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OBSERVATOIRE ESTRIEN DU
DÉVELOPPEMENT DES COMMUNAUTÉS
Rencontre du comité d’avancement des pratiques
Mardi le 19 février 2008
À Sherbrooke
Étaient présents :
Pierre Durand, Carrefour jeunesse emploi du Haut-St-François
Alain Rochon, DSPE de l’Estrie (animateur et secrétaire)
Daniel Pitre, SADC de la région d’Asbestos
Gaétane Thibeault, Ascot en santé
Jerry Espada, CLD du Haut-St-François
Gaston Michaud, Val-St-François
Patricia Sévigny, MRC de Coaticook
Martha Crombie, CEDEC Eastern Townships
Paul Pronovost, CSSS-IUGS
Nicole Dallaire, Université de Sherbrooke
Sylvia Rolfe, Théâtre des petites lanternes
N’a pu y assister :
Louise Fontaine, CSSS de Memphrémagog
Personnes Invitées :
Marie-Hélène Boucher, CEDEC Eastern Townships
Cynthia Colette, CEDEC de Sherbrooke
Karen Blouin, citoyenne impliquée dans le projet de Bury
Julie Picaud, stagiaire en service social.
Jacques Caillouette, chercheur au GRAP (Groupe de recherche en économie sociale)
1) Ouverture de la réunion
Alain ouvre la réunion et présente les objectifs de la rencontre :
Prendre connaissance d’une étude de cas sur l’économie sociale;
Identifier les facteurs favorables ou défavorables à la mise en place d’initiatives d’économie sociale;
Avoir l’occasion de partager mon expérience en économie sociale;
Acquérir de nouvelles notions en rapport avec le thème;
Identifier au moins un changement dans ma pratique.
2) Lecture et adoption de l’ordre du jour
L’ordre du jour est adopté avec un varia. Nicole Dallaire présente le point sur une étude entre les rapports entre le clinique et le communautaire.
3) Lecture et adoption du compte rendu du 15 janvier 2008
Le compte rendu est adopté tel quel.
4) Suivi du compte rendu du 15 janvier 2008
Les suivis sont traités durant la rencontre
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5) Animation sur le thème de l’Économie sociale
Cynthia présente une définition de l’économie sociale . Par la suite Martha présente le projet et Karen son expérience de citoyenne dans la mise
en place de cette initiative d’économie sociale. Cynthia présente aussi les ressources en économie sociale. Des documents sont annexés au
compte-rendu pour chacun de ces éléments. Suit un bref résumé de la présentation du projet par Martha et de l’expérience de Karen.
Le projet
En résumé il s’agit de la mise en place d’un centre communautaire d’activités pour permettre aux citoyens de vivre des expériences
d’apprentissages et de rencontres enrichissantes à partir des besoins de la communauté . Il s’agit d’un projet pilote provincial sont impliqués
plusieurs partenaires dont l’OC du CSSS, la municipalité, le CLD et les CEDEC de Sherbrooke et d’Eastern Township (en soutien) et la
Commission scolaire Eastern Townships (e.g. : le projet est situé dans une école primaire).
Les liens entre le social, la santé et l’éducation sont bien établis. Les défis à relever pour ce projet au niveau de la communauté ont été identifiés
comme la scolarisation et l’employabilité. Plus spécifiquement, impliquer la communauté anglophone, offrir une occasion de bénévolat rentable
dans une optique d’empowerment, motiver et mobiliser ceux qui sont impliqués, garder l’école primaire se situe l’expérience, ouverte.
Finalement il y a un souhait d’accroître les liens avec l’économique.
Les atouts du projet sont principalement, une équipe bilingue, une attitude positive ainsi qu’un groupe de travail dynamique pour piloter le projet,
un partenariat qui inclut le CLD en soutien, des besoins clairement identifiés, l’implication du gouvernement fédéral et un appui total de l’École
primaire où se situe le projet.
Précisons en terminant que le projet est financé pour un an et il y a un comité de réflexion pour que ce projet devienne permanent.
L’expérience de Karen
Karen présente son expérience en mentionnant les côtés positifs et quelques difficultés qu’elle a vécues. Pour elle le projet par d’un besoin
ressenti chez les agriculteurs, particulièrement la clientèle plus âgée qui a peu d’occasion de loisirs qui sont pour la majorité à l’extérieur de Bury.
Elle y a vu une occasion de s’impliquer et donner des cours. Son implication citoyenne lui a donné confiance en ses moyens, lui permet
d’apprendre comment partir une entreprise, ainsi que les étapes à suivre pour mener à bien un projet. Elle a particulièrement apprécié le fait que
plusieurs citoyens se sont impliqués. Ce qu’elle a trouvé difficile ce sont les longues réunions circulaient de nombreuses idées et il était
difficile de faire consensus
Discussion après la présentation
Plusieurs membres ont posé des questions de clarification.
