Sémiologie bovine suite sémiologie digestive page 1/5
Giron Céline et Thibert Hélène
11 février 2009
Lucie laure
Sémiologie bovine
14h00 à 15h00
Schelcher
Suite III sémiologie digestive des bovins
Troubles fonctionnels :
Troubles de l’appétit et de la soif :
L’appétit est un indice très important en sémiologie bovine. La difficulté consiste à évaluer cet
appétit objectivement (c’est-à-dire quantitativement) dans la pratique: on ne connaît pas la quantité
exacte d'aliment ingérée.
De ce fait, on fait tant bien que mal une évaluation subjective en se basant sur plusieurs données :
les renseignements que l’éleveur nous donne, le contrôle de l’auge (reste-t-il des aliments ?),
l’examen des contours abdominaux (remplissage du rumen) et on peut pratiquer une épreuve
fonctionnelle (on donne un aliment très appétant à la vache et on voit si l’animal se jette dessus ou
pas).
Modifications de l’appétit :
* quantitativement :
- diminution de la quantité ingérée (= hypophagie) voire arrêt total d’ingestion (=anorexie) : il faut
prendre en compte la qualité de l’aliment et son ingestibilité (cf le cours d’alim pour ceux qui s’en
souviennent pas), pour évaluer ce critère. Cela peut indiquer que l’animal est malade, et n’oriente
pas vers un diagnostic, toutefois il permet de juger de la gravité de la maladie.
- l’hyperphagie (augmentation de l’ingestion) n’existe pas chez les bovins
* qualitativement :
- on peut observer un appétit séléctif pour certains aliments, notamment lors de cétose. Par
exemple les vaches consomment plus les fourrages que les concentrés.
- pica : il s’agit de l’ingestion de substances non alimentaires (poils, bois, joins des murs, terre,
barrières, urine…), c’est un trouble facile à identifier. Plusieurs conséquences négatives en
découlent. Les veaux, s’ils mangent beaucoup de poils, ont la formation d’agglomérats de poils
appelés tricots bézoards qui, s’ils sont dans la caillette, provoquent des troubles de la digestion. Des
troubles néfastes peuvent aussi avoir lieu, comme l'ingestion de substances toxiques, on peut aussi
observer une « sablose » de la caillette chez des animaux qui mangent trop de sable (rare). Les
causes du pica sont difficiles à évaluer ; il peut s’agir de carences alimentaires (NaCl, P,
oligoéléments..), de causes environnementales (surpopulation, trop de lumière, interventions
stressantes…) ou de causes pathologiques liées à des maladies nerveuses (cétose, rage, Aujeszky)
Troubles de la préhension :
En temps normal, elle nécessite la langue et les lèvres (les ovins et les caprins n’utilisent que leurs
lèvres, ils sont beaucoup plus sélectifs).
Par bon sens, les anomalies qui perturbent la préhension sont des lésions des lèvres, de la langue, de
la paroi buccale…
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Troubles de la mastication :
On peut observer la mastication au cours de deux phases : lors de l’ingestion (qui est limitée en
intensité) et lors de la rumination.
Anomalies :
*difficulté voir incapacité à mastiquer : la mastication est lente et le bovin fait des pauses
(on peut arriver jusqu'à l'absence totale de mastication), il y a accumulation d’aliments dans le sillon
jugo gingival (on dit que la vache « fait magasin ») car le bovin ne dégluti pas, et il fait tomber des
fragments alimentaires. Les causes sont variées :
- dents : (petit rappel, il y a remplacement des molaires entre 2 et 3 ans, il pourrait donc avoir un
absence de remplacement d'où l'affection dentaire)
- paroi buccale : il peut s’agir d’une fracture d’un os (en cas de fracture de la mandibule, l’animal ne
mastique pas, bave et ne mange pas), d’arthrite de l’articulation temporo mandibulaire, d’une
actinomycose provoquant une ostéomyélite… ; mais les masséters peuvent aussi être touchés par
des myopathies dégénératives, des paralysies par atteintes nerveuses : listériose ( qui est une atteinte
de la zone bulbo-pontique, il y a donc une paralysie du nerf trijumeau qui innerve le masséter),
botulisme, abcès para hypophysaire, des contractions toniques dues au tétanos ….
*mastication continue à vide (rappel : la façon qu’ont les bovins de mâcher, de broyer
s’appelle « diduction ») : c’est un signe de maladies nerveuse (troubles nerveux centraux)
*bruxisme = grincement des dents : il peut traduit un signe de douleur, souvent abdominale
ou d’une atteinte nerveuse centrale (intoxication au plomb, anoxie du nouveau né…)
Petit cas : une vache de 2ans et demi ne mastique plus > En première intention il faut regarder
LES DENTS !!!
