La fin de vie
Par palliatif, on entend, quand il n’y a plus de traitement curatif pour en particulier en cancérologie,
quand la chimiothérapie est en échec, quand la radiothérapie est en échec, on dit, le patient qui était
dans une phase curative, on espérait soigner et guérir ou stabiliser sa tumeur, il est en échappement
thérapeutique, il n’y a plus que du palliatif. Le palliatif c’est tout ce qu’il y a à faire quand il n’y a plus rien
à faire pour essayer de sauver ou de guérir le patient atteint d’une maladie grave.
Voilà, donc le soin palliatif, c’est de l’accompagnement du patient, de sa famille, éventuellement du
soutien des équipes. C’est un autre versant qui est très technique parce qu’on est formé à manipuler les
morphiniques, les traitements pour la douleur. On a une grosse formation douleur et puis sur tout ce
qu’on appelle les soins de confort, on a des tas de recettes pour l’encombrement, pour les gens qui sont
en occlusion à des stades terminaux etc., pour assurer le confort physique des gens et puis il y a le
soutien psychologique. On travaille quasi systématiquement avec des psychologues et puis on a aussi
une formation à l’écoute. C’est tout un ensemble de choses finalement qui sont assez variées. Il y a du
technique et il y a du relationnel et puis il y a aussi, on s’occupe aussi de tout le versant social des
gens, de leur cadre de vie. Même si les gens ont plus beaucoup de quantité de vie devant eux, on parle
de leur qualité de vie dans l’instant et de leurs projets même si c’est des projets à court terme mais il y a
des gens qu’ont le projet de retourner chez eux voir leurs fleurs, qu’ont le projet d’atteindre les fêtes de
fin d’année où de voir le baptême de leur petit-fils. Donc on est aussi d’essayer de voir quel est le sens
de la fin de vie des gens et qu’elles sont, s’ils ont encore des choses à réaliser. On s’engage à être là et
on dit : on va vous accompagner jusqu’au bout et même s’il y a des symptômes très pénibles, on
essayera de mettre en place, au besoin on vous endormira si vraiment il y a des choses intolérables en
fin de vie. Donc, je pense que la demande numéro 1 des gens, c’est de ne pas avoir mal et d’être
entouré.
Le travail que l’on fait aussi bien à l’hôpital où je travaille dans tous les services, aussi bien que pour le
réseau où je travaille à l’extérieur en ville, j’ai pas une fonction de prescripteur, j’ai une fonction de
conseil en fait pour que tout le monde apprenne et acquiert des connaissances nouvelles et puis cette
façon différente de voir les choses. Donc, ça a un côté sympathique parce que c’est très relationnel et
puis ça a un côté difficile parce que tout le monde n’est pas forcément dans cet optique et il y a des
gens avec qui c’est facile de discuter, éventuellement d’apporter des conseils, il y en a d’autres c’est
plus difficile. Mais c’est très intéressant et c’est valorisant parce que c’est sûr qu’on apporte, c’est pas
parfait ce qu’on fait, mais souvent on apporte quand même du mieux au patient ne serait-ce que par la
prise en charge de la douleur où le fait qu’il ne se sente pas abandonné, qu’il y a des gens qui soient là.
La place des familles n’est pas toujours facile par rapport aux soignants. En fin de vie, il y a des familles
qui veulent être, qui sont aussi dans le technique un peu. C’est aussi un mécanisme de défense, de
s’occuper à faire quelque chose de technique. Plus facile d’être dans un acte technique que d’être là les
mains vides, je dirai face à quelqu’un qui va mourir. C’est aussi, pour les soignants, aussi c’est difficile.
Les gens sont souvent réticents, il faut des fois négocier les aides les uns après les autres. La plupart
du temps, une fois que c’est en place, ça fonctionne bien parce qu’en fait les professionnels quand
même savent, savent se comporter avec les patients. Et souvent, il se crée tout un petit groupe autour
du patient.
La vie de l’autre
Alors l’euthanasie, ce qui est important c’est de donner une définition parce que sans ça il y a des
euthanasies. On rajoute des tas d’adjectifs après passive, active, ceci, cela. En soins palliatifs, on est je
dirai quasiment jamais concerné par des patients qui demandent qu’on les aide à mourir. Il y a des gens
qui disent : c’est plus possible parce que je souffre tellement mais en général quand la douleur et les