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GROUPE DE TRAVAIL DU COPAAH
HOPITAL DE JOUR ADDICTOLOGIQUE
Proposition de référentiel de prise en charge des patients
Ce document s’appuie sur l’analyse du fonctionnement de 9 hôpitaux de
jour (H.J.) addictologiques français (annexe 1) dont les responsables ont bien voulu
nous communiquer leur expérience. Nous les en remercions.
Le questionnaire qui leur a été soumis (annexe 2) est construit à partir du
« référentiel d’organisation des soins de l’hôpital de jour addictologique » présenté
dans l’annexe 4 de la circulaire DHOS Du 26 septembre 2008 relative à la filière
hospitalière de soins en Addictologie.
A. Place de L’H.J. dans le traitement des Conduites
addictives
1-A Place dans le dispositif de soins
L’HJ addictologique est une structure alternative à l’hospitalisation
complète. Elle assure une prise en charge hospitalière spécialisée des patients ayant
une ou plusieurs conduites addictives (avec ou sans produit), accompagnées de
complications médico-psycho-sociales sévères et dont le lien avec leur
environnement social est maintenu.
A notre connaissance, il existe en France une quinzaine d’unités d’H.J.
spécifiquement addictologique,.
Sur les 9 unités qui ont répondu à notre enquête, 2 sont financées sur une
enveloppe S.S.R., 3 en MCO et les autres unités bénéficient d’un financement Santé
Mentale.
Elles ont écréées entre 1995 pour la plus ancienne et 2010 pour la plus
récente. Elles disposent de 2 à 20 places
2-A Intérêts d’un HJ Addictologique
Sa grande souplesse d’utilisation permet d’adapter les soins
aux moments évolutifs de la pathologie addictive en offrant aux patient présentant
les pathologies les plus complexes un plateau technique et les moyens humains d’un
Service hospitalier avec l’assurance d’une continuité de l’accueil et des soins, hors la
nuit et les fins de semaine.
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En évitant la répétition d’hospitalisations à temps plein, il
préserve l’insertion sociale et familiale des patients pris en charge (très appréciable
pour les personnes âgées) et permet de mieux gérer la dépendance à l’Institution
soignante dont on sait qu’elle est fréquente pour les patients souffrant d’addiction.
En permettant la confrontation (extérieure) du patient au produit
d’addiction avec le maintien d’un cadre thérapeutique structuré, il rend l’objectif
d’abstinence beaucoup moins pesant et permet donc un meilleur abord des autres
difficultés somatiques, psychopathologiques et sociales.
Sur le plan économique, les H.J. sont des structures plus légères
et moins coûteuses à réaliser et à gérer que des structures résidentielles. D’autre
part la réduction attendue du nombre et de la durée des hospitalisations à temps
plein en lien avec les pathologies addictives aurait une incidence économique
favorable.
B. INDICATIONS
1. B INDICATIONS ET OBJECTIFS
Les patients concernés sont des consommateurs à problèmes et
dépendants dont la sévérité des troubles et/ou l’existence de comorbidités , ou
l’existence d’un risque particulier justifient des soins complexes hospitaliers
1.
HJ au décours d’un sevrage intra-hospitalier.
-soit en consolidation d’un sevrage simple de courte durée(5 à 10 jours),
pour des patients dont la motivation , l’état clinique et la bonne insertion socio-
familiale autorisent une poursuite des soins en hospitalisation à temps partiel ;
-soit en relais d’un séjour pour « sevrage complexe » pour des patients
qui du fait de la vérité de leur addiction et/ou de l’existence de comorbidité ont
besoin de soins prolongés dans un cadre sanitaire adapté à leur pathologie.
L’objectif à court terme est d’offrir une transition sécurisée entre un séjour
souvent très investi et un retour à domicile très anxiogène, surtout s’il existe un
projet d’abstinence durable.
A moyen terme, il s’agit de proposer à ces patients dans ce cadre des
programmes thérapeutiques de renforcement de la motivation au changement et de
prévention de la rechute.
2. Les sevrages
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Pour l’Alcool : L’H.J. (5 jours par semaine) peut être un cadre
appréciable pour le sevrage ambulatoire d’un patient motivé sous serve de
l’absence de comorbidité somatique ou psychiatrique aigue ou nécessitant une
surveillance continue.
Pour le Tabac : L’H.J. (4 ou 5 jours consécutifs) est indiqué pour les
patients les plus à risque (anxio-dépressifs, alcoolodépendants récemment traités).
3. L’Hospitalisation de Jour d’évaluation (H.J. de pré-sevrage).
Elle concerne des patients qui découvrent leur problématique addictive,
adressés par un médecin traitant, un CSAPA ou un service hospitalier.
Une ou quelques journées permettent au patient de dédramatiser le soin,
souvent fantasmé comme inévitablement répressif, et permettent à l’équipe d’évaluer
la dépendance, les résistances au soin et de prendre la mesure des dégâts médico-
psycho-sociaux immédiatement repérables.