Troubles de la déglutition :
En temps normal, il s’agit du transit du bol alimentaire de la bouche aux estomacs (petit rappel: on
sent les ondes péristaltiques à gauche de l'animal)
Anomalie : la régurgitation, appelée dysphagie.
Le bovin présente un intérêt pour la nourriture mais a une ingestion limitée. Le bol alimentaire non
dégluti tombe à l’extérieur après l’ingestion, mais pas forcément immédiatement après (explications
du prof : ça fait pas crunch crunch bleuuuurp à tous les coups, ça peut faire crunch crunch
…………………bleuuurp). Au départ, le bovin fait des efforts de déglutition, de plus le ptyalisme
(il bave) est fréquent (les commissures sont humides et bulleuses, le menton est mouillé par la
salive, on peut voir des flaques de salive en dessous d'un bovin qui est à l'attache). Il est possible
mais pas fréquent d’observer une météorisation ruminale. Les symptômes de la dysphagie sont très
variables en intensité et en nature, ils varient selon le site atteint (l’œsophage, le pharynx, le cardia)
et à quelle phase de l’évolution on se trouve.
Les causes sont variées : encore du bon sens
-affection pharyngée (le délai entre l’ingestion et la régurgitation est faible) : obstruction, occlusion,
pharyngite, paralysie
- affection œsophagienne jusqu’au cardia (le délai est plus long car il faut que l’aliment s’accumule,
et qu’il y ait une irritation suffisante par l’aliment non dégluti, il ya alors régurgitation) :
obstruction, oesophagite, jabot oesophagien, réticulopéritonite traumatique avec atteinte du cardia
- cause nerveuse : rage, listériose, botulisme, hypocalcémie, fièvre de lait …
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Vomissement :
C’est extrêmement rare (dans 9 cas sur 10 voire 99 cas sur 100, c’est de la gurgitation mal
interprétée !.).
Définition : vidange active du réticulo-rumen par contraction du rumen et pression abdominale
(contraction des muscles abdominaux).
Le bovin s’agite, tend la tête et l’encolure, se campe, expulse une grande quantité d’aliments (c’est
pas un petit bleuurp, c’est blllllleeeeeeeeeeeeeuuuuuuuuuuurpppppppppppppppppppppppsoiµ¨£% ,
et on ne sais pas trop comment retranscrire le mime du vomit de boom par Schelcher, mais ça
méritait le détour).
Comment distinguer une simple régurgitation d’un vovo ? Grâce à ce tableau :
Vomissement
Régurgitation
Volume
Grande quantité
Peu ( <1L)
Nature
Liquide ruminal
Fourrage pas ruminé
(grossier)
Moment par rapport a
l'ingestion
Indépendant de
l'ingestion
Suit l'ingestion (mais c'est
pas immédiat)
Actif ou passif
actif
passif
Les origines du vomissement peuvent être :
- des intoxications végétales : le verâtre (très connu en Aubrac et en Lozère) base de la veratrine
qui était utilisée comme émétisant pour les vaches qui avaient un corps étranger coincé dans
l’œsophage; le rhodondendron..
- des intoxications alimentaires : ensilage moisi
- des affections réticulo-omasales
- des maladies nerveuses
Troubles de la rumination :
Définition de la rumination : processus par lequel les aliments du réticulo-rumen subissent une
nouvelle mastication et une insalivation importante (rumination = processus méricique). C’est
indispensable pour la digestion microbienne.
C’est un indice de santé très important (souvent un motif d’appel du véto par l’éleveur).
Rumination normale : pour faire simple, la durée de la rumination est proportionnelle à la fibrosité
de la ration.
Mécanisme de contrôle de la rumination : apparemment déjà vu en cours de physiologie.
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Anomalies :
- augmentation de la rumination : très rare, le prof pense que ça n’existe carrément pas (on confond
excès de rumination avec mastication à vide)
- diminution de la rumination (jusqu’à arrêt total) : c’est très fréquent, cela peut aller jusqu'à
l'absence de rumination. Cela a une faible valeur prédictive en diagnostic (beaucoup de causes)
mais ça a une bonne valeur pronostic (quand un bovin se remet à ruminer, c’est bon signe). Les
origines peuvent être extradigestives (syndrome fébrile, douloureux) ou digestives (bouche,
pharynx, réticulo-rumen).
