Le tabac et votre santé
La fumée de tabac dans l'environnement
La fumée de tabac dans l’environnement est composée de la fumée rejetée par le fumeur après
inspiration et de la fumée s’échappant de la cigarette. La fumée qui s’échappe de la cigarette représente
au moins 50 % de la fumée de tabac dans l’environnement. Comme elle est produite à une température
plus basse que celle générant la fumée inspirée par le fumeur (six cents vs neuf cents degrés
centigrades), sa composition diffère de celle de cette dernière. En effet, elle comporte de plus petites
particules et présente des concentrations plus élevées de composants chimiques, comme l’ammoniaque
(quarante à cent soixante-dix fois plus), le benzène (dix fois plus) et l’aniline (trente fois plus). Elle est,
et de beaucoup, plus toxique que la fumée inspirée et rejetée par le fumeur.
Les risques sanitaires, pour les non-fumeurs, de l’exposition à la fumée de tabac dans l’environnement
sont scientifiquement reconnus. En janvier 2006, l’Agence de protection de l’environnement de la
Californie a rendu public un volumineux rapport à ce sujet et a désigné la fumée de tabac dans
l’environnement comme « contaminant de l’air toxique ». Figurent sur la liste de ces risques :
le cancer des poumons (risque accru de 18 à 32 %). Dans l’édition 2002 du Report on
Carcinogens américain, la fumée de tabac dans l’environnement est reconnue comme
cancérogène. Le Centre international de recherche sur le cancer de l’Organisation mondiale de la
santé l’a également affirmé en 2004 ;
le cancer du sein chez les femmes plus jeunes (préménopause) ;
le cancer des sinus nasaux ;
les maladies cardiovasculaires (risques accrus de 20 à 50 %). Les risques apparaissent même si
la concentration de fumée de tabac dans l’environnement est relativement faible ;
la réduction du poids de naissance (20 à 100 g) et le faible poids de naissance (risques triplés
chez les enfants de mère fumeuse) ;
la mort subite du nourrisson ;
l’asthme (apparition et aggravation) ;
les problèmes respiratoires (chez les enfants notamment : risques augmentés de 26 à 113 %,
tant d’apparition que d’aggravation) ;
la diminution de la capacité respiratoire ;
l’irritation des yeux, du nez et de la gorge ;
l’otite chez les enfants.
Les bébés et les jeunes enfants sont particulièrement affectés par l’exposition à la fumée de tabac dans
l’environnement. Ces effets s’ajoutent aux effets de conditions de vie peu favorables à leur
développement optimal.
L’exposition à la fumée de tabac dans l’environnement aurait fait 359 victimes en 1998 au Québec. Le
chiffre est prudent, puisque l’exposition en milieu de travail n’a pas été prise en compte dans l’étude d’où
émane cette donnée. Plus de 60 % de ces décès sont survenus à la suite de problèmes cardiaques.
Selon plusieurs instances médicales, la gravité de la situation justifie une interdiction de fumer dans les
lieux publics et les milieux de travail fermés.
Les dangers de l’exposition à la fumée de tabac dans l’environnement ne sont pas à considérer
uniquement dans les lieux clos. Même à l’extérieur, dans certaines conditions (nombre de fumeurs,
vélocité du vent, température de l’air, configuration des lieux...), la problématique mérite une attention.