Jerry a ensuite amené le débat dans une question éthique. Il constate que le besoin fondamental dans cette communauté semble être un centre
d’activité local. La conclusion de cette communauté est qu’une entreprise d’économie sociale serait la solution. Il se fait l’avocat du diable : S’il y
avait un financement récurrent pour un tel centre, y aurait-il toujours besoin d’un projet d’économie sociale ? Ce questionnement a appor
plusieurs commentaires des membres autour de la question du sinvestissement de l’État dans certains secteurs, de l’éthique de l’économie
sociale et de la signification du mot « empowerment », qui n’est pas selon Nicole, mobiliser les gens pour répondre à un besoin légitime auquel
ils n’ont pas accès, mais plutôt mobiliser et outiller les gens à se prendre en main pour développer un projet répondant projet sur des besoins et
des enjeux complémentaires aux services de base qui devraient être dispensés par le secteur public. Cynthia rappelle que si les gens obtiennent
un revenu dans une entreprise d’économie sociale légitime, qui respecte les principes éthiques des définitions présentées en début de rencontre,
ils ne sont pas dépendant d’une situation précaire.
Plusieurs personnes ont aussi émis des commentaires en vue de donner des idées aux porteurs du projet pour résoudre certains enjeux ou
difficultés vécues ou pressenties. Paul et Jacques se sont intéressés au partenariat, concernant entre autres, l’élargissement du partenariat,
une économie plurielle, l’implication du CSSS-un organisateur communautaire travaille dans ce projet. Furent ensuite proposées des pistes de
partenariat pour accroître l’implication de certains partenaires dans une optique d’accroître les liens avec l’économique : Municipalité, entreprise,
Caisses Desjardins, entre autres. Martha a alors précisé qu’un plan d’affaire qui inclut certaines de ces dimensions est en voie d’élaboration.
Par la suite Gaston a apporle point de vue de la mobilisation citoyenne essentielle pour l’empowerment. L’empowerment est selon lui aussi
important que le résultat. Il a aussi précisé qu’il est important selon son expérience de tout faire ce qu’ils peuvent faire avant d’aller chercher de
l’aide; « On ne savait pas qu’on ne pouvait pas le faire, alors on l’a fait… ».Paul a surenchéri sur l’importance du processus en précisant qu’un
tel processus dans le projet de Bury a amené les citoyens à sortir de chez eux, créer des liens, développer une appartenance à un groupe de
travail, apprendre à identifier des besoins dans une population, établir des priorités, et vivre un partage dans un lieu propice aux échanges
entre les citoyens. On a discuté ensuite de l’importance du soutien des ressources en développement, CLD, OC des CESS, etc. Pierre a
précisé, entre autres, qu’il est important que des personnes soient payées pour soutenir de telles initiatives qui permettent l’empowerment.
6) Ma place face à l’économie sociale
Suite à cette discussion stimulante, une question a été soulevé pour susciter l’expression de chaque personne. : « Quels sont les facteurs
favorables et les difficultés dans la mise en place et le maintien de projets d’économie sociale qui respectent les principes et la définition
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apportée en début de rencontre. Plusieurs personnes ont apporté divers éclairage en fonction de leur pratique. L’essentiel des commentaires est
résumé dans le tableau suivant :
Facteurs favorables à la mise en place
et au maintien d’un projet d’économie sociale
Difficultés vécues lors de la mise en place
et au maintien d’un projet d’économie sociale
Aller chercher les partenaires pour soutenir le projet et un fonds de
démarrage
Lorsque le projet est territorial et innovateur, il est difficile de
le faire financer. Il répond difficilement aux critères de
financement
S’assurer qu’existe un processus d’appropriation par la population
mais aussi par les décideurs
Des salaires insuffisants pour des agents de développement
pour soutenir le projet (financement d’une équipe de base) ne
permettent pas l’appropriation
Avoir une attitude ouverte dans la discussion, dégager les consensus
mais ne pas oublier d’identifier les divergences et d’en faire une force
Taire les divergences ou ne pas s’en occuper
Partage équitable des ressources. Avoir des ristournes aux membres
et travailleurs
Manque de partage des ressources
Avoir une équipe de base, des fonds récurrents, un membership, des
ententes de service, l’empowerment des gens qui font le projet
Pas suffisamment de fonds pour une équipe de base, pour la
récurrence du projet
S’assurer de la récurrence pour les personnes qui pilotent le projet
Ne pas prévoir les départs, ne pas encadrer les nouveaux
arrivés.
Bien gérer la démotivation, car plus un milieu est fragile plus il est
important de réussir.
Ne pas se préoccuper des personnes démotivées, ne pas
avoir une vision d’accompagnement des ressources, surtout
en milieu fragile.
Avoir des revenus issus de la clientèle.
