et qui se manifestent souvent par des arrêts
de travail. Les conflits sont régulés par la négociation entre partenaires sociaux.
- Conflits social : Lutte, affrontement entre groupes sociaux pour l’obtention d’avantages matériels ou
symboliques. Il est dit sociétal lorsqu’il concerne les valeurs, les institutions, l’organisation de la
société dans son ensemble.
A) Le conflit, pathologie de l’intégration ou facteur de cohésion ?
1°) le conflit, un facteur de cohésion sociale ?
Si les conflits supposent l’opposition entre des groupes, cela ne signifie pas qu’ils affaiblissent
forcément la cohésion sociale : paradoxalement les conflits sont l’occasion de renforcer la cohésion des
groupes participants et de bâtir de nouvelles règles de compromis.
A partir des documents, expliquez en quoi le conflit peut être facteur de cohésion sociale.
1) « (…) Le conflit ne trouble pas toujours le fonctionnement des rapports au sein desquels il survient,
il est même parfois nécessaire au maintien de ces rapports. Quand ils n’ont pas d’issue pour exprimer
leur hostilité les uns vis-à-vis des autres, les membres du groupe se sentent complètement écrasés et
risquent de se retirer. En libérant des sentiments refoulés, le conflit sert à maintenir les rapports (…). »
Lewis A Coser. Les Fonctions du conflit, PUF 1982.
2) « Pour G Simmel, sociologue allemand, il convient de ne pas réduire le conflit à son seul aspect
négatif et destructeur. (…), l’action conflictuelle pouvant être destructrice mais également porteuse de
positivités. Pour Simmel, ce sont les causes du conflit qui séparent les individus, à savoir, la haine,
l’envie, la misère et la convoitise. Le conflit, lui, ne sépare pas mais relie. En lui-même, (…), le conflit
est déjà la résolution des tensions entre les contraires. Qui dit conflit dit relation et non séparation et
indifférence. Bien plus, pour ce dernier, le conflit est un facteur de socialisation, puisqu’il suscite ou
modifie des communautés d’intérêt, des regroupements en unité, des organisations… ».
Sous la direction de Jean Michel Denis ,Le conflit en grève ? , la dispute, 2005.
3) « Il arrive (..) souvent que certains groupes perdent leur unité, parce qu’ils n’ont plus d’adversaires.
(…) L’existence de l’hérésie et de la guerre menée contre elle a incontestablement renforcé le
sentiment d’unité de l’église catholique. Les divers éléments de l’Eglise ont toujours pu voir dans
l’intransigeance de son opposition à l’hérésie une sorte de repère qui, malgré bien des divergences
d’intérêts, leur rappelle son unité. C’est pourquoi la victoire totale d’un groupe sur ses ennemis n’est
pas toujours heureuse au sens sociologique du terme; car cela diminue son énergie, qui garantit sa