D'autres affections peuvent être responsables de sciatiques
Elles sont importantes à reconnaître en raison des traitements nécessaires. Ces
causes non discales seront suspectées devant :
une sciatique à début progressif, sans facteur déclenchant ni lumbago inaugural,
une douleur à maximum nocturne,
une sciatique très douloureuse rebelle au repos et aux traitements habituels,
l'existence de douleur à la pression d'une épineuse lombaire,
l'existence de fièvre, d'amaigrissement, de fatigue anormale.
Il s'agit alors de sciatiques d'origine inflammatoire, pouvant être secondaires à une
Infection vertébrale (spondylodiscite, surtout tuberculeuse), à une tumeur osseuse,
ou plus rarement à d'autres causes. Ces sciatiques inflammatoires nécessitent le
transfert du patient à l'hôpital pour que le traitement spécifique puisse être débuté.
Traiter la sciatique
Toutes les sciatiques d'origine inflammatoire devront être transférées à l'hôpital, de
même que les sciatiques s'accompagnant de paralysie.
Le traitement des sciatiques discales fait appel:
au repos strict au lit, allongé à plat, 24 heures sur 24, tant que dure la douleur:
c'est l'élément essentiel du traitement,
aux médicaments antalgiques : Aspirine 2 à 3 g/j chez l'adulte, Paracétamol....
aux anti-inflammatoires non stéroïdiens, en l'absence d'antécédent d'ulcère
gastrique.
Ce n'est que dans certains cas rebelles au repos bien conduit que l'on pourra
proposer l'hospitalisation du patient afin de rechercher une cause non discale, et
pour utiliser des traitements complémentaires, voire proposer une intervention
chirurgicale.
Conclusion
Le diagnostic de la sciatique est simple, reposant essentiellement sur l'interrogatoire
du patient qui décrit une douleur localisée et traçante dans le membre inférieur. La
sciatique est le plus souvent due à une hernie discale lombaire; son traitement
nécessite alors le repos le plus strict, ainsi que la prescription de médicaments
antalgiques. Il faut toujours penser à éliminer une sciatique « inflammatoire » ou
infectieuse, nécessitant un bilan et un traitement à l'hôpital.
Développement et Santé, N°81, ,juin 1989