Un projet thérapeutique est élaboré à l’issue de ce séjour.
4. La gestion de crises,
concernant des patients connus du Service, non
hospitalisés.
Il s’agit de crises-rechutes, de crises anxieuses ou de moments de
désespoir. L’H.J. va rassurer le patient et son entourage en offrant un cadre
thérapeutique contenant, tout en évitant une hospitalisation à temps plein.
5. Autres indications
-Induction de traitements de substitution opiacée (TSO ) chez des patients
particulièrement fragiles du fait de comorbidités, ou du fait de leur jeune âge ou
d’une grossesse.
-Aide à la réduction des risques et des consommations.
2. B LES CONTRE INDICATIONS
Trois des responsables interrogés n’en voient aucune, les autres en
signalent trois :
1. L’éloignement géographique
2. Un état somatique ou psychiatrique incompatible avec ce mode
d’hospitalisation. Dans cette appréciation, le lien avec le médecin
traitant ou avec le médecin spécialiste qui adresse est indispensable.
3. L’incapacité à respecter les règles de vie d’un H.J. et/ou l’intolérance à
la vie de groupe.
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CRYTHME ET DUREE DES PRISES EN CHARGE
Très variables selon les indications: 1 à 5 jours par semaine, sur des
durées de quelques semaines à plusieurs mois.
Les projets thérapeutiques sont individuels, élaborés entre le patient, un
médecin du service et l’équipe soignante. Ils sont révisables au moins une fois par
mois et reconductibles. Certaines équipes proposent des programmes thérapeutiques
codifiés selon les indications, regroupant les patients concernés sur un ou plusieurs
jours de la semaine, et bornés dans leur durée.
La durée et les perspectives de sortie de l’hospitalisation doivent toujours
être précisées, en particulier pour éviter la dépendance au lieu de soins.
D-MODALITES D’ADMISSION
1.D Provenance des patients
Au moins 50% des patients sont admis dans les suites d’un séjour
hospitalier le plus souvent addictologique, sinon sur proposition d’une ELSA ; les
admissions directes font en général suite à une consultation addictologique.
2.D Examens à l’admission
Les patients béneficient tous à l’admission :
-d’un examen somatique ,
-d’une évaluation psychopathologique,
-d’un entretien infirmier ;
Et selon les indications, l’anamnèse et l’examen clinique :
-d’un contrôle alcoolometrique,
-de recherche urinaire de toxiques,
-d’examens complémentaires,
-de consultations spécialisées,
-d’un entretien avec une assistante sociale
E-L’OFFRE THERAPEUTIQUE
Elle doit être dans la mesure du possible très diversifiée.
A coté des protocoles de sevrage et d’induction de TSO, les thérapies
individuelles ou groupales cherchent à améliorer les difficultés les plus fréquentes
chez les patients alcoolo ou toxico-dépendants : pertes cognitives, perte des rythmes
de vie, déficits neuro-musculaires, gligences corporelles, états amotivationnels,
phobies sociales, difficultés à la verbalisation et à l’élaboration des affects.
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Par sa capacité d’accueil (8 à 15 places) l’HJ addictologique apparait
propice à la pratique de thérapies de groupe qui favorisent la réassurance, la
déculpabilisation, la socialisation et l’apprentissage par analogie.
Selon l’orientation de l’unité de Jour (psychiatrique ou médicale), des
traitements de certaines comorbidités doivent pouvoir être initiés.
L’HJ addictologique doit donc pouvoir proposer :
-une distribution quotidienne de médicaments pour le traitement des
sevrages, l’induction de TSO et le traitement de comorbidités ;
-des actes individuels quotidiens à visée thérapeutique ou d’évaluations
réalisées par des professionnels médecins, psychologues, infirmiers et autres
paramédicaux ;
-des thérapies groupales dont le contenu peut être : motivationnel,
psychothérapique, psycho- éducatif, rééducatif ; et dont les diations peuvent être
verbale, corporelle, audio-visuelle, artistique, etc.
F- SUIVI , EVALUATION
Les pratiques des équipes interrogées sont assez homogènes avec des
variantes notamment concernant le suivi médical qui semblent corrélées à la
médicalisation de l’équipe (moindre en SSR qu’en MCO ou PSY).
1.F Staffs et synthèses pluridisciplinaires : au moins une réunion par
semaine pour tous les patients avec pour 2 équipes un staff quotidien.
2.Consultations de suivi médical : au moins une consultation
hebdomadaire, parfois moins mais avec des entretiens infirmiers quotidiens.
3.F Examens complémentaires : ils ne sont prescrits qu’en cas de signe
d’appel clinique, sauf pour un service où est proposé un contrôle mensuel de la CDT,
marqueur de l’alcoolisation chronique.
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