Il y a peu de revenu issu du projet
Le secteur d’économie sociale n’est pas une « affaire » pour le privé
Le privé investit le secteur d’activité sociale. Attention à la
compétition morale avec le marché.
Engagement éthique des consommateurs touchés par l’enjeu qui n’est
pas un besoin correspondant à un désengagement de l’État
Service qui aurait dû être dispensé par le secteur public,
gouvernemental, auquel la population a normalement droit
partout. L’institutionnel se désengage.
Appartenance au lieu de production
Peu de sentiment d’appartenance, de contribuer à l’économie
ou à l’environnement de la communauté
Cause légitime, réel besoin
Idée issue d’un noyau de personnes plutôt que d’une réelle
implication des citoyens
Les gens ont du plaisir ensemble, créent des occasions de
rassemblement
Les gens trouvent les rencontres ennuyantes, toujours du
pareil au même. On ne s’amuse pas dans le projet.
Les gens s’investissent pour leur propre bien être, ils ne travaillent pas
ou ne « bénévolent » pas pour les autres
Certaines personnes font du bénévolat pour une cause en
laquelle ils croient. Ce n’est pas un sentiment généralisé de
la collectivité, pour son mieux être à elle.
Les gens partagent une vision, un but commun, idéologique, une
identité commune
Les idées fixes (Idéfix), les luttes de clocher prennent la place
d’une réelle vision collective. On perd de vue la vision, on ne
répond plus au besoin initial.
Les gens récoltent ensemble des succès partagés
On entend peu ou pas parler des répercussions du projet ou
quelques personnes se partagent le succès
Il y a une expertise au niveau financier, un montage financier adéquat,
des prévisions budgétaires à long terme
On trouve le financement mais sans réelle expertise à ce
niveau et sans réflexion et plan de financement
On a fait une bonne analyse des opposants et des alliés. On a une
stratégie pour une meilleure utilisation du partenariat
Les partenariats se développent selon les idées fixes, des
intérêts particuliers et ne sont pas connectés à la vision, au
projet de la collectivité
La demande d’indicateurs ne freine pas le processus et est utile à la
mobilisation citoyenne ainsi que celle des partenaires
La demande d’indicateurs prend la place sur le processus
La préoccupation de la rentabilité est importante sans nuire à la
dynamique communautaire et à la formation
La rentabilité devient le facteur essentiel au détriment de
l’investissement communautaire ou de la formation
Suite à cette discussion, Alain remercie les organisatrices pour les présentations ainsi que les documents qui seront très utiles aux membres du
comité. Il invite d’ailleurs ces derniers à lui faire parvenir leurs ressources concernant l’économie sociale. Il partage avec les gens des
documents touchant des définitions ainsi que les divers partenaires qui oeuvrent dans le secteur de l’économie sociale, et invite les membres
issus de ces organismes à se manifester.
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Suivi :
Les documents seront envoyés avec le compte rendu
7) Suivi des thèmes précédents
Alain fait le constat que les thèmes s’imbriquent bien les uns dans les autres. On a amorcé avec la mobilisation citoyenne, le cœur du
développement des communautés. Nous avons enchaîné avec la transversalité, réalité vécue dans tout forme de développement des
communautés. L’économie sociale est une résultante d’un processus de mobilisation citoyenne ou interagissent les acteurs transversaux pour
répondre aux besoins de la collectivité. Gaston fait le constat d’une mine d’or en parlant du fruit de nos discussions. Pierre émet le souhait que
les différents éléments inclus dans le compte-rendu soient éventuellement classifiés, priorisés puisque les commentaires sont de niveaux
différents et probablement d’importance variable.
Alain précise que le travail des stagiaires porte justement sur cette dimension de potentialiser nos rencontres pour le bénéfice des divers
membres de l’Observatoire et la population de l’Estrie. Par ailleurs il précise qu’un stagiaire pourrait dès mars prochain contribuer à approfondir
la réflexion, et la recherche concernant les thèmes choisis cette année.
8) Prochaine rencontre : Sentiment d’appartenance à une collectivité
Pierre D. présente le document qui servira de base à la rencontre de mars prochain. Il explique le concept d’animation et précise que d’autres
documents seront acheminés d’ici la prochaine rencontre.
9) Varia
9-1 : Changement à la rencontre de mai : Alain doit changer la date en mai. Étant donné l’heure tardive, il précise qu’il enverra un courriel à ce
sujet
9-2 : Recherche sur le lien entre la clinique et le communautaire dans les CSSS : Nicole Dallaire explique brièvement son projet de recherche et
fait appel à la collaboration des membres pour constituer un focus groupe à ce sujet. Elle interpellera les membres par courriel la semaine
prochaine.
10) Évaluation de la rencontre
Alain distribue un formulaire d’évaluation.
11) Clôture de la rencontre
La rencontre se termine à 12h05
Animation et secrétariat de la rencontre : Alain Rochon DSPE de l’Estrie
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