Maedi-visna
2 Rapports annuels des Laboratoires de référence et des Centres collaborateurs de l’OIE, 2009
4. Préparation et fourniture des réactifs de référence internationaux pour les tests de diagnostic et
les vaccins
Le laboratoire n’a pas fourni de réactifs standards de référence reconnus à l’échelle internationale. En revanche, le
laboratoire souhaiterait pouvoir valider à l’échelle internationale les sérums de référence préparés et distribués à
l’échelle nationale.
5. Recherche et développement de nouvelles méthodes de diagnostic et de contrôle des maladies
Projet en cours :
1. Optimisation des tests sérologiques de détection
Plusieurs études récentes ont clairement démontré que les outils sérologiques actuellement disponibles présentent
à la fois un défaut de spécificité et de sensibilité.
De nouveaux antigènes recombinants formés par la combinaison d’épitopes immunodominants dérivés à la fois
des protéines virales Gag et Env, et représentatifs de trois sous-types visna-maedi distincts ont été développés. Un
test Western blot établi sur l’un de ces antigènes recombinants a été évalué par analyse comparative avec un test
Western blot fondé sur l’antigène total (virus produit par culture cellulaire) à l’aide d’un panel de 240 sérums (113
négatifs et 127 positifs). Cette analyse a conduit à la substitution courant 2009 du test Western blot basé sur
l’antigène total par le test Western blot basé sur l’antigène recombinant pour le diagnostic de confirmation réalisé
dans le cadre des analyses officielles.
L’évaluation des performances d’un test ELISA basé sur les trois antigènes recombinants est en cours
d’investigation. Cette phase de validation est réalisée en partenariat avec l’Institut National de Recherche
Vétérinaire de Pologne.
2. Elaboration d’un test de sérotypage
Il est désormais clairement établi que des transmission virales entre chèvres et moutons surviennent régulièrement
dans les conditions naturelles, conduisant à des évènements de co-infection et à l’émergence de formes
recombinantes entre les virus CAEV et visna-maedi. Cependant, l’importance épidémiologique de ces
phénomènes n’est pas connue en raison de l’absence d’outils sérologiques permettant de discriminer ces deux
virus étroitement apparentés.
Des antigènes spécifiques de type ont été générés. La faisabilité d’un test de sérotypage est à l’étude. Ce travail est
conduit dans le cadre d’une thèse doctorale 2009-11 intitulée " Développement et standardisation de méthodes de
diagnostic des infections lentivirales chez les petits ruminants : application à l’échelle européenne".
Projet terminé : Elaboration d’un test cellulaire basé sur un gène rapporteur
Certaines souches virales n’induisent pas d’effets cytopathiques (syncytia) in vitro et ne peuvent donc pas être
mises en évidence par simple isolement viral en culture cellulaire.
Une lignée de cellules caprines a été transfectée de façon stable par un gène rapporteur dont l’expression est
induite par une protéine virale de régulation. Ce test permet de détecter l’infection à l’échelle d’une cellule (mise
en évidence des souches non inductrices de syncytia) et assure la détection à la fois des souches CAEV et visna-
maedi.
6. Recueil, analyse et diffusion des données épizootiologiques significatives pour le contrôle
zoosanitaire au niveau international
Une nette augmentation de cas nouveaux de positivité ELISA dans des élevages certifiés indemnes a été reportée
en France au cours des deux dernières campagnes, malgré une bonne adhésion des éleveurs aux directives du
programme national de lutte et d’éradication. Cependant, ces réactivités ELISA ont été très rarement confirmées
en Western blot. La synthèse d’enquêtes d’épidémiologie analytique a suggéré une interférence de la récente
vaccination contre les sérotypes 1 et 8 du virus de la Fièvre Catarrhale Ovine (BTV) avec le diagnostic de
première intention des infections à CAEV et visna-maedi.
Cette hypothèse a été confirmée par une étude expérimentale conduite au laboratoire sur 23 chèvres, démontrant
que la vaccination de caprins avec les sérotypes BTV 1 et 8 génère de façon transitoire (< 7 mois) des réponses
faussement positives avec les trousses ELISA du commerce pour le diagnostic de l’infection CAEV. Ces trousses
ELISA étant également utilisées pour le diagnostic de première intention de l’infection à visna-maedi, il est
vraisemblable que la vaccination BTV soit également à l’origine des nombreuses positivités sérologiques
récemment constatées dans les élevages ovins qualifiés indemnes de longue date et soumis à une vaccination BTV
rendue obligatoire en France dès 2009.