Petite description de ce qu’il ne faut pas faire si on ne veut pas passer pour un mickey auprès de
Shelcher :
Lors d’une auscultation du rumen, on n’entend pas de motricité ruminale. On s’exclame alors
« tiens, elle ne rumine pas »
Surtout pas !!!
Il ne faut pas confondre absence de motricité et absence de rumination.
La rumination c’est quand la vache fait « mime de Schelcher en train de faire remonter un vieux
mollard, puis mime de la mastication puis mime de déglutition bruyante »
Eructation :
Définition : élimination des gaz produits dans le rumen lors des fermentations.
Composition normale : 2/3 CO2, ¼ CH4 et des broutilles.
Paradoxe des écolos sur « les vaches contribuent à l’effet de serre » : l’alimentation « écolo » à base
de fourrage vert frais (la vache qui mange de l’herbe) entraîne beaucoup plus de rumination et donc
de fermentations que la vache moins écolo qui mange des concentré (car moins de fibrosités) …
Contrôle de l’éructation : il y a des contractions ruminales secondaires ainsi qu’un arc réflexe qui
provient du réticulo-rumen et qui remonte jusqu’au centre médullaire puis redescend par le nerf X.
Anormalités : accumulation de gaz dans le réticulo-rumen = météorisation ( !! différent de
métérorisme). On peut qualifier la météorisation de :
- chronique, plus ou moins récurrente / aiguë ou suraiguë
- spumeuse (multiples bulles qui forment de la mousse) / gazeuse (une bulle unique importante)
Il y a deux grands mécanismes d’apparition :
- affections pariétales (origine des météorisations purement gazeuses, chroniques plus ou moins
récurrentes)
- affections du contenu en raison de troubles de la fermentation (origine des météorisations
spumeuses aiguës et suraiguës)
Les situations intermédiaires peuvent être dues aux deux mécanismes.
Sur le ppt vous pourrez voir un superbe schéma de la physiopathologie de la météorisation, on ne le
met pas dans la ronéo car il serait illisible
.
La météorisation peut être d’origine thoracique (atteinte de l’oesophage et dans certains cas à des
pneumopathies), du réticulo-rumen, ou neuromusculaire (tétanos provoque une météorisation
gazeuse chronique d’intensité légère).
Attention ! La météorisation est un symptôme !! L’indigestion spumeuse aiguë est une maladie et
la météorisation chronique récidivante est un syndrome
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Douleur abdominale :
Elle se traduit par différents symptômes :
* allure/posture : le bovin ne veut pas se déplaçer ou reste immobile
- si la douleur provient de l’abdomen crânial, les symptômes sont « l’œil douloureux » (on le verra
un jour peut être mais apparemment c’est indescriptible, mise à part qu'il y a une enophtalmie), le
dos voussé (cyphose), la tête tendue sur l’encolure, les coudes écartés. L’origine peut être digestive
(ulcère de la caillette) ou thoracique (pleurésie) ;
- si la douleur provient de l’abdomen caudal/pelvien, les symptômes sont la queue relevée, le
camper, le ténesme (efforts fréquents et infructueux de défécation qui peuvent conduire à une
éversion ou un prolapsus anal). L’origine peut être génitale (non délivrance, déchirure utérine…),
digestif (notamment en cas de palpation transrectale brutale, ce n’est pas la peine d’y aller comme
des bœufs *joke*, les vaches ont le cul fragile), urinaire, du conjonctif pelvien ou nerveuse.
* manifestations vocales
Les bovins se plaignent (« han »du bucheron), ces manifestations vocales peuvent être spontanées
ou provoquées. L'origine des affections peut être abdominale ou thoracique.
Les caprins sont très sensibles, on dit qu'ils ont « la douleur bruyante ».
*coliques
Les coliques sont un ensemble de symptômes :
- piétinement des postérieurs
-coucher et relever fréquemment
- se regardent l’abdomen
- coups de pied sous l’abdomen
- fouaille de la queue
- roulade et pédalage des membres, exceptionnellement
Ces symptômes sont moins marqués que dans le cas de coliques du cheval.
Les origines :
- digestives : soit de l’intestin (spasmes, occlusion, entérite) soit de la caillette (surtout chez le veau)
- génitales (qu'il ne faut jamais oublier!!!) : mise bas à terme ou non, torsions utérines, postpartum
immédiat…
- urinaires
- hépatique : cholécystite
- fausses coliques dues à des affections podales ou des ectoparasites
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