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l’idée d’une histoire universelle orientée, unique). Pour eux, il existe une évolution c’est-à-
dire une marche vers le progrès [le progrès étant d’après eux, la société moderne et la pensée
scientifique]. Les « sauvages » seraient alors le passé des « civilisés » [ils deviennent des
« primitifs »]. On cherche alors des traits culturels primitifs [figurant le passé des
« civilisés »] dans l’étude des sociétés traditionnelles. Leur outil est donc une étude comparée
des traditions pour élucider la manière dont la civilisation est passée d’un état à un autre. [R.
SMITH (1846-1894), et James G. Frazer (1854-1941)]. Même si on ne peut valider leurs
théories, dont vous voyez les dérives possibles (racisme scientifique), ces chercheurs ont
apporté à l’anthropologie ses objets, c’est-à-dire des grands domaines de recherche : comme
la PARENTE, L’ORGANISATION SOCIALE, LES RITUELS, LES CROYANCES
(religieuses et magiques), LA MYTHOLOGIE.
Dans la première moitié du XXème siècle, il y a en France, Allemagne et Angleterre un
mouvement appelé le DIFFUSIONISME [représenté par exemple par Friedrich RATZEL
(1844-1940) et W. H. RIVERS (1864-1922)]. Ils s’opposent aux évolutionnistes. Pour eux les
civilisations passent par des phases d’extension et de déclin sous la pression de leur
environnement (exemple de la Grèce et de la civilisation industrielle). Ils s’intéressent
beaucoup à la manière dont se répandent les techniques et les idées dans le monde (étude des
processus de contact, des dispersions migratoires, des emprunts…). Leur idée est que la
culture est un mélange dont il faut étudier tous les traits.
Ils inscrivent donc l’anthropologie dans une temporalité et un territoire. Ils étudient des aires
territoriales plus ou moins réduites en analysant les invariants/variants ; formes pures/formes
mixtes,…
Aux Etats-Unis, le CULTURALISME apparaît dans les années 30, mais est principalement
employé dans les années 50, 60 grâce au développement de travaux sur les rapports entre
culture et personnalité. Ces travaux proposaient une théorie selon laquelle se forme dans
l’enfance une personnalité de base composée des traits caractéristiques d’une ethnie ou d’un
nation = d’une culture. Pour Ruth BENEDICT (1887-1948), l’individu est entièrement
modelé par la culture à laquelle il appartient. Pour les culturalistes, les cultures sont des
réalités mentales indépendantes des traits physiques et très peu reliées à leur environnement.
Par la suite, cette école va beaucoup s’intéresser aux questions psychologiques et à l’étude des
comportements en s’interrogeant sur la manière dont une culture impose un style de
personnalité à ses membres (ex. des anthropologues américains ont mis en évidence les